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cover of Noel
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There will be more "never agains," more "I love yous" stuck in closing doors, more missed gifts, more empty hands reaching out like winter tree branches, begging for a bloom we no longer dare hope for. We wonder how spring could grow amidst nothingness, it doesn't make sense, it's not even properly winter without snow, just crowded trains and difficult digestion. The more we think about it, the less we believe in the turning earth and seasons. I think I'll become a flat-earther, I'm telling you. Last night we escaped with three bottles and laughed a lot. Of course, your gestures, even with three grams, betray you, an ash in your eyes, an anger that a single breath could reignite at any moment. I can see when we toast that your gazes don't meet. It's as if we are the crossroads where you still hold on to each other, the rest of the time it's the door of the Il y aura d'autres plus jamais, d'autres encore, d'autres je t'aime coincés dans les portes qui se referment, d'autres cadeaux ratés, d'autres mains tendues dans le vide comme les branches nuits des arbres en hiver, mendiant une floraison qu'on n'ose plus espérer. On se dit comment le printemps pourrait pousser là au milieu de rien, ça n'a pas de sens, c'est même pas à proprement parler l'hiver parce qu'il n'y a pas de neige, c'est juste train blindé, prix doublé, digestion laborieuse. Plus d'y penser, moins d'y croire à la terre qui tourne et aux saisons. Je pense que je vais finir platiste, moi je vous le dis. Hier soir on s'enfuit de bouteilles à trois et on rit beaucoup. Bien sûr il y a vos gestes qui même à trois grammes vous trahissent, une cendre dans le regard, une colère qu'un seul souffle pourrait à tout moment raviver. Je vois bien quand on trinque que vos regards ne se croisent pas. À croire qu'on est le carrefour sur lequel vous tenez encore à deux, le reste du temps c'est la porte du Titanic qui a un toujours inquiétement. On ne saura pas qu'on s'aime ou alors pas dans la même langue, on aura un petit pincement au cœur sur le quai de la gare, que ça n'était que ça. Finalement, qu'on n'ait pas eu plus de temps pour se dire ce qui compte, moins pour raconter n'importe quoi. C'est dire qu'on est tous petit et qu'on a peur de grandir, pardon vieillir, parce qu'à ton âge céleste je devrais dire vieillir, et qu'on aimerait un câlin. Qu'on retire le gros con qui est sorti de notre bouche ce matin, même si parfois c'est vrai que tu le mérites bien ton titre. Mais ce que je voulais dire, je crois, c'est à bientôt. Parce qu'on fait partie de ces gens qui ont une famille, avec qui fêter Noël et qu'on a beau dire c'est précieux.

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