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Listen to SORNEVILLE by Sélia Louise Château MP3 song. SORNEVILLE song from Sélia Louise Château is available on Audio.com. The duration of song is 04:32. This high-quality MP3 track has 617.161 kbps bitrate and was uploaded on 16 Jun 2024. Stream and download SORNEVILLE by Sélia Louise Château for free on Audio.com – your ultimate destination for MP3 music.
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The transcript discusses various events and experiences in a small village. It mentions the rise of the far-right party, suicides that have occurred, childhood memories, and the decline of public services in the village. The speaker also reflects on their own thoughts and abilities. 60% pour le Rassemblement National au second tour de la présidentielle de 2022, 42% pour le Rassemblement National aux élections européennes de 2024. Ça a commencé par les corbeaux. Un mot dans les boîtes aux lettres, une histoire de chant qui déborde sur un chemin public. Premier suicide. Le père d'un ami de mon frère. Le suicide n'est pas unifactoriel. On répète, le suicide n'est pas unifactoriel. Sa mère s'était suicidée avant lui, alors vous comprenez. Peut-être que ça a commencé avant les corbeaux. On nous appelait les plaidieux de Sornanville. Je cite, à cause, sans doute, des fréquentes oppositions qu'ils faisaient au Seigneur dans leurs plaid'anneaux. Les plaidieux, c'est les plaideurs. Le plaid, le D est muet, c'est une assemblée délibérative. Au village, les décisions requéraient l'unanimité. C'était il y a longtemps, mais peut-être que dans l'esprit des villageoises règne encore le goût de la chicanerie. Deuxième suicide. Le beau-père d'une amie que j'aimais beaucoup. Elle et moi on regardait des films dans son lit en hauteur, on buvait du jus d'orange dans son jardin. Ses petits frères venaient sonner à la maison. Ils sont là, celui-là et Zachary ? Ils étaient tellement petits que ma mère ne les voyait pas quand elle ouvrait la porte. Le plus grand des deux avait un cheveu sur la langue et des taches de rousseur. Avant eux, il y a eu Fiona et le biseau sur la langue au pied de son lit. Elle habitait dans la mairie. Je me souviens du parquet, un vieux parquet bavard qui menaçait de coincer nos doigts de pied dans ses creux. Fiona et sa famille sont partis. Il y avait la Saint-Nicolas, Halloween, Noël, la Saint-Jean, en dehors du village, dans le virage avant Montcel, la fête de la musique sur la petite place en face de la salle des fêtes. Maman m'avait interdit d'y aller une année. J'avais pleuré des heures et des heures à délaver le verre de mes yeux. Il y avait des associations de parents. Il n'y a jamais eu de bar, ni de restaurant, ni de boulangerie, seulement une camionnette qui klaxonnait devant notre porte pour nous apporter du pain. C'était drôle de courir en caleçon et de farfouiller pour espérer dénicher quelques pièces et sortir avec une seule chaussure, qui la plupart du temps n'était pas la nôtre. Troisième suicide. C'était un garçon de mon âge, agriculteur. Il s'était présenté aux dernières élections. J'ai pleuré sur sa tombe. J'ai pensé à l'enfance. Devant chez ses parents, il y avait des planches en bois qu'on empruntait pour glisser dans la pente en bas du village. On mettait du savon en dessous et on se poussait. On l'a fait avec des brouettes, mais c'était moins concluant et mon frère a fini aux urgences. On l'a fait avec des vélos et mon frère a fini aux urgences. Un jour, on est montés sur le même vélo, lui sur la selle, moi devant en roller. On est tombés et la chute a duré au moins quarante secondes. Je voyais le fossé et on ne pouvait pas s'empêcher de rire et on se tordait de rire parce que c'était sûr que c'était fini pour nous et qu'on allait se gameler. Il y a eu Virginie et une autre qui ne s'était épilée qu'une seule jambe. Elle avait la flamme. Virginie était plus grande que nous. C'était la chef. Elle m'a appris à fumer. On jouait à la gamelle. Elle était d'accord pour attendre à côté du ballon. Elle fumait. Nous, on est dans les bois en mission commando. Elle, elle voulait juste que son petit frère s'éloigne assez pour pouvoir fumer sans qu'il la voit. Elle mettait du déo axe avant de rentrer chez elle. Nous soufflait son haleine de rebelle au visage en disant « je sens ». On disait oui timidement ou alors on disait non. Le conseil a démissionné. Le maire est seul maître. Le budget n'a pas été voté. Si on additionne les voix du RN, de Reconquête et des Républicains, c'est 70%. Là où les services publics ont déserté, on vote pour l'austérité. Il n'y a pas, hors bus scolaires, de transports en commun. L'église n'ouvre pas ses portes. La salle des 7 porte de plus en plus mal son nom. Un jour avec Estelle, on a vu des traces qui nous semblaient suspectes dans un pré. On s'est dit c'est sûr, c'est un coup des extraterrestres. On est revenu tous les jours pour décrypter les signes. Dans le cimetière, j'ai retourné une croix en disant « je suis une sorcière ». Il s'est mis à pleuvoir très fort. Depuis, je pense que je suis capable de tuer les gens si je pense très fort à leur mort. Je pense aussi que je peux ressusciter les chats à Egizmo, mais ça n'a pas marché. Egizmo est toujours enterré sous le lilas. C'était chez nous, mais il n'y a plus de nous. Demain, je leur écrirai une lettre.
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