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Le Dossier REBATET

Le Dossier REBATET

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Il ne faut pas oublier les anciens... pourquoi la deuxième guerre mondiale ? C'est toujours une histoire d'argent et d'égo... Moi, jamais je ne me battrai pour tuer l'autre. Je vous conseille d'acheter ce livre dans la collection Bouquins

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Transcription

Lucien Rebatté was a powerful French writer during the occupation, known for his book "Les décombres" which criticized the decomposition of the country. He was an anti-Semite, anti-communist, anti-parliamentarian, and anti-bourgeois. This book, along with an unpublished sequel, provides a historical document of Rebatté's generation of writers who collaborated with the enemy. The book includes critical annotations and aims to demystify Rebatté's controversial texts. It emphasizes the importance of memory and learning from past mistakes. The text also discusses the political climate during the Second World War and the dangers of blindly following authority. Overall, the book encourages critical thinking and reflection on current events. Le Dossier rebatté Les décombres, l'inédit de Clairvaux Édition établie et annotée par Bénédicte Vergès-Cheillon, préface de Pascal Horry, publié dans la collection Bouquins Achetez ce livre ! Lucien Rebatté, l'un des auteurs les plus puissants de la langue française même s'il était comme bien d'autres Louis-Ferdinand Céline et de nombreux acteurs, Sacha Guitry par exemple, ou Fernandel, des artistes qui ont collaboré avec l'ennemi du moment puisque l'Allemagne aujourd'hui est amie de la France. Lucien Rebatté est l'auteur d'un livre maudit qui fut le best-seller de l'occupation, Les décombres, 600 pages de violence et de colère où il s'en prend à tous ceux qu'il tient pour responsables de la décomposition du pays. Rebatté fut un antisémite et un anticommuniste parmi les plus virulents, mais il fut aussi anti-parlementaire, anti-bourgeois, anti-catholique, bref un intellectuel fasciste typique et qui partagea la rage et les phobies de toute une génération d'écrivains sur laquelle ce dossier fournit un document historique édifiant. Le texte des décombres est ici livré au public dans son intégralité pour la première fois depuis 1942 accompagné d'un important appareil critique qui permet de le lire en connaissance de cause. L'autre intérêt de cette édition est un inédit de Rebatté qui constitue la suite des décombres. Écrit en prison à Clairvaux, ce récit des illusions perdues et des haines intactes nous plonge dans l'univers halluciné des partisans les plus acharnés de la collaboration. Peu courageux devant la justice qui le don condamna à mort avant qu'on ne le grâcia sous la pression entre autres de Camus ou encore de Mouriac, qu'il avait injurié, Rebatté n'est jamais sorti de son statut de paria. Il échoua à se faire reconnaître comme le grand écrivain qu'il aspirait à devenir, mais l'ensemble de son oeuvre, dont une histoire de la musique qui figure déjà au catalogue bouquin, jusqu'à ses écrits les plus ignobles, témoignent d'une qualité d'écriture qui fut saluée y compris par certains de ses adversaires les plus résolus. Fallait-il s'interdire de republier ces textes les plus sulfureux ? On peut croire que les rééditer ou les révéler avec les éclaircissements indispensables contribuera à les démythifier, tout en rappelant que le talent n'est pas impossible avec la faute morale, voire le crime pénal. Ce commentaire écrit par Pascal Auré sur la quatrième de couverture. Bénédicte Vergès-Chénon est docteure en histoire. Elle est l'auteure de plusieurs livres sur la résistance, l'ichy et l'épuration et a récemment publié une biographie du maréchal Pétain chez Perrin en 2014. Pascal Auré est professeur d'histoire contemporaine à la Sorbonne et l'auteur d'ouvrages sur la collaboration qui font autorité. Il a dirigé le Dictionnaire des étrangers qui ont fait la France, paru dans Boukha. Donc ce livre de 1152 pages qui coûte quand même une petite somme, intitulé Le dossier rébatté, les décombres inédits de Clairvaux, je vous incite à l'acheter tout simplement parce que c'est une mémoire et avec la mémoire on ne peut qu'aller dans le bon sens, c'est à dire ne pas faire les mêmes erreurs. C'est quand on n'a pas de mémoire qu'on fait des bêtises. Alors je vais partager dans le chapitre 9 un texte intitulé le poker. Alors le poker c'est un jeu, on dit poker menteur, un jeu de hasard où il faut bluffer et tromper l'autre. La crise se prolongeait étrangement contre tous les calculs, toutes les anticipations d'autrefois. Comme après une semaine d'une maladie très grave et qui aurait dû classiquement se dénouer en trois jours, on se reprenait à des espérances flottantes mais qu'aucun symptôme cependant ne venait confirmer. Nous nous évertions en hypothèse et en pronostic sur les bribes de nouvelles qu'on nous abandonnait. Les navettes d'Anderson, Anderson c'est Sir Neville Anderson, ambassadeur de Grande-Bretagne en Allemagne, les navettes d'Anderson portant les notes britanniques à Hitler, attendant la réponse des chassés-croisés d'ambassadeurs à Berlin, à Ankara, à Varsovie, l'attitude pacifique prise par l'Italie, les dépêches annonçant que le Duce et le Führer se téléphonnaient. Des gestes, c'était tout ce qu'on nous autorisait à connaître. Cependant la lenteur de l'évolution nous obligeait à nous ressaisir et à réfléchir puisque les choses traînaient ainsi, puisqu'on négociait toujours de nouveaux compromis diplomatiques restés possibles. Le quai tout entier ne parlait plus que du fameux poker dont il fut en question ces jours-là. Chaque mesure militaire devenait une relance de la gigantesque partie. Le rappel de ces choses est d'un grotesque insurpassable. Mais il faut bien le dire, tout ce qui prétendait en France à être averti, à tenir sa place dans le jeu politique, était occupé à supputer le bluff hitlérien, à guetter la minute où Hitler mettrait les pouces. Les ministres français, les initiaux arcanes des affaires étrangères, tout bouffi de leur gloire et de leurs secrets, s'imaginaient intimider l'adversaire quand la France, avec ses huit bombardiers et ses deux bataillons de chars lourds, était semblable à un purotin qui aligne sur le tapis de jeu des pièces de 40 sous devant un boyard. Je n'oubliais pas combien notre aide à la Pologne était problématique, j'allais interrogeant chacun à son sujet. Et puisque j'en ai déjà tant dit, je peux bien avouer que la métaphore du poker me séduisait assez. Rien n'irritait au contraire davantage mon race, trépignant et sacrant. Les imbéciles ! Qui leur dit que Hitler n'ira pas jusqu'au bout ? L'importance accordée aux états d'âme supposée du Führer, les interminables discussions qu'on en faisait, n'exaspéraient pas moins notre vieux maître. Il ne tolérait pas que l'on puisse laisser ainsi cet Allemand maître de notre sort, que l'attente de tout l'univers en suspense lui conférera un tel prestige. Il ne me le cacha pas à propos de je ne sais plus quel article de Je suis partout, dont l'auteur faisait à son gré trop grand cas des oracles de Berchtgaden. Il me renouvela le vieux reproche de l'Action française à l'endroit de notre journal. Nous avions trop souvent traité, analysé, dépeint Hitler comme un personnage de taille, étudié ses faits et gestes comme s'il méritait d'efférence et objectivité. Je ne pus m'empêcher de lui dire que Hitler était certainement une des figures les plus extraordinaires du siècle et qu'il me paraissait aussi dangereux que niais de vouloir l'oublier. Cela me valut cette réponse de Maurras qu'il ne fut pas, j'imagine, permise devant beaucoup d'autres et qui a son prix. Certes, l'homme est hors du commun. Le temps signifiait bien. Vous ne voudriez tout de même pas que cela m'eût échappé. Mais il était défendu de le dire. A deux ou trois jours de là, devant la dernière harangue du chancelier, Maurras s'écriait « c'est un possédé ». Son image de Hitler tenait certainement entre ces deux formules. Pour le bon Pujo, au demeurant tout à fait assuré que la guerre n'éclaterait pas, il avait là-dessus une forte et lumineuse pensée qu'il me confiait à peu près chaque soir. On le faisait bien rire en se demandant ce que Hitler voulait et où il s'arrêterait. Hitler était l'ours du jardin des plantes qui jette ses griffes sur tout ce qu'on lui tend et vous arrachera le bras si vous avez le malheur de le passer dans sa grille. Pourquoi ? Parce qu'en fait, je lis ce texte, c'est-à-dire qu'on a dans les conflits plein de spéculateurs. C'est devenu comme un jeu, un jeu de bluff. Et tout ça se passe dans les journaux. La spéculation, mais derrière il y a des valeurs, il y a des meurtres de part et d'autre. Que ce soit du côté, pendant la deuxième guerre mondiale, des Allemands qui sont envoyés en chars à canon alors qu'ils n'ont rien demandé. De même, de la façon, pareil, parallèle, en France, en Belgique, ailleurs on a envoyé des jeunes qui n'ont rien demandé, aller tuer d'autres personnes. Moi, si on me dit d'aller tuer quelqu'un, je me rebelle, je dis non. Je vois pas pourquoi je vais aller tuer quelqu'un. Voilà, donc pouvoir s'opposer au pouvoir en place, pouvoir réfléchir, pouvoir critiquer les décisions en se basant sur des faits historiques, ça apporte un peu plus de clarté, de jugement et je dirais peut-être, non pas de la sagesse, mais de prise de position, ne pas se laisser embarquer dans des bêtises inhumaines. Donc, l'aide des combres, le dossier rébaté dans la collection bouquins. Achetez ce livre, ça permet de se positionner par rapport à ce qui se passe aujourd'hui, c'est-à-dire que rien n'a changé depuis.

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