Thomas More's book "Utopia" is a fictional travel narrative that disguises a treatise on the best form of political constitution. It explores the idea of a perfect society on the island of Utopia, where nature and reason, savagery and artifice are reconciled. More criticizes the society of his time, highlighting the power of the church and the poverty of the population. He describes a utopian society where everyone works 6 hours a day, enjoys the arts, and takes care of each other's well-being. Property is not allowed, and there is a focus on social justice. More's book was published in 1516 and he was eventually executed by King Henry VIII for his refusal to support the king's break with the Catholic Church. The book offers a critique of society and promotes the idea of a fair and equal community.
Je partage un extrait du livre intitulé « L'utopie » de Thomas More, publié dans la collection Folio Classique, achetez ce livre. Il est écrit en 4M de couverture, publié en 1516, l'utopie est un traité sur la meilleure forme de constitution politique déguisé en une fiction, un récit de voyage vers l'île d'utopie, inspiré de la récente découverte du Nouveau Monde. Dans cet éloge crypté et paradoxal de l'humanisme sur le modèle de la République de Platon, Thomas More nous invite à regarder l'ancien monde d'un œil neuf depuis l'île d'utopie, lieu imaginaire d'une réconciliation des contraires, la nature et la raison, la sauvagerie et l'artifice.
L'utopie est un modèle de bonheur, de sagesse et de justice sociale dont pourraient s'inspirer les Européens. Ce texte ésotérique dont le sens est partout caché, le récit d'un voyage déguisé à un traité politique, la carte de l'île d'utopie dissimule une vanité. Ce texte ésotérique dont le sens est partout caché est une critique radicale de la société qui témoigne d'un réalisme politique. Ce qu'il faut savoir c'est que Thomas More est anglais, chrétien, catholique dans un monde où les protestants sont en train de s'installer.
Il a vécu dans les années 1500 et son livre a été publié en 1516 à l'époque du roi Henri VIII et de François Ier. En 1520, il a assisté à la rencontre du roi Henri VIII et François Ier à Guine dans le Pas-de-Calais, pas très loin de Calais, où ses dix se lui est intitulé « Le camp du drap d'or ». Quand on lit ce livre, chose très surprenante, on a d'abord deux livres, un livre 1, livre 2, le livre 2 qui décrit la société et puis à la fin de ce livre il y a les parergas, c'est-à-dire les paratextes qui sont composés de lettres entre Thomas More et Erasme qui a vécu à cette époque-là aussi et donc Thomas More et quelques amis, notamment des bibliothécaires.
Donc on sent que c'est une société qui est très compliquée dans le sens où on a une église très puissante et puis il y a une population très pauvre, illettrée et des bourgeois qui sont installés dans les villes et pour faire face à cette misère, Thomas More évoque une utopie. Alors quand on lit ce texte, on finit par comprendre qu'il y a quand même prévu beaucoup de choses parce que ce que l'on voit à la lecture de ce texte aujourd'hui existe.
On peut parler de la sécurité sociale, on peut parler d'un état qui est censé protéger tout le monde, sauf que quand on réfléchit un peu plus dans cette société utopique, normalement les puissants ne doivent rien posséder, c'est-à-dire que le principal ennemi d'une société moderne, démocratique, c'est l'orgueil. Donc dans cette société utopique, personne n'a de propriété, tout est réglé. On peut penser que c'est une dictature ou du communisme à l'état brut, la réponse est oui, presque une tyrannie parce que ceux qui ne respectent pas la loi, quelque part sortent de cette société-là, une société qui ne tolère pas la paresse, où les gens travaillent 6 heures et le reste du temps ils pratiquent les arts, la musique notamment, la lecture.
Ils ont plusieurs religions, il n'y en a qu'une seule, le mariage n'est pas obligatoire mais souhaité pour la paix des ménages, et puis tout le monde s'occupe de tout le monde, se préoccupe de sa santé, et il y a même question dans ce livre de la notion de soins palliatifs et d'euthanasie, il est question de la corruption, la corruption des hommes politiques, et c'est d'ailleurs ce qui a finalement été à l'origine de la fin de Thomas More, c'est-à-dire que comme il était assez fin, malin et qu'il avait un réseau d'admirateurs, en Europe notamment, par rapport au plan qu'il a mis en place, il s'est retrouvé face à des politiciens, le roi Henri VIII qui a épousé Anne Boleyn, donc en fait a été celui qui a condamné Thomas More à la peine capitale par décapitation.
Donc en 1535, le 6 juillet notamment, il a été décapité sur ordre du roi Henri VIII d'Angleterre, à l'époque de François Ier. Il avait pour ami, bien sûr, Erasme, qui à son niveau luttait contre Luther, donc le docteur Luther, et Erasme qui avait écrit l'éloge de la folie. Alors je vais partager un petit extrait que je trouve vraiment très intéressant, dans cet extrait on a quelques petits conseils, c'est dans le livre second, ça prend une bonne quinzaine, vingtaine de minutes.
« Je vous ai décrit le plus véritablement que j'ai pu la forme de cette république des utopiens, laquelle j'estime être non seulement la meilleure, mais même la seule qui puisse de droit s'attribuer le nom de république. Chez toutes les autres nations, on parle assez de l'utilité publique, mais cependant on ne pense qu'à son bien en particulier. En utopie, où il n'y a rien de particulier, le peuple est totalement attentif aux affaires publiques, et ce non sans raison, ici comme là-bas, car aux autres régions, qui est celui qui ne sache que, si un personnage ne pense pas à soi particulièrement, il pourra mourir de faim, la république fut-elle la plus opulente et florissante du monde ? En conséquence de quoi ? La nécessité le contraint à avoir plutôt égard à soi qu'à autrui.
Au contraire, en utopie, où toutes choses sont communes à tous, nul ne doute que rien ne fasse jamais défaut à aucun particulier, pourvu que les greniers publics soient remplis. Car les biens se répartissent en ce lieu bien équitablement et justement, et ainsi n'y a-t-il point en utopie de pauvres ni de mendiants, et alors que personne ne possède rien, toutefois tous sont riches. Est-il plus grande richesse que de vivre joyeusement et paisiblement l'esprit totalement libre de tout souci, de ne pas trembler pour son boire et son manger, de ne pas être tourmenté des demandes plaintives de sa femme, de ne pas craindre pour l'avenir que la pauvreté frappe ses enfants, de ne pas être en anxiété de la dot de ses filles, de ne pas penser à acquérir des biens pour les marier, mais d'être assuré de la félicité et de vivre pour soi, pour tous ses parents et amis, sa femme, ses enfants, les fils de ses enfants et toute une longue généalogie dont les gentils hommes font tant de cas ? Qui plus est, on ne s'occupe pas moins de ceux qui ont travaillé dans le passé, mais qui maintenant sont faibles et impotents que de ceux qui à cette heure travaillent.
J'aimerais bien que quelqu'un osa s'enhardir à comparer l'équité des utopiens à la justice que font les autres nations. Puissais-je mourir si j'ai trouvé chez elles aucune trace ni apparence de vrai et légitime droit ? Mais quelle justice est-ce lorsqu'on voit quelques gentils hommes, quelques orfèvres ou quelques usuriers ou d'autres, qui soit ne font absolument rien, soit ne font que des choses qui ne sont pas grandement nécessaires à l'utilité de la république, mais n'aient si bien grand train et vivent si magnifiquement de leur oisivité ou d'un égosse superflu aisé.
Vu que, cependant, un pauvre serviteur, un chartier, un forgeron, un maçon, un charpentier, un manouvrier et un laboureur, bien qu'ils travaillent tant et si assidûment qu'un sera bien lassé d'en soutenir autant, et bien que leurs labeurs soient si nécessaires qu'une république, ne pourraient durer un an sans eux, menent leur vie si pauvrement et sont tous si mal traités, qu'il pourrait sembler que les chevaux aient un meilleur sort qu'eux. Parce que leur peine n'est pas si continue que leur pittance n'est guère moins bonne qu'elle est d'ailleurs plus propre et semble la meilleure à leur appétit et qu'enfin ils n'ont pas à se soucier pour l'avenir de quoi qu'ils vivront.
Les dites pauvres personnes, au contraire, un labeur stérile et une peine infructueuse, les entourmentent, les tourmentent à l'heure présente et l'anticipation de leur pauvreté d'avenir dans leur vieillesse les tue, parce que leurs gages journaliers sont si petits qu'à grande peine en vivent-ils pour le jour et qu'il n'en peut pas conséquent, rien ne demeurait de surabondant pour subvenir à leur vieillesse. Cette république-là n'est-elle pas bien injuste et ingrate d'octrailler avec prodigalité tant de dons et biens à des gens qui se disent nobles, aux orfèvres et aux autres de ces sortes, ou à des personnages oisifs, ou aux flatteurs et aux pourvoyeurs de veines voluptées, et au contraire de ne tenir aucun compte et de pauvrement traiter les laboureurs, charbonniers, serviteurs, charretiers, charpentiers, forgeons et autres semblables états, sans lesquels ne pourrait exister absolument aucune république.
Et après que la dite république a abusé les travaux et labeurs de ceux-ci pendant qu'ils étaient dans la fleur de l'âge, une fois qu'ils sont devenus vieux et maladifs et dénués de tout, elle se monte ingratissime à les récompenses, et les récompenses en les laissant mourir misérablement de faim, oublieuse de tant de veilles et de tant de peines et de tant de biens qu'ils lui ont fait en leur temps. Qui puisait, qui puisait, les riches de nos jours, ou de jour en jour, contrôlent le salaire qu'un pauvre ouvrier peut gagner pour sa journée, et en retranchent quelques portions non seulement par fraude particulière, mais aussi au moyen de lois et ordonnances publiques, en sorte que ce qui semblait autant passer injuste, à savoir de récompenser mal ceux qui faisaient le plus de bien à la république, les suisses dits hommes riches l'ont aboli et ont voulu tenir qu'une telle injustice était justice et ont promulgué des lois pour l'autoriser.
C'est pourquoi, quand je pense à toutes ces républiques qu'on dit aujourd'hui en maintes lieues florissantes et opulentes, je n'y vois rien d'autre que Dieu m'en soit témoin qu'une sorte de conspiration des riches qui, sous couleur d'être assemblés pour régir le bien public, pensent seulement à leurs profits privés. Ils imaginent et inventent toutes les manières et finesses par lesquelles ils pourraient d'abord garder sans crainte de les perdre les biens qu'ils ont amassés par leurs crimes, ensuite en acquérir d'autres qui ne leur coûtent guère par le labeur et le travail de tous les pauvres et abuser des dits pauvres.
Dès que cette tourbe de riches a établi que de telles tromperies devaient être observées au nom de la république et même au nom des pauvres qui sont compris en cette république, les dites inventions passent et sont réputées comme lois, et les biens qui eussent pu suffire à nourrir et entretenir eux et les pauvres ensemble, ces gens détestables, à la convoitise insatiable, les ont répartis entre eux. Ô combien de telles sortes de gens sont pourtant éloignés de la félicité de la république et des utopiens ! En bannissant de celle-ci tout usage de l'argent et partant toute avidité, quelle infinité d'ennuis n'en ont-ils pas retranché ? Quelle semence de vices n'a-t-on pas éradiquée ? Qui est celui qui ignore que si l'argent est aboli, avec lui seraient anéantis les fraudes, l'arcin, rapine, procès, tumultes, noises, séditions, meurtres, trahisons et empoisonnements, qui sont punis plutôt que réfrénés par de quotidiens supplices ? Apparemment si l'usage de l'argent était délaissé, qui est-ce qui doute qu'à ce même instant ne périrait les craintes, inquiétudes, soucis, labeurs, veilles et même la pauvreté, qui pourtant semble ne manquer que d'argent ? Mais croyez bien que si l'argent était aboli en tous lieux, la pauvreté serait soudain diminuée.
Et pour en donner la preuve plus clairement, considère une année de stérilité en laquelle il est advenu que plusieurs milliers de personnes sont mortes de faim. Je gage qu'à la fin de cette pénurie, qui eut voulu ouvrir les greniers des riches, y eut trouvé tant de grains que, si on eut pu les distribuer à ceux qui sont morts de pauvreté et consomption, personne ne se fût ressenti de cette disette procédant de quelques vices de l'air et imperfections de la terre.
Certes chacun vivrait bien à son aise, n'était-ce béni et saint argent dont on dit qu'il fut trouvé afin qu'on eût par lui plus facilement accès au vivre, mais qui seul nous barre la route pour y parvenir. Je ne doute point que les riches même ne sachent bien qu'il vaudrait mieux ne pas manquer de choses qui sont nécessaires à la vie humaine, plutôt que d'abonder en plusieurs biens superflus et être délivrés d'une infinité de maux, plutôt que d'être environné de grandes richesses.
Je ne doute point que l'égard de chacun à son profit ou l'autorité de Jésus-Christ, notre Sauveur, qui par sa grande sagesse ne pouvait ignorer ce qui était très commode au mortel, et pour la parfaite bonté dont il est plein, n'eût su conseiller aucune chose qui n'eût été très bonne, n'eût déjà aisément attiré tout le monde aux lois de cette république utopienne, si cette seule bête Orgueil, qui est prince et père de tous les autres vifs, n'y résistait.
Cet Orgueil mesure sa félicité non point à ses propres profits, mais aux incommodités d'autrui. Il refuserait d'obtenir la place d'un Dieu si cela devait le priver des pauvres misérables qu'il domine, et dont il se moque afin que sa félicité soit plus exaucée et en plus grande magnificence par comparaison avec les misères et calamités des pauvres dont il tourmente et attise l'indigence en étalant ses propres richesses. Ce serpent infernal, qui est si avant fiché dans le cœur des hommes qu'il n'en peut être aisément arraché, tient son siège en ce lieu afin que les hommes, les humains, ne puissent rectifier le cours de leur vie et les regardent de même que le poisson nommé Rémora qui retient et arrête les navires à son plaisir.
A tout le moins, je suis joyeux que cette forme de république, que je souhaite à toutes les autres nations, soit échue aux utopiens, eux qui ont suivi de si bons principes de vie que, sur eux, ils ont fondé une république non seulement très heureuse, mais aussi, autant qu'on puisse le deviner par conjecture humaine, perdurable, puisque le vice d'ambition et l'esprit de parti avec les autres vices que j'ai dit sont extirpés d'utopie, il ne faut pas un cadre entre les citoyens sourds de quelques discordes, ce qui a été la cause de la perdition de maintes villes opulentes et très bien munies.
Tant qu'ils régneront, la concorde et de saines institutions, croyez que l'envie de tous les princes voisins, qui a déjà souvent tenté d'y pénétrer, mais en a toujours été repoussé, ne saurait mettre en désarroi ni troubler l'empire utopien. Donc c'est un extrait du chapitre du livre second que j'ai essayé de partager, je le trouve vraiment extraordinaire, dans le sens où on revoit à travers cette lecture de 1514, on voit bien que rien n'a changé depuis, à l'époque, il y a l'église, et puis comme je disais, les princes en quelque sorte, les rois, et puis autour les esclaves.
Donc Thomas More pousse à prendre conscience de l'égoïsme, cet égoïsme, cet égocentrisme qui pousse les dirigeants à s'enrichir plus eux qu'à enrichir les personnes qui les ont élus. Donc c'est une vieille histoire, rien n'a changé depuis 1515, rien n'a changé depuis 1520. On est sur une nouvelle église qu'on appelle l'État, église dans laquelle on pratique une religion qui est devenue officielle qu'on appelle la laïcité, et dans cette église sont colportés à des degrés divers des personnes très attachées au profit de certaines grandes succursales.
Et donc on maintient le peuple dans l'ignorance en agitant la terreur, la terreur de l'ennemi, quand c'est pas le meurtre chez les voisins, quand c'est pas un virus, quand c'est pas une bombe atomique, quand c'est pas les migrants, quand c'est pas la sécheresse, quand c'est pas le chômage, donc il y a toujours une espèce de terreur qui entretient les angoisses. Donc les gens sont obligés d'aller prier, en tout cas de cotiser pour le pouvoir en place, donc le gouvernement hier il faisait ça avec l'église, maintenant ils font ça avec l'État, c'est la main technique.
Donc la démagogie a remplacé la démocratie et la démagogie aujourd'hui peut être critiquée avec les mêmes outils que ce livre de Thomas More intitulé l'utopie. Alors il explique quand on étudie ce livre que l'on est sur une espèce de communisme ou de municipalisme où ce sont les autorités locales élues localement qui dirigent leur ville avec un système de rotation, donc des mandats pour une certaine durée, changement de poste et surtout absence d'enrichissement personnel, c'est à dire qu'un homme politique élu fait des lois dans l'intérêt de sa communauté mais il ne peut jamais et ne pourra jamais s'enrichir personnellement.
Donc ce qui fait qu'il y a un filtre à l'entrée, les hommes politiques ne peuvent pas et ne doivent pas s'enrichir d'une façon ou d'une autre. Quand on prend nos députés qui sont payés grassement par rapport à ce qu'ils font comme travail, on comprend qu'ils n'ont pas envie de changer les choses dans le sens où la menace de la dissolution de l'Assemblée Nationale peut leur faire perdre beaucoup. Autant hier les députés avaient un métier à la base et quand ils n'étaient pas élus ils retournaient sur le terrain travailler comme tout le monde.
Aujourd'hui nous avons des députés salariés tout simplement, c'est leur métier député puisqu'on ne peut pas faire de cumul de mandats. Nos députés sont tout simplement à la botte du gouvernement en place parce que s'il s'agite un peu trop, hop, dissolution de l'Assemblée Nationale, donc chômage pour nos députés ce qui fait que les lois passent d'une façon ou d'une autre, quoi qu'il en coûte les lois passent. Voilà donc l'utopie de Thomas More qui s'est fait décapiter parce que le pouvoir en place n'a pas du tout aimé sa façon de faire, donc ce qui se comprend.
Lisez, lisez, lisez.