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INVITES : Anne Bolloré, écrivain Jean Picollec, éditeur Marina Eloy, écrivain SUJETS : Les Français de la campagne de Normandie
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INVITES : Anne Bolloré, écrivain Jean Picollec, éditeur Marina Eloy, écrivain SUJETS : Les Français de la campagne de Normandie
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INVITES : Anne Bolloré, écrivain Jean Picollec, éditeur Marina Eloy, écrivain SUJETS : Les Français de la campagne de Normandie
Nous voici pour la deuxième partie du livre journal de la Résistance Française, dirigée par Alain Fondors qui est toujours avec nous, Anne Bolloré, qui va nous parler de son papa disparu aujourd'hui, Gwenaëlle Bolloré, qui est l'auteur d'un livre qui s'appelle « J'ai débarqué le 6 juin 44 » et « Un commando de la France libre ». Je sais que Gwenaëlle peut être un prénom féminin, ma fille s'appelle Gaëlle, mais Gwenaëlle suit avec deux L, L'Ange Blanc, ça veut dire en breton L'Ange Blanc. Et puis, alors c'est pour un livre là encore, décidément c'est de la piété filiale l'une et l'autre. Absolument. Puisque vous, c'est votre maman qui s'appelle Sonia Valiano Hélois et qui elle a écrit un livre qui s'appelle « Les Demoiselles de Gaulle » 1943-1945, alors c'est pas les filles du Général de Gaulle, on va voir, on va en dire plus. Et puis alors après on a un survivant, un habitué, un ami surtout, qui est Jean Picolec, éditeur de talent, éditeur de renom, qui vient nous présenter lui aussi piété filiale, oblige, un livre qu'il a publié de Maurice Chauvet. Le livre s'appelle « It's a long way to Normandie, it's a long way to go » 6 juin 44 là aussi, puisque Maurice Chauvet est un ancien commando des commandos Kieffers. Alors je voudrais te préciser le titre « It's a long way to Normandie » et de moi j'ai trouvé ça génial. Oui, mais n'agérons pas non plus, tu as pris Tipperary, tu as mis Normandie. Exactement, j'ai trouvé ça assez sûr, je peux te dire que les gens ne l'ont pas compris et que ça a été un handicap pour la vente du livre donc mon idée géniale a fait flop. Il faut tout de même dire que donc Maurice Chauvet qui était un camarade de mon père dans le commando Kieffer était au départ un inscrit maritime qui en 1940 se trouvait sur un bateau marchand et il lui a fallu 878 jours pour partir des côtes du Maroc jusqu'à Londres. Il a été retenu par toutes sortes de ruses notamment en Espagne et c'est vraiment, ce fut vraiment « It's a long way to Normandie ». Le casting, comme on ne doit pas dire sur une radio qui défend la langue française, le plateau. Je vous donne la parole d'abord. Quand vous avez eu la gentillesse de me proposer de venir le 13 juin, puisque le 13 juin c'est une semaine après le 6 juin donc il y a des raisons de parler du débarquement, j'avais souhaité qu'on étende un petit peu le sujet et qu'on parle des Français libres, des Free French pendant tout l'ensemble de la campagne de Normandie. Il y a quelques dizaines d'années j'avais été passionnée par le livre de Sonia Elouah et il y a une chose très très curieuse c'est que Marina et moi nous habitons dans le même immeuble. Merci d'avoir dit son prénom ce que je n'ai pas fait Marina Elouah. Donc nous habitons dans le même immeuble, c'était intéressant je pense de confronter ces expériences, l'expérience d'une jeune femme à côté des expériences des garçons parce que je dis souvent que je suis la fille de Gwenaëlle Bolloré mais en fait il y a d'autres commandos dans ma famille puisque mon père s'était embarqué à partir de Karantech sur un bateau du réseau Sibérie qui l'avait financé. Ils étaient dix sur ce rafiot et bien entendu il avait entrepris cette aventure avec son cousin préféré Marc Tubé donc je suis également petite cousine de commando Kieffer et au moment de me choisir un parrain, quelques années après la guerre, il a choisi un autre commando qui s'appelait Georges Coste que vous n'avez peut-être pas connu et qui n'a pas écrit parce que Georges a épousé en 49 une béarnaud argentine et il s'est établi en Argentine et là j'ai ramené ces décorations qu'Anick m'a gentiment ramené de Buenos Aires et j'ai surtout ramené un badge authentique du commando Kieffer qui est superbe et ce badge a été dessiné par un autre commando Kieffer, Maurice Chauvet dont Jean Piccolet est ici présent a publié les mémoires donc voilà. Alors Maurice Chauvet était le dernier survivant je crois du commando. Non un des derniers mais alors je veux dire il se trouve peut-être on reviendra que je connais Gwen Bolloré depuis longtemps et je ne l'ai, Dieu sait que je l'ai fréquenté dans des conditions, je ne l'ai jamais. Tu l'as édité même. Je l'ai édité mais je ne l'ai jamais vu mesquin ce qui n'est pas courant dans la nature humaine et c'est lui qui m'a présenté Maurice Chauvet et d'ailleurs à l'arrière la quatrième découverture du livre de Maurice Chauvet dont j'ai choisi le titre comme je vous dis n'était pas une réussite, il y a l'écu son des commandos qui a été dessiné par Maurice Chauvet. C'est lui qui a dessiné la signe et je précise là Alain ça va pas te surprendre que j'étais très sensible au fait que Maurice Chauvet fut breton et d'ailleurs en haut de la page tu vois qu'il y a un triskel. Oui mais ça c'est souvent dans tes éditions. Quand ce sont des bretons. Moi j'ai tes romans bretons formidables, irlandais même souvent que j'ai, il y a toujours un triskel. Quand les gens le méritent. Oui c'est vrai c'est vrai aussi. Alors donc Marina Elouah un petit mot de présentation très vite on débroussaille un peu le sujet puis on ira un petit peu plus profondément ensuite. Votre maman. Ma mère Sonia Vagliano Elouah s'était engagée extrêmement jeune dans la partie militaire de la guerre. Elle était aux Etats-Unis et de mère américaine et de père grec. Donc absolument pas de sang français mais elle voulait absolument par son implication qu'elle avait toujours été née et vécue jusqu'à l'âge de 18 ans en France quand la guerre a éclaté. A ce moment là ma grand-mère est partie avec ses enfants, son plus jeune fils et ma mère pour les Etats-Unis en lui disant qu'il n'était pas question qu'elle se joigne à la guerre, qu'il valait mieux qu'elle fasse des études avant de pouvoir même envisager de considérer une carrière militaire dans une guerre qui allait peut-être finir dans six mois. Donc nous partons c'est à dire que ma grand-mère part avec ses enfants et ma mère a inscrit ma mère à l'université aux Etats-Unis et à cette époque là on pouvait avoir faire ses études dans l'espace de 18 mois. Donc en 18 mois au lieu de trois ans elle a fait tout ce qu'elle pouvait pour pouvoir participer à la guerre si celle-ci continuait. Deux ans après avoir réussi ses examens dans une université qui s'appelle Smith College à l'est des Etats-Unis, celle-ci a commencé à vouloir revenir en Angleterre. Le seul choix était de revenir en Angleterre pour pouvoir s'inscrire dans les groupes féminins qui commençaient à exister, qui commençaient à être formés par les britanniques. Après avoir eu au moins trois refus parce qu'elle était beaucoup trop jeune, elle est née en 1922 et là nous étions en 41. Donc après avoir eu plusieurs refus elle a quand même décidé je vais monter sur un bateau et très subrepticement elle est rentrée, elle a pu être acceptée, pas officiellement du tout, en trafiquant un petit peu sa date de naissance, en étant enfermée dans un frigidaire pour traverser l'océan atlantique et elle est donc rentrée sur un bateau qui est arrivé au bout de 24 jours. Un certain nombre de bateaux ont été torpillés durant cette traversée et heureusement elle a pu atterrir, amérir plutôt en Angleterre où à ce moment là elle s'est inscrite dans le groupement des femmes volontaires FFL et a suivi toute une formation. Alors avec votre père, avec Keffer et avec Chauvet, on est dans un autre recrutement, c'est à dire que c'est des gens qui vont être recrutés par les anglaises, ils ne passent pas par De Gaulle. Ah si, en fait quand mon père est arrivé à bord de ce petit bateau immatriculé à Morlaix et qui s'appelait donc le Siltmord, parce que Siltmord, Morlaix, il est arrivé, le papa était né en 25 donc il était comme mon papa. Il était tout jeune et donc les anglais avaient mis en place une cellule de débriefage je veux dire qui s'appelait Patriotic School où on interrogeait les gens qui arrivaient en Angleterre. Après avoir passé Patriotic School, on lui a dit écoutez à votre âge on voit deux solutions, c'est le lycée français ou la marine française. Comme papa contrairement à votre maman était un très mauvais élève, en plus complètement dysorthographique alors qu'il a écrit beaucoup de livres par la suite, ça c'est autre chose, il a dit la marine française, la marine française mais il ne voyait aucun avenir dans la marine française, il n'avait rien de spécial à faire, il a tout de même suivi un cours d'infirmier, c'est une spécialisation qui va lui servir par la suite et puis parallèlement il y a un personnage complètement atypique qui s'appelle Philippe Kieffer. Philippe Kieffer est d'origine alsacienne et sa famille fait partie de ces Alsaciens qui déjà ne voulant pas être allemands sont partis en Haïti en 1870. Philippe Kieffer est élevé à Haïti, il est marié avec une haïtienne, il a une quarantaine d'années, il a été banquier pour le gouvernement haïtien et puis lui aussi il veut s'engager, il veut défendre son pays d'origine la France et donc il arrive dans les forces françaises libres, il n'est absolument pas gradé, il est traducteur. Il faut dire que les parents de Philippe Kieffer habitant Haïti au moment de le scolariser ont dit on va le mettre dans une autre île et il a fait toute sa scolarité à Jersey donc il parle parfaitement l'anglais et il se retrouve traducteur et il entend parler d'un groupe de britanniques, des anglais et des écossais qui veulent monter dans le cadre des opérations spéciales qui était un peu une opération transversale aux trois armées britanniques, qui veulent monter des petits groupes de durs qui seront envoyés en arrière des lignes ennemies pour faire des opérations coup de poing. Ce qu'ils feront notamment avec les SAS d'ailleurs. Absolument. Les berets rouges. Voilà pour faire des opérations coup de poing pour déstabiliser l'ennemi puis revenir très rapidement. C'est ce qu'on appelle le hit and run. Frappe et tire-toi. Alors je crois que les premiers essais ont eu lieu en Afrique du Nord, ils ont failli mettre le feu au camp de Rommel et puis malheureusement ça n'a pas marché et donc Kieffer se dit si il réussissait à monter une troupe de français qui ferait de français libres, qui ferait la même chose, ça aurait tombé un certain panache. Et Kieffer va réussir à se faire agréer comme officier et il va être commandant. Mais par les anglais. C'est ce que je disais tout à l'heure, on est dans un autre cadre. Je le dis, on va l'évacuer très vite, les rapports entre les Kieffer, ces gens là et de Gaulle n'ont jamais été très bons et de Gaulle ne les a jamais beaucoup aimés. Surtout après le débarquement. Alors on dit un petit mot de Chauvet qui est un personnage important, ça a été le conseiller sur le film Le jour le plus long par exemple. Rapproche-toi bien du micro. Je précise que si je le connais c'est par Gwen Bolloré parce qu'ils étaient très copains et Gwen Bolloré a publié son livre en 64 pour le 20e anniversaire alors qu'à l'époque je n'étais pas éditeur. Et l'ouvrage de Gwen avait un titre aussi elliptique qu'il était Nous étions 177 parce que dans ce commando qu'ils fèrent dont des tas de gens se gargarisent, ils étaient que 177 et Gwen a été plusieurs fois, au moins deux ou trois fois, je l'ai vu, il y avait des gens qui avaient le béret vert, ils ne connaissaient pas. Il leur a dit mais il tournait donc c'est pour ça il avait donné un premier titre Nous étions 177 et ensuite il a changé. Et je connaissais Gwen Bolloré pour de nombreuses autres raisons et bien sûr je côtoyais ses copains et c'est lui Gwen Bolloré qui m'a dit tiens il y a Chauvet qui serait intéressé donc j'ai publié bien sûr j'étais intéressé parce que je trouvais le sujet avec du poids. C'est lui comme j'ai dit qui a fait l'insigne des commandos. Il a été le conseiller de quelques films notamment du jour le plus long et ce qui était pour moi pratique puisque ma maison d'édition est à la porte de Gentilly et Maurice Chauvet habitait tout près de la place d'Italie donc c'est un point commun. Je crois qu'on s'est apprécié et que je l'ai connu jusqu'à sa mort. Alors on va rappeler tout de suite ce livre que moi j'avais lu tu l'as dit tout à l'heure Nous étions 177 je l'avais aux éditions France Empire et je crois que c'était en 64 aussi tu l'as dit. Il a été hérédité sous un autre titre après chez eux je crois que c'est Commandos de la France Libre je ne sais plus en quelle année et puis là ce que j'ai entre les mains qui est l'équivalent d'un livre de poche d'abord parce qu'il n'est pas très cher aux éditions du cherche midi s'appelle donc j'ai débarqué le 6 juin 44 d'accès très facile je vous le recommande il est dans le public. Anne vous l'avez signé d'ailleurs au salon du livre comme je dis de Radio Courtoisie. Je ne l'ai pas signé parce que papa en tant qu'éditeur m'a appris qu'on ne signait pas un livre. J'ai mis un petit mot. Bon sang ne peut mentir. Voilà c'est ce qu'on peut faire ça c'est le livre je rappelle le livre tout de suite je donne les éditeurs et les possibilités de trouver de Sonia Valiano et Loi et Demoiselle de Gaulle 1943-1945 ça c'est chez Hachette c'est un livre qui est toujours disponible. Je crois que malheureusement il est épuisé parce que la première édition a eu lieu en 1982 et la première édition et cette édition que vous avez entre les mains la seconde édition est sur Hachette parce que la maison d'édition de Plon qui était le premier éditeur a brûlé avec tout ce qu'il y avait dedans. Quand c'est Plon qui brûle ça fond et en tout cas vous pouvez le trouver sur Amazon je le dis aux auditeurs vous rentrez sur Google vous rentrez Amazon et vous trouvez ce livre et un petit peu moins cher même que l'édition la réédition de 99 et puis enfin à tout seigneur tout honneur last but not the least ce It's a long way to Normandy que je persiste à croire être un bon titre mais bien sûr les gens se sont dit en anglais en anglais ça va ça va être un livre en anglais tu aurais pu le mettre en sous titre. C'est vrai que des gens étaient surpris croyaient que le livre est en anglais et j'en parle d'autant plus parce que j'ai vu les résultats et d'autant plus que c'est moi qui ai imposé ce titre en pensant que c'était extraordinaire et ça prouve que je me suis mis le bras dans l'oeil. Le monde n'est pas comme Alain, il ne connaît pas parfaitement la musique populaire anglo-saxonne. Et donc c'est chez Jean Picolec, vous avez l'éditeur qui l'a, ce livre est toujours disponible il a été publié en 2004 et c'est un très beau livre avec un cahier photo tout à fait intéressant notamment le très bel insigne que j'aime beaucoup des opérations combinées. Les insignes de cette époque là sont formidables, vous avez apporté ce que vous avez montré, l'insigne des commandos kiffer sont extraordinaires. Moi j'ai un attachement particulier pour ce nom puisque ça a été Akwaet Kidan, c'était le nom de ma promotion. Commando Kiffer. Donc tout ça est tout à fait disponible, l'un sur Amazon qu'on trouve très facilement, l'autre au cherche midi qui est en vente à 9,50 euros qui les mérite largement. Et chez Jean Picolec, là aussi vous pouvez le trouver en allant sur Jean Picolec, n'allez pas chez Jean Picolec si par exemple vous voulez, j'ai perdu son numéro de téléphone et je voulais inviter certains de ses auteurs récemment et je cherche le numéro de téléphone et il y a un endroit dans l'édition Picolec, si vous avez un message mettez-le là. Alors moi comme un bon petit soldat, je le mets là, ça remonte à six mois, j'attends toujours. Alors les questions madame Jean Picolec. Je vous l'ai dit direct, le numéro de téléphone je ne le donne qu'aux jolies femmes. Ah bon d'accord, bon voilà. Alors du coup depuis six mois je voulais inviter des auteurs, je sais même plus lesquels c'était de chez toi, on le retrouvera mais on se verra après. Alors des questions parce que parole aux éditeurs tout de suite. Alors un éditeur de Radio Courtoisie, le lieutenant David Sterling a été prisonnier des allemands en 44, c'est son frère qui a pris sa place. Alors Sterling, on évoquait tout à l'heure Rommel, les vapeurs contre Rommel, c'est ceux qu'on a appelé les rats du désert, qui agissaient avec ce genre de petite jeep anglaise avec simplement une mitrailleuse sur le dessus qui était formidable, les rats du désert. Oui ensuite. Un éditeur de Radio Courtoisie, alors la question est au sujet, mais monsieur Sanders pourrait-il nous proposer un jour une partie des missions consacrées à la victoire de Fontenoy sur les anglais ? Elle dit victoire ayant été obtenue grâce à l'action d'un mystérieux régiment irlandais qui décida du sort de l'unique victoire française. Bien sûr. C'est faux. Contre les anglais pendant 700 ans. Bien sûr. C'est pas l'unique victoire. C'est pas l'unique mais enfin je vois ce qu'il veut dire, on le fera. Monsieur Sanders, le gouverneur des Manquiers, que pensent-ils du sort des écreous ? Enfin un autre sujet, j'y reviendrai aussi, des opérations qu'on a faites avec Jean Raspail et d'autres. Espérance banlieue est une école fondée par Xavier Lemoyne. Alors là c'est quelqu'un qui me dit que c'est très bien, contrairement à la personne précédente. C'est une école indépendante avec des garçons et des filles en uniforme. Il y a un levier des couleurs avec gants blancs. Les éducateurs ont des éducations supérieures. Les familles musulmanes y mettent leurs enfants car l'éducation est à leur convenance. C'est bien fait. On apprend chaque jour, on apprend. Espérance banlieue, je ne savais pas ce que c'était. Non, je voulais, avec ta permission, faire une incidente quand tu disais que le commando Kieffer était en marge des gaullistes. Il était sous, entre guillemets, pour le mot influence, britannique. Oui. Le meilleur exemple c'est comment il porte le béret. L'insigne du béret, le côté du béret. Exactement. Il le porte de l'autre côté que nous. Que les français, encore à l'heure actuelle. Exactement et qui est donc la marque d'origine, c'était le port à l'anglaise. Alors, j'ai posé la question tout à l'heure à une jeune fille qui était là et qui était au cadet de France. Elle était majeure. Je lui ai demandé si elle avait vu le film Volontaire. Est-ce que l'une ou l'autre... Non, pas encore. J'avais envie de le voir. Allez le voir, oui. Ça m'a enchanté, à part deux, trois scènes inutiles. Mais aujourd'hui, c'est comme ça. Si on ne peut pas échapper à la scène de galipette obligatoire, parce qu'on aurait l'impression... On peut parler d'un film qui est en salle en ce moment. Qui est en salle en ce moment. Oui, oui. Et qui est sorti depuis plusieurs semaines. Depuis deux, trois semaines au moins. Et qui, bien sûr, c'est des fusillés marins. C'est une jeune fille qui veut être intégrée. Et c'est, j'ai trouvé ça digne et bien fait, à part les petites condescendances et au goût du jour. Je pense, Alice Anders, que vous levez un point intéressant. Parce que si j'apporte un petit bémol en disant que de Gaulle a autorisé Schaeffer à créer cette troupe de commandos français. Et après, il s'en est désintéressé. Et donc, c'est vrai que moi, toute mon enfance, moi j'ai toujours accompagné mon père aux cérémonies du 6 juin. Et pendant des dizaines d'années, c'était quelque chose d'extrêmement confidentiel. Ensuite, il y a eu des grands événements pour le 50e puis pour le 60e anniversaire. Et puis maintenant, on commence à voir ressurgir toute cette histoire. Et il y a une vraie fierté de la France d'avoir... Il y a quatre troupes, je crois. Et il y en a une cinquième qui a été créée à la demande de Sarkozy sur le conseil du directeur de l'école des fusillés marins de l'époque, dont le nom m'échappe. C'est pas bien du tout. Ils vont m'en vouloir beaucoup. Cette cinquième troupe dans laquelle il y a pas mal de filles, c'est une troupe de soutien. Parce qu'en fait, l'armée française s'est aperçue qu'ils n'avaient pas, comme les Anglais, leur troupe de Q et de Money Penny. Pour les amateurs de films de James Bond, il ne faut pas oublier que le monsieur Gadget chez James Bond, Q, ça veut dire simplement qu'il est quartier maître. C'est un marin. Et les troupes qui sont envoyées maintenant, les petits groupes de commando qui sont engagés, on ne dit pas où, on ne connaît pas leur nom. J'ai déjeuné le 6 juin avec des garçons extrêmement sympathiques qui m'ont donné leur nom. Mais qui m'ont donné leur numéro de téléphone. Le numéro de téléphone de leur grand-père. Vous avez ça aussi. Jadis, quand je signais dans les salons du livre, monsieur Sander, signez-moi votre livre. Ma maman vous apprécie beaucoup. Maintenant, c'est ma grand-mère. Et donc, ils sont sur tous nos terrains d'opération et ils apportent une préparation. Alors, dans le film justement, la jeune fille est officier tradition. Et on lui donne, pour les élèves officiers qui sont là, un exposé à faire, l'histoire du commando Kieffer. On aurait dû aller voir le film. Et la voilà qui cherche dans les livres et qui lance. Alors, ils ont débarqué à ce moment-là. Voilà, dans le film, il y a toute, bien sûr, une chose là-dessus. Alors, on va revenir aux demoiselles un petit peu parce qu'on le disait hors micro, en écoutant en même temps Yvette Horner, le rôle de ces jeunes femmes a été ignoré ou bien souvent ignoré. Alors que les Anglais et les Américains, on en fait bien souvent même des films. Il y a eu de nombreux films britanniques et un peu aux Etats-Unis. Mais il y avait très peu de femmes françaises. La plupart des femmes qui étaient dans les équipes des FFL à Londres pour leur formation parce qu'ils étaient obligatoires d'être formés à Londres. Et la section féminine des FFL était baptisée les volontaires françaises, du côté des Françaises et des Français, puisqu'il y avait 100 hommes français et 80 femmes françaises qui ont participé à la formation dans les volontaires françaises. Et elles regroupaient toutes celles et ceux qui répondaient à l'appel du général de Gaulle qui voulait participer à la libération de leur pays. En fait, ça a été le début de l'organisation des femmes en Grande-Bretagne. Elles sont arrivées un peu de partout. Elles sont arrivées d'Espagne, du Portugal, d'Afrique du Nord. Elles n'étaient pas, sauf évidemment pour les Françaises qui sont venues et de France. Je pense que ma mère était une des seules qui soit venue des Etats-Unis en tant que Française. Bien sûr, il y avait toutes les femmes américaines. Alors d'abord, elle va porter l'uniforme britannique. Elle va être dans ce qu'on appelait les ATS de l'armée féminine britannique. Et ensuite, les MMLA. MMLA signifie la Mission Militaire de Liaison Administrative. Et c'était la formation à la liaison militaire entre les alliés et la France. Alors, parce qu'il faut bien le dire, la plupart de ces femmes ont été utilisées, si je veux dire, bien souvent comme secrétaires. Elles étaient utilisées comme secrétaires, femmes de ménage, chauffeurs. Et il y en avait un certain nombre qui était ensuite... Ensuite, elle voulait aller au combat et il fallait passer les diplômes d'officier. Dans le cas de ma mère, elle a passé ce diplôme et donc elle a pu être considérée comme une militaire à ce moment-là. Alors, on va la retrouver après le débarquement parce que c'est là que leur rôle va être un petit peu plus mis en valeur. Et d'abord à cause du danger qu'elles vont côtoyer. Elles feront de la campagne de France, elles feront de la campagne d'Allemagne. Elles seront en première ligne, pas à l'époque, mais pas loin. Après le débarquement, en ce qui concerne les bateaux qui sont arrivés d'Angleterre, ma mère a débarqué le 26 juin. Et ils ont débarqué directement sur les côtes normandes, directement à Bayeux où elles se sont installées. La mission des volontaires françaises, et ma mère était dans l'armée américaine, donc elles étaient tous ensemble. Il n'y avait pas les Français, les Britanniques, les Américains. Il y avait un groupe de femmes dont la mission était de libérer les prisonniers à travers la Normandie. Ensuite elles sont montées plus vers le nord, ensuite en Belgique et ensuite en Allemagne. Alors la campagne de Normandie, on va en parler. Et j'aimerais que l'un et l'autre, toi pour Chauvet et vous pour votre papa, vous nous fassiez quand même en même temps rêver. Parce que c'est une formidable aventure et on a tous dans le cœur quelque chose de cette épopée avec les images qu'on a vues, ou les films qu'ils ont reproduits, Lord Lovat par exemple, avec le débarquement à la Cornemuse. Rapproche-toi Jean, rapproche-toi. La Cornemuse pour les Bretons, c'était évident. Dans l'ouvrage de Maurice Chauvet, que tu parlais tout à l'heure d'un cahier photo, les auditeurs ne peuvent pas voir. Si, si, ils sont très intelligents, on va leur montrer. Je leur montre, mais est-ce que tu peux m'ouvrir le cahier photo ? Est-ce que tu verras, quelques jours après le débarquement, c'est cette page-là. Quelques jours après le débarquement, tu vois une dizaine de commandos. On est à la mi-juin, et j'indique avec entre autres Gwenaëlle Bolloré à l'extrême gauche. Et vous voyez là, pour ceux qui le verront, que Gwenaëlle Bolloré n'est vraiment pas très vieux, puisque comme Anne, sa fille, vient de le dire, il est né en 1925. Et donc, il a tout juste 18 ans. Tout juste ? Oui, et il aura 19 ans en septembre. Mon père a triché sur son âge d'un an aussi, pour pouvoir rentrer un deuxième bébé, au Maroc à l'époque. Autrement, comme anecdote, tout à l'heure, Anne, en parlant de son père, a dit qu'il avait une formation d'infirmier. Eh bien, à midi, c'était lui qui était devenu le patron du service médical. Alors, je dis comment ? Eh bien, il y avait un médecin-chef et un autre médecin. Ils avaient été tués avant midi. Donc, lui, en tant qu'infirmier, se retrouvait chef du service médical. Et je lui dis, mais qu'est-ce que tu faisais ? Alors, il m'a répondu, c'est simple. Ou ils étaient morts, ou je leur faisais une piqûre pour pas qu'ils souffrent. Parce qu'ils n'étaient pas en mesure de faire quoi que ce soit. On le comprend. Alors, repartons un petit peu en arrière. Allons vers le nord de l'Ecosse. Avec la diaspora française à Londres. On va peut-être commencer par l'Ecosse. Pour vous faire rêver un petit peu. Parce qu'en fait, les commandos sont nés dans le cerveau de plusieurs personnes qui étaient des militaires totalement atypiques. Il y avait Lovat, donc le chef du clan Fraser. Lord Lovat. On dit Lovat tout court. Oui, mais c'est pour nos auditeurs. Le chef du clan Fraser. Et il y avait un certain nombre de ses cousins, d'autres amis qui étaient donc tous des fils de la noblesse ou de la bourgeoisie écossaise. Et qui, à cette époque, les Britanniques pensaient que l'Europe serait libérée par l'Europe du Nord. Donc, ils avaient l'idée d'avoir des troupes extrêmement aguerries, capables de faire des coups de poing, comme l'armée privée des Fraser l'avait fait pendant la guerre des bourgs. Et donc, ils ont mis au point un programme à base énormément de marches à travers les montagnes, à travers des bains dans l'eau glacée. Il y a eu, l'année dernière, un documentaire à la télévision française sur l'entraînement des commandos à Lorient et des fusillés marins. Et on trempe ces pauvres garçons dans l'eau froide et ensuite on leur fait écouter une instruction et suivre un cours dans des vêtements mouillés. Dans le film, je vous coupe, parce que dans les films volontaires, on les voit d'ailleurs, après une nuit passée dehors, on les couvre d'eau glacée en leur disant le froid c'est dans la tête. Ça faisait partie de la formation. D'ailleurs, c'était la formation commando. Et en fait, cette formation, elle était un petit peu inspirée de la vie des gardes-chasse écossais et sont venus se joindre à l'équipe des premiers formateurs, deux policiers britanniques de Hong Kong qui ont appris aux garçons les techniques de close combat, qui ont créé la fameuse dague qu'on retrouve sur un signe dessiné par Maurice Chauvet et qui leur apprenait aussi, quand vous rentrez dans un bar, vous devez tout de suite voir qui est dangereux et qui ne l'est pas. Donc c'est un mélange qui n'est pas très militaire au départ. Et c'est peut-être aussi pour ça que les armées régulières s'en méfient un peu. On n'aime pas les francs-tireurs, bien sûr. Alors, pendant ce temps-là, quelle formation... Est-ce que votre maman avait une formation un peu plus militaire ? A l'époque, les femmes, il était hors de question qu'elles aillent au combat, qu'elles portent une arme. C'est assez récent même. Durant la formation, elle était officier, elle est devenue officier de liaison pendant sa formation à Londres. Ils passaient leur temps à avoir des cours sur la cartographie, tout ce qui était... comment on opérait dans un commando, ce qu'il fallait faire, ne pas faire. Elles étaient jetées dans de l'eau froide aussi, réveillées à 4h30 tous les matins pour aller marcher dans la campagne froide anglaise de l'hiver. Et toutes ces petites têtes blondes et brunes... Parfois venant de milieux douillets. Venant de milieux plutôt douillets, ont vraiment eu cette formation dure et extrêmement difficile les premiers mois. Après, c'est devenu une habitude et cela leur a permis de pouvoir être très opérationnel au moment du débarquement. Alors, on a des questions. Une question qui dit, M. Sanders, n'est-ce pas « Tipperary » avec « In the long way » ? Oui, c'est exactement ça. C'est un jeu de mots à la picolec. « It's a long way to Normandie » Mais la chanson, je l'ai même chantée tout à l'heure, je vous la refais un petit peu. « It's a long way to Tipperary, it's a long way to go » « Tipperary » est là pour la rime dans la chanson. Parce que « Tipperary », je connais bien la ville. Quand je vais en Irlande, je la traverse. Ce n'est pas ce qu'il y a de mieux en Irlande. C'est dans le centre. On se demande pourquoi « It's a long way to Tipperary ». Je pense que ça devait coller avec les paroles. Voilà, pouvez-vous nous éclairer ? C'est fait. Autre question. Deux messages d'auditeurs. Alors l'un qui vous rappelle, M. Sanders, c'est bien de faire une émission sur les résistants de 1940. Ce serait mieux d'en faire une sur les résistants de 2018. Oui, très bien. C'est très bien. Vous avez raison. Toute la première partie de l'émission a été sur ce sujet-là. Et l'histoire d'aujourd'hui, si on ne l'éclaire pas, l'histoire d'hier n'existe pas. Alors je fais ce que je veux. Merci. Ensuite. Deux messages d'auditeurs. M. Sanders ne peut ignorer Espérance banlieue. C'est fabuleux cette association. Contesté Mme Anne Coffinier et le maire de Montfermeil. Voilà, c'est très bien. Alors on continue avec un petit mot de Chauvet maintenant. Quel va être son rôle à lui ? Premièrement, Maurice Chauvet, je l'ai connu sur le tard. Tu l'as connu ? Je l'ai connu grâce à Gwenaël Buet. Mais à la fin pratiquement de sa vie, il sortait. Il est mort il n'y a pas très longtemps. Il y a cinq, six ans peut-être. Oui, c'est ça. Et puis avant de mourir, il a été hospitalisé aux Invalides. Donc tu allais le voir. Ah oui, j'allais le voir. Mais je ne pouvais pas avoir un contact aussi vif parce qu'il commençait à être fatigué. Ce qu'il me disait, c'est lui qui a écrit le livre. Et je lui ai posé souvent des questions en disant pourquoi ceci ? Et il répondait. Mais je n'ai pas été par exemple au bistrot discuter avec lui comme je pouvais avoir des anecdotes de la part de Gwen Bolloré. Parce que Gwen, je l'ai connu, était beaucoup plus jeune. Tandis que Maurice Chauvet, c'était la fin de sa vie. Il voulait donner... Et puis le contexte n'était pas le même. Restons au moment. Je vous redonne la parole. Il a été blessé ? Oui, il a été blessé. Le 7 juin, je crois. Le lendemain. Le jour même. Non, je crois que c'était le lendemain. Mais je n'ai pas quelque chose de l'intérieur. Par exemple, je reviens à Gwen Bolloré. Est-ce que tu sais qu'à un moment, il avait donc les doigts de pieds qui étaient pourris, foutus. Et alors, comme il m'est arrivé de l'avoir vu du pied, je parle de ses doigts de pieds. Et bien il me dit, tu sais, pendant trois semaines après le débarquement, on n'a pas pu enlever nos godasses ni nos chaussettes parce que l'ennemi était juste en face. Tu vois, c'est des anecdotes comme ça qu'il me raconte. Je pense que ce qui est très intéressant dans le cas de Maurice Chauvet, c'est qu'il fait un petit peu la jonction entre Sonia et Loi et Papa. C'est que lui s'intéressait beaucoup... Il était un peu plus âgé que mon père. Il s'intéressait beaucoup à la cartographie et il essayait d'avoir une idée générale de ce qui allait se passer pour cette opération. Donc on a un regard peut-être plus critique. C'est très curieux. Les Français qui ont... Surtout qu'on lui avait donné, quand il a été blessé, on lui a donné mission d'être un petit peu le joint-ville de l'opération. Absolument. Il a écrit des articles tout de suite. Donc il est blessé, je crois, le 17 juin. Il est rapatrié en Angleterre et là, on lui demande, à son réveil, d'écrire des articles. Vous voyez, comme vous dites, il est rapatrié en Angleterre. Je vais vous dire pourquoi. C'est que, à part Maurice Chauvet, qui a épousé d'abord une Russe et ensuite une Française, ou mon père qui a épousé deux Françaises, l'une après l'autre, je vous assure, tous les autres garçons du commando ont épousé des Britanniques. Et il y a des enfants de commando auxquels je ne parle qu'en anglais. Philippe Kieffer, lui-même, s'est séparé de sa première épouse après le décès de leur fils de 20 ans dans un mouvement de résistance et il a épousé une Britannique. Et Dominique, sa fille, qui participe et organise énormément de choses en mémoire de son père, est à moitié Britannique. Ils sont, pour eux, l'Angleterre. C'est une patrie. Une seconde patrie au moins. Ils ont également été extrêmement frappés par le fait que la famille royale britannique reste à Londres et que les princesses Elisabeth et Margaret revêtent l'uniforme. Et servent. La reine Elisabeth actuelle était chauffeur d'ailleurs. Elle était chauffeur et elle a exactement le même marché que mon père. Le message d'un éditeur de Radio Contosy. À Cormail, en Parisie, il y a une maison Kieffer. C'est la fille qui y habite. Absolument. C'est Dominique Kieffer qui habite avec son époux et ses deux filles. Et un dernier message d'un éditeur de Radio Contosy. Le Tiferrari est le carrefour normand du débarquement, centre de ralliement de tous les bateaux. C'est très clair. C'est très bien pour une Selangouette. Mais la chanson existait avant le débarquement. C'est une explication. Comparaison n'est pas raison. Je crois que vous allez nous lire un petit extrait tiré du livre de Chauvet. Selangouette au Normandie. De plus, l'armée zanique avait ses règles. Précises et comiques. Les Allemands ne devaient jamais être sales ou ridicules car les recettes prévues en Allemagne représentaient près de 20% des bénéfices. Alors attendez, parce que là les gens vont être complètement pauvés. On est en train de parler de Chauvet, conseiller sur le film le jour le plus long. Alors donc, là, il nous dit que Zanuck, qui n'était pas artificiel, que Zanuck ne voulait pas que les Allemands soient ridiculisés, sales. Alors vous y allez. Je reprends. De plus, l'armée zanique avait ses règles. Précises et comiques. Les Allemands ne devaient jamais être sales ou ridicules car les recettes prévues en Allemagne représentaient près de 20% des bénéfices globaux escomptés en Europe. L'action américaine à la pointe du Hoc, assez malheureuse dans la réalité historique, fut présentée comme une équipe saga, de quoi satisfaire le public du Middle-West. Dans la partie française, un cortège de Bonnesœurs permettait à la fois de caser Madeleine Renaud et d'escompter une cote favorable du cinéma catholique. Un pasteur parachutiste avait mission de convaincre les critiques protestants et quant aux scènes de résistance, elle fournissait un rôle sur mesure à la belle Irina Demick, à l'écran successivement cycliste, radio et à droite manipulatrice d'explosifs. Voilà, donc ça c'est pour raconter comment Comment on a une vision peut-être un petit peu déformée des guerres. Déformée des guerres, voilà. Mais bon, quand la légende est plus belle que l'histoire, on raconte la légende bien souvent, on sait ça depuis l'homme qui tue à la Liberty Valance. C'est la fin du film. Oui, mais je reviens à ce que En te rapprochant, ce que me disait Luen Bolloré je vous rappelle que pourquoi ses pieds ont été pourris au sens premier du terme je vais vous raconter comment il voyait l'histoire un jour, pour une grande émission de télé d'histoire, c'était une des plus célèbres, et nous sommes en 1972-73 et il raconte son débarquement et tout d'un coup, l'intervenant c'était un des grands historiens de la télévision, lui dit vous avez fait en 3 semaines, vous avez progressé que de 60 kilomètres il leur a répondu, oui mais en face de nous il y a des allemands et c'est un très bon combattant autrement c'est l'image du report et quand pour rejoindre le casino au bunker de Wistreham, il y avait 2 kilomètres depuis l'endroit où ils ont débarqué ils ne l'ont pas fait sur une jambe et puis pas en une journée alors je veux te donner l'anecdote où j'ai été totalement conquis par Gwen Bolloré, que j'appelle Gwen et un jour, comme je crois qu'on était assez copains, on discutait et puis le commando va faire à l'automne un débarquement avec Eren le commando va faire un débarquement donc pour prendre l'estuaire de l'escaut parce que les alliés pensaient de l'offensive du côté des Ardennes mais aussi pénétrer en Allemagne par les rivières on n'en parle pas très souvent puis alors j'en parle avec Gwen il me dit je n'y étais pas pourquoi tu n'y étais pas ? j'étais à l'hôpital tu avais été blessé ? tous les flambards qui sont là j'avais aucune preuve il me dit non j'étais à l'hôpital j'avais une jaunisse pour grande fatigue comme il aurait pu me raconter n'importe quoi les rouleurs etc parce que j'avais pris une balle mais là il a fait le débarquement commando qui fait R et tout et ensuite par grande fatigue il fait une jaunisse et c'est pour ça qu'il ne fait pas le débarquement tout est dit sur le personnage oui exactement il avait ça comme une frustration non ça semble être une raison triviale il avait une jaunisse mais c'est moi qui le dis comme il ne me parlait jamais de ce débarquement il m'a dit je ne peux rien te dire je n'y étais pas et puis je répète je suis à l'hôpital pourquoi une jaunisse ? ah bon ? ça n'est pas sérieux quand tu as un commando qui fait quand on t'envoie à l'hôpital avec une jaunisse on en meurt ça s'appelle un nique-terre alors on revient à votre maman Sonia Elouah elle débarque quand elle ? elle débarque le 26 juin alors avec les premières troupes françaises le 6 juin ils ont été informés forcément du premier débarquement du grand débarquement et pendant 15 jours ils ont été entraînés à l'utilisation des mitraillettes, des fusils de tout ce qu'ils pouvaient tout ce dont ils avaient besoin pour pouvoir se défendre contre l'armée allemande il était prévu que les hommes devaient débarquer en premier et que les femmes suivraient mais ordre et contre-ordre comme toujours les hommes étant très très agités d'après ce que j'ai pu comprendre ils ont fait débarquer les femmes en premier pour que les hommes se calment les femmes sont donc parties au milieu de la nuit on leur a demandé de se préparer et ils ont été emmenés en camion du camp de Kimberley où elles étaient jusqu'au bateau et la traversée ce jour-là contrairement à celle du 6 juin était très calme et il faisait beau et l'arrivée le lendemain matin était forcément moins agréable sur les plages et tout ce qui s'y trouvait non seulement beaucoup de morts mais des carcasses de bateaux, d'avions tout ce qu'on peut imaginer et la route vers Bayeux voilà, elles débarquent le 26, elles sont ils sont à Bayeux le 29 3 jours après Bayeux qui avait été reprise c'est les 60 km de tout à l'heure 15 km en 3 jours question d'un auditeur de Radio Courtoisie parmi les françaises formées à Londres d'autres ont débarqué en Provence dont Suzanne Torres qui a par la suite épousé le comte bien sûr, elle a une débarquement en Provence aussi on aura peut-être l'occasion d'en parler un jour mais c'est de l'autre côté et puis c'est bien plus tard oui, oui, oui et la remarque d'un ami auditeur vous n'avez pas signalé le livre Le Beret Vert du commando Kieffer bien sûr, c'est un livre de chevert ah, je dois vous dire Dominique a subi une petite intervention orthopédique elle avait mal aux genoux elle serait probablement venue parler parce qu'elle est tout de même la mieux placée pour parler du commando Kieffer alors j'aimerais quand même que peut-être l'un ou l'autre on donne un petit peu le déroulement de ce débarquement de ces gens qui prennent pied qui sont qui vont vers l'Ouistreham vers un casino qui est un bunker en quelque sorte et là on est dans une autre légende bien sûr il y a tous ces petits côtés mais si on raconte simplement les pieds pourris et les jaunisses on se dit mais comment ? c'est ça aussi hélas c'est même plus souvent ça que les actions héroïques mais là on arrive quand même dans Pegasus Bridge je me permets quand même d'avoir dit dès le départ que Glenn Bolloré était le patron du service médical à Midi parce que les deux médecins avaient été tués donc là tout sauf une promenade de santé alors comment ça se passe ? est-ce que, rapprochez-vous d'abord est-ce que votre père en parlait ? alors mon père en parlait beaucoup je veux dire que je fais partie je pense des rares filles de héros de héros militaires auxquels leur père est parlé ça vous rend d'ailleurs politiquement dans une situation très étrange parce que on se sent une grande liberté politique on se sent la liberté de dire absolument ce qu'on pense à tout le monde c'est assez curieux, je me suis fâchée avec beaucoup de gens à cause de ça donc mon père en parlait beaucoup et je pense que les plus grandes amitiés c'est à ce moment là et il avait l'impression je pense comme beaucoup de gens qui ont vécu quelque chose de très douloureux que les dizaines d'années après c'était une survie c'était un cadeau de la Providence en plus c'était du rab absolument parce que quand on lit ces récits on est étonné de voir à quoi tient le fait que quelqu'un meurt et que quelqu'un passe à travers les balles je pense que ça vous apprend une grande humilité à cause de ça donc nous avons une énorme armada qui débarque sur les côtes de Normandie et avec des innovations techniques extraordinaires pour l'époque c'est pontons de débarquement en béton que moi j'ai encore vu flotter quand j'étais enfant au large d'un romanche et puis plein de petits gadgets extraordinaires ils avaient des boîtes de soupe qui chauffaient toutes seules en tirant dessus mais c'était exceptionnel Maurice Chauvet raconte que dans le camp où ils se trouvaient avant d'embarquer sur les small landing craft on leur a fait les barges de débarquement on les a forcés à terminer l'excellent repas qu'on leur a donné mais dans ce repas il y avait des médicaments qui stoppaient toutes les fonctions physiologiques pendant 48 heures on a fait des choses absolument exceptionnelles on a inventé plein de choses et d'un autre côté le facteur humain il y a un côté bricolage en même temps il y a un côté facteur humain parce qu'on n'a pas pu tout prévoir donc il y a des moments d'un artisanat de guerre désarmant si j'ose dire c'est une grande première et puis curieusement nos commandos entraînés pour faire ce que font maintenant les commandos français britanniques, américains on les laisse enliser pendant un mois, un mois et demi dans une guerre d'opposition dans le bocage normand parce que les gens oublient on a l'impression qu'on a débarqué ça va durer trois mois on va arriver à Paris qu'au mois d'août on arrive à... il n'est pas fini il y a encore des combats sporadiques quand on arrive à Paris et les allemands occupaient encore beaucoup de villages il y a des informations aussi pour nuire à vos avancées absolument les alliés et les français ont eu beaucoup de morts durant toute cette campagne la bataille le nombre de morts de la bataille c'est très conséquent alors votre maman la voilà qui débarque elle est là un petit îlot de tendresse avec ses amis dans ce monde de brut comment ça se passe ? c'était pas tellement la tendresse il fallait faire vite, organiser et s'occuper d'une part des blessés s'assurer que les blessés étaient pris en compte dans les hôpitaux il fallait qu'ils s'installent et qu'ils nourrissent toutes les personnes qui étaient réfugiées il y avait à peu près ma mère détestait faire la cuisine j'ai servi tellement de repas pour 500 personnes par jour que maintenant je ne fais plus la cuisine et ça m'en a dégoûté à vie et donc une fois l'organisation elles étaient par groupe de 4 lieutenants ensemble qui s'occupaient de la ville où elles allaient donc elles ont commencé par Bayeux donc elles avaient sous leur commandement des sections oui des sections d'organisation à la fois militaire et à la fois humain et médical et donc quelques jours à Bayeux quelques jours à Bayeux 23 juillet ensuite elles sont parties à Fontenay-sur-Mer du 3 au 15 juillet à Cavigny du 16 juillet au 15 août et ensuite le 15 août au 15 août elles sont montées à Paris et ils ont trouvé toute une organisation qui les a transportées jusqu'à Paris le 15 août donc ça a duré presque 2 mois en fait la partie purement normande après Paris ça a continué ailleurs jusqu'à l'Allemagne et pas jusque vraiment dans l'horreur non c'est à dire que Verstein-Gaden plutôt non parce que ma mère était dans l'équipe qui a été les premières les premiers même à rentrer au camp de Buchenwald donc et surtout le plus grande tragédie qu'elle a vécu à cette époque là c'était le camp des enfants à Buchenwald parce que le camp des enfants était extrêmement important et les horreurs qui ont été faites là je regarde les dates elle y est arrivée le 22 avril et elle y est restée jusqu'au 4 juin 45 45 oui oui on est en 45 à Buchenwald j'évoque Buchenwald elle passe par la Belgique bien sûr d'abord il y a toute cette campagne là et Chauvet alors lui comment il vit le fait qu'il est un petit peu retiré du front à un moment puisqu'il est blessé il revient quand ? alors je crois qu'il est revenu qu'à l'automne après la libération de Paris oui après la libération de Paris en France parce que il trouvait que le pays avait été libéré et puis comme il avait été amoindri donc il a terminé si j'ose dire j'ai employé un mot pour choquer il a terminé la guerre en roue libre et il s'est reconverti parce qu'en fait ce qui le fascinait il a été commando par nécessité ou parce que c'était l'occasion mais au fond de lui même ce qu'il aimait c'était dessiner faire de la BD des choses comme ça ce qui est très important quand on lit ces livres c'est de voir que l'égout individuel l'appréciation politique n'ont rien à voir avec le choix de ces jeunes gens la résistance l'engagement pour libérer son pays s'impose à eux comme une nécessité il n'y a jamais une seconde hésitation ils se disent il faut y aller il y a aussi peut être dans l'environnement il y a les copains mon père me disait toujours moi j'étais là il y avait Jojo Hernandez qui va être baissé devant Colmar qui n'était même pas français il va s'engager dans le deuxième DB il n'était même pas question qu'on ne le fasse pas on passait pour le dernier des Mohicans ça c'est pour ceux qui étaient en France non ils étaient au Maroc le deuxième DB oui ils ont été formés près de Rabat à Temara la base de Temara tu as raison ensuite l'Algérie et puis le débarquement mais après ils ont été formés à Temara Marc Simonnet qui est l'ancien directeur du mémorial de Caen et qui est un historien qui a fait sa thèse sur les français du jour J souligne que très souvent c'est une question justement d'amitié ou d'éducation familiale on a très souvent des fratries qui s'engagent dans les réseaux de résistance par exemple le fameux réseau par lequel mon père est parti qui a fait partir à 300 ou 400 personnes qui est le réseau de Marie-Madeleine Fourcade la seule femme qui est dirigée à un réseau de résistance conséquent passé par un passeur breton qui était sibérien et à Morlaix ou à Carantech des familles de 3, 4, 5 personnes qui partaient pour l'Angleterre où il y avait passé des gens je crois qu'il y a aussi l'incitation l'amitié et ça a pu jouer même dans la région parisienne dans l'autre sens pour des gamins qui se sont engagés sur le front de l'Est parce qu'il y avait une communauté de copains mais je voudrais donner un éclairage de ce qu'a dit Anne Bolloré il y avait des passeurs qui amenaient les résistants pour continuer ou reprendre la guerre contre l'envahisseur je remarque que les passeurs d'aujourd'hui c'est au contraire pour faire fuir les gens quand leur pays est en guerre et des gens qui sont en bonne santé et qui seraient plus utiles à défendre leur famille qu'à payer les passeurs 5000 euros on est tout à fait d'accord je ne savais pas je n'ai pas connu tandis qu'à l'époque les passeurs faisaient passer des résistants là, les passeurs d'aujourd'hui ils font passer des fuyards n'ayons pas peur de dire le mot alors il y a un auditeur qui nous dit il faut lire le livre de Heinrich Severo WN42 sur le débarquement 44, je ne connais pas je garde monsieur puisque c'est un monsieur alors on est pour évoquer le débarquement mais vu à travers les yeux des premiers français en l'occurrence le commandant Kieffer et ceux dont on parle pas assez à mon goût il y a eu aussi les Rochambelle dont on aurait pu parler mais ça c'est des demoiselles surnommées les demoiselles de Gaulle qui ont été ces jeunes filles qui sortaient bien souvent de bonnes familles et qui se sont qui ont mis les mains dans le cambouis au sens propre comme vous figurez et qui se sont formidablement battues. Pendant que ça lisse regarde les questions que l'on a je rappelle que le livre de Gwenaëlle Bolloré j'ai débarqué le 6 juin 44 au cherche midi, que le livre de Maurice Chauvet c'est Chez Picolec toujours disponible et que les demoiselles de Gaulle la seconde réédition qui apparemment chez Hachette n'a pas été réédité, on peut le trouver très facilement sur Amazon, je vous le conseille la première ou la seconde édition les deux couvertures sont belles l'une et l'autre, mais j'aime bien la seconde parfois vous avez des actions chez Amazon mais non, celui-là je me suis tourné je pourrais dire Price Minister, je pourrais dire n'importe quoi moi j'achète beaucoup je cherche des bouquins anciens des buddhistes de Vienne des choses comme ça sur la la chouannerie d'Ormande, je les trouve là ou chez Price Minister vite les questions une auditrice de Radio Contosil vous n'avez pas mentionné les Merlinettes ayant répondu à l'appel du général Merlin qui demandait aux femmes de s'engager oui, les Merlinettes aussi les Rochambelle je connaissais les Rochambelle mais pas les Merlinettes moi non plus je ne connaissais pas les Merlinettes j'ai plus le titre parce que j'ai plus ma tête de 20 ans ensuite, un auditeur, mon père est le 178ème français à avoir débarqué à Ouistreham il était marin français dans l'armée française ah voilà, alors le 177ème du commandant Keffer et voilà, ce monsieur il aurait pu nous mettre son nom parce que là on pouvait le citer, c'est un titre de gloire un monsieur du Beldove, il vous reste quelques minutes c'est pas un soldat, c'est un marin n'oubliez jamais qu'on ne dit jamais un soldat dans la marine ensuite Marie Madeleine Fourcade et Bertie Albrecht ce sont deux femmes qui ont dirigé les mouvements de résistance ne pas l'oublier on l'a dit pour Fourcade on l'a dit pour Fourcade Bertie Albrecht elle l'a payée, je crois qu'elle a été coupée, elle a peut-être coupé l'âge et un ou une auditrice, je l'ignore merci monsieur Sanders de vous occuper d'espérance banlieue, vous devriez les inviter vous m'apprenez beaucoup de choses sur Yvette Horner, merci de tout coeur et bien écoutez c'est le but et puis cette espérance banlieue que je découvre on fera sans doute une émission là-dessus bien sûr alors il nous reste pas tout à fait dix minutes on va donner la parole, on va commencer par toi parce que tu m'as semblé un peu endormi ce soir, toi qui d'habitude es du vif argent, je crois que tu étais un petit peu fatigué tu ne veux même pas te rapprocher non je n'étais pas fatigué mais premièrement je trouve que les deux auteurs les deux femmes défendaient des livres qui leur étaient plus personnels, mais toi tu défendais un ami et un homme du commandant Kieffer oui mais tu l'as très bien fait j'étais en supplétif de ces deux dames d'une part et d'autre part je j'avais je ne savais pas qu'il aurait fallu que je défende mon livre parce que ça me gênait un petit peu de défendre un livre que j'ai édité il n'y a pas l'intérêt non plus généralement j'invite des auteurs qui font pire ils défendent le livre qu'ils ont écrit tu vois et là je dis ouvertement les choses que le titre, je répète, je radote c'est moi qui l'ai imposé et puis le résultat était un fiasco oui mais tu l'aurais mis simplement, je te le répète, en sous-titre tu aurais mis un titre un peu plus accrocheur comme ça, mais c'est un bon titre ne t'en veux pas ce livre continuera à faire son chemin il est intemporel maintenant, il est marqué dans le temps sur votre maman qu'est-ce qu'elle vous racontait est-ce qu'elle vous en parlait justement, c'est ce que j'allais dire contrairement au père de Anne qui lui parlait régulièrement de son expérience et du débarquement et de sa vie pendant la guerre ma mère n'en a pas du tout parlé jusqu'à ce qu'elle écrive ce livre c'est-à-dire en 1982 je savais qu'elle avait été dans la guerre qu'elle avait participé à la guerre qu'elle avait fait des choses on me disait toujours c'est formidable ce qu'elle a fait mais je ne savais jamais ce qu'elle avait fait jusqu'à ce que lorsqu'elle a commencé à écrire ce livre, j'ai lu elle me faisait toujours lire à ce moment-là, les différents chapitres et elle me demandait s'il y avait des corrections à faire donc j'ai beaucoup participé à l'élaboration de ce livre et donc c'est à partir de ce moment-là que nous en avons parlé et qu'elle en a beaucoup exprimé mais je pense, et je voudrais juste rapidement donner une citation que j'ai retrouvée d'un de ses témoignages les femmes n'aiment pas parler de leurs souvenirs de guerre et encore moins de leurs souvenirs de militaires d'une manière générale, cela prête plutôt à sourire. Peut-être est-ce aussi parce que les femmes, malgré les mythes sont plus discrètes que les hommes pour tout ce qui touche profondément et surtout parce que pour elles l'essentiel de la guerre, c'est la paix c'est très bien vu et j'ai eu l'occasion de l'écrire tout récemment dans présent, où je parlais de la parité et j'ai dit, les femmes nous sont supérieures. Dans les situations de guerre que j'ai pu vivre ou dans les situations de crise et je donnais des exemples de combats en Croatie, notamment j'ai vu les femmes tenir infiniment mieux que des hommes qui n'étaient pas des rigolos, des durs, des tatoués comme on disait. Je me rappelle d'être allé sur la ligne de front face à la dernière armée rouge les yougoslaves avec les casques rouges et bien, on rentrait on s'abattait comme des bêtes dans un petit coin pour dormir sans retirer nos godasses ni rien, jusqu'à avoir des pieds pourris, tandis que les femmes qui avaient été là, elles trouvaient le moyen de changer de treillis, de se faire un petit coup de rouge à lèvres de sortir une bière et de préparer à manger. Voilà, la supériorité des femmes dans ces cas-là une supériorité évidente. Alors le nom de ce 170ème c'est le sous-officier devant ou devant, je pense que c'est devant, et il commandait une péniche qui a sauté à Wisterham. Voilà, hommage lui soit rendu. Vous avez une minute pour conclure. Moi je voudrais rajouter 18. Il va nous prendre 30 secondes. Tout à l'heure, tel que le disait Hans, ça pouvait donner une image faussée de son père. Son père ne se glorifiait jamais. Il répondait aux questions quand on lui posait des questions mais autrement, on aurait parlé des oiseaux qui passent. Il aurait parlé des oiseaux et il répondait aux questions quand on lui posait des questions il ne les ramenait jamais. Tandis que tel que tu l'avais dit, tout à l'heure Hans, on aurait pu croire que sans Aris il nous allait tuer. Pas du tout, pas du tout, Jean. C'est pas du tout, Jean. Alors, c'est pas une émission sur mon père, c'est une émission sur les Français dans la campagne de Normandie mais mon père était une personne qui avait des intérêts multiples. Il était un petit peu ce qu'on aurait appelé au 18ème siècle, un non-étonne. Un non-étonne, il touchait à tout. Il touchait à beaucoup de choses et ce qu'il faisait, il le faisait bien et mon père a été un des premiers passionnés d'océanographie. Il a passé un doctorat en sciences naturelles à l'âge de 50 ans. Pour donner un exemple, il a écrit un bouquin qui s'appelle Célébration de la Bernique. Il était également vice-président directeur technique d'une entreprise familiale et il a été éditeur pendant 40 ans. Il a eu beaucoup d'amis. La table ronde. Belle maison à l'époque. Il a également été un grand bibliophile mais c'était ça qui était son jardin secret, c'était la bibliophilie et je pense qu'il pensait qu'en tant qu'enfant nous serions plus intéressés par ce qu'il avait fait étant petit que par des questions de machine à papier. Malheureusement, on aurait bien aimé être Vincent Bolloré et se passionner pour la machine à papier. Voilà. On remercie Jean-Edouard qui nous a accompagnés jusqu'au bout. On remercie Hélène et Yvonne, deux résistantes qui ont pris les messages. Merci mesdames et merci à toi Jean et à très bientôt et que Dieu nous garde jusque là. Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org