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Armenolobby | visite de Hadja Lahbib à Yerevan | le dîner pour l'Arménie à l'école européenne

Armenolobby | visite de Hadja Lahbib à Yerevan | le dîner pour l'Arménie à l'école européenne

Belga HayBelga Hay

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Ce mercredi à 11h sur Belgahay: la ministre des affaires étrangères de Belgique est allée en Arménie fin août. Que faut-il penser de cette visite de Hadja Lahbib à Yerevan? En plus, sur Armenolobby ce mercredi à 11h: tout savoir sur le dîner du 23 septembre pour l'Arménie à l'école européenne: qui l'organise? Pourquoi? Où ira l'argent? Qu'est-ce qu'on y mangera? Comme y participer? Une interview de Dominique Chéron, des scouts européens, et Maria Nyman, secrétaire générale de @Caritas Europa .

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The main ideas from this information are: - The Belgian Minister of Foreign Affairs, Hadja Labib, visited Armenia, which was the first visit by a Belgian minister to Armenia in 8 years. - During her visit, Labib visited the genocide memorial and a rehabilitation center for wounded soldiers, which received funding from Belgium. - The main purpose of the visit was to discuss collaboration between the two countries in various areas, such as trade, politics, humanitarian aid, and culture. - Labib announced the opening of a Belgian embassy in Armenia and the appointment of an ambassador, which will lead to greater involvement by Belgium in Armenia. - The visit also focused on bilateral relations, including discussions on the EU's actions in Armenia and recent discussions at the UN Security Council. - Labib expressed concern about the deteriorating humanitarian conditions in the Nagorno-Karabakh region and called on Azerbaijan to ensure the safety and freedom of movement in the region. - Lab 🎶 Bonjour, bienvenue sur Arménolobby, l'émission qui s'intéresse à l'actualité de la politique et des médias en Belgique et aussi en Europe. Alors, on a une actualité chargée concernant Arménolobby cette semaine ou dans ces dernières semaines. Mais aujourd'hui, je voudrais vous parler tout particulièrement d'un événement récent et très important, d'un événement qui nous concerne et qu'on peut considérer comme l'aboutissement d'un grand nombre de discussions que nous avons eues ces derniers mois, du travail d'un grand nombre de personnes à qui nous avons parlé ces derniers mois. Et je veux parler bien évidemment de la visite de Hadja Labib, la ministre belge des Affaires étrangères en Arménie. Alors cette visite, elle a eu lieu le 22 août dernier. Et donc la ministre belge des Affaires étrangères se rendait dans le Caucase, donc en Azerbaïdjan, en Géorgie, en Arménie. Mais elle a commencé sa tournée par l'Arménie. Et ça, c'est significatif. Il s'agit de la première visite d'un ministre des Affaires étrangères belge en Arménie depuis 8 ans. A Yerevan, Hadja Labib s'est rendue au mémorial du génocide, ainsi qu'à la maison du soldat, un centre de rééducation des soldats blessés à la guerre. Et c'est un centre auquel la Belgique a apporté un financement. Bien entendu, l'essentiel de la visite était ailleurs. Ce type de visite consiste essentiellement en un tour d'horizon destiné à faire le point de la collaboration entre les deux pays dans tous les domaines, commercial, économique, politique, humanitaire, académique et culturel, notamment. La rencontre est alors suivie d'une conférence de presse où la ministre a fait plusieurs déclarations mémorables. La plus significative de ces annonces est sans doute l'annonce officielle de l'ouverture d'une ambassade de Belgique en Arménie et de la nomination d'un ambassadeur. Une fois qu'elle sera opérationnelle, cette ambassade entraînera mécaniquement une plus grande implication de la Belgique en Arménie et aussi, il faut le dire, une meilleure information du gouvernement belge au sujet du pays. Dans son intervention, la ministre a d'ailleurs souligné le rôle de la communauté des Arméniens de Belgique. S'agissant de l'ambassade, elle parle d'un « geste fort » attendu par les Arméniens de Belgique. Elle fait ainsi référence, avec élégance, à la démarche de la communauté demandant de l'ouverture d'une ambassade. Fadja Labib déclare encore, d'emblée, lors de sa conférence de presse, « Nous avons l'immense chance de compter en Belgique une diaspora arménienne de 30 000 personnes. Certains y sont nés, grandissent dans notre pays et y fondent une famille. Ils sont toutes et tous fiers d'être arméniens et fiers d'être belges. » Lors de la conférence de presse, la ministre et son homologue Ararat Mirzoyan ont insisté sur les relations bilatérales dans toutes ses dimensions, y compris une visite d'entrepreneurs belges organisée cet automne par l'Awex, l'agence Wallon pour les exportations. Les discussions ont également porté sur l'action de l'Union européenne en Arménie ou encore sur les discussions récentes au Conseil de sécurité de l'ONU. Peu de détails sont généralement fournis sur le contenu de ce type de discussion. On n'annonce pas les décisions avant qu'elles soient prises et c'est assez normal. Alors bien sûr, la ministre a également parlé de la crise au Karabakh. Elle a exprimé « cela va de soi » sans souhait que les négociations en cours aboutissent rapidement et elle a souligné l'importance de la présence européenne en Arménie, puisqu'on se rappellera qu'une mission d'observation de l'Union européenne est actuellement postée à la frontière avec l'Azerbaïdjan. Mais ce n'est pas cela qui a suscité la polémique. Khadija Labib a en effet déclaré aussi que, et là je cite et ça va être une situation un petit peu plus longue, elle a déclaré que la Belgique est profondément préoccupée par la détérioration des conditions humanitaires dans la région du Haut-Karabakh, l'obstruction à la circulation et au commerce dans le couloir de la Chine ont eu un impact majeur sur les populations locales qui souffrent d'un manque d'accès à des biens de première nécessité et qui sont menacées par la famine et par la maladie. Cela m'a encore, dit la ministre, cela m'a encore été confirmé durant ma rencontre ce matin avec le comité international de la Croix-Rouge. Cette mise en danger de la vie des habitants n'est pas acceptable. La Belgique s'inscrit totalement, dit la ministre, dans la position adoptée par l'ensemble de l'Union Européenne. Il incombe aux autorités azéries de garantir la sécurité et la liberté de circulation le long du couloir de la Chine afin que la crise ne s'aggrave pas. La Belgique, tout comme l'Union Européenne, continueront dans leur contact diplomatique à insister dans ce sens. Fin de citation. Dans la foulée, la ministre déclarait encore, je cite, « saluer le courage du premier ministre arménien, Nicolas Pachinian, qui a reconnu publiquement l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan et nous appelons les dirigeants azerbaïdjanais à faire de même. » C'est la fin de la citation. Ces deux déclarations ont suscité la colère à Bakou et le président Eliev a déclaré annuler sa rencontre avec la ministre. Cette annonce a par contre provoqué une couverture médiatique sans précédent de la visite de la ministre en Belgique. L'ensemble de la presse flamande comme francophone a couvert la visite sous cet angle. Dans les journaux, la Bible a d'ailleurs pu confirmer sa position. Je cite à nouveau, « Il est du devoir de chaque État de garantir le bien-être de sa population. Les droits et la sécurité de la population arménienne doivent être garantis. Je vais demander à mon collègue azerbaïdjanais d'agir dans cet esprit a-t-elle affirmé à la VRT avant d'aller en Azerbaïdjan. » Le boycott de la ministre belge par le président Azeri a donc eu ceci de bénéfique qu'il a donné un peu plus de visibilité en Belgique au blocus du Karabakh et à la position de la ministre à ce sujet. C'est donc une bonne chose. Mais que faut-il penser de cette visite ? Alors il est naturel peut-être de mesurer le succès de ce voyage à l'aune du mécontentement d'Eliev. C'est un travers habituel chez beaucoup d'Arméniens, il faut le reconnaître, que de laisser la Turquie et l'Azerbaïdjan déterminer nos objectifs en quelque sorte par la négative. C'est-à-dire que s'ils sont mécontents, il y a sans doute une raison pour nous d'être contents. Mais il est préférable de tenter de jauger en quoi Adjan Habib a contribué à la résolution des problèmes de l'Arménie et au renforcement de la relation de l'Arménie avec la Belgique. La réponse de l'Azerbaïdjan aux déclarations de la ministre semble être en réalité une réaction à l'ensemble de la tonalité de la rencontre entre la Belgique et l'Arménie et à l'ensemble des déclarations de la ministre. Eliev tente de présenter tout soutien à l'Arménie, quel qu'il soit, comme une prise de position anti-azéris. Les euro-européens adoptent traditionnellement une posture d'équidistance entre le dictateur azerbaïdjanais et le premier ministre arménien. Mme Lamib a montré de la chaleur et de l'empathie et c'est surtout cela qui a fait réagir Eliev, qui cherche ainsi à intimider la ministre et ceux qui voudraient l'imiter. La manœuvre n'a d'ailleurs pas réussi, semble-t-il, puisque dans ses déclarations ultérieures à la presse belge, Lamib a réaffirmé sa position. Continuons sur notre analyse de la visite. Elle est en réalité, cette visite, un pas en avant important pour les relations entre la Belgique et l'Arménie, par les déclarations claires qu'ils ont marquées sur les droits des Arméniens du Karabakh, parce qu'elle fut l'occasion de l'ouverture d'une ambassade de Belgique en Arménie, parce qu'elle permit à la ministre de reconnaître l'intérêt légitime des Arméniens de Belgique dans cette relation entre les deux pays, et enfin pour le travail qui a été réalisé en coulisses. On peut comparer cette visite avec la précédente. En 2015, Didier Reynders se rendit à Yerevan pour une visite de travail. Alors que les chefs d'État de nombreux pays s'y étaient rendus trois jours plus tôt, à l'occasion des cérémonies du centenaire, le ministre belge qui niait encore publiquement le génocide de 1915 ne put se libérer pour l'occasion. Il s'y rendit non pas le 24, mais le 27, après la cérémonie des commémorations, sans doute pour ne pas offenser la Turquie. Je précise qu'on connaît les rapports étroits de Didier Reynders avec la Turquie. Quelques années plus tard, Mme Wilmes, pendant la guerre de 2020, afficha à l'égard du conflit une indifférence qui est restée dans les mémoires. La visite de Mme Labib est donc sans précédent récent. Comme toute visite, cependant, il ne s'agit que d'une étape. Le progrès véritable se mesurera sur la durée et dépendra de l'action de chacun de nous. Il reste donc du travail à faire. Comme la ministre elle-même a su le reconnaître, cette visite doit beaucoup au travail de nombreuses personnes en Belgique, notamment non arméniennes, mais aussi arméniennes. À présent, il est important d'encourager Mme Labib à poursuivre dans cette voie. Elle doit savoir que sa visite a été suivie avec attention et qu'elle a été entendue par les membres de notre communauté. Chers auditeurs, puis-je compter sur vous ? Si vous aussi, vous pensez que la Belgique doit renforcer ses relations avec l'Arménie, pourquoi ne pas écrire à la ministre pour la féliciter ? Son e-mail est tout simplement haja.labib.deplobel.fed.be. Nous posterons l'e-mail sur le site de l'émission. Et si vous n'avez pas le temps ou l'inspiration d'écrire, vous pouvez liker les tweets et les postes Facebook de la ministre. On va parler maintenant d'un événement très particulier, qui aura lieu le samedi 23 septembre. C'est un dîner à l'école européenne en soutien à l'Arménie. Et pour en parler, nous avons avec nous Dominique Héron, qui est le trésorier de la 17e unité des scouts d'Europe à Bruxelles. Et nous avons Marie-Anne Humann, qui est secrétaire générale de Caritas Europa, puisque Caritas, l'organisation humanitaire bien connue, est impliquée également dans le projet. Alors, je me tourne d'abord vers Dominique. Dominique, est-ce que vous voulez nous parler de ce dîner ? Dites-nous, qui est invité ? Quel va être le menu ? Parlez-nous du déroulement de la soirée. Oui, bonjour, merci de me recevoir et merci de me donner la possibilité d'en parler. C'est un dîner solidaire. On appelle ça notre Spaghetti Dinner solidaire, qui est né tout simplement à la suite d'une précédente édition que nous avons faite l'année dernière pour l'Ukraine. Nous avions une réfugiée ukrainienne qui était sur place avec le directeur d'un centre d'accueil de réfugiés, ici en Belgique, à Krainem, tout proche d'ici, qui était dirigé par l'Ordre de Malte. On avait fait un Spaghetti Dinner pour cette cause-là. Et le soir de ce dîner, que nous avions jugé tout à fait concluant, et vraiment, pour nous, c'était une réussite aussi bien sur le fond que sur la forme, l'équipe d'organisation s'est retrouvée et a décidé, le soir même, de reconduire cet événement. Et cette fois, ce serait pour l'Arménie. On l'a décidé le jour même. Voilà. Donc, je dois dire qu'à mi-chemin, il y a eu un dîner de gala, un peu plus sélect, comme son nom l'indique, auquel nous avions invité l'ambassadrice d'Arménie auprès de la Belgique. Et ça avait lieu dans des locaux du Club Royal des Officiers du Régiment des Guides à Bruxelles. Voilà. Et c'était une première étape. Donc, vraiment, dîner de gala, repas traiteur, les beaux habits, les beaux discours. Et déjà, à nouveau, à ce dîner de gala, nous avions annoncé cet événement plus large, entre guillemets plus populaire, entre guillemets plus démocratique, qui était le Spaghetti Dinner. Et donc, ça vient un peu comme, voilà, le petit frère de ce qui a précédé. Voilà. Et alors, donc, ce sera des spaghettis au menu ? Alors, si vous voulez très concret, ce sera un menu très simple. On s'est dit, on va minimiser les frais pour optimiser le bénéfice. Mais en même temps, ce n'est pas un gala de charité à Washington à 5 000 dollars. C'est des prix très démocratiques. On est à 10 euros par enfant, 15 euros par adulte. Dans ce prix-là, vous avez spaghetti bolognaise. Si vous êtes végétarien, il y a une sauce végétarienne. Si vous êtes sans gluten, il y a du riz. Donc, on tient compte un peu pour permettre au plus grand monde possible de pouvoir venir. On a un dessert qui est compris dans ce prix. On a de l'eau. Et si on veut arrondir un peu les caisses au bénéfice des projets de Caritas dont nous allons parler, alors on achète des softs, de l'eau pétillante, des vins. Il y aura un prosecco arménien. Voilà. Et puis, encore à côté, pour continuer à augmenter un petit peu le bénéfice de la soirée, on aura un tombola. Et la tombola sera spécifiquement, ce sera une cagnotte séparée spécifiquement pour l'Arsach. Voilà, c'est vraiment pour le Haut-Karabakh, pour aider à soulager d'une façon ou d'une autre la situation dramatique actuelle dans le Haut-Karabakh. Oui. Oui, donc il s'agit au final de récolter des fonds pour des projets Haut-Karabakh en Arménie ? Il s'agit de récolter des fonds d'une part pour Caritas Arménie, dont on va entendre parler, et puis d'autre part pour le Haut-Karabakh qui aura donc cette cagnotte spéciale à travers la tombola. Voilà. D'accord. Un peu deux cagnottes différentes dans le même événement pour essayer de ne pas trop disperser les bénéfices, mais quand même d'avoir des targets un peu précis sur deux entités différentes. Toujours pour l'Arménie, bien sûr. De l'action en Arménie et au Karabakh, on va en parler dans un instant. Est-ce qu'il y a d'autres choses à préciser sur le dîner ? Comment est-ce qu'on peut s'inscrire ? Comment est-ce qu'on peut participer si on le souhaite ? Alors, quand on est sur les radios, on n'a pas trop de visuel, mais je peux donner une adresse chez Gmail, qui est l'adresse du dîner. Quand on écrit à cette adresse pour information, pour quoi que ce soit, on peut recevoir en retour un code QR qui permet de s'inscrire sur un formulaire Google Form. Voilà. Et donc, ça, c'est très simple. Et l'adresse e-mail est également très simple. C'est solidarité.arménie.2023 à gmail.com. Donc, si vous êtes intéressé par participer à ce dîner le 23 septembre à 19h à l'école européenne de Woluwe, qui est à côté de l'hôpital Saint-Luc, c'est solidarité.arménie.2023 à gmail.com. Le tout sans accent. Et solidarité au singulier, je suppose. Au singulier, oui. Voilà. Donc, voilà qui est lisse. Très bien. Alors, vous l'avez précisé, c'est à l'école européenne que vous organisez ce dîner. C'est un endroit quand même assez symbolique. C'est un endroit particulier pour organiser un dîner à l'école européenne. Alors, ça veut dire... C'est vrai que vous avez raison. C'est le symbole... Eh bien, c'est une école internationale qui accueille huit sections linguistiques, aussi bien du nord de l'Europe que du sud, de l'est que de l'ouest. Donc, on est frappé par les 27 drapeaux plus le drapeau européen quand on rentre dans cette école. On aurait presque envie ce jour-là d'ajouter le drapeau arménien, mais il y aura bien un drapeau ou même des drapeaux arméniens dans la salle de restaurant. Bon, la cantine, parlons en termes de scolaire. Cette cantine a une capacité de 500 à 700 places, suivant la façon dont elle est configurée. Et nous espérons vraiment pouvoir la remplir pour faire de ce dîner un grand, grand succès. Je crois d'ailleurs que nos auditeurs pourront être très, très motivés et très intéressés de savoir qu'il devrait y avoir dans ce dîner plusieurs interventions de qualité. Un journaliste de RCF qui est devenu président d'association belgo-arménienne, qui est allé une vingtaine de fois en Arménie depuis la guerre des 44 jours, qui aura beaucoup de choses à nous dire en termes de témoignages concrets. Et son nom est confidentiel ? Il s'appelle André Malaise. Nous aurons le père Zadik Avedikian, que certainement une bonne partie de vos auditeurs connaissent, de l'église apostolique arménienne de Bruxelles, qui nous a fait l'extrême gentillesse de montrer tout de suite un soutien franc et massif pour ce projet, à tel point qu'il nous a proposé la participation de groupes folkloriques, ce que nous avons accepté avec grand plaisir. Et j'ajoute que nous aurons peut-être un invité surprise. Voilà, j'invite ceux qui hésitent à s'inscrire pour avoir la surprise d'avoir un invité sans doute high level. Mais comme sa participation n'est pas confirmée, je ne peux pas en dire plus pour le moment. Voilà, si vous voulez tout savoir, inscrivez-vous pour ce dîner. Et bien sûr, Marianne Imane de Caritas Europa, que nous allons entendre tout de suite, sera présente et pourra aussi partager son expérience et son retour de terrain après les dix jours qu'elle vient de passer en Arménie en juillet. Effectivement, nous sommes impatients d'entendre Marianne Imane parler davantage des projets en Arménie. Mais avant de le faire, je pense que nos auditeurs seront intrigués de savoir ce qui vous a donné l'idée de proposer à l'Arménie, au mouvement Scout, pour organiser un dîner, pourquoi l'Arménie et ce qui était dans leur esprit lorsqu'ils ont accepté. Alors pourquoi l'Arménie ? Je dirais que l'Arménie, c'est venu sans doute, je vais le dire en toute modestie, mais il faut bien que ce soit par quelqu'un que ça vienne, c'est venu par moi. J'ai été effrappé par le film d'Henri Verneuil, Imérique, qui est sorti en 1991, je pense que je l'ai vu l'année de sa sortie. On peut être frappé à double titre. D'abord, Henri Verneuil, après avoir fait 32 films, s'est dit cette année, je ne vais pas faire un 33e film, je vais écrire le livre de ma vie, de l'autobiographie, de sa vie et de celle de sa mère et de celle de ses tantes. Enfin, c'était une histoire tout à fait poignante. Et Henri Verneuil s'appelait Achaud Malachian. C'est quand même étonnant de voir la capacité d'intégration d'un Arménien réfugié en 1921 à Marseille, dans le plus grand dénuement, qui devient français, comme vous et moi, en tout cas moi je suis français, d'une intégration, d'une capacité d'apporter à son pays d'accueil ce rayonnement cinématographique extraordinaire. Il a fait des films qui sont connus de tous, enfin d'un grand nombre, je ne vais pas les citer, mais j'ai dit qu'il en avait fait 32 avant d'écrire son livre. Il y a Le clon des Siciliens, il y a Il Comica, il y a Peur sur la vie, il y a toute une série avec les plus grands acteurs français. Et bien voilà, il est authentiquement arménien, authentiquement français, un grand homme de culture. Donc ça, c'est touchant et je pense qu'en tant que français aussi, on a une relation particulière avec l'Arménie. Je pense que les Belges pourront dire autant, pour d'autres raisons que je connais, mais ce n'est pas à moi de les développer. Voilà, et ce lien-là, alors ça, c'est une première chose, c'est parce que ce film mettait en lumière la tragédie arménienne, évidemment, la tragédie du génocide, d'une façon totalement poignante, très, très personnelle, puisque c'est à travers le regard d'un petit garçon qui se souvient, etc., qui grandit. Et je pense qu'alors j'avais toujours gardé quelque part, pour moi, cette idée-là d'un attachement. Pour l'Arménie, il y a une forme de compassion, de connaissance de ce drame incroyable qui a été vécu par les Arméniens. Et quand, dans l'actualité plus récente, on voit que l'Arménie est encore soumise à des difficultés incroyables, enfin, on s'est dit, est-ce qu'on ne peut pas les laisser tranquilles ? Et d'une part et d'autre part, comment est-ce qu'on peut faire pour les aider ? Voilà, donc c'est un petit peu ça qui a fait que je pense que c'est ressorti un petit peu, sans doute à la faveur d'intervention de François-Xavier Bellamy, le député européen qui est donc chef de la fraction française du Parti Populaire Européen, qui est le numéro 2 de son parti politique en France, Les Républicains. Je ne veux pas faire de politique ici, mais je sais que, voilà, il s'est vraiment engagé sur le terrain, au Parlement, dans ses écrits, à la télévision, à la radio. Et bon, comme je suis avec beaucoup d'intérêt et d'admiration à ce qu'il fait, je pense que ça a fait une résurgence chez moi de tout ce qui m'avait habité depuis Maérique, voilà. Et pour moi, c'était une évidence que le dîner suivant, ce serait l'Arménie. – Oui, en ce qui nous concerne, vous pouvez faire de la politique ici. Notre émission est consacrée notamment à ces questions-là. On a interviewé beaucoup de députés belges, surtout. On n'a pas encore interviewé de députés français. Donc n'hésitez pas. Voilà, donc voilà pour le dîner. Merci beaucoup pour ce témoignage. Je vais me tourner vers Marianne Humann, puisque le dîner est finalement consacré à lever des fonds, en grande partie à lever des fonds. C'est un moment convivial, mais le prétexte est aussi lever des fonds pour les projets de Caritas en Arménie. C'est l'occasion d'en entendre davantage parler. Et je crois que vous étiez récemment en Arménie, Maria. – Oui, merci, tout à fait. J'ai été en Arménie mi-juillet. J'étais ravie. C'était une première fois pour moi. Et c'est magnifique de découvrir déjà ce beau pays, son peuple très généreux et accueillant. Donc j'étais très contente, et bien sûr aussi, de découvrir les projets Caritas là-bas. Et quand j'ai été contactée par Dominique au sujet de ce dîner, et qu'on avait demandé s'il y avait des projets Caritas en Arménie, j'étais particulièrement contente, parce que j'allais justement partir en Arménie et voir un petit peu moi-même certains de ces projets. Et donc on a pu identifier aussi des projets à soutenir, que j'ai en partie visité moi-même, et que j'ai vu ce que ça fait dans la vie des enfants et des parents, des personnes en situation de précarité, que ça fait un changement pour leur vie. Et donc je suis très, très contente et reconnaissante qu'il y aura des fonds qui vont arriver pour soutenir ces projets. C'est vraiment, on voit qu'il y a un besoin, et on voit qu'il y a une réponse de la part de Caritas qui fait un véritable changement dans la vie des personnes. Il y en a beaucoup des projets en Arménie ? Il y en a beaucoup, il y en a de plus en plus. Donc Caritas est une organisation catholique, donc l'Église catholique et minoritaire en Arménie. Et malgré cela, c'est maintenant une organisation bien reconnue et bien soutenue aussi. Donc il y en a dans plusieurs régions. Moi, j'ai visité moi-même Yerevan, où il y a un bureau de Caritas et des projets. Mais la plupart des projets sont dans le Gyumri, que j'ai visité également, mais dans d'autres parties aussi du pays. Donc il y a des centres pour personnes handicapées, des centres pour enfants en situation de précarité. Il y a aussi des centres de soutien pour les personnes âgées qui vivent aussi dans la précarité, des personnes seules, des mères seules. Donc il y a différents types de projets. Et on va notamment parler peut-être un petit peu des projets Petit Prince, qui seraient des projets qui seront soutenus avec ce repas, le Spaghetti Dinner. Il y en a plusieurs aussi en Arménie. Ce sont des centres pluridisciplinaires pour soutenir les enfants en situation de précarité et leurs familles, parce qu'un enfant dans une situation difficile est souvent entouré d'une famille en situation difficile. Donc c'est aussi pour soutenir les parents et pour les aider à sortir de cette situation et d'être accompagnés dans les moments un peu plus difficiles. Et qu'est-ce qui se passe dans ces centres ? Ce sont des centres post-scolaires où les enfants se retrouvent après l'école ? Ce sont des centres tout à fait post-scolaires, mais aussi ouverts pendant les périodes de vacances. Donc il y a un accompagnement à partir de l'enfance. Mais ce qui est beau aussi, et ce qui m'a fort touchée quand j'ai visité ces projets, c'est que ce sont des projets qui ne sont pas juste pour un petit moment. C'est vraiment pour accompagner ces enfants pendant leur enfance et puis pendant leur adolescence et jusqu'à l'âge adulte, 18 ans. Donc il y a comme ça un accompagnement individualisé d'un côté avec une aide, que ce soit une aide avec les devoirs, une aide avec certaines personnes qui ont des traumatismes, peut-être un accompagnement psychologique, un accompagnement de kinésiothérapie, etc. Mais il y a aussi des activités de groupe artistique, aussi de l'associabilité, vivre en communauté, aussi des moments plus spirituels, etc. Et aussi à la fois un accompagnement de famille, de parents, pour les aider aussi à sortir de la situation dans laquelle ils sont. Parce que c'est vrai qu'il y a aussi une grande pauvreté en Arménie, malheureusement un peu partout, mais j'ai vu ça très particulièrement aussi en Arménie, qu'il y a beaucoup de personnes qui souffrent pour différentes raisons, pour la pauvreté, pour la situation de vulnérabilité. Beaucoup de personnes, vous connaissez encore mieux que moi, la souffrance aussi de ce peuple qui a traversé le Gyumri, le tremblement d'état, etc. Donc encore des familles qui sont très impactées. Et voilà, donc Caritas essaie, comme partout dans le monde, Caritas essaie toujours de voir où est-ce qu'il y a un besoin, où est-ce qu'il y a les personnes les plus fragilisées et vulnérables, marginalisées, et comment aller dans leurs rencontres et les accompagner pour sortir de cette situation. Et les projets Petit Prince touchent environ combien d'enfants en Arménie ? Vous avez une idée ? Oui, alors je sais que Caritas Arménie aide plus de 100 000 personnes par an. Il y en a une partie dans le centre, bien sûr. Je ne sais pas dire les chiffres exacts, mais donc j'ai visité un centre où il y a une cinquantaine d'enfants. Il y a comme ça cinq centres, donc ça tourne autour de 50-100 enfants. Bien sûr que la demande est beaucoup plus grande, mais c'est pour ça aussi qu'on a besoin de soutien pour continuer avec ces services. Et donc les centres Petit Prince se trouvent où ? Il y en a à Gumerie, j'imagine ? Donc il y en a à Gumerie. Alors maintenant il faut que je trouve les différents villages. C'est plutôt à la campagne ? C'est autour des villes souvent, mais dans des lieux très joliment choisis. Bien sûr, il faut une certaine proximité de là où vivent les personnes parce que ce sont des centres post-scolaires, donc les enfants vont à l'école et puis ils vont au centre dans l'après-midi. Mais c'est souvent dans les localisations très jolies, avec la nature autour, etc., pour qu'il y ait aussi cette aide. Alors pour apprendre un petit peu plus aussi peut-être sur le centre et aussi avec la localisation exacte, etc., il y a le site Caritas Armenia, donc caritas.am-petit-prince. Donc là vous allez voir tous les différents centres qui existent. D'accord. Donc caritas.am, je suppose, slash Petit-Prince. Pour en savoir plus, en tout cas sur les projets Petit-Prince, éventuellement sur les autres projets de Caritas en Arménie ? Bien sûr. Comme j'ai expliqué, il y a différents types de projets de Caritas. Et c'est sûr que comme c'est un pays qui a fort souffert, il continue à souffrir, avec maintenant la situation humanitaire qui est particulièrement préoccupante. Cela fait aussi que cela impacte les types de services et les types de projets que Caritas fournit. Donc il y a beaucoup de projets aussi à des personnes qui ont souffert des conflits, qui continuent. Maintenant aussi beaucoup de familles qui sont séparées, avec une partie de la famille au Karabakh, Artsakh, et d'autres parties de la famille qui sont en Arménie. Et donc cela fait qu'il y a une souffrance pour beaucoup de familles, pour beaucoup d'enfants, pour beaucoup de mamans, pour beaucoup de familles, personnes âgées, etc. Il y a encore beaucoup de personnes aussi en situation de handicap aussi au Karabakh et beaucoup d'enfants. Évidemment, 120 000 personnes qui ont des besoins urgents, humanitaires dans le Haut-Karabakh. Maintenant la difficulté, comme vous le savez très bien, c'est qu'il y a un blocage de l'accès humanitaire vers le Haut-Karabakh qui fait que cette souffrance ne fait qu'augmenter. La grosse difficulté maintenant, c'est qu'on n'arrive pas, malgré une toute petite présence du Comité de la Croix-Rouge internationale, sur place, au Karabakh, on n'arrive pas. Il y a un blocage, même pour la fourniture humanitaire, la nourriture, etc. Donc cela fait que la situation ne fait qu'augmenter. Oui, on le sait très bien sur cette antenne et on en parle souvent, mais effectivement ça peut être un problème majeur pour vos opérations. Ça vous empêche d'atteindre la population du Karabakh. Ça vous empêche, bien sûr, d'atteindre la population du Karabakh. Donc c'est un autre type d'aide qu'on peut fournir en ce moment, justement avec la partie de la famille qui est en dehors du Karabakh. On peut les aider, les familles. Donc ça, Caritas Armeni fait bien et on continue avec les réfugiés. Maintenant, ce que Caritas a fait dans le Haut-Karabakh, c'est qu'ils ont fait des projets de bons d'achat pour le peuple sur place à l'aide des organisations sur place. Maintenant, ils ont dû arrêter avec ça. Pourquoi ? Parce que d'un côté, il n'y a pas assez à acheter dans le magasin et ça ne fait que diminuer. Donc c'est bon, devenez difficile du sage pour cette raison-là. Mais en plus, les prix augmentent énormément. Donc ce genre de projet, ça n'avait plus de sens, malheureusement. Donc on a dû changer le type de soutien. Maintenant, ce qu'on peut faire, et c'est pour ça aussi que Caritas Europe est impliquée, c'est de voir comment est-ce qu'on peut s'assurer qu'il y a un déblocage, qu'il y a un accès humanitaire. Ça, bien sûr, c'est un enjeu bien plus grand. Et Caritas est en mesure d'agir dans ce sens-là ? Ce qu'on essaie déjà de faire, c'est de porter la voix des personnes qui vivent dans la situation au Carabache, en Arménie, de porter leur voix pour qu'elles soient entendues en dehors de l'Arménie. Parce qu'on a été assez préoccupés par le fait qu'on n'en parle pas beaucoup. Maintenant, heureusement, ça commence à sortir un tout petit peu plus aussi D'ailleurs, j'ai entendu hier la porte-parole de Charles Michel, président du Conseil européen, vraiment mentionner tous les efforts des politiques qu'il y a, et politiques pour débloquer la situation. Toujours est-il que la situation reste. Il y a des voix qui se lèvent, et ça, on essaie d'en faire partie, pour que cette situation ne soit pas un conflit oublié. Vous êtes en mesure, en tant qu'organisation humanitaire, d'intercéder auprès des différentes institutions européennes pour appeler leur attention sur une crise humanitaire en cours ? Oui. Comme on est une organisation humanitaire, on met toujours l'accent sur la situation humanitaire. Donc, il y a un peuple qui souffre et un peuple qui a besoin d'aide. À ce moment-là, on est dans notre mandat. Par contre, quelles sont les solutions politiques ? Ça, c'est dans une autre étape, où on entre moins dans la discussion, parce qu'on est une organisation humanitaire, justement, qui reste dans le mandat humanitaire. Mais ici, on est face à une situation, et pas seulement au Karabakh, il y a aussi toute la frontière avec l'Azerbaïdjan, où il y a aussi beaucoup de difficultés d'attention par moment et par endroit. Et donc, les conséquences sur le peuple, là, on peut agir. C'est une souffrance, là, on peut agir. Mais la solution politique, ça, c'est un peu au-delà de nos capacités et de notre mandat. Bien entendu. Mais je voudrais vous remercier tous les deux pour vos efforts dans ce domaine, à la fois pour l'organisation du dîner, pour tous les projets de Caritas en Arménie, pour votre intérêt pour l'Arménie. On va en rester là. Si vous n'avez rien à rajouter, je voudrais vous remercier d'être venu et d'avoir témoigné. Merci beaucoup. Merci beaucoup. Moi, j'étais venu avec, si vous me permettez un petit mot de conclusion, avec un numéro spécial du Figaro Histoire sur l'Arménie, qui est encore du début de l'année 2023. C'est un très, très beau numéro, dont le sous-titre est déjà très évocateur. Une nation à l'épreuve de l'histoire, la tragédie et l'espérance. Et je voudrais juste faire une petite citation du rédacteur en chef, dans son éditorial, Michel de Jager. Il termine son éditorial de ce magnifique numéro consacré à l'Arménie avec cette phrase suivante, qui porte aussi un peu l'organisation du repas à spaghettis, paradoxalement, parce que c'est une phrase plus élevée. Moi, je vous parle de pâtes, mais en même temps, parce qu'elle donne une perspective et que ça fait écho à ce que vient dire Maria sur la possibilité d'aider, de rejoindre, d'alléger, dans la mesure du possible, la souffrance d'un peuple. Voilà ce qu'écrit Michel de Jager. L'Arménie, dit-il, est restée fidèle à sa culture, à sa langue, à sa religion. Aux biens immatériels, on se nourrissait l'âme de sa nation. Là est le secret d'un peuple, son gage de survie, son trésor. Et dans la nuit des temps contraires, la promesse qu'un jour reviendra l'aurore. Voilà, donc moi, je voudrais dire que notre démarche ainsi, dans cette démarche d'espérance, c'est le sous-titre, la tragédie et l'espérance, c'est qu'il y a une tragédie, mais on veut croire, et on veut croire à travers ce type d'initiative qu'on peut contribuer à aider un peu à lever la tête et à regarder vers un avenir qui peut sourire, ne serait-ce que parce qu'on a une main tendue. Il y a beaucoup de mains tendues, il y a beaucoup de gens qui, Marie en faisait écho tout à l'heure à travers la porte-parole de Charles Michel, qui à tous les niveaux, vraiment, même si ça ne se voit peut-être pas beaucoup, même si c'est peut-être un peu caché, même si on aimerait qu'il y en soit fait beaucoup plus, des voix qui se lèvent et qui s'élèvent pour dire, là, il faut faire quelque chose. Mais les Arméniens, je pense, sont les premiers qui nous donnent l'exemple de l'espérance à travers leur histoire, à travers cette histoire incroyablement tragique. Ils sont toujours debout, ils sont toujours courageux, ils sont toujours vaillants. Et je crois que nous avons beaucoup de leçons à tirer de leur comportement exemplaire. Bien sûr, dans la souffrance, bien sûr, on aimerait alléger cette souffrance. Mais voilà, moi, je pense qu'on doit prendre exemple aussi sur eux et sur la façon dont ils lèvent la tête à travers les épreuves, ils ont traversé les siècles en étant fidèles à eux-mêmes, à leur propre foi, à leur propre culture. Voilà, merci beaucoup. Merci beaucoup pour ces mots de conclusion émouvants auxquels je ne permettrai pas de rajouter quoi que ce soit. Dominique Heron, Marianne Humann, merci beaucoup. Merci à vous. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Merci d'avoir écouté l'émission et à bientôt sur Arméniologby et sur Belgarhaï. Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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