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Le rôle des femmes dans le monde agricole

Le rôle des femmes dans le monde agricole

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Étant des femmes en étude agricole et ayant l’ambition de continuer dans cette voie professionnelle. Nous avons eu pour projet d’évoquer l’évolution des femmes dans le monde agricole. Ainsi que de promouvoir et montrer leurs différents rôles dans ce monde. Nous avons eu comme idée de partager les situations de certaines femmes du monde agricole, le but a été d’interviewer plusieurs femmes ayant plusieurs profils assez différents, et cela, pour montrer les différents parcours au publics.

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Four second-year VTL-SACS students have chosen to discuss the role of women in agriculture for their project. They have personally experienced gender discrimination in the industry and want to shed light on the issue. They provide a historical overview of women's involvement in agriculture, highlighting the progress made in terms of legal recognition and rights. They also interview two women, one a retired farmer and the other a current farmer, who share their experiences and challenges. Discrimination and stereotypes still exist, but the women emphasize the importance of pursuing their passions and speaking up against inequality. Bonjour à toutes et à tous, nous sommes 4 étudiantes en 2ème année de VTL-SACS du lycée Théodore Monod. Dans le cadre de notre formation, nous devons faire un pic, projet, d'initiative et de communication. Nous avons choisi de parler des femmes du monde agricole. On a toutes les 4 constaté que lors de nos différents stages ou expériences professionnelles, nous avons subi des discriminations envers notre genre. Cela nous apparaît comme une évidence d'en parler et de mettre en lumière le rôle des femmes dans ce milieu. Même si doucement, les systèmes et les mentalités changent, on est encore loin de la reconnaissance totale. Pour montrer ces évolutions, nous commencerons par un point histoire et qui laissera place Ensuite, au témoignage de plusieurs agricultrices. 1914, la première guerre mondiale éclate, les hommes partent au front. Cette guerre a permis la mise en évidence du rôle des femmes paysannes, celles qui assurent la relève et promettent à leur pays granges et greniers bien remplies à la fin de la guerre. Dans les années 60, les femmes militent pour avoir un statut juridique au sein de l'exploitation. La création du GAEC a eu lieu en 1962, permettant seulement l'association entre un père et son fils. Ce n'est qu'en 1999 qu'apparaît le statut de conjoint collaborateur et l'ouverture de droits aux prestations sociales, aux formations et à la retraite. Il faudra attendre 2011 pour que le GAEC entre époux soit instauré. En 2019 a lieu l'allongement de la durée du congé maternité et la mise en place d'une indemnité forcétère. La filière agricole la plus féminisée est la filière aux 24 ans avec 30% d'éleveuses. De plus, aujourd'hui en France, la presse d'un chef d'exploitation agricole sur 4 est une chasse. À présent, voici un moment de vie avec la grand-mère de l'une d'entre nous qui est agricultrice à la retraite. Berthelot Annick, j'ai 70 ans, installé en 78 à l'âge de 25 ans jusqu'en 2003, 40 hectares, 30 vaches haitières, c'était comme ça, motivé à l'installation où on prenait la suite des parents. C'est un choix ou pas ? On prenait la suite, c'était comme ça, il fallait qu'il y avait quelqu'un à prendre la suite. On faisait la traite, on faisait la cuisine, on faisait ce qu'il y avait à faire. Les gaëques, ça n'existait pas à l'époque, au début que je me suis installé, ça n'existait pas. Donc c'est le mari qui gérait ça ? Voilà. Et pour la fin, pour avoir une retraite de misère, parce qu'on n'avait aucun statut. Donc tu as dû travailler après pour avoir une meilleure retraite ? Voilà, j'ai fait 11 ans d'usine pour avoir une retraite à peu près convenable. Pour avoir 350 euros de retraite, elle va travailler toute sa vie pour 350 euros de retraite, c'est honteux. Le seul avantage, c'est qu'on élevait les enfants en travaillant, c'est tout. Et la retraite, il n'empare pas pour nous là-dessus, qu'on a élevé les enfants. On n'a rien. J'ai fait 11 ans d'usine pour la fin, j'ai une retraite, j'ai plus de retraite que sur la ferme pendant 25 ans. Et voici Stéphanie Guillard, une femme forte et inspirante. Elle a 52 ans, en concubinage avec 4 enfants. Elle vient du milieu agricole et elle est installée depuis 11 ans, seule, après un BPREA, à l'âge de 40 ans. Maintenant, voici un extrait de Stéphanie qui raconte qu'elle a été victime de vandalisme, pour la simple et bonne raison que c'était une femme. Quand on a commencé, quand je me suis installée, j'ai tout, au niveau de mon installation, j'ai tout comme conneries. Mes vaches qui s'est sorties, les toits d'ancien âge de coupé, les fils de coupé, les morceaux de fils de phare dans leur atelier. Un coup avec Yoann, on était là, on voit un troupeau qui me bat, on va le récupérer. On devait partir, on devait s'assenter pendant quelques jours. On récupère après les troupeaux, on ramasse, on se détourne, deuxième qui sort. Là tu me dis, mais oh, t'es en train de te foutre de ma gueule ou quoi ? Je dis c'est bon, le troisième il est bien, nickel Yoann, c'est bon, on n'y va pas. Je dis c'est bon, on y va pas. Troisième, la barrière était ouverte. Et là tu te dis, mais vous avez arrêté de me foutre de ma gueule. Et le dernier truc qui m'a vraiment fait péter un câble, au bâtiment, il y a un côté c'est bardage et un côté c'est filet. Il y a 48 cliquets dessus. Sur 48 cliquets, il m'en restait 3. Trois au total. C'est tout ce qui me restait. Déjà tu vois le samedi matin, c'est là. Putain c'était pas pour rire ça, t'as pas fait la foi. Puis tu vois le filet, là c'est fini. J'ai pété un câble. Je suis allée à la gendarmerie, j'ai fait un dépôt de graines. Ils ont pas voulu le prendre pour finir. Au début mon dépôt de graines. Je dis, bah si vous allez le prendre. Au final après. Et la fille, la gendarme elle me sort comme ça. Ouais mais c'est la personne qui vous a mis les cliquets qui vous a mal monté. Je dis c'est moi qui ai mis les cliquets. Ouais mais le gars qui vous l'a fait. C'est moi qui les ai mis. Je sais ce que j'ai fait. Ah parce que c'est vous ? Bah oui, excusez-moi c'est mon bâtiment rouge, c'est moi qui les ai mis. Je sais très bien ce que j'ai fait. C'est moi qui les ai mis. En plus c'est... C'est moi qui les ai mis. C'est pas comme si j'arrivais à donner un tiers. C'est moi qui les ai fait, c'est moi qui les ai mis. Les uns comme... Ah mais j'avais la haine. Mais je te jure que j'avais la haine. Puis au début, bah ouais, t'as de la chance. C'est un monsieur qui te fait ton boulot. C'est un monsieur qui te fait ton boulot ? Ouais. Bah oui, bah venez. Je suis en termes d'attente. Je suis toute la journée dans le canapé. Je suis sûre. Puis des personnes au début qui s'étaient dit de mon installation elle n'arrivera jamais. Il y en a qui m'ont dit tu nous as bien baisé la gueule. Parce qu'aujourd'hui quand on voit ce que tu fais et ce que tu as, tu nous as tous bien baisé la gueule. Tiens les mecs, on a un problème. A un moment donné, il faut être réaliste. C'est pas parce que tu es une femme que t'es moins capable que... On a chacun notre idée. Si tu es apte à faire quelque chose, tu es apte. Si t'es pas apte, t'es pas apte. C'est ça. Ouais, t'es obligé de prouver. T'es obligé de t'imposer. C'est complètement aberrant. Mais t'en as... Tu te dis avec le temps ça va se passer ce genre de choses entre parenthèses. Mais non, t'es obligé de le faire à chaque instant. Moi maintenant, entre parenthèses, je me suis installée, j'avais 41 ans. Je suis retournée à l'école à 39 ans. T'as pas un truc équitable. T'es pas équitable. Entre une femme qui s'installe et un homme, je suis désolée, on a beau dire qu'on est équitable, on n'est pas équitable. On nous prend toujours pour des... Moi on m'a bien dit avant mon installation, c'est pas ton boulot d'être sur une exploitation. Tu dois t'occuper de tes gosses et t'en faire que de tes gosses. Mais je leur ai dit, si ton problème pesait à toi, tu verras plus tard. Le mardi 12 décembre, nous avons interviewé 4 femmes des ailes présentes pour la manifestation de l'association 6 femmes rassemblées à la DRAF. Voici leurs témoignages. Donc moi c'est Linda, j'ai 47 ans. Alors moi au départ, je ne suis pas issue du milieu agricole. J'ai fait des études générales Bac S, après je suis partie en médecine. Je suis revenue, j'ai connu mon mari qui lui est agriculteur. Il est là et il l'est toujours. Et puis pour moi ça a été vraiment un coup de foudre de la profession et du mari aussi. Tant qu'à faire. Et du coup moi j'ai eu, j'ai travaillé sur la ferme, j'ai eu le statut de conjoint collaboratrice pendant une dizaine d'années. C'était vraiment au tout départ. Du coup j'ai repris, je n'avais pas d'études agricoles, j'ai repris, j'ai fait un BTSA en un an, formation adulte avec mes petits loulous qui étaient jeunes. Et après du coup, on s'est associés tous les deux en 50-50 donc en 2006. Et en fait c'était, avec du recul je me suis dit j'aurais dû faire ça plus tôt, reprendre les études et m'associer plus tôt. Parce que pour moi je travaillais sur la ferme autant que mon mari. Et avec du recul, j'aurais dû faire ces études et m'installer plus tôt, avoir le statut de chef d'exploitation parce que c'était quelque part normal d'avoir ce statut là parce que le travail que j'effectuais était tout aussi important et en quantité, on travaillait à deux et pour moi c'était juste de m'installer. Donc ça c'était depuis 2006. Et puis du coup voilà, on a une cinquantaine de vaches, 54 hectares, on est en bio depuis 2018 et donc un peu les discriminations autour de la femme, je les ai un petit peu toutes connues mais en fait ce qui est important c'est de faire vraiment ce qu'on a envie de faire et un peu d'écarter tout ce qui peut nous impacter en tant que femme. Et si on a envie de conduire un tracteur, on conduit un tracteur et je pense que c'est même plus que nécessaire de conduire un tracteur parce que ça fait partie du boulot. Et du coup un tracteur ça se conduit aussi bien qu'une voiture et il n'y a aucun problème là-dessus. Et je pense qu'après, il faut oser faire les choses et puis dire les choses haut et fort quand il y a quelque chose qui ne va pas. Un technicien qui vient chez toi, qui dit il est où le patron ? Je pense qu'on est un peu toutes connues. Il est là, je suis là. Ah bon ? Eh bien oui. Et il faut vraiment oser dire les choses pour faire bouger en fait la mentalité. Et ça peut être les techniciens, ça peut être aussi au niveau de la banque aussi, c'est pas mal. Ils sont assez forts là-dessus. Quand tu changes de banque parce que tu t'installes et que finalement le compte il est au nom de l'entreprise, de la société. Mais il y a quand même un référent derrière et moi c'était moi parce que je m'installais. Et puis un jour, pour que pourquoi, ça a changé de nom, ça a été mis au nom de monsieur. Là j'ai dit, ah papa, qu'est-ce qu'il se passe ? Ah bah non, c'était historiquement, c'était fait comme ça. Je lui ai dit, hors de question. Je lui ai dit, vous allez me remettre ça. C'est des trucs comme ça. Et en fait si tu dis rien... Oui, des logiciels, ouais. Ou des courriers, des factures que tu reçois. Ouais, c'est au nom de monsieur. Alors tu dis, pour qui, pour quoi, t'as 55 ans ça. Donc là, tu prends ton téléphone et puis tu te dis, c'est pas normal ça. C'est des choses comme ça où c'est important quand on est installé de le souligner, de le remonter. Moi c'est Amande, je suis installée depuis le 1er septembre, c'est tout neuf. Et j'ai, après avoir, j'ai fait un an en tant que conjointe collaboratrice puisqu'on a retrié la ferme il y a un an et demi. Donc nous on fait de la vache à viande, du cochon en plein air et des fruits pour faire de la transformation parce qu'avant on était transformateurs. Et c'est pareil, je suis pas ici du milieu agricole, j'ai fait une formation généraliste qui n'a rien à voir avec la choucroute. Et en fait, l'envie de s'installer, elle est venue par la bouffe en fait, de la transformation et puis de se dire, tiens, si on allait jusqu'au bout de la chaîne. Voilà. Donc là aujourd'hui on est à 52 hectares, donc je suis en grecque avec mon conjoint. C'est ça, on est ici activité sur le sud de l'Ile-des-Vilaines. J'ai question de genre pendant l'installation, alors j'ai rejoint le groupe DL assez rapidement, en tout cas j'ai participé assez rapidement notamment à la formation tracteur qui c'est chouette parce que même si j'avais fait un mètre de stage pendant la SAF qui m'a laissé assez rapidement monter sur le tracteur, c'est vrai qu'on a quand même, il y a un double retard entre guillemets quand on arrive, c'est qu'on n'est pas ici du milieu donc il faut rattraper tout ce qu'on sait pas faire parce qu'on n'a pas l'expérience et en plus effectivement ce côté d'un peu moins de chance en tant que femme par des a priori et même si, voilà, Paul il me disait je pense que j'ai eu plus peur en faisant le tracteur que si ça avait été un gars, il s'est dépassé et il l'a fait quand même mais voilà c'est pas, c'est quand même des a priori qu'on a tout ce qui se passe. Et moi ce qui m'a marquée c'était pendant l'étage de ferme c'était plein de fermes pour employés et en fait on visitait la ferme et du coup quand je posais des questions sur les pères, sur les vaches le monsieur il répondait à mon conjoint qui posait la question et il répondait à mon monsieur je l'avais... Tu l'as ? Ouais c'est ça, en plus à ce moment là j'avais plus d'expérience que Damien sur les vaches et du coup je posais plus facilement des questions et en fait il ne répondait pas quoi et par contre quand on visitait la maison là on parlait à madame il y a eu ça et alors où se passe c'était énorme, on avait invité le SPAS la première année d'installation en mode bon on va faire un tour quoi et puis on fait le tour et puis c'était pareil quoi, je posais des questions et puis il répondait à monsieur sauf au moment où on s'est arrêté en tant que transformateur il y avait un stand avec du matériel de transpo ils avaient notamment des vaches d'essai de compètes pour ceux qui font du piloter et avec Damien tous les deux on était là en mode oh on aurait tellement aimé avoir ça quand on faisait les gosses et qu'effectivement le beurre c'est trop chiant à laver et là le mec il m'a ciblé direct quoi, ah madame les vaches d'essai et là là c'est lui c'était lui, il se fait incroyable Est-ce que tu disais tout à l'heure où j'en parlais sur la question de relations et des banques, il y a quand même encore aujourd'hui des premières installations qui sont bloquées par les banquiers parce que c'est des nanas il y a un des banquiers qui lui a dit non et c'est clairement parce que c'est une installation il n'a pas pu avoir la banque à l'ouvert parce que il a pris le zéro en mode tu ne vas pas y arriver ah madame mais ça à la chambre on n'en parle pas parcours à l'installation une femme qui veut s'installer on lui demande si elle veut des enfants si elle va avoir des enfants on n'a jamais fait au mec comment tu vas faire avec des mômes et puis ta ferme comment tu vas faire mais oui mais il y a alors ok qu'on demande aux gens d'anticiper ça et de poser cette question là mais qu'on pose la question au mec sauf qu'on ne pose jamais cette question là au mec jamais la chambre elle même pour avoir plus de femmes dans les instances décide d'accorder une prime nounou pour que les femmes puissent venir en réunion les mecs ils y vont en réunion jamais tu ne payes une nounou à la maison donc moi je suis mariée dite je suis installée avec 50 vaches laitières 63 hectares en entreprise individuelle avec un salarié à plein temps je me suis installée pareil je n'ai pas du tout un parcours initial agricole puisque j'ai fait des études générales j'ai travaillé 15 ans en cabinet d'expertise comptable et au bout de 15 ans la ferme familiale n'avait pas de repreneur moi j'avais plusieurs fois que ça m'intéressait donc quand quand elle a été à céder j'ai repris des études en 2PEA pour avoir une capacité agricole et j'ai repris la ferme familiale donc il y a 15 ans aussi ça y est j'ai autant d'activité agricole à mon actif que mon agricole j'ai 54 ans si on veut parler des femmes de mon positionnement par rapport aux femmes, au féminisme et au monde des paysannes moi en fait je ne m'étais pas rendu compte de tout ce sexisme ordinaire pour moi il était normal j'étais dans un monde d'hommes mais c'était normal que je me cultine des petites remarques désobligeantes que je me cultine des trucs un peu bourrin qui me fatiguent et qui me fatiguent toujours mais bon pour moi ça faisait partie du métier et j'avais pas j'avais pas remarqué que en fait à chaque fois ça me blessait et voilà et quand j'y étais confrontée de manière plus virulente ça s'est trouvé juste au moment de la création du groupe des ailes et merci merci je vous le dis à chaque fois en fait ce groupe il m'a sauvé la vie ou tout au moins ma vie paysanne parce que je pense que je serais plus installée aujourd'hui si j'avais pas eu ce groupe là quand j'étais confrontée vraiment à des violences de genre à savoir que je faisais pas de tracteur, à savoir que je savais pas monter des murs en propin à savoir que, enfin, moultes choses encore j'ai osé grâce à ce groupe en fait me lever et dire non je suis désolée c'est ma ferme et je reste sur ma ferme et malgré les oui j'étais pas capable et malgré alors que j'avais été installée 5 ans tout à l'avant malgré tout ça j'ai dit non je suis désolée c'est ma ferme et je reste sur ma ferme pour qu'on soit très clair donc voilà ça ça a été un parcours on va dire assez douloureux mais quand on est c'est ça qui m'a ouvert les yeux en fait sur tout toutes ces petites violences quotidiennes auxquelles on fait pas attention et qui en fait me pourrissent la vie moi aujourd'hui j'en suis arrivée à ne plus supporter un courrier qui arrive à un mari édite sur l'enveloppe et qui commence par cher monsieur quoi parce que moi il y a pas de doute en plus j'ai une entreprise individuelle donc de toutes vos femmes peut-être que moi elle va être féminine elle va être féminine Marie j'espère ça serait non féminin je ne sais pas il y a eu un qui est venu faire une enquête dans les fermes ils viennent faire des enquêtes sur qu'est-ce qu'on s'aime comment on s'y prend bref et le gars il arrive et puis il m'avait appelé avant de s'en demander s'il pouvait passer j'étais là j'ai dit ouais ouais vas-y viens je veux voir ce que c'est tes questions et il descend de sa voiture et il me dit ah je vous ai amené un petit cadeau les femmes elles aiment ça les petits cadeaux ça commence alors après il distribuait sa boîte il distribuait un cadeau à tous ceux qui répondait au questionnaire mais c'était une connerie genre un petit canif ou un truc j'en sais rien j'ai oublié depuis mais en gros aux hommes ils devaient donner le cadeau parce qu'ils avaient répondu au questionnaire mais moi j'étais une femme il fallait qu'ils rajoutent un petit truc qui va bien derrière et là je le regarde derrière c'est un rien genre est-ce que vous venez de dire quand même il me dit ah mais pourquoi vous dites ça et je lui dis bah attendez pourquoi les femmes elles aiment les cadeaux j'ai dit au plus vous avez vu ce que c'est votre cadeau c'est un truc en pâte ça va durer 15 jours c'est nul quoi mettez votre argent ailleurs et puis il me dit mais oh pardon mais je croyais bien faire et je lui dis bah ouais vous faites pas bien ou alors vous dites la même chose aux mecs en leur disant que les mecs ils aiment bien les petits cadeaux je m'appelle Anne j'ai 41 ans ça fait 2 ans et demi que je suis installée je suis pas d'immigré agricole en fait je faisais vraiment tout autre chose avant qui avait rien à voir du tout et je me faisais avant assez longtemps presque 10 ans et ça me plaisait bien je me disais que j'avais l'impression que ça servait pas à grand chose non plus ce que je faisais donc je me suis dit bah je vais reprendre des études agricoles parce que enfin reprendre parce que du coup j'avais vraiment aucune idée de ce que ça pouvait être mais c'était un sujet qui m'intéressait depuis hyper longtemps donc j'ai fait une année de formation je vois si ça m'intéresse vraiment ou pas je me suis dit au pire ça va toujours me resservir même dans mon boulot et donc j'ai fait un BTS AXE en un an à Combourg et donc là j'ai rencontré mon conjoint actuel et donc au fur et à mesure de l'année je me suis dit non mais j'ai vraiment envie de m'installer en fait j'ai pas envie de retourner dans un travail de bureau ça me plait bien et donc lui il reprenait sa ferme familiale donc on s'est installé ensemble j'ai fait deux ans de salariat agricole avant après j'ai fait la SIAP j'ai rencontré un membre donc c'est coopérative d'installation en agriculture paysanne c'est un système où il y a pendant un an il y a des sessions de regroupement avec d'autres porteurs de projet et puis ensuite vous avez des stages dans différentes fermes en fait en lien avec votre projet donc moi j'étais en stage sur ma ferme et puis après en stage chez un bélan qui faisait de la transfo parce que c'était mon projet initial et ensuite j'ai travaillé chez Thierry et ensuite chez une maraîchère à côté de chez moi et donc je me suis installé ensuite en conventionnel donc on a 80 vaches au départ on était 3 avec l'oncle de mon conjoint et là il est parti en fret il y a 6 mois et donc on est deux sur la ferme durant votre installation, votre projet j'avais quelques émotions alors du coup comme je suis pas du milieu agricole et comme vraiment j'avais pas du tout d'idée de ce que ça pouvait être il y a des choses qui m'ont surpris quand même et en fait je dirais que comme les filles, j'ai vécu les mêmes choses que les filles mais ce qui m'a surpris c'était que vraiment les choses étaient très genrées, il y avait des cas qui étaient très établis quoi, de ce que devait faire une femme et de ce que devait faire un homme et je trouve que c'est très difficile d'en sortir en fait tout de suite on vous ramène à ça en disant toi tu vas faire ça je vais te donner un exemple pour le ventilage j'ai choisi le ventilage assez important et c'était évident que c'était moi qui allais faire le repas et je disais bah non, je vais pas le faire quoi et donc heureusement mon conjoint il me soutenait donc j'ai jamais fait le repas pour le ventilage il disait bah non moi je vais avoir une remarque et donc j'avais la remarque et même en disant putain je conduis une remarque, on me disait quand même tu vas bien nous faire une petite entrée putain mais je vais la faire quand la petite entrée, c'est incroyable tes soins de banquier c'est pas mal oui mon banquier oui, donc quand je me suis installée du coup la banque le banquier il a contacté mon conjoint pour parler de mon installation il m'a pas appelé moi et là bah je suis fière je dois pas savoir il s'est barré mais on était fâchés après de toute façon ça c'était il y a pas longtemps c'était il y a 2 ans 2 ans et demi quoi en tout cas trouvez vous que les ventes a été changées oui ouais on va dire oui il y a un gars commercial qui est passé pour racheter des tracteurs d'occasion je crois qu'il est passé pour racheter des tracteurs d'occasion donc est-ce que vous avez des tracteurs à vendre et tout et il me voit et il me dit c'est vous la patronne ou un truc comme ça et on était tous les deux et il venait pour ton tracteur d'occasion c'est évident tu bluffais le mec et bon bref il fallait vendre 2 tracteurs et du coup après il part donc je grogne il foutait de ma gueule quoi c'était trop gros quoi donc mon conjoint il me disait t'es jamais contente quoi c'est pas toi tu grognes et tout et donc en fait après on en est réfléchis on s'est dit c'était vrai qu'il bluffait les choses ont changé il faut plus faire comme avant et j'ai constaté ça ça montre quand même qu'il y a eu un changement en fait la phrase il est où le patron du type de la bêtise c'était bien avant de parler du coup en fait aujourd'hui les commerciaux ils savent qu'il faut plus dire ça c'est ça donc ça a changé même si lui même il y croyait pas en fait il y a des choses qui changent et puis en vrai il y a de plus en plus de femmes à s'entraîner toute seule il y a de plus en plus aujourd'hui une femme sur un tracteur ça peut faire des choses c'est devenu normal on va dire et ceci dit ce qui ne change pas ou ce qui évolue bien très doucement c'est le combat quotidien c'est intégrer les cours d'apprentissage du tracteur à l'école on y arrive il y a des choses qui évoluent c'est lent mais on a 3000 ans de retard sur la position sur la femme qui est asservie à l'homme quand on parle du groupe des ailes à aucun moment c'est de dénoncer les hommes ils sont nuls c'est pas le but du tout il y a des injonctions sociétales que les femmes elles doivent faire la cuisine et garder les enfants et que l'homme il doit aller travailler c'est les petits garçons qui dans les heures de jeu sont forts et montent sur les structures de jeu et les petites filles qui gardent leur mocassin et leur robe surtout super propre et qui sont assises en train de lire un livre sur le banc on est sur ces injonctions sociétales donc effectivement ça va avancer effectivement ça va bouger mais il y a du boulot et du boulot et du boulot et du boulot et du boulot et du boulot et du boulot et du boulot et du boulot et du boulot et du boulot et du boulot et du boulot et du boulot et du boulot nous sommes prêts à défendre nos droits

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