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CASSETTE - Beaujeu

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The speaker discusses the idea that writing is a form of deception, where the writer makes the reader believe in events that never occurred. They argue that writing is a mixture of different elements, like a mayonnaise, and that literature requires a combination of both personal experiences and imagination. They also mention the importance of balance between different emotions and experiences, such as love, poetry, and war. The speaker concludes that writing is an impure art, but it is necessary to include both the good and the bad elements in order to create a successful piece of literature. Je ne sais plus dans lequel tu peux faire un nom. Il y a un personnage qui est obsédé par l'idée de... Bon, j'ai exactement ce que vous dites. A la lame du rasoir, si je commets un péché de plus, je suis gagné. Si je commets un de moins, je passe au travers, etc. Voilà, effectivement, une façon de résonner tout à fait à mon objectif. Et je ne vois pas cela du tout dans Beaujeu, ni dans la manière dont les autres parlent pour Beaujeu, ni dans la manière dont ils pensent les mêmes. Peu importe ce que c'est que la solute, et ce que c'est que le jugement, etc. Nous allons nous perdre dans les débats de la théologie, si vous voulez. Si nous restons au niveau de notre existence, si nous restons au niveau de Beaujeu, je crois qu'il ne résonne pas du tout comme un artistique, mais il résonne comme un militaire. Je peux dire, les militaires, tout de même, soit ils gagnent, soit ils perdent. C'est soit la victoire, soit la défaite. Et si on met les mortiers à droite, qui ont été débordés par l'infanterie à gauche, bien dans ce cas-là, on gagne. Et puis, dans d'autres circonstances, c'est exactement cela qui vous conduira à la défaite. C'est une question, en fait, de tactique, de proportion des moyens, des dosages, de ce qu'on garde en réserve, etc. C'est une question de stratégie, et non pas du tout une droguerie. C'est un peu pareil, parce que ça ne se passe pas en milligrammes. Ça se passe d'une façon beaucoup plus globale. Lorsque, je prends l'exemple du militaire, je pourrais aussi vous prendre l'exemple du guerrière. Lorsque, bon, vous écrivez un roman et qu'il est réussi, même s'il y a quatre ou cinq pages, peut-être discutables ou indiscutables pour les uns, et qui, au compteur, sont les meilleures pour les autres, mais dans l'ensemble, on a l'impression que c'est une réussite. Dans la vérité aussi, il y a des défauts, mais c'est une réussite. Alors, on ne peut pas dire, oui, mais alors, s'il y en a un roman dans lequel il y a un roman de 360 pages, s'il y en a 181 réussies et 179 ratés, c'est un roman réussi. Ce n'est pas comme ça. C'est global. Et je crois que vous-même, c'est la même chose. C'est global. Ce n'est pas que personne ne tient un conflit de vos péchés, les mortels et les nuls, etc., en disant que les mortels font 10 et les nuls font 1, et ça n'en fait pas, etc. Je crois que c'est la même vie, c'est la même petite vie, sans par excellence, dans une pratique de réussite, qui sont les réussites. C'est tranquillement les réussites. Et puis, il y a des temps que l'on vit dans les échecs. Tout ce qui fait que c'est concret, ce n'est pas vrai. Mais ce n'est pas une mentalité. Non, alors là, il y a un tout autre thème, qui est le thème des couples, qui est le thème du fait que l'une dame, ce n'est pas rien du tout, et un homme, ce n'est rien du tout, et que l'être humain, c'est l'homme-dame, avec un trésor, c'est... Je crois qu'il faut prendre conscience du fait que l'écriture, c'est tout de même un très beau mensonge, que le métier de l'écrivain, c'est de tromper. Le métier de l'écrivain consiste à vous faire croire que telle aventure est arrivée, alors qu'en réalité, elle n'est pas du tout arrivée. Et à priori, je veux dire qu'à priori, le fait de parler d'un bataille navale, alors qu'on ne l'a jamais vue, n'est pas choquant, puisque c'est dans le cœur même du métier de l'écrivain. Bon, cela dit, bien entendu, il se passe des choses, je crois, extrêmement complexes, du fait que l'écriture du romancier, que le fait même d'être un romancier, est mêlée, c'est un état d'art pur, comme la musique, comme la peinture, d'une certaine mesure, en tant que la peinture, dès qu'elle est formelle, elle est déjà moins pure. Mais l'écriture est impure par définition, puisque non seulement... Vous l'exercisez ? Si, parce que c'est un art impur, parce que quand vous écrivez une lettre, ce n'est pas un roman, mais est-ce que vous agissez simplement en personne qui a écrit une lettre, ou est-ce que déjà un peu d'art glisse dans votre lettre ? Quand vous écrivez une lettre d'un jour à votre percepteur, dès que vous commencez à choisir vos termes, dès que vous essayez de tourner vos phrases d'une manière particulièrement insultante, vous faites déjà oeuvre d'artiste. Dès que vous commencez à lui raconter des craques pour lui expliquer pourquoi vous ne pouvez pas le cueillir, c'est cette oeuvre de romancier, en fait, qui s'ouvre à cette oeuvre de menteur professionnel. Je crois que lorsque vous peignez votre cuisine, c'est un art infiniment plus rudimentaire que dès que vous écrivez une lettre à votre percepteur, et que la lettre au percepteur, c'est même un exemple, c'est plus ridicule et unique, mais une lettre d'amour. Et lorsque vous racontez une histoire à un enfant, lorsque vous racontez un conte à un enfant, etc., tout le monde écrit. Il y a très peu de gens, par exemple, qui composent de la musique. Il y a que les compositeurs qui composent de la musique, mais tout le monde écrit. L'écriture, ça a des tas d'emplois différents. Et lorsque vous écrivez un article dans un journal, vous écrivez votre oeuvre d'article ou non. Quelquefois, si, vous avez quelquefois des articles qui sont bien écrits, on essaie vraiment de faire voir. Je veux dire qu'il n'y a pas de séparation très nette. Il n'y a pas que quand vous parliez de peindre votre cuisine, la séparation est très nette entre le fait de peindre une cuisine et le fait de faire un tableau, la séparation est très claire. Tandis que dans l'écriture, il y a tout un dégradé, toute une suite de choses. C'est un art dans lequel se mêlent des éléments extrêmement hétérogènes. Justement, dans cette perspective d'un sourcier, il se mêle à la littérature des choses tout à fait contradictoires dont j'ai essayé, ce que j'ai essayé de montrer dans Les Humeurs de la mer lorsque Thibaut Jeux, quand il est venu de Turquie, il décrit des émotions de volcan qu'il n'a jamais vues ni entendues. Et son frère lui dit que les émotions de volcan, c'est comme de raconter la galère acrylique sur un sucre papa. C'est ça, tu la connais. Et Thibaut Jeux se dit que, bien sûr avec la distance, ni une éruption de volcan qu'on n'a absolument pas vue et qui ne correspond à aucune espèce d'expérience qui est de pure imagination, n'est vraiment de la littérature, ni la description parfaitement photographique d'une raclée reçue, n'est alors ce nouveau roman, c'est de l'art. C'est un compte-rendu police. Ça, ça n'est pas de la littérature. La littérature, c'est, je crois, un mélange, il faut une certaine proportion de raclées et une certaine proportion de volcans. Par raclées, j'entends des descriptions cliniques d'une expérience. Par volcans, j'entends une imagination absolument pure si une telle chose existe. Pour en revenir, par exemple, aux batailles navales, même si on ne l'a jamais vue, je pense que c'est un cas assez typique où de mélanges, volcans-raclées, avec, bien sûr, une dominante volcan, mais aussi des éléments raclés. Parce que, d'une part, certaines recherches sont possibles. On peut faire des recherches historiques, voir comment les batailles navales se passaient. Alors ça, c'est déjà des éléments un petit peu raclés. Et d'autre part, on peut y mettre beaucoup de choix. On peut y mettre beaucoup de son agressivité naturelle. On peut participer à cette bataille de certaines manières. Lorsque j'étais tout petit et que j'écrivais des histoires qui étaient bien entendu des histoires de guerre, je me rappelle d'avoir écrit cette phrase qu'il n'y avait qu'une bataille qui se passait quelque part en Afrique du Nord et les bras de poire, je suppose, ou je ne sais qui, retouchaient une attaque humaine. Et à un certain moment, on en venait aux mains et l'usage, les baïonnettes s'enfonçaient avec des lisses. Alors des lisses, des baïonnettes, c'est un programme. Et je n'avais jamais enfoncé avec des lisses ou sans des lisses. Alors là, je dépassais certainement les droits de l'écrivain, si vous voulez, parce que vraiment, il n'y avait aucune expression de la chose. Mais il y mettait tout de même le pressentiment de ce que peut être la joie de la guerre. On disait qu'il y avait quatre sortes de... La traduction du terme est difficile. Enfin, on le traduit genre par folie. Quatre sortes de possessions, si vous voulez. Il y a la possession par l'amour. Il y a la possession par la dillimination. Les êtres qui sont en transe, sont en transe par la dillimination. Il y a la fureur poétique. Et il y a la fureur guerrière. Et j'ai jamais fait de dillimination, mais j'ai eu la chance d'avoir ressenti les trois autres. Et c'est vraiment quelque chose de tout à fait différent de la vie ordinaire, comme vous le savez très bien, même si vous n'avez ressenti que la fureur amoureuse. Mais vous avez aussi, vous, ressenti la fureur poétique. Peut-être que vous avez entrevu la fureur guerrière. Non, pas vraiment. Parce que je crois qu'il faut vraiment expérimenter ça. C'est différent. La dillimination, peut-être aussi, vu qu'il y a bien une dillimination. C'est là, vous voyez, le paradoxe, justement. C'est que la littérature est forcément un cocktail. C'est une mayonnaise. C'est forcément un mélange. Ça n'est jamais pur. Tastaï n'aurait pas pu écrire l'Érythrée s'il n'avait pas fait le siège de Sébastopol. Il a encore eu beaucoup de chance parce que les techniques militaires avaient très peu évolué entre la guerre de 1812 et le siège de Sébastopol. Le fait, par exemple, d'avoir fait la guerre ne nous permet pas du tout de décrire le siège de Sébastopol, en fait. Il y a une telle transformation. Je pense qu'il est très difficile de décrire la guerre telle que la décrypte, comme la décrypte de Spogne, de façon aussi hérédite, si on n'a pas fait. Cela dit, est-ce le côté hérédite qui est important ? Il faut se garder, je crois, et intensement un chrétien, c'est un de mes dada, si vous voulez, il faut se garder de, comme dit l'écriture, de partager le bon grain de l'ivraie. L'ivraie est nécessaire, le bon grain est nécessaire. Si on commence à arracher l'ivraie, on arrache aussi le bon grain. Et si on essaie de séparer, de dire la littérature fait ceci, la littérature fait la peinture réaliste, des événements tels qu'ils se produisent, c'est de la photographie. On tue la littérature. Et si on dit que la littérature fait de pure imagination, on la tue aussi. C'est un mélange. La transposition du réel en littéraire, c'est le sujet de la Leçon de Nathanie. Les gens croient que le sujet de la Leçon de Nathanie c'est la guerre d'Algérie, mais en réalité le sujet c'est la transposition du réel réel en réel. Il fallait bien un réel d'où on partirait. L'aventure de Bourgeois qui essaie de raconter cette histoire et qui ne sait pas comment s'y prendre et qui essaie de la transposer etc. C'est mon aventure. Mon idée c'était justement de faire l'anatomie d'une guerre, l'anatomie d'une ville, de créer cet incident d'une part en haut, d'autre part en bas, avec cette perspective dans cette perspective relativiste d'un science-fiction qui est sur la transparence. Moi aussi, j'avais pensé à un certain moment à... Bon, c'est Pastiche de Montluc qui l'écrit. J'avais pensé effectivement que je pourrais peut-être transposer l'histoire que je voulais raconter dans l'armée française italienne. Enfin, les guerres d'Italie. J'avais pensé à le faire et puis j'ai vu que non, ça ne collait pas. J'avais pensé à le faire, pourquoi ? Pour m'offrir de la couleur locale. Parce que... Justement, parce que l'élément réel me trouvait défaut. Parce que je n'ai jamais vécu au 15e siècle que je sache, que je n'avais jamais mis les pieds en Italie à l'époque qu'il aurait fallu vraiment faire trop d'imagination. La proportion aurait été fausse. La réaction chimique n'aurait pas pu s'opérer. C'est une réaction chimique qu'il faut tant d'acide fulgurique et tant de je ne sais pas quoi pour qu'il se passe quelque chose. Il faut tant d'hydrogène et tant d'oxygène pour avoir de l'eau. Et bien, c'est ça justement qui est très surprenant et très intéressant. Et c'est pourquoi il me semble que la littérature en ce qui me concerne est beaucoup plus étouffante que la chimie. C'est que il faut un catalyseur qui est l'auteur. Et qu'en chimie on peut déterminer cela on peut peser cela au milligramme au nanogramme, au typogramme tandis qu'en littérature on ne peut faire que par intuition. Et ça marche ou ça ne marche pas. La mayonnaise prend ou elle ne prend pas. C'est une question de proportion. Oui, il faudrait que vous me parliez en général du roman relativiste. Bon, si vous voulez j'en parle maintenant puis vous écoutez et vous mettez dans un autre chapitre. Je crois que il y a une certaine évolution de littérature et assez curieusement, certaines choses deviennent impossibles après que certaines autres choses ont été faites. Si vous voulez, je pense que au millégramme, il y a des gens qui essayaient d'écrire des tragédies classiques mais ça n'était plus possible. Veillot, par exemple, écrit des tragédies classiques mais ça ne prenait pas de significat sur les intérêts. Je crois que de la même manière, à notre époque on ne peut plus vraiment écrire de romans comme si Proust, Joyce et Darwin n'avaient pas écrit. Ce n'est pas possible. Ils ont à des dégrés divers et pour moi c'est surtout Proust et Darwin parce que Joyce, on ne comprend pas. Mais j'en crois des gens qui savent. Joyce apparemment est très important aussi. Je crois qu'après eux, on ne peut vraiment plus écrire comme Balzac. Ça c'est dommage, mais ça n'est plus possible. Celui qui est le plus proche de mon cœur, je crois, en tout cas, celui à qui je vois le plus, c'est très nettement Darwin. Et Darwin, qui lui, n'aurait pas pu être Darwin sans Proust et Joyce, tant que le trio était bien réuni, Darwin a découvert ce qu'il appelle lui-même la relativité du roman, le roman relativiste, où il emprunte le terme, je suppose, à la physique relative, aux mathématiques relatives d'Einstein. Nous ne pouvons plus écrire comme si le principe de Cleves était toujours valable. Nous ne pouvons plus écrire en utilisant une seule perspective. En deuxièmement, je ne peux plus. J'ai besoin de plusieurs perspectives, dont le titre même, bien sûr, c'est le Quatuor d'Alexandrie, où par exemple, le premier et le deuxième volume racontent exactement la même histoire, vu par deux personnages différents. Je crois que c'est vraiment passé dans notre expérience, nous ne pouvons plus maintenant, quand nous commençons un roman, ne pas prendre en considération, en tout cas la possibilité d'écrire d'une façon relativiste, même si nous choisissons rusquement de renoncer à la relativité. En fait, le fait même que nous y renoncions, c'est déjà un choix. Je dirais que nous renoncions à une de ces gammes qui sont devant nous, nous décidons d'utiliser qu'une partie du clavier, alors que nous savons que l'autre existe, et que le lecteur sait que toute autre partie du clavier existe, et dans cette limitation volontaire, il y a déjà une façon de prendre en considération l'existence de la littérature relativiste. Tout cela est en rapport, bien entendu, avec le cubisme. Lorsque les premiers peintres cubistes ont commencé à peindre à la fois un côté et l'autre de la guitare, un côté et l'autre du Quatuor, ça paraissait tout à fait absurde. Lorsqu'on présente brusquement sur une surface dans deux dimensions les six faces du D, par exemple, ça paraissait tout à fait absurde. De la même manière, je préfère le thème relativisme, on pourrait aussi parler du cubisme et ouvrir une littérature. Encore que le terme du cubisme est tellement plastique, je crois que j'ai raison de préférer le relativisme. Mais, le même que le fait de présenter à la fois le devant et le derrière en peinture a beaucoup choqué les gens à ce moment-ci, de même, le fait de raconter la même histoire vue par deux personnages différents aurait sûrement choqué plusieurs siècles. Il a fallu le monologue intérieur, le procès de Joyce, il a fallu toute cette évolution de la perspective pour qu'on en arrive finalement à la possibilité et même à la nécessité, en fait, de prendre plusieurs points de vue pour éclairer le même événement. Pour moi, d'ailleurs, c'est un peu comme un concert d'infirmerie et si, par exemple, maintenant, je décide d'écrire un récit où je m'interdirais toutes ces possibilités, j'aurais l'impression de m'empiquer de quelque chose, volontairement. C'est comme si vous voulez, pendant des années, on a fait les films en noir et blanc. Maintenant, normalement, on fait les films en couleur. Si brusquement un metteur en scène décide de faire un film en noir et blanc, c'est déjà un choix artistique. Il y a déjà un effet dans le fait qu'il s'interdit la couleur. Alors, même si je m'interdis de prendre plusieurs points de vue, si j'écris un récit où je me force à en adopter qu'un seul point de vue, je ne comprends pas qu'il y ait déjà un effet. Et puis, on peut peut-être dire que le but de la littérature et le but de la peinture est tout à fait différent. Il y a tout de même... Bon, mais nous parlons peinture, si vous voulez. Moi, je ne suis pas du tout sensible à la peinture abstraite. Mais, en théorie, je serais pour. En théorie, je ne vois pas du tout pourquoi on obligerait les peintres à représenter, à faire, d'une certaine manière, une transposition toujours humide du réel, alors que les musiciens n'en parlent, d'exprimer des choses, de décrire des choses. En théorie, oui. En pratique, je ne suis pas sensible à la peinture abstraite. Bon, je vous disais, donc, que moi, en résistant, pour moi, la peinture abstraite arrive à une impasse. Mais, c'est peut-être parce que je ne connais rien. Je ne me prétends pas du tout juger. En théorie, je suis prêt pour. Bon, et on a essayé d'y faire de la littérature abstraite. Il y a eu, dans un certain milieu, un nouveau roman, c'est de la littérature abstraite, qui s'est avancé. Bon, je crois qu'on a vu beaucoup plus vite que, au moins, d'une part. Mais, ça vient de plusieurs choses. Peut-être, d'une part, du fait qu'on dit bête comme un peintre, tandis qu'on n'a jamais dit bête comme un écrivain. C'est peut-être une des raisons. L'autre raison, c'est, justement, au fait que la littérature est un art impur. Par définition, que nous visons, par exemple, les peintures, ils exécutent les peintures au départ, au moment des sculptures. Et les peintures, aussi, à un moment de la réception, quand nous les visons, quand nous allons les voir, quand nous allons voir un tableau. Sauf, si vraiment, nous sommes parfaitement incultes du point de vue peinture, et que nous y allions pour voir des images. Lors de l'enfance, si vous voulez, si vous souhaitez un livre de reproduction de peinture, il faut être un livre d'images, pour voir ce que font le monsieur, la dame, etc. Alors, que nous allons voir un tableau. Ce qui nous intéresse, ce n'est pas ce qui se passe. Ce qui nous intéresse, c'est ce qui commence. C'est simple, tout ça. Tandis que, lorsque nous lisons un roman, eh bien, même, vous et moi, dans cette profession, nous nous laissons tout de même emportés par l'histoire. Ce qui nous intéresse, ce n'est pas seulement comment c'est raconté. Nous voulons tout de même savoir, comment est-ce qu'il se marie, etc. Donc, la négligence est forcément plus importante en littérature que dans l'enfance. Je crois que c'est pourquoi, très rapidement, on a devenu conscients du fait que, vraiment, en littérature abstraite, ce n'est pas possible. Je suis forcément extrêmement relativiste. En tout cas, les images de la mère, mais même le retournement. C'est aussi extrêmement relativiste. Le critique est très mal. Dans le retournement, je m'étais misé à faire une chose, justement, un passage tout à fait public. Voici, un certain moment, dans le demi-page, raconte des choses qu'il n'a absolument pas pu voir. Elles sont parfaitement imaginaires et je n'ai pas pris la précaution de dire, en parlant pour eux-mêmes, et alors, j'imagine que, mais pas du tout, que ce soit un vieux soir-là, quand on rentre à chez lui, il pénètrera dans la massade, il fait le tiroir, écrit une telle chose, etc. Il n'y a pas d'autre critique qui dit que l'éditeur est un imbécile, il a oublié qu'il ne pouvait pas savoir ce que faisait Popov. Ce n'est pas du tout une vision. C'est un passage de la personne dans l'hyper-espace. C'est un passage en relativité. C'est brusquement, dans le retournement, qui est en fait un roman raconté à la première personne, de la façon la plus traditionnelle possible, c'est brusquement, la possibilité d'un relativisme, la possibilité de ce clavier, c'est brusquement trois notes sur une autre gamme. Alors que volontairement, dans le retournement, il est écrit sur trois gammes, brusquement, il y a un passage dans un autre ton, si vous voulez, ou dans une autre gamme. Seulement, parce que ça aurait été complètement impossible de désigner le texte. On peut écrire que dans son propre texte. Si, dans l'écrit d'Alzac, il était permis une chose comme ça, dans un roman à la première personne, immédiatement, tout le monde lui serait tombé dessus à bras raccourcis. Vous avez tout à fait raison de dire, bien sûr, qu'il y a des trucs qu'ils ne vont pas entendre lire, etc. C'est bien ça. C'est dans cette mesure qu'il est encore possible d'écrire des romans, je crois. On annonce la mort du roman depuis je ne sais pas combien de temps. C'est un nouveau bail de vie accordé au roman. Parfait, c'est la découverte d'une réforme. C'est aussi important que, par exemple, l'art d'architecture, la découverte d'architecture en acier. Je suis de vue de manière très optimiste pour la mort du roman. Bien sûr, les gens aimeront toujours qu'on leur raconte des histoires. Il n'y a qu'à voir le nombre de Gérard Deligny qui se vend et ça rend très optimiste pour la mort du roman. Vous avez dit que c'est dramaturgical, est-ce que c'est rigoté, mais ça marche ?

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