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Sujets : - Discussion autour du livre de Dominique Paoli " Fortunes et Infortunes des princes d'Orléans" "C'est écrit avec le style de Dominique Paoli. Un style d'historien qui raconte. Vous me connaissez, de tout manière, je suis paoliste"

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This is a conversation on the radio show Radio-Courtoisie. They discuss various books, including "Les perles et les cochons" by Dominique Paoli and "Fortunes et infortunes des princes d'Orléans" by Jean Descartes. They also mention the 150th anniversary of Madame Bovary and a comment made by Dominique de Villepin about a bottle of champagne from 1940. Overall, they discuss different books and historical events. ... Ici Radio-Courtoisie, la radio libre du pays réel. Et de la francophonie, vous écoutez les archives de Radio-Courtoisie, un libre journal de Jean Ferré, assisté de Maryvonne, datant du 17 avril 2006. ... Nous revoilà avec les mêmes, Maryvonne que vous venez d'entendre, Benoît Gousseau, critique israélien, Jean Descartes, journaliste historien, Jean-Louis Daudet, directeur commercial international. Au bout du fil, Jean Dutour de l'Académie française. — Oui, oui, je suis là. — Et Dominique Paoli, historienne, qui est venue passer un quart d'heure avec nous. Bonjour, oncle Jean. — Bonjour, oncle Jean. — Comment ça va ? Je suis content de t'entendre. — Non, mais j'ai reçu ton livre, mais je suis triste, je n'ai pas de dédicace. Tu sais que je sais lire, tu aurais pu m'écrire. Ben, je ne sais pas. — Oh, je t'en ai envoyé deux, probablement. — Ah, bon, d'accord, j'ai reçu le mauvais, alors. — Bonne réponse. — Non, non, non, tu vas recevoir l'autre. — Ha, ha, ha ! — De toute façon, on n'est pas là pour parler de mon livre. On en parlera, je crois, la semaine prochaine. — Oui. — Mais on est là pour parler du livre de Dominique Paoli. — Ah, qu'elle sonne ! — Je voudrais dire quand même le titre de votre livre, qui est un livre de nouvelles, de blagues, si l'on peut dire, je ne sais pas quoi. Quel est le titre exact ? Et qui s'intitule « Les perles et les cochons ». — Euh, oui, c'est en effet le titre. — Qui est publié chez Plon. — Oui. — Ce sont des nouvelles ? Ce sont des contes ? — Oh, ça, appelez-les comme vous voulez. Des fables, des contes, des nouvelles. Enfin, je ne sais pas, ce sont des petits textes. — Il y a beaucoup de perles aux cochons en ce moment. — Je sais pas. — Nous en parlerons l'année prochaine, mais c'est pour informer nos lecteurs de ce qu'est ce livre. — Ah oui, qui court tout de suite dans les librairies, hein. — Ha, ha, ha ! — Alors, vous venez de parler du livre de Dominique Paoli. — « Les princes d'Orléans », c'est un livre tout à fait intéressant. — Impressionnant. — Et c'est véritablement la jointure des deux monarchies françaises, la branche aisée et la branche cadette. — Ah oui, oui. — Pour vous donner le titre d'abord, si vous le permettez, « Fortunes et infortunes des princes d'Orléans », c'est publié aux éditions Artena. — C'est très, très bien. C'est écrit dans le style de Dominique Paoli. C'est un vrai style d'historien. — Ah, merci. — Un historien qui raconte, et non pas d'historien qui va compiler. — Ah, vous me faites un grand plaisir. D'abord, ça me fait un très grand plaisir que vous ayez aimé ce livre. Et puis, j'aime... — Ah ben, vous me connaissez. Moi, je suis Paoli. — Ha, ha, ha ! Et puis, en plus, ce que vous dites sur le côté histoire pure me plaît beaucoup parce que, bon, j'ai essayé de faire un peu d'inédit sur un sujet qui, quand même, avait déjà fait couler beaucoup d'encre. — J'ai apprécié particulièrement un titre de chapitre, c'est le mot du président Dupin. — Oui. — Qui, lorsque Napoléon III a fait son coup d'État, une des premières choses qu'il a faites a été de confisquer les biens des Orléans. — Oui. — Et le président Dupin, qui était un homme d'esprit, qui était de l'Académie, d'ailleurs, car il y a quelques fois des hommes d'esprit à l'Académie, a dit, c'est le premier vol de l'Académie. Je me disais, est-ce qu'elle va le citer ? Ben, oui, non seulement elle l'a cité, mais elle l'a donné comme titre de chapitre. — Ha, ha ! Il y a une chose que j'ai beaucoup aimée quand je l'ai découverte, c'est le journal de la Reine Victoria, qui parle de son dialogue à Saint-Cloud avec Napoléon III, justement, là-dessus, et sur le fait qu'elle aimait beaucoup les Orléans. — Je crois qu'elle aimait encore plus Napoléon III. — Ah, mais ce n'était pas la même chose. — Un conseil pour Napoléon III. — Oui, c'est vrai, il l'avait charmé, mais en même temps, elle lui a quand même dit, et elle fait un commentaire que j'aime beaucoup, parce que Napoléon III a accusé les Orléans de comploter sans arrêt, et elle dit, je ne crois pas qu'ils complotaient du tout, mais lui, ayant été comploteur, évidemment, voyait du complot partout. — Eh oui, c'est vrai, d'ailleurs. — Oui, oui. — Là, ils n'ont seulement comploteur, mais encore carbonaro. — Ah oui, tout à fait, tout à fait. Donc, ça, c'était une trouvaille qui m'avait vraiment plu, enfin, au fil des archives, on trouve comme ça, à droite, à gauche, des éléments qui, de temps en temps, vous rendent heureux. — Est-ce que vous avez lu le bouquin de Lytton Strachey ? — Oui. — Sur Victoria. — Oui, oui, je l'ai dans ma bibliothèque, effectivement. — Il est très intéressant. — Très. — Oui, il dit quelque chose de très drôle. Il dit, lorsque le prince Albert est arrivé, il a fait l'air d'un chanteur d'opéra. Maintenant qu'il a dépassé la cinquantaine, il a l'air d'un maître d'hôtel. — Pauvre Saxe-Cobourg. Mais il y a certainement eu toute une série d'éléments importants autour de Victoria, parce qu'on a trop fait creuser le bruit que Victoria avait mal accueilli les Orléans en 1948 à cause de la faillite de la première entente cordiale. Et j'ai trouvé tellement de choses qui disaient le contraire, que j'étais vraiment heureuse de pouvoir apporter enfin un démenti à tout ce qu'on avait pu raconter. — Oui. Il y a un attrait du livre auquel j'ai été très sensible, c'est qu'il y a des mots très illustrés. — Ah oui, des belles photos. Ça, j'y tenais beaucoup. — C'est vrai, c'est vraiment réussible. Ce ne sont pas des illustrations assommantes par petits cahiers dégraçés. C'est des illustrations dans le texte, un peu partout, et ça fait très bien. — C'est vrai que pour alléger un texte qui forcément parfois est un peu dense, c'est très bien de mettre des illustrations. J'y tenais beaucoup, et c'est grâce aux éditions Artena, je tiens à le dire, que j'ai réussi à réaliser ça. C'est une jeune maison d'édition, et elle a accepté ça. — Oui, je voudrais demander à Dominique, pardon mon cher oncle Jean, qu'est-ce que sont les éditions Artena, que je ne connais pas ? — C'est une toute jeune maison d'édition, en fait. À l'origine, ce sont des publicitaires qui ont fondé cette maison. Ils ont installé à Montmartre, et qui sont des amoureux fous de Montmartre, et qui avaient déjà publié à un haut de l'île sur Montmartre des livres illustrés. Et là, ils se lancent dans une collection historique, mais avec une vocation d'illustration, comme vous le voyez. — Est-ce qu'ils ont une bonne diffusion ? — Normalement, oui. Je le souhaite en avant. — Nous le souhaitons pour vous, mais c'est bien. Encourager des jeunes éditeurs. N'est-ce pas, oncle Jean ? — Oui. — Dis-moi, oncle Jean... — Je suis comme deux gars. Quand on me parle de vocation, je me dis qu'il faut décourager les vocations. — Est-ce que tu ne trouves pas qu'on devrait célébrer, mon cher oncle Jean, le 150e anniversaire de la mort de Mme Bovary, tout de même ? Personne n'en parle. — Bah oui, attends, c'est le 150e anniversaire du roman ou de Mme Bovary ? — De Mme Bovary, sauf elle n'en a pas, oui, du roman. — C'est de l'héroïne. — Non, non, non, du roman, du roman. — Il y a déjà 150 ans. — Eh oui, je ne l'ai pas connu, contrairement à ce que tu dis. Non, mais c'est bien. — On ne peut pas célébrer. Tu comprends les centenaires des cinquantenaires ? — Oui. — Il n'y a que ça dans la presse. À fêter les cinquantenaires ou les centenaires des personnalités du roman, où va-t-on ? — Moi, ce qui m'a toujours mis en joie avec Flaubert, que j'aime beaucoup, c'est le nom d'un de ses éditeurs qui s'appelait quand même Poulet Malassi. — Ah oui ? — Parce qu'un poulet bien assis, qu'est-ce que c'est ? — Un poulet malassi, je trouve ça formidable. — Coco Malperché. — Coco Malperché, oui. — Je voudrais, cher Jean Descartes, que vous racontiez à Jean Dutour l'histoire de 1940. Comment ça s'appelle ? — La fine champagne. — La fine champagne, 1940. Eh bien, j'ai lu et j'ai entendu que M. Dominique de Villepin, premier ministre au moment de la crise des banlieues, donc ça, quoi, ça n'a pas 15 jours, à partir d'un déjeuner avec des ministres qui lui sont favorables et des parlementaires de la majorité, a dit aux journalistes, je ne peux pas vous dire ce que nous avons dit, mais je peux vous dire que nous avons dégusté une merveilleuse fine champagne 1940. Alors je trouvais, je disais tout à l'heure que le choix de l'année 1940... — C'est un mauvais millésime. — Oui, alors c'est... — C'est un mauvais millésime pour l'histoire. — C'est un mauvais millésime pour l'histoire et pour la France. Voilà, je trouvais ça de plutôt mauvais goût. Alors si... et quelle est l'explication d'après l'auditeur ? Alors, M. de Villepin, qui écrivit un ouvrage sur les 100 jours, est à l'horizon desquels se situe Waterloo, avec l'arrivée de Blucher. — Blucher. — Blucher. Il était normal que M. de Villepin, en compagnie d'un descendant de... — Whitington. — Non, de Whitington. — Whitington. — Et du roi d'Espagne, bute une fine champagne 1940, qui était, en 1940, pour M. de Villepin, l'équivalent du sinistre Blucher. Il s'agit là, bien sûr, d'un commentaire des 100 jours S.A.N.G. Qu'en pensez-vous ? — Je n'ai rien à ajouter. Je m'en tiens à la déclaration qui a été faite par le Premier ministre lui-même, parce que 1940 n'était pas une fameuse année pour les vins, mais alors pour la France et pour l'histoire, c'est catastrophique. Et je trouve qu'on aurait pu mieux choisir. Et même parler d'une fine champagne au sortir d'un déjeuner pendant cette crise qui a paralysé, qui va paralyser la France, n'était pas non plus le mieux. — Pendant que M. Lassalle faisait la grève de la fin. Cher Jean Dutour, est-ce que vous avez lu le numéro spécial publié par François ? C'est le dernier numéro qu'ils ont publié. — Résistance, oui. — Résistance. Vous l'avez lu ? — Ah non, je ne l'ai pas lu. Je ne l'ai lu par François. — Alors précisément, eh bien, cher Jean Dutour, dans ce numéro spécial qui a été fait par le personnel de François, lequel refuse le nouveau propriétaire, il est donné une reproduction d'une page de François, de la belle époque de François. Et à la une de cette page, il y a, en réchaussée de la première page, de la une, une chronique de Jean Dutour. — En blague ? — Eh oui ! — Ah, j'aurais dû acheter le canard. — Ben oui, c'est pour ça que je vous en parle. — Parce que cette année-ci, j'ai eu quoi avoir de nouveau ? — Oui. Mais c'est dramatique, ce qui se passe avec ce journal. Il y a quelque chose qui... — C'est affreux. — Oui, c'est affreux. Moi, j'ai une passion... — Il n'a fini pas de crever. C'est horrible. — J'ai une passion pour François. J'ai eu le plaisir d'y collaborer à une époque, pour des papiers historiques et des séries, quand il était dirigé par un très grand directeur de la rédaction. Il y a une chose qui est... — Qui était le directeur de la rédaction à ce moment-là ? — Celui avec lequel j'ai travaillé était Yves Tréhard. — Ah, Tréhard ! — Qui est un garçon remarquable. — J'ai lu quelques morceaux. — C'est bon. Alors, ce qui est grave, ce qui est particulièrement révélateur, me semble-t-il, c'est que depuis des années... Enfin, depuis Robert Hersan, aucun groupe de presse ou de gens sérieux de presse ne s'est intéressé à ce journal. C'est tout de même très, très inquiétant. Et alors là, on dit qu'on veut en faire un tabloïd à l'anglaise. Mais c'est faux, parce que les tabloïds à l'anglaise sont très, très bien faits. Ils sont agressifs. Et même s'ils mettent des filles déshabillées en première page, il y a des papiers politiques et de reportages dans le monde entier sur les spectacles, sur la culture, qui sont formidablement faits. Donc, on part encore sur une mauvaise piste. Moi, j'avoue que je suis très inquiet, mais... — Tu permets que je t'interrompe là ? — Éventuellement. — Éventuellement, oui. Je crois que les gens qui font des journaux ne réfléchissent pas avant de le faire. Ils devraient d'abord penser que pour ce qui est des images, aucun journal ne pourra rivaliser avec la télévision. Ou pour ce qui est des informations, aucun journal ne pourra rivaliser avec la rapidité de la radio. A conséquent, il ne reste qu'une chose. Pour le journal écrit, c'est le commentaire. Le journal écrit doit être de plus en plus littéraire. Il doit avoir des qualités littéraires de plus en plus marquantes. Je crois que personne n'a jamais fait cette histoire. — Donc, il faut qu'il soit très bien écrit. — Oui. — Mais si, M. Dussoud, vous savez très bien que nous l'avons fait ensemble, puisque vous êtes parrain de Politique magazine, c'est un journal de commentaires presque uniquement. — Oui, mais aussi Politique. Oui, mais c'est un journal qui ne serait pas un quotidien. — Ah non, ce n'est pas un quotidien. — Non, on ne serait pas les quotidiens. — Ce n'est qu'un mensuel, bien sûr. — Évidemment, les mensuels... — Il y a une succession de repreneurs qui se sont nourris sur la bête agonisante. C'est même étonnant. Et je me pose depuis longtemps la question qui osera éteindre la lumière de François. Je pense que Pierre Lazareff n'arrête pas de se retourner dans sa tombe. — Ça ne se passe pas dans lequel les morts se livrent depuis longtemps. — C'est vrai que tu les as fréquentés, mais dans un livre charmant. Mais il y a une chose que je peux peut-être dire qui serait peut-être un début d'explication, c'est que François n'a pas su, à une époque, les années 1970, prendre le tournant des pages, je dirais, pratiques de la consommation des trucs de la vie quotidienne, ce qu'a remarquablement fait le parisien libéré, aujourd'hui le périsien. — Regarde ce qu'il s'est passé à François. On a commencé par faire une évidence qui a été de faire abattre toutes les croisons des salles de rédaction. Et de n'en faire qu'une seule grande, où tout le monde était éparpillé comme dans un désert. Et alors qu'autrefois, c'était des petits bureaux, des espèces de zones du journaliste où chacun était chez soi. C'est comme ça que François a marché du temps de Lazareff. Et quand Lazareff est mort, on a mis un type qui s'était illustré dans le pétrole. Alors évidemment, ça collait pas. — Est-ce que tu te souviens de l'extraordinaire, la grande époque de François, parce que ça c'est quand même dans la mythologie, on annonce la mort d'André Gide. Et le seul journaliste d'envergure présent à ce moment-là était un garçon que j'ai connu, Maurice Josco, très bon journaliste, écrivait très bien, et qui, malheureusement, bafouillait. Et Lazareff l'envoie vite tout sur la mort d'André Gide. Et Maurice Josco était un spécialiste du fait divers. C'est un type formidable dans une ambiance à la Cime longue, quai des Orfèvres, tout. Et il revient assez rapidement, et Lazareff lui dit « Alors ? » Et il lui dit « Ben, patron, rien d'anormal, mort naturelle. » C'est mignon, hein ? Je ne suis pas un journaliste comme ça. RTL avait envoyé au moment du conclave, qui devait élire Paul VI, il n'y avait personne pour couvrir, pour RTL, sauf un journaliste sportif. Et ce journaliste sportif a couvert le conclave, dont Paul VI. Paul VI a émergé. Et il a dit « Le nouveau pape s'appellera Paul VI. Je dis bien Paul VI, c'est pas droit. » Cher Jean Dutour, vous savez que votre quart d'heure... Il est passé ? Il est très passé, oui. Mes chers enfants, mes chères nièces, vos chers neveux. Je vais lire aussi tes perles aux cochons avec joie. Je t'ai envoyé un exemplaire signé, c'est sûr. On en a renvoyé un second. Et je vous dis... Au revoir. Au revoir, Jean Dutour.

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