The transcription is a combination of poetic texts and discussions about various literary works. It includes references to songs, poems, and books such as "African Mailman," "Porgy and Bess," "Central Park Blues," "The Other Woman," and "Love Me or Leave Me." The speaker mentions their own writing style and influences, as well as their emotional connection to the work of Nina Simone. The transcription also touches on themes of loss, travel, and the passage of time.
Une certaine dose de peau, de peau, et une certaine dose de peau et, et, et, et vie ! Un ciel de pierres où les mots sont la voix du silence, meurtris de soif ou de splendeur, ou seulement de la rumeur d'une présence ou son absence. Bernard Sezay, à demi-mot Pour décrire mon texte, je dirais qu'il s'agit d'une sorte de récit-poème où j'ai, en effet, un peu, voire beaucoup mêlé nos vies et nos voix, paroles de chansons et fragments de poèmes, tant dans la prose que dans les passages en vers qui sont un peu comme des traductions ou des montages de ma main, voire mes arrangements dans tous les sens du terme.
On peut trouver des extraits de différentes œuvres dans une seule page, en vers ou un paragraphe, pour illustration. J'espère une lettre, le facteur africain je guette, et j'ai le blues à Central Park. Une blanche égale de noir, s'ornette que ce solfège. Deux. Du verbe ancien se douloir, souffrir. Faut-il, pour être belle, souffrir, ou ne songer qu'à son plaisir ? Blanche est l'autre femme, riche est la rivale, disponible et manucurée, confortablement installée. Quant à la trame du drame de Porgy and Bess, moi, issue de milieux modestes, j'écris I loves you, comme il faut, sans S.
Ce poème d'à peine vingt lignes puise à bien des sources, de la chanson African Mailman à l'opéra Porgy and Bess, en passant par Central Park Blues, The Other Woman, la biographie de Mathilde Hirsch et Florence Toiville, Love Me or Leave Me, dont un chapitre s'intitule Une blanche égale de noir. Et mon Quand je me deux, lequel doit à Apollinaire la graphie, au présent de l'indicatif des deux premières personnes du singulier du verbe ancien, ce douloir ? On a quelques sept ou huit empreintes repérables.
Une concentration de son et de sens, concentration nécessaire quand le texte ne doit pas excéder 35 000 signes, 32 pages environ, contrat oblige. Enfin, quand j'écris, j'écris I loves you, comme il faut, sans S, c'est pour faire un clin d'œil au fier refus de Nina de prononcer ce S, A grammatical, chantant les paroles d'Ira Gershwin. Pour finir de répondre à ta question, tu as vu juste. Même si la vie de Eunice Wayman, Nina Simone et la mienne ne sont pas du tout comparables, j'ai en commun avec elle un tempérament et une émotivité excessives.
Certains feront parler le même goût exacerbé de la liberté et d'autres choses encore. Valérie Rosou échange avec Florence Trocmé sur son livre Nina Simone. Même si l'eau tombée du toit courbe toujours la même branche et quand nous quelque chose penche un peu plus bas à chaque fois, nous avançons sans rien défaire de la jeunesse que nous eûmes, même désir malgré la brume qui nous dérobe des lumières, même mépris du poids du temps, sur l'horizon plat se dessine l'humble révolte des collines qui soulèvent toujours le vent, gouttes d'eau qui tombent du toit, branches qui plient et se relèvent, on en revient toujours au rêve qui met le ciel au bout des doigts et dans le bleu la main s'en va écrire un poème au-delà.
Jean-François Maté Le Temps par Moment Extrait Musique Le matin c'est la nuit, quand tu pars c'est la nuit, tu fermes la porte derrière toi, son bruit derrière toi, derrière toi des corps endormis, pour quelques heures, pour toujours, le père et la mère, la fille et la soeur, l'épouse parfois, reste là-bas, l'époux dans les draps, pour quelques heures, pour toujours, tu es parti, le matin c'est la nuit, tu traverses le quartier désert, c'est le désert que tu traverses et la mer et les villes inconnues, tu passes par les rues sans passer, l'hiver c'est toujours la première fois, c'est l'hiver que tu es parti le plus loin de chez toi, tu prends le train, le bus, les autres là comme toi, ton frère assis dans la glace du RER, ton frère de l'autre côté de la mer, tu es seul, vous êtes nombreux, le matin c'est la nuit, la nuit c'est la fatigue, la fatigue ne te quitte pas d'une semelle, la fatigue on ne s'y habitue pas, le matin c'est la nuit, on le fait mais on ne s'y fait pas, au printemps c'est la nuit, même le jour le plus long, le matin sonne la nuit, il secoue ton épaule, il faut y aller, il te prend dans ses bras, lève-toi, lève-toi, au revoir, adieu, à plus tard, à ce soir, chaque fois tu repars, tu prends un train, c'est un bus, c'est une barque sur la mer, un frein sous la terre.
Murs, toits, sols, parois, avec chauds, avec papier peint, fer, bois, verre, ciment, laiton, mortier, béton armé, plomb, zinc, tuiles, tuyaux, pierres, briques, carrelages, vingt-sept mille huit cent soixante-quatre bombes sur chiens, chats, turcs chrétiens, blocs, tas, morceaux, fragments, poussières, débris, fumées, tessons, éclats, grumeaux de mémoire, un incendie au phosphore tenace, tels étaient nos cailloux, rochers et graviers, le sable éblouissant, notre plage, la mer. Bartolo Catafi, Messines, vingt-sept mille huit cent soixante-quatre Traduction de l'italien Julia Kamine et Benoît Casas Toujours là où meurent des enfants, les choses les plus ténues deviennent apatrides, le mantre de douleur découchant, dans lequel l'âme sombre du merle accuse la nuit, de petits vents soufflent sur les herbes tremblantes, éteignant les décombres de lumière et sement l'agonie.
Toujours là où meurent des enfants, se consument les visages de feu de la nuit, solitaires dans son secret, et qui sait quelque chose de ceux qui montrent le chemin et que la mort en voit. Cent heures de l'arbre de vie, cris du coq qui écourtent le jour, horloges ensorcelées par les sortilèges, de l'effroi autonale jusqu'au fond des chambres d'enfants, aux rives de l'obscurité, battements des os, murmures et passages du sommeil et des temps. Toujours là où meurent des enfants, les miroirs des maisons de poupées se voilent d'un souffle, ne voient plus la danse des doigts lésippusiens, vêtus de satins sans d'enfants, danses qui s'immobilisent comme dans une longue vue, un monde à des distances lunaires.
Toujours là où meurent des enfants, pierres et étoiles et temps de rêve deviennent tapatrides. Nelly Sachs Toujours Traduction de l'allemand Mireille Gansel