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DOSE AUDIO 21

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Les Fées FâchéesLes Fées Fâchées

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Jean-François Mathé / Le temps par moments (extrait) Gertrude Stein / Les Américains Ossip Mandelstam Traduction du russe : Jean-Claude Schneider Joep Polderman / Quitter sa langue natale (extrait des Disputaisons de Poezibao) Muriel Pic / Les Dialogues des morts sur l’amour et la jouissance (extrait) Cristina Campo / Le Tigre Absence (extrait) Traduction de l’italien : Monique Baccelli Typhaine Garnier / Vide-Grenier (extrait)

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Transcription

The transcription consists of various excerpts and quotes related to the themes of life, language, writing, and poetry. It touches on the importance of paying attention to the simple joys and experiences in life, the lingering childlike qualities in people, the complexities of language and its power, the choice of writing in a certain language, and the poet's role in inspiring and provoking thought. It also includes descriptions of various objects and scenes. Une certaine dose de peau… de peau… et… une certaine dose de peau et… et… et vie ! Pour que nous frôle la beauté de vivre, il suffit d'être attentif à ce qui ne déborde pas du jardin. Petit bruit, odeur d'herbe, merle qui joue avec l'œil du chat comme avec le feu. Venu de loin le vent replie l'ailleurs sur l'ici dans une même transparence qui dure sans trembler comme l'eau dans le verre. À ce qui passe un salut silencieux et merci de ne rien emporter. Jean-François Maté. Le temps par moment. Extrait. Musique. Il y a des femmes qui toute leur vie restent des enfants. Quant aux hommes c'est encore plus fréquent, toute leur vie subsiste un courant d'enfantillage. Chez certaines femmes il reste une petite fille barbouillée, chez d'autres une petite fille douce et timide ou bien une petite menteuse. Gertrude Stein. Les Américains. Musique. Grande est mon envie de faire des farces, bavarder, énoncer des vérités, jeter mon cafard au brouillard, au diable, prendre n'importe qui par la main, dire, sois tendre, ensemble faisons le chemin. Osip Mandelstam. Traduction du russe. Jean-Claude Schneider. Musique. J'ai commencé à écrire ce texte un millier de fois. Maintenant je me demande si la question pourquoi écrire en français n'est pas aussi irrésoluble que la question pourquoi la vie ? Pourquoi manger ? Pourquoi rêver ? Pourquoi j'habite ici ? Pourquoi pas là autre part ? Chaque fois que j'essaie d'y répondre c'est faux. Pourquoi parler ? Pourquoi la poésie ? Toutes ces questions me paraissent sans réponse. Pourquoi quitter sa langue natale ? Mais qu'est-ce que c'est une langue natale alors ? Est-ce qu'on la possède ? Ou on s'en sert comme un outil, comme un tournevis pour monter un meuble ? A quel moment on naît dans une langue ? De plus j'essaie de répondre à ces questions, de plus elles deviennent floues. Ma tête tourne. Ma langue natale au sens d'une langue originale uniforme n'existe sûrement pas. Elle n'est pas le néerlandais. Elle est aussi le dialecte, le plat de l'arrière-coin comme on appelle la région d'où je viens en néerlandais, que j'entendais au quotidien chez mes voisins et chez ma grand-mère paternelle. Elle est aussi les mots indonésiens du côté de ma mère. La langue me semble d'ailleurs une arme, une arme qui est constamment chargée, une arme qui n'a pas besoin de parler pour se décharger sur sa cible, une arme qui exclut chaque personne désarmée. Au sens grammatical et scolaire, elle peut tuer. Elle ferme des bouches et peut-être en répondant à la question ou en tentant d'y répondre, je me sers de cette arme. Pourquoi je respire ? Pourquoi je marche à 5 km heure ? Parfois j'ai l'impression qu'en lisant ou en écoutant une autre langue que je ne connais pas, je laisse libre cours à l'imagination. J'ai l'impression de laisser de côté tout ce qui est analytique et d'être toute émotion, intuition, éponge, libre. Une fois qu'on comprend tout, qu'on sait, on est forcément dans le raisonnement. Un fil analytique se tisse et on commence à juger à travers ce qu'on sait. Peut-être, peut-être pas, je ne suis pas dans la tête des autres. Peut-être j'écris aussi en français pour réapprendre à aimer le néerlandais, sans que les professeurs me corrigent ou me disent comment il faut lire ou écrire telle ou telle chose, à aimer les mots et ce que moi j'y vois, ce que je ressens. Peut-être la pauvreté des moyens pousse à aller vers l'essentiel. C'est ce que quelqu'un m'a dit un jour, je ne sais pas si c'est un compliment ou si c'est une critique. Je n'en sais rien en vrai, comme je ne sais pas pourquoi je suis ici et pourquoi je fais ce que je fais, pourquoi je vis. En conclusion, peut-être j'ai choisi cette langue ou peut-être elle m'a choisie, parce que je n'ai pas envie d'y répondre, parce que je me sens un peu libre parfois et que je peux tout simplement dire j'habite ici, j'ai atterri ici en 2012, je ne sais pas pourquoi, j'y suis restée, je ne sais pas pourquoi, j'ai absorbé des mots et j'écris en français parce que je parle en français, parce que je rêve en français, parce que je pense en français, parce que je côtoie tout simplement tous les jours les francophones, j'entends des mots et voilà la facilité donc. Et je me dis aussi pourquoi pas le français, pourquoi pas ici, pourquoi pas moi. Jock Polderman, quitté sa langue natale, extrait des disputaisons de Poésie-Bahaut. Je sais seulement qu'il y a parfois des phrases qui restent, qui résistent, qui se déforment en résonnant, qui deviennent plus vastes, plus lointaines, plus anciennes, plus proches, plus inédites, des phrases qui dérivent suscitant des fleuves, des lacs, des mers. Des phrases qui dérivent suscitant des fleuves, des lacs, des mers, des océans, des sources. Il y a des phrases qui vous emportent dans le rêve, des phrases qui enclenchent la rêverie et mettent en état de divagation, des phrases qui jouissent. Muriel Pic, les dialogues des morts sur l'amour et la jouissance, extrait. Elle est restée là-bas, chaude, la vie. L'air, couleur de mes yeux, le temps que brûlait au fond de chaque vent, des mains vivantes me cherchaient, me cherchaient, me cherchaient, me cherchaient, me cherchaient, me cherchaient, me cherchaient, me cherchaient, me cherchaient, l'air, couleur de mes yeux, le temps que brûlait au fond de chaque vent, des mains vivantes me cherchant. Restée là-bas, la caresse que je ne trouve plus qu'entre deux sommeils en miettes, mon infini sagesse, et toi, la parole qui changeait le sang en larmes. Je n'emporte pas même avec moi un visage passé déjà dans un autre visage comme sphère dans le vin et consumée dans les brûlants silences. Seule, je reviens. Là-bas, entre deux sommeils, je vois l'olivier, rose sur les jarres pleines d'eau et de lune. Du long hiver, je reviens vers toi qui gèle dans ma légère tunique de feu. Cristina Campo Le Tigre Absence Traduction de l'italien Monique Baccelli Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org Contre sabots de jardin, espérant s'autoriser d'un petit café, pour enfiler que le leu, tout fut la sante renfermée jusqu'à l'antre du maître qui poussera lui-même la porte, bruit de la porte, un cabanon brocante. Mon atelier d'été, dit-il, citera-t-il, pas gaspillé droit d'auteur en kilowattheures, savamment meublé dans les styles camping et empire. Si rayon filtre, pas dilapidé, cachet en ampoule, on aura peut-être la chance d'apercevoir col vert faisant perderie, pointé, dagué, lièvre, bondissant sur la faïence, un écureuil à peine ébréché, une tabatière noyée, un renard empaillé avec toutes ses dents, un fer à repasser, fonte et porcelaine, comme neuf, une cuillère à peau peinture lurée, chevelure laine, un micel en croûte de crasse, plusieurs vitepoches en coquillage, des dépôts de cordelettes, voie savoir, des alignements d'agenda noirci, depuis le fameux colloque jusqu'à aujourd'hui, une cape de pluie, d'avant le polyamide, des manches d'épuisette télescopique à toute fin, un mouchoir de peau de sanglier, une assise de chaise percée, des boquetots à l'huile sur toile, une veste de velours râpée, encore son effet aux anniversaires de Médiathèque avec pochette pratique pour le bic au cas où, des patins tout terrain, des masques étonnés en bois, cinquante ans de menus sur fiches, une carabine joyeux Noël au point de croix, une empreinte rose de la main gauche en plâtre et surtout, énigmatique, plus ou moins jaunie vers le ciel de poutre, mille kernes de bouquins érigés sur un nombre à calculer de décennies. Station fascinée, obligée devant la frise rétrospective, le poète regard affûté taille ses fruitiers, le poète costume blanc bute ses poireaux, le poète arpente à grands pas inspirés par les hectares, le poète en rocking chair lunettes de soleil, le poète à vélo, en tablier rigolo, au repos sur sa serviette, devant des ruines, en parenthèse avec son chat, le poète vrai qui vous pousse dehors, car ça commence à faire soif, non ? Bouts de la prairie dépliés, quelques dépliants, plus ou moins, pour un échange décontracté, plus ou moins, simulant sur les thèses récentes, en cours et avenir, approchant son œuvre, avec apport, pas trop tôt, via l'épouse, des rafraîchissements, contre restitution des crocs. Le poète, c'est l'art drôme, qui fait une garnier, vide grenier, extrait.

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