Home Page
cover of 2- L'art est notre manière,  la pomme des légendes rencontre les arboriculteurs d'aujourd'hui
2- L'art est notre manière,  la pomme des légendes rencontre les arboriculteurs d'aujourd'hui

2- L'art est notre manière, la pomme des légendes rencontre les arboriculteurs d'aujourd'hui

00:00-27:00

L'art est notre manière . A travers le conte, la voix des légendes, la musique, nous mettons à l'honneur ce métier , ce savoir-faire de la culture, de l'arboriculture. Avec Mokrane Adlani, au oud, Serge Tamas, percussion, guitare. John Garlick, harpe, Jean-Marie Le Coq, comédien, poète, Cecile Beaudoux, comédienne, conteuse, musicienne, nos invités Sylvie et Jean-Marie Gois, domaine du Clos du Rochy. Ingénieur du son: PAC, Pierre François Delcroix.

Podcastspeechinsidesmall roomfemale speechwoman speaking
19
Plays
0
Downloads
0
Shares

Transcription

Sylvie and Jean-Marie Goua are apple farmers who have been in the business for 40 years. They have a deep love for apples and value the quality of their products. They have faced challenges, such as frost damaging their crops, but they remain dedicated to their work. They made the choice to switch to organic farming in 1985 due to environmental concerns and their personal ethics. They believe in taking care of the land and the people who work with them. Sylvie Goua, Jean-Marie Goua, merci d'être là. Je vais vous demander si vous le voulez bien de vous présenter et après on partagera nos questions. Je suis très curieuse, j'ai envie de savoir des choses. Alors présentez-vous et puis si vous avez envie de faire écho à ce que vous venez d'entendre là sur ce jardin des Espérides, vous avez le droit aussi, c'est une émission d'artistes en fait. Donc la résonance, les associations d'idées sont bienvenues. Merci beaucoup pour ce beau cadeau que tu nous as offert. Je peux presque dire que je suis né dans les pommes. Je suis né à la ferme familiale, j'ai quitté une ferme depuis plusieurs générations. Dans une région où il y a beaucoup de pommiers. Et même l'année de ma naissance, mon père a planté le premier verger pour vendre en particulier. C'est un peu comme ça que j'ai vécu au milieu des pommiers, j'ai pris goût à la pomme. C'est comme ça de fil en aiguille que je suis arrivé à mon métier que j'adore. C'est beau là, j'ai pris goût à la pomme. Est-ce que c'est vraiment la pomme, le chant de la pomme et le goût de la pomme ? Les deux, les deux tout à fait. Et en fait sur un terroir, on a des fruits qui sont très parfumés. Et c'est vrai qu'on apprécie énormément nos fruits. On se rigole à chaque fois qu'on en mange une. On n'est pas blasés, on en mange tous les jours. Sylvie, est-ce que tu veux nous dire un mot ? Alors moi je suis venue dans les pommes par amour. J'ai croqué la pomme, j'ai croqué le pommiculteur, l'arboriculteur. Je suis venue et je suis restée. Elle est tombée dans les pommes. C'est lui il est tombé dans les pommes. Peut-être. Alors comment c'est votre alliance, une alliance de cœur et dans le travail. Alors comment ça s'est fait ? Disons que moi j'ai fait une formation en arboriculture. Et après au sein de notre couple, en fait Sylvie était de toute formation, parce qu'elle était infirmière. Et après notre première fille, elle est restée un peu pour s'occuper de sa fille, mais en même temps m'aider de filer un aiguille. Donc après elle a pris la vente des fruits, faire tout ce qui était administratif, tout ce qui était beaucoup administratif. Comme ça on a travaillé de concert durant toute notre carrière. 40 ans. 40 ans. 40 ans de pommes. On va débrancher parce qu'il y a du bruit. Ça fait des bruits de friture. Donc très bien. 40 ans de pommes. Alors ici vous êtes à la table des artistes, des histoires. Moi j'aimerais bien collecter une histoire. On va commencer par, si vous avez une histoire très particulière liée à ce métier, à l'exercice de ce métier, est-ce que vous pouvez nous la raconter ? Par rapport au métier, c'est plus par rapport à nos produits en fait, à la qualité des produits. Parce que je me souviens, on a un neveu qui est venu en vacances sur la table d'un agriculteur ou d'un briculteur, sur la table c'est pas les plus beaux fruits qu'il y a. Souvent c'est les fruits qui ont des défauts, qui sont un peu flétris. Le neveu, il prend une pomme d'un coup, elle était un peu flétrie, et puis c'est tout. Spontanément il dit, elle a un goût super cette pomme. Et en fait, c'est vrai que c'était une pomme, une chante claire, et c'est vrai que c'est un fruit qui, quand elle est très ridée, elle concentre ses arômes et tout. Et c'est vrai que là, ça fait chaud au cœur à chaque fois. Et c'est vrai qu'on a, par rapport à cette variété, je vois beaucoup de clients, ils nous disent, quand on les sert, on les sert, et puis ceux qui sont ridés, on les enlève. Parce qu'on est habitué à vendre des fruits qui sont bien ronds. Il y a quelques-uns qui nous disent, non, non, les ridés, vous me les mettez. Parce qu'ils connaissent leur vie, ils savent qu'elles ont plus d'arômes, que les arômes sont plus développés. Plus concentrés. Il ne faut pas suivre les apparences. Et puis les rides, on a mis tellement de temps à les gagner, comme de la magnanie, il faut les garder. Donc, c'est une belle histoire. Moi, je ne connaissais pas la famille Gois, et les vergers du Clos de Rouchy, et en parlant avec quelqu'un dans le village, il m'a dit, bien sûr, dans ce temps-là, il n'y avait aucun panneau, aucune publicité, et la publicité, elle se faisait de bouche à oreille. Les gens se disaient, monte là-haut, chez Jean, donc le papa qui avait planté en 1954 à Rouchy, monte chez Jean, là-haut, il y a des bonnes pommes. C'est ça, de toute façon, c'est ça. C'est direct. C'est par expérience. J'ai goûté ces pommes, je sais d'où elles viennent. C'est un circuit court, là. C'est comme le vin, en fait, il y a des terroirs. Parce qu'en fait, on dit les pommes, une pomme, c'est une pomme. Non, il y a des terroirs qui font qu'on a des bons fruits, des qualités particulières. C'est quoi, c'est les sédiments, c'est ça ? Ou il y a les nutriments ? Il y a l'argile, l'argileux. Alors, j'ai entendu... C'est vrai qu'on n'a pas des rendements très élevés, mais les arômes sont concentrés dans le fruit. Alors, j'ai une petite question. J'ai entendu il n'y a pas longtemps, par exemple, par rapport au chrome qu'il y a dans les pommes. Je ne sais pas si c'est... Finalement, les pommes sont de plus en plus sucrées et que, traditionnellement, c'était un élément qui aidait à la régulation de la glycémie. Alors, est-ce que c'est des pommes... Ça, c'est pour les pommes qui sont un peu transformées, mais vous, vos pommes, finalement, elles sont du terroir et elles restituent les éléments qu'elles ont soutirés à la terre. Très bien. Les vergers sont implantés sur des anciennes vignes. Avant, dans toute la vallée, il y avait des vignes sur les coteaux et suite au phylloxéra, ces vignes ont été dessinées et ensuite, de toute façon, les gens, s'ils n'avaient plus de vin à boire, il fallait bien boire autre chose. Ils pouvaient boire du cidre, donc des pommes, du cidre... Les deux productions existaient, la vigne et les pommiers. En fait, quand on regarde les plans, il y avait plein de pommiers dans tous les champs, partout, avant, et même sur la ferme, il y avait encore le pressoir, les pierres du vieux pressoir à pommes qui sont en dessous. Ça remonte à très, très longtemps. Super. Alors, des jolies histoires, mais qu'est-ce qui... Quelque chose de rude, en fait. Qu'est-ce qui... Parce que pour avoir collecté des histoires, c'est... Dans une carrière, malheureusement, il n'y a pas que des belles récoltes. Oui, c'est ça. Quand ce n'est qu'une année, ça va, mais souvent, le problème principal, c'est le gel. C'est vrai qu'on essaie de le protéger depuis quelques années avec des pains de stérile, mais... La dernière année, en l'occurrence, on a protégé, mais le gel était tellement fort que ça n'a pas suffi et la production a été détruite. C'est vrai que... C'est un peu mal au cœur parce qu'on a fait toute la taille, on prépare les fruits, on fait des efforts pour protéger et ce n'est pas suffisant. Après, il faut quand même continuer à se retenir toute la saison sans récolte et recommencer à des suivantes. C'est vrai que... Une année, ça va, mais des fois, deux années de suite, ça peut arriver. Il faut maintenir le moral. Les fleurs s'hygiènent. C'est de la gelée du printemps qui fasse moins 10, moins 15 d'hiver. C'est intéressant. C'est intéressant parce que l'hygiène peut arriver. Oui, ça peut arriver, mais des fois, un gel tardif, c'est pareil, en fait. C'est vrai qu'on a... Mais quand même, on peut se rendre compte que les variétés anciennes les plus locales, les mieux implantées, c'était des variétés souvent tardives. Tardive, c'est-à-dire qu'elles fleurissaient plus tard, donc les risques de gel étaient moindres. Mais souvent, elles sont plus résistantes. Et maintenant, on veut de plus en plus tôt, plus vite, plus tôt. Bientôt, voilà, 15 août, 1er août, 14 juillet. Voilà. Donc, les risques augmentent. Donc là, c'est lié à des exigences de production... Oui, finalement, à des exigences un peu commerciales qui font que nous, en tant qu'agriculteurs, on va essayer de s'adapter à la demande et sortir les fruits de plus en plus tôt. Donc, il faut choisir des variétés... Oui, mais les variétés qui produisent, qui sont à maturité tardivement, fleurissent pratiquement plus tôt que certaines variétés, c'est vrai que... Oui. Alors là, ça nous amène peut-être au cœur du sujet, ce choix écologique et très tôt, raconte un peu ton départ. Ce choix écologique, c'est vrai qu'on a choisi de passer au bio en 1985, il y a quelques années. Parce qu'en fait, on avait une partie de PRG purement vers Jacir où on faisait presque rien qui était pâturé par des moutons à l'époque et qu'on mettait un peu d'engrais, c'était ça. C'est Sylvie, en fait, qui m'a dit on fait presque rien, du coup, on pourrait presque arrêter carrément de mettre l'engrais et puis ça ferait des fruits bio. Après, c'est ce qu'on a fait et on a démarré comme ça. Après, on a fruit les fruits de table, on a progressé et l'affaire est passée en bio. C'est ça qui nous a fait notre choix. C'était la première démarche. Après, c'est une question personnelle, d'éthique. On est les premiers consommateurs de produits traitements parce que c'est nous qui les épargnerons directement. On travaille, on vit quotidiennement 365 jours par an dans ce milieu. Les vergers étaient tout autour de la ferme, on élevait nos enfants dans ce milieu-là. On a aussi nos salariés, nos salariés permanents qui travaillent toute l'année avec nous. C'est là que la réflexion de l'infirmière est importante. Oui, prendre soin des hommes, mais prendre soin des hommes qui travaillent autour. Je veux quand même relever que Jean-Marie, très tôt, à 20 ans, il avait quand même cette conscience-là de l'écologie, du biologique. Bon, alors après, il était jeune apprenti dans les vergers et il a attendu s'éroder, il a attendu pour vraiment mettre sa patte et dire ok, moi je prends l'orientation. Enfin, on l'a pris peut-être tous les deux ensemble. C'est revenir finalement des fondamentaux parce que c'est, on a l'impression quand on dit écologique, on invente, c'est juste revenir à plus d'écoute, plus de respect, plus de choses qui correspondent, je veux dire, des choses qui sont compatibles avec notre organisme déjà. Très bien. C'est vrai que par rapport à la génération précédente qui est partie à la mise d'une agriculture bio parce qu'ils ne traitaient pas avant, c'est eux qui ont mis en place, parce qu'on leur a dit, il faut mettre des traitements. Effectivement, ils ont vu des progrès et rendement, mais ils sont rentrés dans une spirale, un cercle vicieux qui a fait que plus ça allait, plus il en fallait. Et donc, quand j'ai décidé d'arrêter ce processus-là et revenir un peu, c'est vrai que mon père se lui a fait peur parce qu'il a vu dans les arbres des insectes multipliés qui pullulaient et il est venu catastropher au niveau auprès de moi. Il m'a dit, mais attends, t'as vu ces vergers. En fait, on avait introduit le prédateur de ces insectes-là, mais il fallait attendre que le prédateur les rattrape. Donc, ça s'est rééquilibré après, mais c'est vrai qu'il fallait avoir le moral pour être sûr de... On travaille dans une plus grande écoute. J'entendais tout à l'heure quand tu disais, eh bien oui, qu'il y a des gènes, il y a des mauvaises surprises parce que c'est la nature finalement qui décide et qu'on n'a pas tellement envie et donc il faut un petit peu collaborer avec mère nature. On essaye de maîtriser mais on ne contrôle pas. On ne contrôle pas tout, mais on fait avec et on accompagne. Donc, c'est un juste milieu. Et l'écologie, ça a été un choix facile à assumer par rapport à en 1985 parce que maintenant c'est... Personnellement, c'était facile. Moi, ça n'a pas posé problème personnel parce que j'étais partant pour ça, c'était ma démarche. Bon, je savais qu'après par rapport à la clientèle, on aurait des... À l'époque, c'était peut-être trop tôt donc certains, dès qu'on parle de l'écologie, ça leur faisait peur donc il n'y avait pas un blocage donc on a perdu une petite tranche de clientèle. Mais ça, je le savais au départ. Et par rapport à nos voisins, c'est vrai qu'on était un peu des marginaux en fait si on voulait... Mais bon... Aujourd'hui, on va nous dire maintenant, c'est la mode. Mais il y a 35 ans, ce n'était pas la mode. On n'était pas à l'avance, c'est tout. C'était un peu curieux parce que pour des agriculteurs bio, on avait quand même un look plutôt un peu classique. C'était perturbant. Si nos pommes bio, certaines qui étaient belles, présentaient bien, c'était douteux. Si elles étaient trop belles, peut-être pour être bio. Ah, on est d'accord. Il a fallu tout un... Il faut s'apprendre et puis s'apprivoiser avec des mentalités ambiantes finalement. Une fois, une cliente, je la servais en pomme et elle me dit surtout, pas une petite tache sur les pommes parce que sinon ma fille ne va pas manger ses pommes. J'ai envie de dire, qu'est-ce qu'il y a d'animal élevé pour une fille. Ah oui, c'est... On avoue être une pomme, on a de l'amour propre. On ne peut pas vexer nos amis les pommes. Alors, quelles qualités et si jamais il y a des jeunes arboriculteurs qui veulent... Enfin, ceux qui veulent embrasser un peu ce métier, quels conseils en fait, quelles qualités parce que quelles qualités, quelles exigences parce que des fois on fantasme mais qu'est-ce que c'est ce métier par exemple une journée type vraiment, je sais qu'il y a les saisons que les journées types ne se ressemblent pas en fonction des saisons mais les qualités qui sont patience, observation et en même temps réaction, être réactif, être attentif. Une bonne connaissance du végétal, de la nature, des cycles de la nature, d'observation, observer par exemple. Et une multitude de connaissances parce qu'en fait il y a tout ce qui est verger, mais après il y a tout ce qui gravite autour parce qu'en fait, surtout que nous on faisait de la vente et tout, donc toute la partie commerciale, le marketing, la gérée du personnel, et tout ce qui est purement végétal, c'est vrai que il faut être très attentif à son verger et le suivre régulièrement. D'accord, merci beaucoup. Alors si vous aviez un petit mot pour nous dire au revoir, je vous remercie en tout cas, c'est vraiment, merci d'être venu, moi j'ai nourri mes filles avec vos pommes, vous le savez, on s'est toujours bien régalé, donc, merci. Est-ce qu'il y a un proverbe, puisqu'on est à la table des compteurs, est-ce qu'il y a un proverbe ? Je vais reprendre le mot que tu avais dit à l'entrée, de Félix Leclerc, chaque pomme est une fleur qui a connu l'amour. Ah, très bien. Ah oui, très bien. C'est moi le plus beau compliment, quand j'offre une pomme, c'est première bouchée, et la personne en face, elle est bonne. C'est vrai, merci beaucoup à nos invités, merci. Ça donne envie, vous donnez envie, et Cécile Baudou aussi va nous donner envie, n'est-ce pas Cécile ? Avec plaisir, j'ai même une bonne nouvelle. On est très criants de bonnes nouvelles à la table. Oui. J'ai une bonne nouvelle du moment et qui dure en même temps depuis à peu près 30 ans. Ça se passe à Genvry, dans l'Essonne, dans une petite commune du Bonheur, Genvry. On a un maire, Christian Schottel, qui est maire depuis 30 ans, et qui a instauré un cercle vertueux. À chaque enfant qui naît dans le village, il plante un arbre, un pommier, comme vous, Jean-Marie, quand vous êtes nés, votre papa a planté un pommier. À la saison de la récolte de la pomme, c'est la grande fête de la pomme avec tous les enfants du village qui viennent gauler les pommes, les laver, les porter au pressoir pour en faire du jus. Un grand moment. Une fois la mise en bouteille faite, les enfants prennent le petit train du village et partent offrir les bouteilles de jus de pommes à tous les villageois et les villageoises qui n'ont pas pu venir assister ni à la cueillette ni à la fête. Les bonnes nouvelles nous enchantent. La petite pomme s'ennuie de n'être pas encore cueillie. Les autres pommes sont parties. Petite pomme est sans amis. Comme il fait froid dans cet automne. Les jours sont courts. Il va pleuvoir. Comme on a peur au verger noir quand on est seule et qu'on est pomme. Je n'en puis plus. Viens me cueillir. Tu viens me cueillir, Isabelle ? Comme c'est triste de vieillir quand on est pomme et qu'on est belle. Prends-moi doucement dans ta main. Mais fais-moi vivre une journée bien au chaud sur ta cheminée et tu me mangeras demain. Nos enfants au village, à l'école du village, ont appris ce poème. Moi, j'adore, j'adore beaucoup de choses au Claude Rochy, et notamment le jus de pomme. Ils ont un jus de pomme formidable et en fait, ça vient de très très loin, ça vient déjà du jardin d'Éden. Si, c'est vrai parce que la rencontre entre Adam et Ève s'est passée pas vraiment comme on nous l'a raconté. En fait, au départ, Adam a dit à Ève « Ah, c'est incroyable, vous correspondez tout à fait à mon annonce. Il y a longtemps que vous êtes inscrite à l'ANPE, l'agence nuptiale pour les Dènes. Parce que moi, ça fait une éternité. Vous avez remarqué, j'ai une vue sur le jardin des voisins. Monsieur et Madame Dène, ils ont un arbre magnifique dans le jardin des Dènes. En tout cas, c'est un arbre fruitier. Ben oui, regardez, ils donnent des fruits. Mais attention, alors là, défense d'y toucher, ça, les consignes sont strictes ici. « Don't touch, verbotone. » Défense d'y toucher, même pour étancher sa soif. De connaissances. Oui, ben justement, moi ce qui m'intéresse pour l'instant, c'est de faire la vôtre de connaissances. Je peux m'asseoir à côté de vous ? Oh, thank you, muchas gracias, merci beaucoup. On est bien comme ça, hein. Côte à côte. Vous avez de la famille ? Familie, familia ? Moi non plus, ça sera plus simple comme passé. Allez, pas besoin de le composer. Allez, soyons fous, ne pensons qu'au présent. Mais où j'avais la tête, moi ? Je vous ai même pas proposé à boire. On prendrait bien quelque chose, de drink, ou on a fait vrai ça, vinaire au saut ? Hein, comment ? Un jus de pomme ? Un jus de pomme ? De pomme ? Aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe. Ah, si j'avais su que pour faire du jus, il existait bien d'autres fruits, ça n'aurait pas fait tant de bruit. J'aurais évité les ennuis, et je serais tranquille aujourd'hui. Mais voilà, mais voilà, moi je ne le savais pas. Elle avait un visage d'ange, à déguster du jus d'orange. Une peau douce, et le thymate à savourever de jus de tomate. Une longue crinière rousse à boire du jus de pamplemousse. Hélas, hélas, trois fois hélas, elle n'aimait pas le jus d'ananas. Ah, si j'avais su que pour faire du jus, il existait bien d'autres fruits, ça n'aurait pas fait tant de bruit. J'aurais évité les ennuis, et je serais tranquille aujourd'hui. Mais voilà, mais voilà, moi je ne le savais pas. Mme Zelleve était un beau rêve. Quand on s'unit au paradis, c'est au bonheur que l'on aspire, pour le meilleur ou pour le pire. Je n'avais pas de jus de raisin. Et oui, il n'y avait pas de raison d'offrir à Eve un verre de vin, même si j'en bois en toute saison. Et les abricots, ouais, mais voilà, dans le frigo, je ne l'ai toujours pas trouvé, comme moi j'en avais que du jus de pomme. Ah, si j'avais su que pour faire du jus, il existait bien d'autres fruits, ça n'aurait pas fait tant de bruit. J'aurais évité les ennuis, et je serais tranquille aujourd'hui. Mais voilà, mais voilà, moi je ne le savais pas. C'est ainsi qu'on devint amant, femme et époux, mariés en somme, en échangeant ce doux serment, qui fut notre serment, du jus de pomme. Du jus de pomme. Mais le début de mon calvaire, en vérité, je vous le dis, ce fut quand le jus fut dans le verre, que je vis que le verre était dans le fruit. Ah, si j'avais su que pour faire du jus, il existait bien d'autres fruits, ça n'aurait pas fait tant de bruit. J'aurais évité les ennuis, et je serais tranquille aujourd'hui. Pomme, pomme, pomme, pomme. Voilà. Merci d'avoir été des nôtres. On va se quitter en musique. Merci aux invités. Vous retrouverez les noms de chacun de nos invités, de chacune de nos invités. Vous retrouverez nos rubriques. Et à très bientôt, à très bientôt. L'art, n'oubliez pas, l'art est d'une autre manière. ... ... ... ... ... ... ... ... ... ...

Listen Next

Other Creators