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MURRAY BOOKCHIN - Introduction La révolution à venir assemblées populaires et promesses de ...

MURRAY BOOKCHIN - Introduction La révolution à venir assemblées populaires et promesses de ...

HOUYENGAHHOUYENGAH

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MURRAY BOOKCHIN est un précurseur de l'écologie sociale et de la démocratie participative. Dans ce livre publié en 2022 chez AGONE, nous apprenons ce qu'il faut faire pour plus d'humanité, le COMMUNALISME.

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Murray Bookchin's book "La révolution avenir, assemblée populaire et promesse de démocratie directe contre feu" explores the interconnected crises of economics, politics, society, and the environment. In the face of these worsening crises, the logic of neoliberal capitalism persists, leading to political disillusionment and limited choices. However, movements like Occupy Wall Street and the Indignados have challenged this status quo by advocating for a more democratic and equitable society. Bookchin proposes communalism as a transformative vision for a society based on direct democracy, ecological sustainability, and opposition to all forms of domination. His work has influenced thinkers and activists across the political spectrum. Je vais vous partager un extrait du livre écrit par Murray Bookchin intitulé La révolution avenir, assemblée populaire et promesse de démocratie directe contre feu, publié dans la maison d'édition à Gaune en 2022. Murray Bookchin, né en 1921 et mort en 2006, est l'auteur d'une œuvre originale qui a influencé un large éventail de penseurs politiques et de mouvements sociaux en offrant une vision politique audacieuse qui peut nous faire passer de la seule protestation à la transformation sociale. On a notamment été traduit en français au-delà de la hardé chez Eco-Société en 2016, pouvoir de détruire, pouvoir de créer, dans la maison d'édition, l'échapper en 2019 et changer sa vie sans changer de monde chez à Gaune en 2019. Je partage un extrait sachant que l'objectif c'est de vous pousser à acheter ce livre extraordinaire, La révolution avenir, assemblée populaire et promesse de démocratie directe contre feu, chez à Gaune, publié en 2022. L'introduction est écrite par la femme de Murray Bookchin. Ce monde n'est pas confronté à une crise isolée, mais à une série de crises imbriquées économiques, politiques, sociales et écologiques. Le nouveau millénaire voit le fossé entre les riches et les pauvres se creuser inexorablement, ce qui conduit à des niveaux de disparité sans précédent et condamne toute une génération à réduire ses aspirations et à se contenter de bien tristes perspectives. Socialement, la trajectoire du siècle nouveau a été tout aussi sombre, notamment pour les pays en développement, où les violences sectaires au nom de la religion, du tribalisme et du nationalisme ont transformé des régions entières en champs de bataille invivables. En parallèle, la crise environnementale a empiré à une vitesse qui dépasse même les prévisions les plus pessimistes. Le réchauffement climatique, la hausse du niveau des mers, la pollution de l'air, du sol, des océans ainsi que la destruction de pans entiers de forêts tropicales connaissent une accélération si aèremente que la catastrophe environnementale, qui s'annonçait déjà lourde de conséquences pour le siècle à venir, est devenue la préoccupation immédiate vitale de la génération actuelle. Pourtant, face à ces crises qui n'en finissent plus d'empirer, la logique perverse du capitalisme néolibéral est si profondément ancrée que, malgré son effondrement spectaculaire en 2008, la seule réponse envisageable a été d'administrer encore davantage de néolibéralisme, une déférence toujours plus grande aux élites institutionnelles et financières qui, comme seule porte de sortie, prônent de privatiser, de sabrer des services et de laisser le marché régner en maître. Le résultat de tout cela était prévisible. D'un côté, une désaffection politique croissante, de l'autre, une politique électoraliste vide de tout débat ou de choix substantiels. Une bien pauvre mise en scène, que ce soit en Argentine, en Italie, en Allemagne ou aux États-Unis. Pendant que les élites politiques et économiques martelaient qu'il n'y a pas d'alternative, et renforçaient l'austérité, les activistes du monde entier défiaient cette sagesse convenue en revendiquant un élargissement de la démocratie. De New York au Caire et d'Istanbul à Rio, des mouvements comme Occupy Wall Street ou les Indignados ont résolument ouvert de nouveaux horizons en proposant des alternatives stimulantes qui mettent en cause les catégories existantes et rejetaient à la fois les inégalités créées par le capitalisme et la fossilisation des démocraties représentatives. Pour diverses que soient les voix et les revendications, elles ont une origine commune. L'opposition directe à la DOXA qui pousse les gouvernements élus, qu'ils soient de gauche, de droite ou du centre, a enfermé les politiques économiques et sociales dans un consensus flou et indifférencié où l'on arrondit les angles sans jamais questionner l'allégeance au capitalisme et à son marché global. Ces mouvements ont suscité une vanne d'enthousiasme, attirant des millions de personnes de tous les pays dans des rassemblements gigantesques. Ils ont ravivé une fois de plus l'espoir que de la rue surgisse la flamme d'un nouveau mouvement social révolutionnaire. Malgré le souffle qui animait ces brefs moments de résistance, la démocratie radicale forgée sur les places de Zuccotti-Parc à Taxime ne s'est toujours pas incarnée en une alternative politique viable. L'enthousiasme et la solidarité à l'œuvre sur le terrain n'ont pas encore fusionné en une praxie politique capable d'éliminer le déploiement actuel de forces répressives et de les remplacer par une organisation sociale visionnaire, égalitaire et, plus important encore, réalisable. Murray Bookchin pallie ce manque en proposant une vision transformatrice et une nouvelle stratégie politique en vue d'instaurer une société réellement libre, un projet qu'il appelait communalisme. Auteur, essayiste et activiste prolifique, Bookchin a consacré sa vie à développer une pensée de gauche qui parle à la fois à celles et ceux qui se soucient de faire vivre un mouvement ou qui subissent les injustices sociales qu'un tel mouvement veut combattre. Le communalisme dépasse le stade de la critique en proposant un cadre dans lequel construire une société fondamentalement différente, une démocratie directe, anti-capitaliste écologique et opposée à toutes les formes de domination, une organisation sociale qui réalise les conditions de la liberté au moyen d'assemblées populaires reliées entre elles au sein d'une confédération. En débarrassant le projet révolutionnaire de la tentation autoritaire et de la prétendue fin de l'histoire, le communalisme propose une démarche audacieuse qui permettra de passer du stade de la résistance à celui de la transformation sociale. L'usage que fait Bookchin des termes communalisme et l'aboutissement, après six décennies de militantisme et de travail théorique, d'une philosophie du changement social façonnée tout au long d'une vie engagée à gauche. Né en 1921, il se radicalise à l'âge de 9 ans quand il rejoint les Young Pioneers, l'organisation de la jeunesse communiste de New York. Il devient trottkiste à la fin des années 1930 et de 1948 à 1958 milite dans le groupe socialiste libertaire lié à la revue Contemporary Issues qui a abandonné l'idéologie marxiste orthodoxe. A la fin des années 1950, il commence à élaborer une réflexion qui voit dans la détérioration de l'environnement un symptôme de problèmes sociaux profondément enracinés. Un livre de Bookchin sur le sujet, Our Synthetic Environment, est publié six mois avant Silent Spring de Rachel Carson, tandis que son opuscule précuceur Ecology and Revolutionary Thoughts, paru en 1964, présente à la Nouvelle-Gauche le concept d'écologie comme catégorie politique. Avec cette synthèse révolutionnaire de l'anarchisme, de l'écologie et de la décentralisation, il est le premier à associer logique capitaliste du croître ou mourir et destruction écologique de la planète, offrant ainsi une nouvelle et profonde compréhension de l'impact du capitalisme sur l'environnement aussi bien que sur les rapports sociaux. L'essai de 1968, Post-Sacral Society, Scarcity Anarchism, qui reformule la théorie anarchiste en vue d'une ère nouvelle, fournit un cadre cohérent pour la réorganisation de la société selon des lignes écologico-anarchistes. Tandis que le SDS, qui est actif dans les années 1963 et est « Student for a Democratic Society », fut un des principaux mouvements de la Nouvelle-Gauche non-communiste, il se distinguait entre autres par ses principes radicaux anti-militaristes et favorables à la démocratie directe. Donc, tandis que le SDS implose en un marxisme sectaire à sa dernière convention en 1969, Moudjian distribue sa brochure « Listen, Marxiste », une critique du retour régressif au marxisme dogmatique de diverses factions du SDS. Il prône une politique alternative associant anarchie, démocratie directe et décentralisation, des idées qui à l'époque sont enterrées avec l'effondrement de l'organisation, mais qui entreront plus tard en résonance avec les mouvements qui vont dominer à gauche. Les essais qu'il rédige à cette époque, publiés à l'origine dans la revue Anarchos par un groupe de New York que Bookchin avait cofondé au milieu des années 1960, ont été rassemblés dans le recueil de 1971 « Au-delà de la rareté, l'anarchisme dans une société d'abondance » qui a profondément influencé la Nouvelle-Gauche et a fait date dans les définitions de l'anarchisme au XXe siècle. Auteur de 23 ouvrages d'histoire, de théorie politique, de philosophie et d'urbanisme, Bookchin s'est inspiré d'une riche tradition intellectuelle qui va d'Aristote de Hegel et de Marx à Karl Polanyi, Hans Jonas et Lewis Mumford. Dans son ouvrage majeur « Des écologies of freedom » 1982, il identifie les racines historiques, anthropologiques et sociales de la hiérarchie et de la domination ainsi que les effets de celles-ci dans notre relation au monde naturel, posant les bases d'une théorie générale qu'il nomme écologie sociale. Murray Bookchin a questionné et influencé toutes les figures majeures de la période, de Noam Chomsky et de Herbert Marcus à Daniel Cohn-Bendit et Guy Debord. En 1974, Bookchin co-fonde dans le Vermont l'Institut for Social Ecology, ISE, un projet éducatif unique en son genre qui propose des cours de théorie politique, d'histoire radicale et de pratiques écologiques novatrices telles que l'agriculture biologique et l'énergie solaire. ISE a exercé une influence notable sur des mouvements sociaux de la fin des années 1970 et 1980 qui se revendiquaient de l'action directe non violente, du pacifisme, du féminisme radical et de l'écologie et avaient bien des militants en commun. Tirant parti de sa propre expérience, agitateur de rue dans sa jeunesse, il a été délégué syndical dans l'industrie automobile puis défenseur des droits civiques pour le CORE, Congrès pour l'égalité raciale. Bookchin joue un rôle prépondérant dans l'organisation du mouvement anti-nucléaire Clamshield Alliance et dans la formation du Left Green Network. Barbara Epstein attribue à Bookchin le mérite d'avoir présenté le concept des groupes d'affinité et popularisé la théorie critique de Theodor Adorno et de Max Horkenheimer. Son modèle de confédération, mais aussi de démocratie participative où l'on se retrouve en face à face en assemblée générale, fut adopté comme mode d'organisation et de prise de décision par une grande partie du pouvoir anti-nucléaire dans le monde entier et plus tard par le mouvement alter-mondialiste. Bookchin a multiplié les échanges et les rencontres avec les leaders des Verts Allemands au moment du débat opposant Realot et Fungi sur la nécessité pour les Verts Allemands de rester en mouvement et de devenir un parti traditionnel. D'une portée mondiale, son oeuvre a été abondamment traduite et rééditée à travers l'Europe, l'Amérique latine et l'Asie. Dans les années 1980 et 1990, Bookchin a été un interlocuteur privilégié de théories critiques telles que Cornelius Castoriadis et un contributeur aiguillé de la revue Telos, très influente aux États-Unis. Il a débattu avec d'éminents penseurs de l'écologie telles que Hans Naess et Dave Forman. En parallèle, l'Institut de force sociale-écologie a joué un rôle important dans le mouvement alter-mondialiste qui allait émerger à Seattle en 1999. Il a offert un espace de réflexion aux activistes, séduits par ses positions sur la démocratie directe et l'anticapitalisme qui se démarquait du discours réformiste de nombreuses ONG essentiellement axées sur les grandes entreprises. L'Institut a ainsi suscité toutes sortes d'initiatives libertaires et écologiques. Mais vers le milieu des années 1990, voyant se développer au sein de certaines tendances de l'anarchisme, un rejet de l'organisation ainsi qu'une fascination pour le primitivisme et la culture de soi, Bookchin tente d'œuvrer à la réappropriation de la notion d'anarchisme social avant de rompre totalement avec cette tradition. Revenant sur sa longue expérience de la gauche, Bookchin consacre les 15 années qui précèdent sa mort en 2006 à une étude en quatre volumes de l'Histoire révolutionnaire, The Third Revolution, où il y analyse avec lucidité l'impuissance des mouvements révolutionnaires, des révoltes paysannes aux insurrections modernes, à produire un changement social durable et définit une nouvelle perspective politique, le communalisme, censé éviter les écueils du passé et mener à une praxis réellement émancipatrice. C'est durant cette période que Bookchin publie nombre d'essais qui composent le présent recueil et dans lesquels il formalise le concept de communalisme et de dimension politique concrète, le municipalisme libertaire. Dépassant le vieux débat qui oppose les traditions anarchistes et marxistes, il propose la politique communaliste comme une troisième voie dans le débat qui opposait alors Simon Critchley et Slavoj Zizek. Renvoyant dos à dos la politique timorée de résistance purement défensive de Critchley et la volonté obsessionnelle de Zizek de reprendre le pouvoir à l'État oppresseur, Bookchin renvoie à la structure qui émerge dans presque toute insurrection révolutionnaire, les assemblées populaires, des comités de quartier, de la commune de Paris aux assemblées générales d'Occupy Wall Street et d'ailleurs cette auto-organisation de conseils démocratiques qui traverse l'histoire jusqu'à nos jours comme un fil rouge, constitue un immense potentiel que les révolutionnaires de tout poil ont pourtant largement sous-estimé. Soumise à la discipline d'un parti centralisé chez les marxistes et considéré avec méfiance par les anarchistes, ces institutions de pouvoir populaire que Hannah Arendt appelait le trésor perdu des traditions révolutionnaires sont au fondement du projet politique de Bookchin. Le communalisme fait de cette forme historique récurrente la base d'une approche socialiste libertaire de la démocratie directe. Prolongeant de son livre « The Limits of the City » en 1971, « The Rise of Urbanization and the Decline of Citizenship » publié en 1987, réédité plus tard sous le titre « From Urbanization to Cities », retrace l'histoire de la mégalopole urbaine et argumente en faveur de la décentralisation tout en posant une des premières formulations du municipalisme libertaire. Dans cet ouvrage, Bookchin revisite l'histoire de la ville, faisant de la prise en charge des décisions par ses habitants une condition fondamentale à la création de la communauté libre. Il distingue la technique d'État, qui limite l'influence des individus sur les affaires politiques, administrée par un gouvernement représentatif, de la politique où citoyennes et citoyens ont un contrôle direct et participatif sur leur gouvernement et leur communauté. Les idées portées par ce livre, dans lequel Bookchin renvoie la cité grecque, Poulis, pour asseoir ses notions de démocratie participative directe, d'assemblée générale et de confédération, constituent une stratégie de préfiguration selon laquelle une nouvelle société peut être créée à l'intérieur de l'ancien système. Ce concept de démocratie directe a joué un rôle croissant dans la tendance libertaire contemporaine. Ainsi, toute l'organisation du Kouppa et Wall Street a été conçue selon ces principes. La chose est peu connue, même de celles et ceux qui ont pris part au mouvement comme mouvement. Comme le révèle David Harvey, la proposition de Bookchin est de loin la proposition radicale la plus élaborée pour prendre en charge la création et l'usage collectif des commons à des échelles très variées. On trouvera dans ce recueil un excellent aperçu de la philosophie politique de Bookchin ainsi que la description la plus aboutie des formes d'organisations susceptibles de contrebalancer le pouvoir coercitif de l'État-nation. En réunissant ces neufs essais initialement parus indépendamment les uns des autres, nous avons dû apporter un certain nombre de modifications afin d'éviter les répétitions excessives et de préserver la clarté du propos. Ces écrits sont à la fois une introduction à l'œuvre de l'un des penseurs les plus originaux du XXe siècle et un aboutissement de celle-ci. Ils nous mettent au défi d'accomplir les changements nécessaires pour sauver notre planète et faire accéder l'humanité à une réelle liberté tout en fournissant un programme concret pour mener à bien cette transformation sociale radicale. Dans l'essai d'ouverture, le projet communaliste, Bookchin situe le communalisme par rapport aux autres idéologies de gauche en soulignant que le monde a considérablement changé depuis l'époque qui vit naître l'anarchisme et le marxisme. Selon lui, ces idéologies vieillissantes ne sont plus opérantes face à l'étendue des nouveaux problèmes posés par le monde moderne, du réchauffement climatique à la post-industrialisation. Le deuxième essai, la crise écologique et la nécessité de reconstruire la société, expose l'idée qui est au cœur de l'écologie sociale de Bookchin. La crise écologique et la crise sociale sont intrinsèquement liées. Notre domination de la nature n'est que la projection de la domination de l'humain par l'humain dans la société. Contre les écologistes qui rejettent toute responsabilité sur les choix individuels, la technologie ou la croissance démographique, Bookchin soutient que la crise écologique est causée par un système social irrationnel gouverné par la logique du capitalisme, elle-même dirigée par l'impératif compétitif du croître ou mourir et de production sans fin qui cherche non pas à répondre aux besoins humains, mais à faire toujours plus de profits. Envoyant dos à dos l'état autoritaire et l'autosuffisance autarcique, Bookchin propose le communalisme comme alternative émancipatrice capable de nous sauver nous-mêmes en même temps que la nature. Les trois essais suivants en proposition politique pour le XXIe siècle, « Ce que confédéralisme veut dire » et « Le municipalisme libertaire, une politique de démocratie directe » détaillent divers aspects du municipalisme libertaire. Le premier décrit comment un contrôle populaire exercé par des assemblées confédérées pourrait mettre fin à l'isolement de l'économie en tant que sphère sociale distincte en l'employant à la satisfaction des besoins humains plutôt qu'à la recherche du profit. Ce que confédéralisme veut dire développe ces sujets en répondant à certaines objections adressées au concept de démocratie directe confédérale. Une confédération est-elle possible dans un monde globalisé ? Comment les assemblées locales aborderaient-elles les problématiques globales de façon démocratique ? Les communautés locales ne risquent-elles pas d'entrer en compétition les unes avec les autres ? Ou encore, le localisme peut-il dégénérer en chauvinisme ou en particularisme ? Le municipalisme libertaire, une politique de démocratie directe, retrace la trajectoire ordinaire des mouvements qui se transforment en partis, qu'ils soient sociaux-démocrates, socialistes ou verts, et ont jusqu'ici systématiquement échoué à changer le monde. Par opposition, le municipalisme libertaire change non seulement le contenu mais aussi la forme de la politique, la faisant évoluer de son état de pression vers un nouveau paradigme où la politique devient une démarche que nous, en tant que citoyennes et citoyens pleinement engagés, faisons pour nous-mêmes, reprenant ainsi le contrôle démocratique sur nos vies et nos communautés. Les villes où le déploiement de la raison dans l'histoire explore l'extraordinaire potentiel libérateur de la cité, des citoyennes et des citoyens, à travers l'histoire avant d'examiner sa lente dégradation. Ainsi, des individus libres et habilités à prendre part aux décisions collectives sont devenus de simples contribuables qui délèguent leur pouvoir par le vote. Huxinchurch a réanimé le concept issu des lumières de progrès de l'histoire mais débarrassé de sa vision téléologique où la raison guide l'action humaine vers l'éradication de l'oppression et du travail pénible en termes positifs vers la liberté. Les essais du nationalisme et la question nationale ainsi qu'Anarchisme au pouvoir dans la révolution espagnole abordent les questions du pouvoir, de l'identité culturelle et de la souveraineté politique dans une perspective libertaire. Le premier essai situe le nationalisme dans le contexte historique plus large de l'évolution sociale de l'humanité et propose de dépasser cette idéologie en la remplaçant par une éthique libertaire et cosmopolite de la complémentarité dans laquelle les différences culturelles seraient un ferment d'unité entre les humains. Anarchisme et pouvoir dans la révolution espagnole décrit comment au cours de leur histoire les anarchistes ont considéré le pouvoir comme un mal par essence qui devait être détruit. Selon Bookchin la question doit être posée autrement puisqu'il y aura toujours un pouvoir, les révolutionnaires doivent chercher à lui donner une forme institutionnelle émancipatrice plutôt que de le laisser aux mains des élites. Enfin l'avenir de la gauche inédit évalue le destin du projet révolutionnaire au XXe siècle en examinant les traditions marxistes et anarchistes. Le marxisme enfermé dans une vision trop centrée sur l'économie est en outre profondément discrédité par l'autoritarisme des états qui s'en sont revendiqués. L'anarchisme à l'inverse se rattache à un individualisme problématique car il valorise des idées abstraites et libérales d'autonomie plutôt qu'une notion plus large de liberté éludant les questions épineuses de pouvoir collectif, d'institution sociale et de stratégie politique. Le communalisme résout cette tension en donnant à la liberté une forme institutionnelle concrète, celle des assemblées populaires confédérées. L'essai se conclut par une défense des Lumières et un rappel de leur héritage qui distingue ce qui est de ce qui doit être et constitue encore le cœur même de la gauche, une critique qui cherche à déverrouiller le potentiel de liberté humaine universelle. Aujourd'hui, rares sont ceux et celles qui nient la triste réalité des crises à la fois politiques, économiques et écologiques auxquelles le monde est aujourd'hui confronté. Pourtant, malgré l'élan suscité par de courts moments de révolte et de mobilisation populaire, aucune vision sociale alternative viable n'a émergé. L'hyper-compétition, l'austérité et la dégradation écologique vont bon train et si elles rencontrent des oppositions, rien ne sent pouvoir les arrêter. L'essoufflement actuel des politiques traditionnelles nous intime d'avoir recours à des idées nouvelles et audacieuses pour répondre aux aspirations de démocratie radicale exprimées par les mouvements mondiaux contemporains. Le communalisme de Bookchin contourne l'impasse de l'opposition entre État et la rue. Cette hésitation oscillation traditionnelle entre les protestations de rue, puissamment émancipatrices mais éphémères, et l'entrée dans les institutions même de l'État conçue pour maintenir l'ordre présent. Il ouvre un nouvel horizon au-delà de l'éternelle opposition à la vénalité des politiciens et au pouvoir des entreprises. Il présente en effet une nouvelle organisation de la société qui, en redéfinissant la politique, transforme ce pouvoir détesté subit en quelque chose que nous créons nous-mêmes, ensemble, et donne ainsi de la substance au mot « liberté » en nous permettant de prendre le contrôle de nos vies. Bookchin propose une vision de ce à quoi une société réellement libre pourrait ressembler, à une feuille de route qui peut nous y mener. Nous espérons donc que ces idées ne resteront pas enfermées dans ces pages, mais qu'elles inspireront la pensée et l'action qui nous permettront de passer de la résistance à la transformation sociale. Voilà, c'était l'introduction à La Révolution en Avenir, Assemblée populaire pour maîtres de démocratie directe contre-feu, des écrits de Murray Bookchin, publié dans la maison d'édition Agone en 2022, donc je vous exhorte à acheter ce livre. Et l'introduction que je viens de lire a été écrite par Debbie Bookchin, donc la femme de Murray Bookchin, et Blair Taylor. Je vous remercie.

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