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Zero to One is a podcast for young people who want to start something but don't know where to begin. The hosts interview entrepreneurs from various industries to learn their secrets. In this episode, they speak with Jean-Laurent Brochard, who works with Xavier Niel and has a background in finance. Jean shares his career journey and talks about his current role, which involves meeting with entrepreneurs to determine if they can be funded or helped. He discusses his time at The Family, a company that aimed to bring a more ambitious and energetic mindset to the French startup ecosystem. Jean also reflects on the changes in the entrepreneurial landscape over the years and the challenges and opportunities that come with it. Zero to One, c'est un podcast pour les jeunes qui veulent se lancer mais qui ne savent pas par où commencer. Dans ce podcast, nous allons interviewer des entrepreneurs de toute industrie et de toute origine pour qu'ils nous donnent leurs secrets. Nous, c'est Mathéo, Jonathan et Gary, trois amis avec une passion en commun, l'entrepreneuriat. Hello, hello tout le monde, on est très heureux de te voir cette semaine avec le fameux Jean-Laurent Brochard. Après avoir reçu J'aime les revues, c'était un peu la coutelette sans logique, on ferme la boucle de climat. Je ne sais pas si quelqu'un se cagaront dans la suite, il viendra aussi sur Zero to One un jour peut-être. En tout cas, je n'ai pas prévu de laisser ma place tout de suite, donc on s'en reparle dans 10 ans si tu veux, mais à l'instant, je ne suis pas obligé d'y rester. Personne n'existe toujours. Donc, salut Jean, comment ça va ? Merci pour ton temps aujourd'hui. Merci, à pleine forme, écoute, après ce long week-end où personne ne m'a envoyé d'email pendant 4 jours, c'était fabuleux. J'imagine que tu dois être sous l'eau. Comme on a vu de le faire, on laisse toujours nos guests à se présenter pour commencer. Est-ce que tu peux t'introduire et t'arranger ton histoire ? Qui est le Jean de Climat et qui étais-tu avant d'être le Jean de Climat ? Alors, on va essayer de faire une longue story short. Je m'appelle Jean-Laurent Brochard, je vais avoir 41 ans cette année, je suis marié, j'ai trois enfants qui ont 14, 12 et 10, deux garçons et une fille. J'habite à Aix-en-Provence, je fais le déplacement deux jours par semaine à Paris. Je bosse avec Xavier Niel depuis 2015. Avant ça, j'ai fait deux ans chez The Family et avant ça, six ans en banque d'affaires pour accompagner des startups dans la levée de fonds. Et mon job au quotidien, c'est de rencontrer plein d'entrepreneurs, que ce soit des entrepreneurs qui cherchent de l'argent ou des entrepreneurs qu'on a financés ou des entrepreneurs qu'on n'a pas financés mais qui ont besoin d'aide et avec qui on passe du temps pour savoir si on peut les financer ou si on peut les aider. Et ça, ça se fait souvent les lundis-mardis via Zoom, avec des zooms de 20 minutes qui s'enchaînent non-stop, dix d'affilée de 14 à 17-18 heures lundi-mardi ou le jeudi-vendredi, souvent en personne à Paris. Et c'est comme ça un perpétuel recommencement et un perpétuel kiff où on rencontre des gens passionnants, on continue d'apprendre et tant qu'on n'est pas lassé, tant qu'on n'est pas lassé, autant excité aujourd'hui que la veille, il faut continuer. Génial, super inspirant. Donc, tu nous as dit que tu commences ta carrière en M&A, en banque d'affaires sur la partie fundraising. Déjà, qu'est-ce qui t'a poussé en 2008 ? C'était quoi en 2008, quelque chose comme ça quand t'as commencé ta carrière ? Rien ne m'a poussé en fait, je n'avais pas le choix, j'ai eu 15 stages, j'ai envoyé mon CV à 100 boîtes, j'avais été diplômé de corporate finance et de management stratégique international. Quel nom barbant ! À l'université Paris 1, j'avais 25 ans, j'étais un crancre, j'avais déjà redoublé deux classes, je n'avais pas trop d'avenir devant moi, j'ai envoyé mon CV à 100 boîtes de corporate finance, j'ai eu deux entretiens, un à la société générale où ils se sont vite rendus compte qu'ils avaient dû se gourer dans le triage des CV et l'autre dans lequel ils étaient tellement à la bourse sur le recrutement de leurs stagiaires qu'ils n'avaient pas d'autre choix que de me recruter. Donc, ils m'ont recruté début janvier 2008, c'était début de la crise des subprimes, je cravachais comme un malade, je ne coûtais pas cher et donc quand ils ont viré tout le monde, le seul mec qu'ils ont gardé, c'était moi. C'est une bonne preuve que le travail ferme à tout le monde, tu peux le dire. Donc, si tu as refait aujourd'hui, est-ce que tu recommencerais ta carrière de cette manière ? Est-ce que tu penses que tu es formateur déjà 15 ans plus tard avec un point de vue extérieur ? Moi, aujourd'hui, j'ai le meilleur job du monde, je le dis souvent, c'est un job qui est cool parce que je rencontre des entrepreneurs passionnants toute la journée, qui est facile parce que ce n'est pas moi qui bosse et qui est confortable parce qu'à la fin, quoi qu'il arrive, je vais gagner de l'argent. Donc, une fois que tu as dit ça, évidemment, c'est un peu édulcoré, c'est un peu facile parce que ça ne fonctionne que si au quotidien, tu t'éclates et tu es bon, mais ça veut dire que tout mon passé, tout ce qui s'est passé m'a emmené ici. Donc, une fois qu'on a dit ça, tu vois, est-ce qu'il y a des choses que je regrette ou des choses que j'ai envie de faire différemment ? Non, en fait, j'ai le job de mes rêves, donc je n'ai pas envie de faire les choses différemment. En fait, je suis hyper heureux de cette trajectoire qui a été à la fois chaotique et en même temps réussie à la fin. Donc, c'est un beau chemin, je suis hyper fier de ce chemin-là et d'autant plus parce qu'il n'a pas été linéaire. C'est vrai que ce parcours n'a rien de linéaire, mais en tout cas, très beau parcours, Jean. Du coup, tu fines ta carrière en M&A et tu rejoins The Family, est-ce que tu pourrais expliquer à nos auditeurs ce qu'est The Family, s'il te plaît ? The Family, c'était septembre 2013 que j'ai été rejoint, ils avaient créé ça en mars 2013, donc six mois avant. Et si tu regardes The Family, l'objectif initial, c'était quoi ? C'était d'apporter une énergie beaucoup plus forte, beaucoup plus ambitieuse, beaucoup plus… tu vois, d'apporter une gouache incroyable à un écosystème parisien qui se regardait un peu en chaîne de faïence, qui se contentait de ce qu'il avait et qui, comme tout bon Français qu'on est, était très chevin, donc très fier de ce qu'on avait, alors qu'en face, on avait les Américains qui nous mettaient une branlée, tu vois, H24. Et d'ailleurs, si tu regardes les investisseurs de Silicon Valley, quand tu leur poses la question aujourd'hui de l'investissement, les meilleurs d'entre eux vont te dire, évidemment, on va en Europe, on va un peu partout dans le monde et tout, mais la vérité, c'est qu'on reste concentré dans la Silicon Valley parce que sur dix boîtes qui vont être créées et qui vaudront dix milliards demain, sept ou huit d'entre elles vont émerger d'ici. Donc autant y être. Et donc The Family, c'était vraiment ça. C'était l'envie d'apporter cette culture, cette ambition, ce mindset à l'américaine en France. Ça a été fait assez admirablement grâce à Oussama, qui a en fait transposé tous ses apprentissages en langue française pour le commun des mortels français, avec le branding d'Alice, qui a un talent indéniable là-dessus, et la patte beaucoup plus institutionnelle, c'est pas le bon mot, réfléchis non plus, c'est pas le bon mot, mais je dirais structuré de Nicolas Collin. Donc ce trio-là, qui en fait de l'extérieur semble très exotique, était probablement le meilleur trio possible pour commencer quelque chose comme The Family. Et donc le job, c'était de faire ça avec un maximum d'entrepreneurs, donc on recevait beaucoup, beaucoup, beaucoup d'entrepreneurs tous les jours, tout le temps, et on essayait de leur donner un maximum de temps, un maximum de conseils, un maximum d'énergie, et de les présenter à un maximum d'investisseurs qui avaient le courage de les financer. Et en fait, ça a créé une émulsion incroyable dans l'écosystème. Est-ce que les entrepreneurs, ils avaient toujours le même enthousiasme qu'aujourd'hui par rapport à l'entrepreneuriat ? Parce qu'on sait que l'entrepreneuriat il y a dix ans, ce n'était pas forcément la même chose, on ne regardait pas ça de la même façon, on peut y aller. Tu sais, si à tout instant, tu regardes comment est-ce qu'on regarde l'entrepreneuriat il y a dix ans aujourd'hui, t'auras toujours un groupe de gens hyper motivés, un bon gros groupe de sceptiques et un bon gros groupe au milieu qui se contentent de lire Galas Voici Public et tous les gossips de ce qui se passe entre les deux extrêmes. Et à dix ans, évidemment t'avais un peu moins d'entrepreneurs, mais t'avais aussi un peu moins d'entrepreneurs parce que t'avais moins de recyclage de talents. Aujourd'hui, comme t'avais beaucoup d'entrepreneurs, du coup t'avais beaucoup de talents qui ont été formés dans ces startups, qui redonnent des talents, qui ont envie de monter leur boîte après et donc ça crée un pool grandissant et notamment d'entrepreneurs francophones qui ont fait leur guêtre aux Etats-Unis et qui aujourd'hui reviennent en France pour entreprendre et donc ça c'est dingue. Donc le volume est plus important, c'est clair. Maintenant, qu'est-ce que ça change ? En fait, ce qui s'est passé, c'est qu'il y a eu plus de volume et il y a eu plus de capital disponible. Donc en fait, les deux courbes sont montées en parallèle et je ne te dirais pas qu'on a vu une différence flagrante, sauf qu'avant 2018, on finançait des entrepreneurs partout dans le monde avec Kima et de toutes nationalités. Et à partir de 2018, on s'est rendu compte qu'on était capable de financer 100 entrepreneurs francophones par an et je pense qu'aujourd'hui, on serait capable d'en financer 150 par an ou 200, tu vois, avec malheureusement un marché probablement qui se tasse un petit peu dans le sens où comme il y a plus de compétitions, comme il y a plus d'entrepreneurs, comme il y a plus de tensions, les valorisations sont aussi plus élevées et donc ça veut dire que les gains à la sortie sont un peu plus amoindris et donc la loi statistique de Kima qui faisait que parfois sur certains vintages, tu pouvais faire 5 à 10 fois la mise, aujourd'hui je pense qu'on est sur une moyenne qui tourne entre 2 et 4 fois la mise sur un vintage donné, une année sur laquelle on va investir 15 millions d'euros. D'accord, super clair en tout cas. Pour revenir à TheFamily, c'était, est-ce qu'il y a eu des rencontres qui t'ont marqué et qu'est-ce que t'en as retiré exactement de cette expérience ? Il y a plein de choses qui m'ont marqué, la première rencontre avec Alice, Nicolas, Oussama m'a marqué, le jour où ils ont décidé de faire coup d'État pour pouvoir se payer les locaux rue d'Ultimus que dans le 4ème et donc que très rapidement on a engrangé plus de 100 000 euros de chiffre d'affaires pour pouvoir payer en fait le loyer pour le lieu, pareil ça c'est des moments de force communes qui m'ont vachement marqué. Ce qui m'a marqué c'était l'ambiance qui régnait chez TheFamily en permanence où en fait ça bougeait, alors ouais c'était le bordel, ça bougeait dans le bordel on va pas se le cacher et je pense que cette énergie elle était créatrice de valeur au même titre qu'elle créait de la dispersion et c'est pas grave, j'ai envie de dire c'est normal tu vois, tu mets beaucoup d'énergie, tu crées, tu mets beaucoup d'énergie, tu disperses, la question c'est est-ce qu'à un moment donné on aurait pu croiser la ligne entre les deux, entre la création et la dispersion pour créer quelque chose d'un chouïa plus focus qui se rapproche aussi des doctrines qu'on transmettait aux entrepreneurs et donc du fait qu'il fallait admettre de son destin et pas de se lever de fond et malheureusement ce qu'on a fait pendant quelques temps, alors moi j'y suis pas resté longtemps, je suis resté deux ans en tant que partenaire mais j'ai travaillé après pas mal aussi avec eux après ça, à la fois chez coup d'état, à la fois chez The Family pour faire des conférences ou pour aider leurs entrepreneurs et ouais en fait je pense que le truc dont tu te souviens quand tu parles de The Family c'est l'énergie quoi, c'est une énergie qu'on a retrouvée nulle part ailleurs après. Ok merci beaucoup c'est vrai que The Family je trouve que c'est vraiment quelque chose, je sais que moi j'ai commencé à m'intéresser à l'entrepreneuriat en tombant sur des vidéos d'Oussama Ammar il y a peut-être dix ans, c'est vrai qu'il y a une énergie qu'on n'a pas forcément, je suis d'accord même d'un point de vue extérieur, retrouvé avec d'autres groupes depuis. Donc tu nous as dit que tu étais resté deux ans à The Family, ensuite tu rejoins donc le poste auquel tu es actuellement et qui t'a rendu on peut dire un petit peu célèbre qui est tu gères aujourd'hui Kim Aventure qui est donc au cas où on a des auditeurs qui étaient dans un tunnel fonds d'investissement de Xavier Niel en start-up pour la faire courte. Est-ce que tu peux nous expliquer comment ça s'est fait, comment tu t'es retrouvé à ce poste là ? Alors comment est-ce qu'on raconte ça rapidement ? Moi j'ai toujours accompagné des entrepreneurs dans leur levée de fonds depuis 2008 et en 2008 l'un des premiers dossiers sur lesquels j'ai travaillé, le premier dossier sur lesquels j'ai travaillé c'est une boîte qui s'appelait Jamendo, il y avait un des co-fondateurs qui s'appelle Sylvain Zimmer. Malheureusement on n'a pas réussi à lever de l'argent pour Jamendo mais on a gardé un très bon lien et en 2011 quand j'ai rejoint une autre boutique de levée de fonds qui s'appelait Global Equity, Pascal Mercier, il m'a contacté pour que j'accompagne un de ses copains pour lever de l'argent et la boîte en question c'était Capitaine Train qui s'appelle maintenant Trainline. On les a accompagnés sur leur opération levée de fonds, à ce moment-là j'ai contacté Kima Ventures pour investir mais Xavier venait de geler les investissements quelques jours avant et du coup ils n'ont pas investi à ce moment-là mais ça m'a quand même permis, enfin j'ai quand même réussi à lever de l'argent pour eux notamment avec Index Ventures et c'est Index Ventures qui m'a présenté The Family d'ailleurs en 2013. Et donc je dis ça parce que tout est lié mais en fait en 2013 avant de rejoindre The Family, mon rêve c'était de passer du côté investisseur. Il y avait deux drivers, le premier c'était parce que je ne voulais plus être du côté sell side, en fait lever de l'argent pour des entrepreneurs dans lesquels tu n'investirais pas toi-même ça demande une abnégation dont je n'étais pas capable sur le long terme donc je ne voulais plus le faire. Et deux, il y a certains entrepreneurs que j'avais accompagnés qui je pense étaient de très très très très très très bonne qualité y compris Capitaine Train que les investisseurs rejetaient pour des raisons qui moi m'échappaient un petit peu et donc j'avais la prétention de me dire que je pouvais être meilleur que eux peut-être dans le job et donc je voulais faire ça. Donc j'en ai parlé à tous mes copains investisseurs que je connaissais, évidemment ça n'a pas loupé, je me suis fait recaler. Et j'ai rejoint The Family. The Family en fait c'était mon rebond entre la levée de fonds et l'investissement. Et quand j'ai rejoint The Family, je me rappellerai toujours parce qu'à l'époque Jérémy Bérébi était en train d'embaucher deux analystes et je m'étais dit que lui vraiment putain il avait le meilleur job du monde quoi. Et je m'étais dit ça sans jamais mais jamais imaginer que c'est le job que j'aurai deux ans après. Et en fait en 2014, Jean-Daniel Guillou le CEO de Capitaine Train est venu me voir pour me demander conseils sur sa levée de fonds. Je lui ai dit de prendre un lever de fonds. Ses investisseurs lui ont conseillé l'inverse. Généralement c'est les investisseurs qui gagnent dans ce genre de débat. Du coup il n'a pas pris de lever de fonds mais il m'a appelé quelques mois après un peu en panique en me disant la levée de fonds se passe pas bien. Est-ce que tu peux me filer un coup de main ? Et donc on a retravaillé son deck, on a repris la liste des investisseurs et j'ai contacté deux personnes en particulier. La première c'est Jérémy Usan chez Alvain Capital qui ont fini par faire le deal. Et la deuxième c'est Xavier Niel avec un call d'email auquel il a gentiment répondu en me disant qu'il adorait Capitaine Train et qu'il était ravi de rencontrer le fondateur. Moi je ne me suis pas pointé au meeting. J'ai laissé faire son meeting avec Jean-Daniel. Ce n'était pas mon rôle de maître au milieu de ça et entre guillemets de charger la pièce tu vois avec ma présence qui est tellement des ni souhaité ni souhaitable. On a continué à échanger dans les mois qui ont suivi au même moment où en plus Jérémy Bérébier était en train de partir. Et un jour j'envoie un deal avec Xavier, Xavier me répond coucou Zlan quand est-ce que tu fasses me voir ? Ça c'était fin janvier 2015. On s'est rencontrés en mars et quinze jours après il me proposait le job. Incroyable. En quoi ça vaut le coup d'envoyer des calls d'email ? Magnifique. Tu dis souvent pour du coup aller sur cette partie-là de Kim Aventure pour bien sûr trouver, faire des bons investissements, la première partie c'est de les sourcer et tu dis souvent que ton job c'est de justement trouver tous les bons deals en France et ne pas en louper un seul. Alors comment tu fais, comment vous faites aujourd'hui pour être sûr de sourcer les meilleures startups et pas avoir que les pots pourris on va dire que personne ne veut. Alors il y a deux choses. La première c'est évidemment tu dois avoir un sourcing actif avec tes autres copains investisseurs de la place. Je le fais un peu mais c'est surtout beaucoup Alexis et le reste de l'équipe qui le font ça. On source aussi sur LinkedIn les gens qui commencent à bosser sur des choses nouvelles et en fait on se renseigne avec notre réseau si ce qu'ils font c'est bien, si quelqu'un leur a déjà parlé, ce qu'ils en pensent. Aujourd'hui tu vas sur LinkedIn, tu mets « working on something new », tu reçois à peu près 50 emails de VC dans la semaine immédiatement. Ce qui est assez incroyable d'ailleurs. Donc on a ça et puis après ça fait 10 ans que tu fais le métier et que tu accompagnes de plus en plus d'entrepreneurs et que tu as bossé avec de plus en plus d'investisseurs, en fait t'as une bande naturelle qui se crée, t'as des deals qui viennent à toi. Donc il faut arriver à être… le problème pour un investisseur c'est pas d'avoir raté un bon deal, c'est de ne pas l'avoir vu. Ton job en tant qu'investisseur c'est de voir tous les deals. Parfois un peu tard, parfois un peu trop tôt, parfois ces deals sont sursouscrits, parfois tu les vois pas, t'as pas envie de les faire mais ton job c'est de les voir. Et nous, tant qu'on les verra, et que j'aurai pas l'impression qu'il y a un trou dans la raquette, on continuera de faire ce qu'on fait de manière constante et répétitive jour après jour, qui est de discuter avec les entrepreneurs, de discuter avec les investisseurs, d'aller sourcer sur LinkedIn, de savoir qui a entendu parler de quoi, quand, comment, etc. Et puis voilà. Et comme ça on fait des dizaines de rencontres par semaine et nos deux à trois deals par semaine. Ok, ok, très clair. Et du coup une fois que t'as trouvé des startups, que ce soit des startups en stealth ou par d'autres fonds, vous avez pas forcément en interne des experts sur tous les domaines, donc comment vous faites aujourd'hui si demain il y a, je sais pas, une entreprise, une startup spécialisée dans le quantum computing, je sais pas si vous avez des experts en quantum computing mais si c'est pas le cas, comment vous faites pour établir si c'est une bonne idée ou non, après un call comme ça de quelqu'un que vous avez contacté sur LinkedIn? D'abord l'expertise c'est sur fait. Tous les experts te diront que quelqu'un qui arrive avec quelque chose de nouveau ça va pas marcher, parce que eux sont experts et comme c'est pas eux qui ont eu l'idée ils vont dire que c'est nul. Donc déjà une fois sur deux tu vas te retrouver avec cette remarque là, donc il faut faire vachement gaffe. Ensuite on va surtout, notre job c'est pas de, c'est pas d'avoir raison, c'est pas de trouver quelque chose qui est juste, c'est juste d'aller chercher, de détecter les red flags en fait. Parce que t'as deux manières de faire le job. Le job c'est, en fait t'as toutes les raisons de pas faire un deal, quel que soit le deal, surtout en amorçage. Donc pourquoi est-ce que tu le ferais? Bah à un moment donné parce que t'as eu, t'as apprécié le marché, t'as eu un bon feeling sur la team et t'as pas vu de red flag. Et en fait ces trois éléments là ils suffisent. Et de toutes manières l'argent tu ne perds qu'une fois. Donc nous on va investir cent mille euros dans une boîte, on va le perdre, on va le perdre une fois, mais il y a cent mille euros dans une boîte, je sais pas, genre t'investissais cent mille euros dans un deal en 2020. Ouais bon moi je l'ai dit deux millions parce que c'est les chiffres que moi j'ai parce que j'ai investi en 2020, mais ça ça vaut 15 millions aujourd'hui. 100 000 euros. Donc tu vois t'as fait 150 fois la mise, bon ça veut dire qu'à côté t'as pu rater 149 deals, c'est pas grave. Evidemment je caricature en disant ça, mais notre job c'est d'y croire. Et pour y croire, il faut faire très attention à la notion d'expertise, de doute, de questionnement, etc. Moi je ne suis pas dans un job où je me dis quelles sont les raisons pour ne pas faire le deal. Moi c'est plutôt quelles sont les raisons pour faire le deal. Et après t'as un autre stade d'investissement qui est le stade du seed. On a beaucoup fait Xavier depuis 2015 sur 2, 3, 4, 5 startups par an et plus récemment avec New Wave. Là c'est des boîtes sur lesquelles t'as un peu plus de data, un peu plus de recul. Tu sais comment ils ont exécuté sur l'année qui vient de passer. Et là évidemment tu te poses des questions pourquoi faire le deal, mais en fait tu te le poses différemment. Tu ne dis pas quelles sont les bonnes raisons de faire le deal, tu dis à quel point ce deal peut devenir iconique. Et donc en fait ça veut dire que tu montes la barre de ton exigence, de ton ambition sur ce deal-là, un cran bien, bien, bien, bien au-dessus. Mais à aucun moment tu te mets dans une position de tu vois avocat du diable, parce que l'avocat du diable de toute manière il peut gagner. Il gagnera toujours. Moi j'ai mille raisons sur toutes les boîtes de mon portefeuille, même celles qui ont marché très très bien. Je vais te donner dix raisons de ne pas faire le deal. Et si je suis suffisamment convaincant, tu ne feras pas le deal. Donc c'est une très mauvaise, c'est un très mauvais prisme. Ton prisme c'est un prisme de clairvoyance, c'est est-ce que je m'en raconte pas trop d'histoire ? Est-ce que la narrative autour de laquelle je pense que l'entrepreneur, tu vois, est un entrepreneur iconique qui va faire une boîte iconique tire la route au vu des éléments que j'ai ? Voilà. Et de toute manière est-ce que je vais avoir raison ? Et bien dans la majorité des cas, non, tu vas avoir tort. Donc… Ok. Et tu t'entoures quand même un petit peu de certains experts mais qui vont te donner un avis technique aussi. Quand tu penses à des startups qui sont assez niches ou un peu dans la recherche, je ne sais pas si vous investissez aussi dans des startups de ce calibre-là, mais si c'est le cas, est-ce que vous avez quand même une équipe d'experts avec qui vous travaillez ou comment ça marche de ce point de vue-là ? Pas du tout, non. On ne travaille pas avec des experts particuliers. D'ailleurs, on préfère avoir des entrepreneurs qui sont capables de manière très intelligible de nous parler des échanges qu'ils ont eus avec les experts et de la manière dont ils voient le marché, plutôt que de demander à un expert si ce que le fondateur nous a pitché est crédible. Normalement, l'entrepreneur doit avoir fait le job pour nous convaincre sans ça. Après, si c'est un sujet extrêmement technique, oui peut-être, mais sur les 99% des sujets qu'on voit qui ne sont pas des sujets de Consume Computing, il n'y a pas de sujet. C'est assez facile. Chez Climat, quand tu investis dans une startup, c'est quoi ton benchmark aujourd'hui ? Qu'est-ce que tu regardes ? C'est le marché ? C'est le fondateur ? C'est quoi les cinq TIC et PIS que vous regardez pour donner le feu vert à Climat ? Et c'est quoi les traits de caractère que tu valorises chez l'entrepreneur ? Parce qu'il n'y a pas que ça. J'imagine aussi la personne en soi. Alors, comment dire ? En fait, un entrepreneur, comme nous tous, il a deux parties. C'est-à-dire le poste de dimanche soir que j'écris, il y a une partie cérébrale et une partie viscérale. Donc, c'est la partie qui apprend d'un côté et c'est un peu le système 1 et le système 2, dans la pensée. Sur le système, je ne sais pas d'ailleurs lequel est lequel, mais sur le système cérébral, tu vas voir deux choses. Le premier, c'est une capacité d'apprentissage. Un bon entrepreneur, c'est quelqu'un qui progresse. S'il ne progresse pas, la probabilité qu'over time, il devienne exceptionnel, est faible. Et moi, je ne finance pas des gens qui réussissent, je finance des gens qui progressent. Et un bon entrepreneur qui progresse, j'espère qu'ils vont réussir. Parfois, le marché ne va pas vouloir d'eux. Parfois, ils seront sur le mauvais sujet. Parfois, ils ne vont pas apprendre assez vite. Parfois, la courbe d'apprentissage n'est pas assez rapide par rapport au cash qu'ils ont. Parfois, ils vont mal gérer le cash. Et moi, tant qu'ils apprennent, en fait, ça veut dire que j'ai bien fait mon job, j'ai financé les bonnes personnes, que je gagne de l'argent ou pas à la fin. Ça, c'est le premier truc. Et le deuxième truc, c'est leur capacité à s'entourer. Là, par exemple, j'ai deux entrepreneurs avec lesquels je discute. Ça fait 4 ans qu'ils exécutent. Ils ne sont toujours que tous les deux. Et c'est des malades et ils exécutent fort et ils veulent gagner plein d'argent et machin et tout. Et il n'y a pas d'énergie. J'ai dit mais putain, vous n'êtes toujours que deux. Votre incapacité à vous entourer est hyper inquiétante en fait. Parce que tu me dis j'ai besoin d'argent, j'ai besoin d'argent, j'ai besoin d'argent. Mais en fait, tu as généré du résultat, tu fais du cash. Montre-moi comment tu t'entoures pour pouvoir aller à la prochaine étape parce que de toute manière, tout seul, tu n'y arriveras pas. Donc, c'est un vrai sujet ça. Les entrepreneurs, c'est horrible parce que c'est à la fois une mission extrêmement solitaire et les entrepreneurs se sentent extrêmement seuls. Et dans le même temps, le succès n'arrive que s'ils savent bien s'entourer. Donc, c'est très paradoxal dans ce sens-là. Dans le système cérébral, il y a vraiment ces deux choses. C'est des gens qui apprennent très vite et des gens qui s'entourent très bien. Et évidemment, tout ça avec une clairvoyance qui est certaine parce qu'un entrepreneur qui est dans le déni ou qui est délusionnel, ce n'est pas un entrepreneur qui va réussir parce que ça veut dire qu'il ne capte pas les bons éléments. Donc, il y a un sujet de conscience de soi, d'awareness et de conscience de l'autre qui est très important. Mais bon. Là, c'est beaucoup plus viscéral finalement. Dans l'aspect viscéral, il y a deux choses. Je pense qu'il y a le drive, il y a l'ambition à quel point tu es mordu par ce que tu fais et le fait que rien ne t'arrête. Et il y a des entrepreneurs qui marquent comme ça, des entrepreneurs qui sont en mission. Et d'ailleurs, c'était le cas d'Alex Boisid. Je me rappellerai toujours en 2017, il nous avait pitché sa première boîte et j'ai un copain qui m'avait dit « sa première boîte, franchement, ça ne rime à rien. Mais vu l'énergie du mec, c'est sûr qu'un jour, il va faire quelque chose ». Et Alex Boisid est devenu ce qu'il est devenu. Et ça, c'est son aspect viscéral, son drive naturel. Et ensuite, il y a un sujet, je parlais d'awareness, ça aussi, c'est viscéral. En fait, l'awareness n'a de valeur que si elle est couplée avec la rapidité. Tu as des gens qui ont une conscience de soi et de l'autre exceptionnelle, mais qui sont incapables de prendre des décisions et d'aller vite. En fait, ils sont en mode réflexion tout le temps, où ils sont en mode analyse de l'information, récupération de l'information, etc. constante. À un moment donné, il faut couper, décider, je ne sais plus où je disais ça, ça vient du latin « decidere », donc pas que j'ai eu une bonne note au latin, je me suis arrêté en quatrième, mais peu importe. Mais ça veut dire couper. En fait, c'est ça. À un moment donné, oui, tu as de la clarté dans ce que tu dois faire, en même temps, il faut que tu coupes, que tu décides et que tu avances. Et donc, la rapidité avec la clarté, c'est vraiment deux choses qui sont liées et qui, de manière viscérale, tu dois sentir chez l'entrepreneur. Les gens qui vont vite et qui voient clair. Et après, il y a un mix des deux parce que ce n'est pas juste cérébral ou viscéral. Le premier, c'est une question de l'intentionnalité. L'intentionnalité, c'est comment est-ce que tu prends ta décision, comment est-ce que tu décides d'agir, comment est-ce que tu choisis les gens, où est-ce que tu décides d'aller. L'intentionnalité, ça va très fortement aussi avec la détermination. Tu veux des entrepreneurs qui, en fait, quand ils te regardent, tu as l'impression qu'ils vont te transpercer. Et cette intentionnalité-là, elle est irrésistible. Et le dernier truc qui, je pense, est un dealmaker ou dealbreaker dans des deals en CID, une fois que les entrepreneurs ont commencé à exécuter et qu'ils ont un peu d'informations sur les 6, 12, 18, 24 mois qui viennent de passer, c'est leur maîtrise des faits et de la data. Un entrepreneur qui a une très bonne maîtrise des faits passés, des faits de son marché, de la data de son marché, de la data de son business et qui est capable de le retranscrire de manière intelligible, c'est extrêmement rare. Et ça aussi, c'est irrésistible. Et donc, en fait, cet ensemble, c'est un ensemble, tu vois, je n'ai pas une petite fiche avec des croix. Et quand je rencontre un entrepreneur, je lui parle et je coche des croix. Ça, c'est de manière un peu naturelle, organique, dans le cadre d'une discussion. Mais moi, c'est ça les éléments que je regarde. C'est un mix système 1, système 2, voilà, que j'aime dire irrésistible. On voit que tu as une ligne fast and slow de Daniel, c'est ça ? J'en ai pas lu beaucoup des bouquins, mais celui-là, ouais. Je vois. Très complexe comme livre, je me rappelle. Mais pour venir sur ce que tu as dit, oui, on avait reçu Fabrice Grandin qui parlait en fait de cette capacité d'être très éloquent. C'est ça qu'il regardait en fait chez un entrepreneur, sa capacité d'éloquence. Du coup, ça rejoint ce que tu as dit. Mais moi, je voulais revenir sur deux points. En premier, ta capacité à t'entourer. Avec quel genre de personne un entrepreneur devrait s'entourer ? Et aussi, mon deuxième point, c'est par rapport à l'énergie d'Alex Boissy. Comment tu l'as déclaré, cette énergie ? J'ai commencé par l'énergie d'Alex Boissy. Je pense que l'énergie d'Alex, elle est communicative. C'est une énergie qui se transmet en fait. Je pense que si tu la transmets, si tu la cherches partout chez les gens que tu embauches en fait naturellement, tu crées cette énergie globale dans l'entreprise. Alors, ça peut être probablement très fatigant pour certains et un peu trop intense et ça casse des murs et ça fout le bordel. Et en même temps, tu cherches parfois des entrepreneurs qui cassent les murs quoi. Donc, il y a ça. Et puis, c'est une énergie qui est saillante. Elle n'est pas cassante, elle est saillante. C'est-à-dire qu'elle est straight, elle est directe, mais elle est bienveillante aussi. Ça, c'est important. Tu vois, tu cherches des entrepreneurs qui sont exigeants, qui peuvent être durs même, mais qui dans leurs interactions avec les gens ne les abaissent pas, ne les affaiblissent pas. Donc, ça, c'est le premier truc. Ensuite, sur l'entourage, moi, je suis assez mal placé pour en parler parce que je ne pense pas avoir très bien appliqué les conseils que je donne aux entrepreneurs dans mon quotidien à moi sur certains aspects. Mais quand tu recrutes quelqu'un, quand tu t'entoures, je pense que rapidement, tu as tendance à laisser de côté ce qui est rationnel et à faire parler les émotions, ton instinct, ce que tu ressens, et même parfois à écouter ton instinct et à rationaliser a posteriori ce que ton instinct t'a donné, t'a dit. Et c'est une énorme connerie. Le recrutement, ça doit être structuré, méthodique, limite froid dans un premier temps. Je pense que 70% de ton temps de recrutement, c'est un temps froid. Ce n'est pas un temps où tu t'engages avec la personne. C'est un temps où tu récupères de l'information, tu l'observes, elle te donne des éléments et tu les analyses assez froidement par rapport au framework que tu as. Et les 30% restants, c'est ce que j'appelle un moment chaud, où tu connectes avec la personne de manière un peu plus émotionnelle, si on peut dire. Donc, il faut faire attention à ça. Le recrutement, c'est un exercice d'exigence. Et je pense qu'on est très exigeant avec soi-même et qu'on manque d'exigence vis-à-vis des autres, notamment quand on les recrute. Et donc, à chaque fois, quand on est dans une situation, il faut se poser la question de si on avait, nous-mêmes, été dans cette situation, est-ce qu'on l'aurait toléré ? Et c'est bizarre, mais en fait, il y a peu de choses qu'on tolère chez soi. En fait, il y a deux typologies d'individus. Il y a les 10 individus types, et il y en a beaucoup, malheureusement, qui sont des individus qui sont marqués par des faits de leur enfance, qui sont enfouis, qui ont une plaie mais béante émotionnellement, qui refoulent leurs émotions. Et ces gens-là sont dangereux pour la société, typiquement. Et de l'autre côté, on a des gens qui, à chaque fois qu'ils se retrouvent face à une situation de difficulté, vont mettre en place un système qui est un système de remise en question vis-à-vis d'eux-mêmes, de « qu'est-ce que j'ai fait, qui était pas bien ou bien ? » Ils se posent la question. Mais en fait, ils acceptent la charge émotionnelle liée à cette difficulté-là. Pour t'entourer, si t'es dans la première partie, qui est la partie des pervers narcissiques, typiquement, malheureusement, à aucun moment dans une situation donnée avec quelqu'un, tu n'arriveras à jauger si cette personne est la bonne, parce que tu n'arriveras jamais à te mettre dans ces situations-là. Si par chance, tu fais partie des autres, tu te retrouves dans des situations avec des gens que tu vas mettre en situation dans le cadre d'un recrutement, et à chaque fois qu'ils vont réagir à quelque chose, il faut que t'arrives à te mettre à leur place émotionnellement pour voir si c'est quelque chose que tu tolérerais toi-même. Si c'est quelque chose qui te titille un peu trop ou qui, tout d'un coup, tu ressens être très éloigné de ton système de valeur ou de manière de faire les choses, etc., ne te pose pas de questions. C'est un no-go immédiat. Ça veut dire que soit en face, tu as quelqu'un qui est incompatible avec toi, soit que tu as quelqu'un en face qui fait partie de la catégorie que je viens de décrire, qui est une catégorie dangereuse. Et il y en a beaucoup. Et donc, c'est pour ça que c'est hyper important d'être assez froid dans ces analyses, parce que c'est des gens qui ne se révèlent pas, en fait, facilement. Et donc, c'est pour ça qu'il faut les mettre dans des situations qui sont des situations, entre guillemets, de stress, parce que ces situations de stress sont des situations qui te permettent, toi-même, de t'y mettre et de voir si t'aurais réagi comme elle et si t'aurais pas réagi comme elle. Pourquoi ? Parce que vous êtes différent ou parce que la personne en face de toi a une plébéante émotionnelle qui fait que, de toute manière, elle ne réagira jamais comme toi dans des circonstances graves. Pour revenir dessus, c'est quoi le type de questions que tu poserais, par exemple ? Entre tiens, si tu devais poser une question pour savoir si la personne, du coup, elle est thermo-anthropique ou pas, tu vois. Je n'ai pas le formulaire de ça, je t'avoue, et ce serait bien de le poser à des psychologues. Ce qui est sûr, c'est que c'est des gens qui vont sans cesse rejeter la faute vers les critères. Donc, par exemple, quand tu leur demandes l'expérience qu'ils ont eue avec leurs anciens collègues ou leurs boss, tu vas te rendre compte que soit ils ne vont pas du tout parler des fights qu'ils ont eues, des problématiques qu'ils ont eues. Et donc, tout diminué, tout genre au lycée, ils vont te streamliner le truc. Et là, du coup, en fait, ils se cachent derrière ça et toi, tu ne vas rien voir. Tu ne vas pas savoir ce qui s'est passé et tu vas te faire baiser, c'est sûr. Soit ils vont te parler de la manière dont ils ont été abusés ou je ne sais quoi ou machin, mais en fait, ça va être de la faute de l'autre. Et ce que tu attends dans un retour d'expérience passée, c'est l'ownership. C'est à quel moment la personne te dit « Ah putain, genre, je n'ai pas fait ci ou je n'ai pas fait ça ou j'aurais dû faire ci ou j'aurais dû faire ça ou je me rends compte que dans cette situation-là… » Et plus ils vont te parler de manière ouverte de ce qu'ils ont ressenti et de la manière dont ils ont accueilli cette émotion et dont ils ont géré, mieux c'est. Quelqu'un qui à aucun moment ne te dit comment il se sent, quelles sont ses émotions et comment il arrive à les gérer, c'est extrêmement inquiétant. Ça veut dire que c'est quelqu'un qui, en fait, ne les vit pas, donc les vit en les rejetant vers les autres. Et c'est pour ça qu'on se retrouve avec des caractères parfois dans des boîtes qui sont des caractères dont la seule manière pour eux d'exister, c'est de bouler, c'est de taper, c'est d'être méchant, c'est de « undermine » quelqu'un d'autre. En fait, ils se nourrissent du mal qu'ils font aux autres. Et ça, tu ne le vois pas dans l'entretien, parce que dans l'entretien, bien sûr, jamais ils vont te dire ça, mais tu le vois par l'absence d'émotion. Et l'absence d'émotion quand ils te parlent de leur expérience passée. Les gens te disent ce qu'ils ressentent. C'est important, tu vois. S'ils ne te le disent pas, peut-être qu'ils sont pudiques, mais méfie-toi. Je ne suis pas sûr que ce soit un bon... Et il ne faut pas hésiter à les pousser là-dedans, d'ailleurs. Je crois qu'il y a un livre qui est pas mal sur le recrutement aussi, d'Antoine Frèze, un collaborateur à toi, le VC de Kira, il a écrit un livre pas mal sur le recrutement aussi. Allez voir pour ceux qui nous écoutent. Maintenant, pour venir sur le climat, c'est quoi les autres investissements les plus fous que tu as fait depuis 2015 ? Parce qu'on a reçu Jérémy qui nous a raconté quelques-uns avec... Comment ça s'appelle ? Wise, Trends for Wise, et Scaleway, et d'autres. Mais toi, de ton point de vue, c'est quoi les investissements les plus fous que tu as fait ? À part Alex Voisine, parce que je sais que je suis la mienne. Ouais. Et après, j'aimerais bien te dire quels sont les investissements les plus fous. En fait, les investissements, ils sont beaux parce qu'ils te marquent par une certaine singularité. Ils ont toutes leurs singularités. Donc, par exemple, la singularité d'un Iban First, tu vois, qui est une boîte qui est on track pour faire son bien au revenu et qui se développe très bien et qu'on a financé en 2016 avec Xavier. J'étais stagiaire chez le CEO en 2007. Ah ouais ? Et en fait, quand je suis parti de sa boîte, je me rappelle, j'avais dit à ma femme à l'époque, je ne sais pas ce que ce mec fera en 2006. C'était décembre 2006. Je ne sais pas ce que ce mec fera plus tard, mais c'est sûr, il faudra le financer. Et je ne savais pas que j'allais faire du venture. Et donc, quand ces histoires-là, en fait, se bouclent, elles sont magnifiques. Si tu prends Francky et Ralph de chez Achille, la rencontre de ces deux personnages à un moment donné où tous les deux veulent entreprendre dans l'assurance, elle est magnifique aussi. Si tu prends la rencontre avec Antoine Martin et Alexis Bonillaux quand ils ont monté Alertus avant de pivoter sur Zenly, que j'ai contacté par hasard un matin parce que j'avais mal dormi au moment où ils ont release leur app, quand le ventre privé faisait des sorties d'applications mobiles. Enfin, le truc m'a fait être improbable. Et les mecs avaient leur bureau à 400 mètres. On s'est connu comme ça et c'est magnifique. Mais tu vois, quand Alex Boisid m'appelle, j'étais sur la terrasse, c'était plein Covid à Châteauneuf-Grâce. Je me rappellerai toujours de ce coup de fil où je me suis dit mais qui est cette énergie humaine ? C'est quoi cette énergie ? C'est improbable. Si je te parle de Jade, de Ephéméra, cette chaîne de restaurant immersif qu'on a financé avec Xavier en 2021, c'est à la fois l'énergie, la créativité, le cœur de cette nana et de son associé. C'est exceptionnel. Je te parle de mes interactions avec Victor, le fondateur de Big Mama et de Sundae. Mais à chaque fois, c'est une dose de gouache mais indescriptible. Et là, encore la semaine dernière, j'étais avec un entrepreneur, Enzo, le CEO de June. Et putain, je suis ressorti de ce rendez-vous et je n'ai pas arrêté d'y penser pendant 3-4 jours en me disant mais en fait, c'est exactement ces entrepreneurs sur lesquels j'ai envie de doubler la mise. C'est des gens, je ne sais pas, quand on échange avec eux, il se passe un truc. Et donc, il n'y a pas d'investissement fou. Chaque investissement a sa singularité et chacune de ses singularités te remplit. Et quand tu es rempli, tu es heureux. Et quand tu es heureux, en fait, tu remets la même énergie à échanger avec des entrepreneurs. Parfois, ça ne connecte pas et ce n'est pas grave. Et parfois, ça connecte, c'est cool. Et parfois, ça connecte extraordinairement bien et c'est exceptionnel. Non, je vous ai une autre question. C'est quoi l'investissement que tu aurais voulu faire avec Sima ? Tu n'as pas fait ? Non, je vais dire les investissements que j'ai ratés, les 3 investissements que j'ai ratés à des stades différents que j'aurais dû faire. J'ai raté Conto malgré le fait qu'Alexandre ait gentiment assisté plusieurs fois pour qu'on rejoigne le tour de financement. J'ai raté Hugging Face à l'époque où ils faisaient une AI girlfriend. Franchement, je ne savais pas le truc. Et j'ai raté Alan au CIDE parce que les modalités de financement que souhaitait Jean-Charles ne me paraissaient pas alignées avec la manière dont on faisait les deals à l'époque. Et je me disais, putain, c'est quand même beaucoup d'argent, très cher. Et je crois que je ne mesurais pas la taille de l'opportunité. Et aussi la constance du talent de Jean-Charles. Parce que des gens talentueux en angoisse plein, qui 80% du temps font les choses avec beaucoup de talent et une certaine justesse. Jean-Charles et Charles, chez Alan, c'est choquant de consistance, de diligence, c'est choquant de tenue. D'ailleurs, ça peut être très compliqué de bosser à leur côté, mais moi, je bosse à leur côté, ça me met une énorme claque. Je me dirais, mais putain, comment ils font pour être aussi constant dans leur quotidien ? Tu vois, on parlait d'intentionnalité. Je n'ai jamais vu des mecs avec autant d'intentionnalité dans le boulot. C'est lunaire. Tu vois, à côté, je suis une merde, je dis ça avec beaucoup d'humilité. Je trouve ça hyper inspirant, hyper impressionnant. Il n'y a pas longtemps, j'écrivais à Jean-Charles là-dessus, parce que ce sont des choses qu'on pense beaucoup et qu'on dit rarement finalement. Mais oui, ce sont deux entrepreneurs très inspirants et très talentueux. Et quand tu as rejoint Akima et au moment où tu as commencé à travailler à Guizavier, est-ce que tu as eu cette même impression de lui ? Quelles étaient tes réactions ? Comment tu t'es senti en travaillant avec lui ? Est-ce que c'était une énergie qui t'attirait, qui te laissait bougeber comme ça ? Ou comment ça s'est passé exactement ? En fait, tu as plusieurs types de personnes que tu présentes à vie. Tu vois, tu as des mentors, des gens qui te donnent des conseils et que tu appliques et que tu as envie de rendre fier. Tu vois, des mentors, des coachs. Tu as des gens qui t'inspirent et qui t'inspirent vraiment au sens pur du terme. Tu les regardes et tu te dis « putain, c'est inspirant quoi ! Waouh, ça me parle, je trouve ça beau, ça communique quelque chose qui me touche ». Et après, tu as des modèles. Xavier, pour moi, c'est cette dernière catégorie. C'est un modèle à plusieurs égards, mais je vais vous en donner trois. Le premier, c'est évidemment un modèle de réactivité. C'est choquant la vitesse à laquelle il répond à ses mails, sachant le nombre de mails qu'il reçoit. Alors évidemment, il fait ça beaucoup pendant la journée, mais il fait ça tout le temps, à tout instant. Avant d'entrer dans le taxi, en sortant du taxi, avant d'arriver à dîner, après le dîner, tout le temps. Et en fait, cette connexion permanente, tu la juges comme tu veux. En vérité, c'est assez incroyable la vitesse avec laquelle il répond aux gens et la discipline avec laquelle il est sur ses emails. Et ça, pour moi, c'est un modèle. Et c'est pour ça que j'essaie de répondre à tout le monde et j'essaie de le faire aussi vite que possible, même si je pense être un tout petit peu moins âge 24 dessus. Mais j'ai de la chance que je ne reçois que 250 ou 300 emails par jour. Donc j'ai ce luxe là. Lui ne l'a pas quand il reçoit 1000 emails par jour. C'est le premier truc. Le deuxième truc, c'est que c'est un garçon généreux et en fait, il n'a pas perdu de sa générosité. En fait, c'est quelqu'un qui donne. Il donne du temps, il donne de l'attention, il donne de la considération, à la fois dans sa disponibilité, mais aussi financièrement, tu vois. Et ça, c'est assez marquant, je trouve. Et la troisième chose, c'est un garçon créatif. En fait, dans tout ce qu'il fait, il va chercher à être créatif. Quand il fait Station F, il cherche à être créatif. Quand il fait Kima, il cherche à être créatif. Quand il fait Skyway, il cherche à être créatif. Quand il fait Free, il cherche à être créatif. Il ne veut pas faire comme tout le monde. Ça le fait chier, tu vois. Parce qu'il s'est dit peut-être que si tu fais comme tout le monde, tu rentres dans le pool de tout le monde. Et dans le pool de tout le monde, en fait, tu ne deviens à la fin que soit le déterminant le plus faible, soit la moyenne de tous les gens dans le pool. Mais si tu fais quelque chose qui sort de ce pool-là, tu vas pouvoir faire quelque chose d'exceptionnel que personne d'autre n'a jamais fait. Et quand tu vois une boîte comédiade qui fait je ne sais pas combien de milliards de chiffres et deux milliards et demi d'ébites d'art, c'est choquant dans son industrie. Et c'est choquant parce qu'ils n'ont pas fait les choses comme tout le monde. Et dans sa vie, il n'aime pas faire les choses comme tout le monde. Et cette créativité à ne pas faire les choses comme tout le monde, c'est hyper... Voilà, c'est un joli modèle. Artistique, quoi. Ouais, je ne sais pas si c'est artistique, mais il y a la volonté de se poser la question de quel est le moyen... Il se pose toujours la question de quel est le moyen le plus rapide, économique et efficace de faire quelque chose. C'est très frugal, mais aussi parce que de la contrainte n'est la créativité. Je le vois chez Kima. Les gens me disent tout le temps « mais tu n'as pas marre de faire 100 000 par an ». Ben non, en fait, ça fait 10 ans que je n'ai pas marre de faire 100 000 par an et je veux bien faire ça encore pendant 10 ans. Et pourquoi ? Parce que chaque jour, je suis probablement dix fois plus nourri que n'importe qui dans mon métier. Parce que je reçois plein de sollicitations. Et juste avant notre podcast, j'étais avec deux entrepreneurs. Ça faisait six mois qu'on n'avait pas parlé, il nous fait un call, on se parle d'un minute, et au bout d'un minute, il dit « ah, je suis désolé qu'il ait fallu qu'on ait ce call pour réaliser telle et telle chose ». Mais putain, ne soyez pas désolés, en fait. C'est mon job de vous faire réaliser des choses. Et c'est à chaque fois que je fais réaliser des choses à un entrepreneur que je me sens utile. Donc, je suis content, tu vois. Donc, nous aussi, on essaie d'être hyper efficace et de la contrainte et de la créativité. Moi, j'y crois beaucoup. Ok, super intéressant. J'ai l'impression que le mot fort pour décrire Xavier, c'est l'efficacité à ton point de vue, si je dois résumer ce que tu dis. Oui, mais tu peux avoir des gens qui sont efficaces et froids. Xavier n'est pas efficace et froid. Xavier est efficace et moi, je trouve, en tout cas dans nos échanges qu'on a et la manière dont je le vois faire les choses, attentionné. Pas démonstratif pour un clou. Si tu ne vas pas le chercher, vu qu'il a mille trucs à faire, tu peux l'avoir loin de la balle. Donc, il faut savoir le solliciter dans des bonnes conditions, avec des bonnes informations. Tu n'es pas là pour lui faire perdre du temps, c'est sûr. Mais quand tu lui demandes cette attention-là, il te la donnera. Et être efficace, c'est une chose. Donner l'attention aux autres, c'en est une autre. C'est marquant. Et pour ça, tu es un modèle. Et moi, c'est quelque chose que j'aime faire quand je suis avec un entrepreneur. Alors parfois, je ne le fais pas parce que je ne suis pas dedans en fait. J'ai passé une mauvaise journée, ça peut arriver. Mais les trois quarts du temps, moi, je ne passe pas 20 minutes avec un entrepreneur pour me dire à la fin de la journée, « Ah, j'ai coché l'efficace d'avoir fait 10 meetings de 20 minutes. Je veux avoir l'effet instrumental, même 2 minutes pendant chacun de ses calls. Je veux être utile. Ça me fait chier de donner du temps avec un entrepreneur et qu'il reparte en se disant, je vais faire un call avec Jean, ça ne m'a servi à rien. » Justement, du coup, pour revenir sur cette partie entrepreneur puisqu'on a quand même un podcast qui est écouté par beaucoup d'entrepreneurs. C'est quoi pour toi les plus grosses erreurs qui sont commises par les startups ? Peut-être on peut se focus sur le passage, dans le passage de 0 à 1 puisque déjà c'est dans notre podcast et c'est aussi ce que tu fais le plus avec Ictima. Donc, c'est quoi pour toi les plus grosses erreurs ? L'erreur numéro 1, c'est le manque de rythme. C'est des gens qui n'ont pas de rythme. Quand tu es entrepreneur, tu es tout seul ou tu es peu. Donc, ton luxe, c'est le rythme. C'est ce que les autres boîtes n'ont pas, donc il faut vraiment l'utiliser. Et le rythme, ça crée de l'inertie et cette inertie, il faut qu'elle soit élevée. Donc, c'est le premier truc. Le deuxième truc, c'est un sujet d'adaptabilité. Quand tu es entrepreneur, en fait, tu vas te prendre 15 murs, 100 murs et tu vas devoir changer de voie, changer de direction, réfléchir, pivoter, bouger un petit peu et tout. Et donc, si tu ne fais pas preuve d'adaptabilité, tu es mort. Donc, ça, c'est genre ultra critique. Et le dernier truc que je vous ai dit il n'y a pas longtemps mais qui est essentiel, c'est l'entourage. La capacité à s'entourer, c'est ce qui permet de décupler tes capacités parce qu'en fait, tu donnes l'ownership à d'autres personnes qui vont y mettre la bonne énergie, la bonne clairvoyance, la bonne rapidité, efficacité d'exécution. Donc, ça, ça te libère et ça permet de décupler les choses. Donc, l'entourage, c'est critique. Donc, rythme, adaptabilité, entourage, je pense que c'est trois éléments clés. Et si tu t'avises le matin et que tu sens que tu es un peu trop seul ou que tu ne vas pas assez vite ou que tu es un peu trop arc-bouté sur certaines choses et que tu n'as pas été capable de sortir de ta zone pour aller chercher du feedback, modifier quelque chose, en fait, progresser, il faut changer de système. Il faut changer de TPU. Ok. Je me permets de rebondir sur la dernière partie s'entourer parce que déjà, c'est assez intéressant et en plus, ça me parle directement parce qu'en ce moment, avec mon entreprise, on commence à faire nos premiers recrutements et je me rends compte de la difficulté que ça représente. Comment est-ce que tu... Déjà, premièrement, sur l'aspect moment, parce qu'on a pas mal parlé de savoir si une personne est la bonne, mais sur le moment de recruter, pour toi, c'est quoi le bon moment ? Est-ce qu'il faut s'entourer le plus vite possible, le plus possible, entre guillemets, c'est-à-dire que dès que tu as assez d'argent dans ta caisse, il faut le mettre dans du recrutement ? Est-ce que... Parce qu'on peut toujours se dire non, mais je n'ai pas besoin de recruter. Ce que je fais maintenant, je peux très bien le faire seul. C'est compliqué d'avoir vraiment ce déclic de non, là, j'ai absolument besoin de recruter. Quand est-ce que tu sais que c'est le bon moment ? C'est hyper intéressant ce que tu dis. Tu vois, chez Free, ils ont été très longtemps 3 au marketing. Chez leurs concurrents, ils étaient 200 ou 500. Quand je disais tout à l'heure que de la contrainte mène à la créativité, en fait, ce que tu veux, c'est, à périmètre constant, augmenter les capacités de ce périmètre. Tu vois, des gens qui sont dans ce périmètre-là. Quand tu es seul, de toute manière, tu n'as pas le choix, il faut que tu t'entoures. T'es seul, donc ton périmètre, il va vite être saturé, quoi, t'es baisé, tu vois, t'es obligé de t'entourer. Donc, ça, c'est facile. Tu vas te dire les 2 ou 3 premiers recrutements, t'es obligé. Mais parfois, ce n'est pas un recrutement dont tu as besoin. C'est un advisor, c'est quelqu'un 2 heures par semaine. En fait, c'est quelqu'un d'extérieur qui t'aide à prendre le recul pour, toi, pouvoir exécuter mieux, exécuter plus vite et tout. Donc, il faut bien faire la distinction entre les gens que tu embauches pour déléguer, te dédoubler et aller plus loin, plus fort, et les gens dont tu t'entoures pour, toi, changer la manière dont tu fonctionnes, pour aller 2 à 3 fois plus vite, faire les choses 2 à 3 fois mieux, ou prendre des décisions 2 à 3 fois plus rapidement. Faire attention à ça. Ce qui est sûr, c'est qu'une fois que t'as recruté quelqu'un, avant de recruter la prochaine personne, il faut que la première soit occupée et occupée efficacement. Parce que les gens, ils ont une tendance à s'occuper inefficacement qui, moi, me bute. Tu vois. Et donc, c'est pour ça, d'ailleurs, que c'est hyper dur de recruter des gens. Et c'est très dur, ce que je vais dire. D'abord, on est souvent déçu. On est déçu parce que, quand on est entrepreneur et qu'on y met énormément, énormément, énormément d'énergie, en fait, de temps en temps, on est frustré du fait que les gens n'en mettent pas autant. Mais il faut l'accepter. Ce ne sera jamais comme ça. Ce n'est pas leur boîte. Être entrepreneur, c'est un type de persona particulier. Heureusement que tout le monde ne l'est pas. Et il faut respecter que les gens ne soient pas comme ça. Donc ça, c'est important d'être déçu. Et deux, les gens ne fonctionnent pas de manière autonome, automatique, etc. C'est extrêmement rare. Les gens, ils ont besoin de structure, de management, d'être driver, d'être en power, même que tu les accompagnes dans leur gestion du quotidien. Il y a plein de choses à faire là-dessus. Et donc, un recrutement, c'est probablement d'abord ta responsabilité avant d'être la responsabilité de la personne que tu as embauchée. Tu l'as embauchée parce qu'elle a les soft skills. Tu l'as embauchée soit parce qu'elle a les hard skills, soit parce que tu penses qu'elle peut les acquérir très vite. Mais jamais ça ne prendra si tu ne prends pas le temps de l'emborder correctement, de passer du temps avec ces personnes et de faire le nécessaire. Et moi, j'ai fait l'erreur plusieurs fois chez Kima. Et pourquoi ? Parce que je ne suis pas un manager, parce que moi, j'étais mal habitué parce que Xavier est lead par l'exemple et qu'il n'a jamais eu besoin de manager. Donc, je me disais que tout le monde était comme ça en fait. Et en fait, tu te rends compte que non, les gens, ils ont besoin d'être accompagnés, ils ont besoin de faire des reviews, ils ont besoin d'objectifs, ils ont besoin d'être mis un petit peu sous pression. Ils ont besoin que tu t'en occupes. Et c'est parce que tu t'en occupes que tu arrives à voir aussi dans quel périmètre ils sont et si le périmètre est correctement occupé. Et occupé pas avec du temps, avec du délivrie, avec des choses qui sont faites vite, qui sont faites bien, qui sont faites avec du rythme. Et tu veux t'assurer que chaque boîte ou chaque box, chaque périmètre dans lequel il y a quelqu'un, que ce périmètre, que l'herbe soit ultra verte. Alors, il faut que ça pousse, il faut qu'il y en ait partout, il faut que tu dises putain, ça carbure là-dedans. Si tu sens que ça ne carbure pas, putain, en fait, c'est un mauvais benchmark que tu installes dans ta boîte. Du coup, pour rejoindre un peu la question précédente où on parlait de quand est-ce qu'on recrute, concernant les levées de fonds cette fois, pour toi, quelle question un entrepreneur doit se poser pour savoir si d'abord il doit lever et deuxièmement si c'est le bon moment ? Disons que dans une entreprise qui en est à ses débuts plutôt. C'est ça une réponse de normand. Tu lèves de l'argent quand tu peux et tu lèves de l'argent quand tu veux, quand on a le besoin. Et après, c'est quand le bon moment pour lever de l'argent ? En fait, c'est à la fois toujours le bon moment et jamais le bon moment. Parce que si tu en as besoin, c'est parce que tu crames. Et en même temps, il vaut mieux en avoir que d'en avoir du pognon sur le compte en banque. Donc, c'est très bâtard. Ce qui est sûr, c'est qu'à un moment donné, c'est un exercice. Enfin, il y a un truc. Si tu as trop d'argent sur ton compte en banque, c'est en train de tuer une contrainte. Sachant que cette contrainte, comme je l'ai dit au préalable, elle est créatrice de valeurs. Elle te force à être créatif. Quand elle te force à être créatif, elle te force à faire des choses que tu n'aurais pas fait avec cet argent-là et probablement à réussir mieux dans de nombreux cas. Il faut faire très attention. L'argent, c'est un luxe sur lequel on a l'impression de pouvoir avoir plein de bénéfices, mais on en oublie tous les défauts et toutes les problématiques liées à ça. Ça rend lever de l'argent, c'est comme aller au McDo tous les jours. Ce n'est pas bon. À un moment donné, il faut aussi faire la diète. Il faut faire attention à ça. Donc, ce truc-là, je pense que d'abord, tu ne lèves de l'argent que quand tu as conscience de ce que ça représente dans ta boîte et de ce que tu dois en faire. Ça, c'est le premier truc. Le deuxième truc sur l'argent, c'est que tu lèves le montant qui te permet d'aller au prochain milestone avec un bon buffer. Il ne faut pas que tu te racontes l'histoire sur quel est le prochain milestone. Tu verras que quand tu débutes, le premier milestone, c'est terrible, c'est le product market fit et tu n'as aucune idée du temps que tu vas mettre à l'attendre. C'est parfois beaucoup plus long, beaucoup plus difficile, beaucoup plus tortueux et probablement même beaucoup plus loin que ce que tu avais imaginé au début à la fois en termes de temps et aussi sur le sujet sur lequel tu t'es mis. Donc, ça, c'est hyper difficile. Une fois que tu as passé le product market fit, c'est beaucoup plus facile parce qu'entre guillemets, tu as passé cette phase qui est franchement la phase, moi, je trouve la plus dure dans l'entrepreneuriat, celle du product market fit de la recherche du prix MF. La recherche du prix MF, ce n'est pas juste quelques clients qui payent ou quelques pilotes que tu as réussi à faire. C'est des gens qui, lorsque tu leur enlèves le produit, ils chialent. Ça, c'est du PMF. Si les gens ne chialent pas quand tu leur enlèves le produit, ce n'est pas du PMF. C'est autre chose. Tu peux l'appeler comme tu veux, mais ce n'est pas du PMF au sens pur du terme. Donc, idéalement, moi, je conseille aux entrepreneurs d'aller chercher le PMF avant de lever de l'argent. Beaucoup sont ceux qui ne font pas celui que cela, mais dans ce cas-là, quand ils lèvent de l'argent pour aller chercher le PMF, il faut qu'il soit extrêmement frugaux. Et là, tu vois, quand je discutais avec Enzo de June, je trouve que la frugalité dont ils ont fait preuve ces dernières années est remarquable et est un exemple pour beaucoup d'entrepreneurs. Ok, je comprends. Peut-être une petite question avant d'aller plutôt sur les dernières questions et te poser des questions plutôt générales. Sur cette fois-ci, on parle d'un futur angel investor qui a un peu de cash, disons 3 millions parce que je pense que c'est quand même, on peut dire un minimum, peut-être que je me trompe, mais pour investir sur des startups. A ton avis, c'est quoi la bonne stratégie pour quelqu'un comme ça ? Est-ce que tu penses qu'il devra aller chercher ses deals tout seul ? Est-ce que le seul moyen d'avoir des bons deals quand tu es dans la peau de quelqu'un comme ça, c'est d'aller contacter des fonds comme Kima et d'échanger des deals ? C'est quoi pour toi le bon moyen de devenir business angel si tu as les fonds pour ? On est sur un métier où plus tu es présent, plus tu reçois des deals et plus la qualité des deals que tu reçois est importante et plus tu es dans les bons coups. Donc se dire je vais devenir business angel, je vais faire 10 à 20 deals comme ça, la probabilité que tu arrives avec succès n'est pas très élevée. Dans ce cas-là, si tu n'as pas le réseau, si tu n'as pas le temps, concentre-toi sur des intermédiaires qui tu sais font un pré-filtrage type Y Combinator. Comme ça, au moins tu as un pré-filtre, ce n'est pas parfait, mais tu as une chance de succès plus importante. Et ensuite, si tu n'as pas ça et que tu ne peux pas le faire full-time non plus, le mieux c'est d'avoir une expertise et cette expertise de t'assurer que les dix micro-fonds qui comptent sur la place te connaissent et veulent t'envoyer des deals parce que pour eux, c'est important de t'avoir dans la cap table avec les autres investisseurs pour les entrepreneurs qui financent. Donc je pense que c'est ça le mieux à faire, mais surtout ne pas rester seul. Ne pas rester seul dans le sens de faire des partenariats avec des gens de la place qui eux le font de manière très proactive. Si tu devais lancer une boîte en 2024, qu'est-ce que tu ferais ? Tu ferais de l'IA, du bootstrap ? Beaucoup d'investisseurs sont opposés au levier de fonds parce qu'ils sont en mode, tu vois, trop de boîtes se cassent la gueule. Moi, si je fais une boîte, je fais un truc bootstrap ou c'est rentable des pay-one. Tu vois, comment l'entrepreneuriat va te prendre le but ? Moi, je n'ai pas d'avis parce que ce n'est pas mon métier. Mon métier, ce n'est pas d'entreprendre. Je ne pense pas que je suis ou serai un bon entrepreneur. Mon métier, c'est d'accompagner des entrepreneurs. J'aime le faire, je pense que je le fais bien. Et en 2024, tu vas avoir des boîtes qui vont se bootstrap, qui vont cartonner, des boîtes qui vont lever de l'argent, qui vont cartonner. Et au milieu, on va avoir tous les déchets des gens qui vont essayer de bootstrap et qui vont planter et inversement pour ceux qui vont lever de l'argent. Donc, il n'y a pas de vérité là-dessus. La vérité, c'est juste que quand tu es entrepreneur, tu dois te concentrer sur quelque chose qui te ressemble, dans lequel tu te révèles. C'est la première chose. Et la deuxième chose, c'est que plus je te donne d'espace, plus tu vas le gâcher. Et on revient sur le système de contraintes. Si je te donne trop d'argent, la probabilité que tu en fasses n'importe quoi est beaucoup plus importante que si je ne t'en donne pas parce que si je ne t'en donne pas, tu ne pourras rien faire de toute manière. Et bien, tu es obligé d'être créatif. Donc, je ne dis pas que je milite en faveur des bootstraps, mais en fait, je pense que la qualité d'un entrepreneur qui a levé de l'argent, c'est justement de se comporter comme un entrepreneur qui bootstrap. Et à l'inverse, un entrepreneur qui bootstrap, au lieu de se mettre billes en tête de fait qu'il ne doit jamais lever de l'argent parce que c'est complètement con ou je ne sais pas quoi, il doit rester ouvert à cette opportunité si à un moment donné, ça lui permet de se déployer plus fort ou de cash out une partie de ses parts pour s'enrichir personnellement. Ok. Et d'un point de vue du marché aujourd'hui, toi avec Kima, tu vas passer beaucoup de tendances, beaucoup de boîtes. Aujourd'hui, tout le monde parle d'IA. Est-ce que tu penses qu'on est dans une bulle? Ça va passer beaucoup de DEIC. On parle de rumeurs de DEIC à 200 millions sur les précides. Il y a beaucoup de choses. Qu'est-ce que tu penses sur le marché en ce moment? Un marché qui surchauffe quand il est en oversupply. Et que l'oversupply fait que les prix montent et que... Enfin en oversupply, pas du tout. Quand il est en overdemand. Donc t'as plus de gens qui veulent mettre d'argent que de boîtes disponibles. Donc les prix montent et ça devient n'importe quoi. Ça crée de l'opportunisme. C'est de plus en plus d'entrepreneurs qui veulent se lancer dans ce truc-là parce qu'en fait, il y a une overdemand. Donc tu te dis bah, j'ai une overdemand, je vais créer de l'asset price pour ça. Et la bulle, c'est quand on dépasse le stade à partir duquel il y a tellement de supply que la supply, la valeur de la supply tend vers zéro. Tu vois, c'est tout bête. D'ailleurs, c'est ça qui était magnifique dans l'asset price. C'est qu'à un moment donné, il n'y avait tellement pas de supply que les mecs ont créé des produits structurés au-dessus de produits structurés au-dessus de produits structurés parce qu'ils n'avaient plus quoi foutre, t'imagines, sur un marché qui était le marché du real estate qui était déjà un marché énorme. C'est-à-dire que les mecs, ils n'avaient même plus de quoi foutre de l'argent pour créer plus d'argent qu'ils étaient obligés de créer des produits structurés. Et donc de faire tendre le marché vers zéro. Sur l'IA, on est clairement en surchauffe. C'est un no-brainer. Est-ce qu'on est en bulle ? La raison pour laquelle je dis non, c'est parce que les impacts de business de l'IA sont immédiats. C'est le nombre de boîtes qui utilisent l'IA aujourd'hui ou qui développent des produits avec de l'intelligence artificielle pour accompagner des business dans leur transition ou dans des améliorations productives, etc. C'est réel. Et donc tu crées beaucoup, beaucoup, beaucoup de valeur sur ce marché actuellement. C'est difficile parce que la valeur est créée très vite, qu'elle se commoditise, que les boîtes vont se faire la guerre et que oui, ça va être un bain de sang. A dire qu'on est dans une bulle, non. Et après, oui, tu vas avoir 20 boîtes qui vont lever 200 millions en précide. Bon, ben ça fait quoi à la fin ? Ça fait 4 milliards. 4 milliards chez l'Avenger, c'est zéro. Ok. Et pour toi, justement, toi tu parles de l'impact immédiat de l'IA pour les boîtes. Je pense pas justement que les boîtes de services ont plus de cartes à jouer dans ce secteur-là, ou qu'il n'y a que plutôt qu'un produit qui va uniquement toucher une petite partie. Toi, du coup, tu parles de milliers de produits qui pourraient ouvrir l'ensemble des boîtes, versus des boîtes de services, je parle de McKinsey et autres, mais il y a peut-être des petits IA studios qui vont accompagner les boîtes de A à Z pour chaque secteur, un peu comme on le fait avec Olay. On vient d'en financer une, par exemple. Un garçon, je ne sais pas si on communique dessus, mais qui lui, justement, est brillantissime et de manière très intentionnelle et opportuniste, a décidé de d'abord regarder les problèmes qu'il pouvait résoudre dans les boîtes avec un mode très serviciel. Et si tu regardes Workday, à l'époque, quand ils ont été créés, Workday, c'est une boîte de services qui a pivoté petit à petit vers le produit. Il n'y a pas de mal à faire du service, et surtout dans l'IA, où les gains de productivité peuvent être extrêmement rapides. Et donc, la valeur perçue et du coup payée par le client peut être extrêmement rapide aussi. Et les valeurs pour toi, elles sont pareilles que sur du produit ou c'est différent ? Parce qu'une boîte de services, je dis que tu peux pivoter demain dans l'IA et te dire aujourd'hui, je fais du service, demain, je fais du produit. Une boîte qui fait du service, elle n'a pas besoin d'argent, normalement. Celle-ci qui a besoin d'argent, c'est que ce n'est pas une boîte de services. C'est vrai. Pour accélérer, je ne sais pas. Il y a des boîtes dans l'IA. Aujourd'hui, ils sont mis 15 mois. Qui ? Artefact. Oui, mais tu vois, à un moment donné, ce sont des gens qui ont soit démontré le switch du service vers le produit, soit qui ont démontré une rentabilité sur leur service qui fait qu'il y a une boîte dont tu vois le scale et les chiffres que ça peut générer à terme. Mais une boîte de services, ce n'est pas trop une boîte d'adventure. Du coup, juste pour rebondir à ce que tu avais dit, tu avais parlé d'impact immédiat avec l'IA, mais moi, je voudrais revenir sur d'autres secteurs. Par exemple, des boîtes dans la biotech, dans la longévité, dans la sustainability. Est-ce que tu penses qu'on n'accorde pas assez d'importance à ces boîtes justement parce qu'en gros, on ne peut pas voir l'impact immédiat comme on peut le voir avec des boîtes dans l'IA ? C'est quoi ton point de vue par rapport à ces secteurs-là ? Ces secteurs, pardon ? Tout ce qui est climat, tout ce qui est biotech, climat, défense. Alors, biotech, c'est particulier parce que c'est des fonds spécialisés de biotech. Défense est assez particulier aussi parce que généralement, c'est des fonds spécialisés de défense, des spécialisés de défense aussi, donc il y a des fonds spécialisés. Et climat, finalement, rejoint ces deux catégories et notamment parce que c'est très long terme ici. Ce que je trouve difficile dans le sujet climat, c'est que c'est une urgence sociétale, mais ce n'est pas une urgence business. Et donc, ça veut dire que dans le cadre du business, tu n'es pas sur les premiers items de la liste. La seule raison pour laquelle tu es on top de la liste, c'est parce que réglementairement, on t'y a forcé. Et est-ce que tu es on top de la liste sinon dans les grands comptes, dans les boîtes et tout ? Pas du tout. Parce que la contrainte de ces grands comptes, c'est qu'à la fin du mois, ils peuvent payer leur salarié et que ton truc de bilan carbone, machin chaud et tout, ils ont tellement de merde à gérer que ça ne rentre pas dans leurs priorités actuelles. Donc, je trouve très difficile pour ça parce que c'est ingrat. C'est ingrat parce que c'est très court termiste par rapport à l'enjeu auquel on fait face. Donc, voilà. Du coup, si ton fils, demain, il te dit papa, j'ai envie de créer une boîte, dans quel secteur tu conseillerais de créer ma boîte dedans ? Qu'est-ce que, faire quoi tu l'encouragerais ? Alors, en fait, j'aurais du mal à l'encourager parce que pour moi, il faudrait qu'il se lance dans quelque chose sur lequel, de manière viscérale, il en devienne obsédé parce qu'il peut faire n'importe quoi. Si je te mets à table avec à gauche un investment banker, comment dire, blasé de chez je ne sais quelle banque d'affaires et à droite, un éboueur slash poubellier passionné des trucs qu'il voit tous les matins quand il sort ramasser les poubelles, je te jure que tu ne vas pas beaucoup parler avec ton voisin de gauche. Tu vois, le banquier, tu n'en as rien à foutre. Il va te faire chier. Le mec à droite, il va te passionner. Moi, ce que je cherche avec mes enfants, quand ils ressortent d'une activité, qu'ils soient passionnés de ce qu'ils ont fait et que quand ils en parlent, peu importe la personne à qui ils en parlent, en fait, cette passion se transmet. C'est ça qui est important. Pour moi, il n'y a pas de secteur. Mais par exemple, si tu vas te lancer dans le secteur de la biotech, du climat ou de la défense, tu sais quelles sont les contraintes que tu as en face de toi. Sur la défense, c'est que c'est des contraintes de gros contrats avec de gros enjeux. Sur la biotech, c'est une contrainte de temps infini. Sur le climat, sur le fait que tu n'es pas une priorité, tu n'es pas un enjeu malgré le fait que tu en es un. Et donc, il faut que tu trouves des walk around pour pouvoir rentrer dans les comptes de manière détournée. Et donc, comme tout, en fait, tu arrives dans un terrain de jeu. Sur le terrain de jeu, il y a des règles. Tu peux évidemment jouer à côté des règles, mais à un moment donné, elles sont quand même là. Il va falloir que tu fasses avec. Et puis tes opposants, ils jouent aussi avec. Donc, pas de secteur en particulier. Je ne suis pas très attaché au secteur. Je suis plus attaché à la passion qu'ils dégagent, les entrepreneurs qu'on finance. Et d'ailleurs, il y a beaucoup de sujets que je ne connaissais pas et que j'ai trouvé passionnants quand j'ai rencontré les entrepreneurs pour la première fois. Je vois. Super clair. Merci beaucoup pour ta réponse. Et du coup, pour conclure cet épisode, est-ce que tu aurais un livre, un film ou une série que tu recommandes à nos auditeurs? Il y a un livre et un film qui me viennent de sans tête. Le film, c'est Bienvenue à Gatacar. Voilà. Quelque chose de très poétique dans ce film-là. J'aime beaucoup. Et livre, là, on va aux opposés. Man's Search for Meaning, qui est l'histoire de Viktor Frankl, qui s'en est sorti des camps de concentration. C'est assez terrible, très émouvant. Et en même temps, ça te rappelle aux basiques de la condition humaine, quoi. Et ça permet de pas de relativiser beaucoup de choses. OK. Merci beaucoup. Merci beaucoup, Jean, pour ce podcast. C'était assez introspectif. Très bien contesté. Beaucoup d'affections. On a compris ton point de vue aussi d'investisseur. C'était, je pense qu'on peut le facturer dans les séances d'opsie. Il faut en profiter. Le podcast, il sert exactement à ça. Moi, je ne fais pas les podcasts pour raconter ma souche chez Z, je fais les podcasts pour payer moins d'opsie. Tu pensais qu'on n'écoute pas, t'as parlé des séances d'opsie des autres. Maintenant, on a fait la chaîne. Merci beaucoup. Merci les mecs. Merci beaucoup, Jean.