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Laite final

Laite final

Eva Franc

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The person being interviewed talks about their profession as a pastry chef and how it defines them. They also mention their love for their job and their active lifestyle in Montreal. They discuss the importance of their body and how it changes depending on where they are and what they are doing. They talk about their strong connection to their body through dance and how it helps calm their mind. They mention that they have judged their body in the past but have learned to accept and appreciate it. They also discuss the modifications they have made to their body to align with their desired image. Est-ce que ça s'est toujours plugé dedans ? Ouais. Plugé la batterie ? Ouais. On ne voit pas la télé ? Non. Ok, parfait. Ouais, c'est ça que j'ai capturé comme ça. Est-ce que ma voix de moi-même s'il s'est arrêtée ? Ouais, j'entends bien. Ouais, non, c'est parfait là. Ouais ? Ouais. Cool. Comment ça va ? Super. Ouais ? Ouais. Ouais ? Ouais. Cette fois, c'est toi qui va parler. Ouais. Laetitia ? Là, ça enregistre. Ouais. On est là ? Ouais. Ok, parfait. On enregistre tout. Ok, ça marche. Est-ce que tu aimerais te présenter de la façon que tu veux ? Certainement. Alors, je me définis beaucoup par ma profession dans la vie. Je suis pâtissière. Je pourrais même dire aujourd'hui que je suis chef pâtissière parce que je suis à la base de la création de pas mal de ce que je produis. Je trippe sur mon métier. Je trippe sur là où j'ai atterri. Je travaille au Saint-Pierre ou à la cantine Côte d'Azur ou peu importe. Je travaille au BIC. Je pense que c'est dans mes plus grandes passions et la plus grande chose qui me fait vivre autant émotionnellement qu'intellectuellement. Après, je pourrais aussi dire que je suis quelqu'un de pas très sédentaire. C'est quelque chose aussi qui me définit beaucoup. C'est vrai que là, avec ma vie, je suis au BIC presque six mois par année à temps plein, mais le reste de l'année, c'est comme je bouge. J'ai une vie très active à Montréal, mais j'aime aussi aller ailleurs. Je pense que c'est pour moi des façons de réactualiser constamment mes réflexions. Je pense que c'est comme de bouger du lieu. Le moment déjà du trajet est hyper important. Les lieux inspirent tout le temps des choses différentes dans nos énergies et dans ce qu'on a envie de faire et d'être. Pour moi, c'est ma meilleure vie en ce moment parce que je me suis donné la possibilité d'avoir deux maisons pour vrai. Je suis hyper nourrie de ça. Comment vis-tu ce mouvement à travers ton corps, entre ces deux places ou entre ces deux places? Ce sont des vies qui sont tellement différentes que comme mon corps, on dirait que c'est comme un bel équilibre là-dedans. Si je pense à ma vie en deux temps, au BIC, c'est le travail, mes mouvements de routine. Mon corps est dans une routine quand je suis ici, alors que dans mon autre partie de l'année où je gravite entre le BIC et Montréal. À Montréal, c'est le transport actif dans le sens que je suis sur mon vélo, je bouge beaucoup à travers ça, je vais prendre beaucoup de cours de danse. Je vais explorer vraiment d'autres choses qui me seraient disponibles au BIC, mais que je n'explore pas parce qu'on dirait que j'ai mes repères là-bas. C'est comme si j'avais scindé ça dans ma tête. Ça appartient à ce lieu, à Montréal. Quand je suis au BIC finalement et que je ne travaille pas, mon corps est tranquille. Il est plus doux, je pense. Il est plus dans le vent parce qu'il y a du vent ici, mais dans le sens que j'ai plus de sensations d'éléments terrestres. C'est un peu ésotérique mon affaire, mais quand je suis en ville, on dirait... Ça c'est quand il pleut et que je fais du vélo, mais à part ça, peu importe la météo. La météo n'a rien à voir avec ma vie, alors qu'ici, j'ai l'impression que la météo et mon corps sont hyper liés. Il y a une tempête, mais pour vrai, il y a une tempête. Il n'y a pas de métro pour te rendre quelque part. Ton corps va suivre le rythme de cette tempête. Il n'y a pas un plus ou un moins dans ce que j'aime les deux. J'aime vraiment ça, ces deux univers-là dans ma vie. Je ne serais pas prête à en laisser un. Est-ce que tu as l'impression que tu es très à l'écoute quand il y a des éléments qui t'entourent et que ça va jouer aussi sur la façon dont tu te sens à l'intérieur ou pas? Clairement que je vais avoir plus de facilité. Tu vois, j'en fais un bel exemple tout à l'heure. Je t'ai dit, finalement, je n'aimerais pas la danse. Tu es comme, c'est ça qui se passe. Probablement que si j'avais été à Montréal et que j'avais été inscrite dans un cours, j'y serais allée. C'est un horaire. C'est mon horaire. Il y a marqué ça. Souvent, j'ai 150 000 trucs de planifiés. C'est comme je rentre dans un rythme. Mon corps suit ce rythme-là. Quand je redébarque au BIC après, ça me prend deux jours. Je suis genre, OK, wow, qu'est-ce qui se passe? Ça ralentit doucement. À un moment donné, c'est comme, OK, cool. Au BIC, mon agenda est vide ou presque. J'exagère parce que je suis quand même occupée comme personne. Oui, clairement que je suis plus à l'écoute de lui quand je suis ici et que je ne travaille pas. C'est quand même deux choses. Quand je travaille, mon corps doit suivre. Je n'ai pas beaucoup de place pour lui accorder de la parole. Oui, OK. Justement, hors micro, tu me disais que tu avais quand même longtemps, ou peut-être toujours été quand même très à l'écoute de ton corps. Est-ce que tu peux nous en parler un petit peu plus? Oui. Je ne sais pas comment cette relation s'est construite, sincèrement. Je ne sais pas d'où ça vient ou pourquoi ça s'est manifesté comme ça. Il n'y a pas d'élément déclencheur où je n'ai rien vécu dans ma vie. On dirait qu'il y a amené au fait que je construis cette relation-là avec mon corps. Mais je pense que c'est quelque chose qui me définit beaucoup aussi. Je ne sais pas par où commencer. Parce que j'ai beaucoup de choses à dire et en même temps, je commence par où dans la temporalité. Vas-y, parle chronologiquement. Oui. Tu sais ce que je viens de dire, quand je travaille, mon corps ne me laisse pas beaucoup la parole. C'est qu'on dirait qu'il faut que je balance. Le reste de l'année, je lui accorde beaucoup d'importance et de parole. Parce qu'il faut que je rééquilibre ce qu'il vient de vivre. Après, ce n'est pas qu'il n'en a pas du tout de parole durant ma saison. Parce qu'il est mon outil principal. C'est vrai, il faut qu'il soit mon ami. Il faut qu'on soit ensemble dans notre folie. Parce que sans lui, je ne fais rien. Cette relation-là, c'est clairement qu'elle s'est tissée comme ça. Tu es comme mon meilleur pote. Mon cerveau, c'est intéressant. Mais mon corps, c'est plus intéressant quand même. C'est cool, mes réflexions et tout ça. Mais je trouve ça vraiment plus enrichissant, ce que je vis à travers mon corps des fois, que ce que je réfléchis. Là-dedans, la danse, c'est sûr. Parce que j'ai de la difficulté à arrêter mon cerveau. J'ai quand même un cerveau qui spin sur mille projets en même temps. La danse a été clairement un moyen de laisser le moins possible de place à mon cerveau durant ces temps-là, et le plus possible à mon corps. Parce que je ne peux pas méditer. Ça ne marche pas. Ce n'est pas moi. C'est correct. J'ai essayé, mais ce n'est pas moi. Ce qui est moi, c'est la danse. Plus je danse, plus je laisse de place à cette expression-là. Plus, pour vrai, ça me calme ma tête. Je ne fais pas d'angoisse. Je fais beaucoup de choses. Maintenant, il faut redescendre cette pression-là. C'est par mon corps, probablement, que j'arrive à atteindre ça. Oui, c'est beaucoup par le sport aussi quand même. Qu'est-ce qui sort à ce moment-là de ton corps? Qu'est-ce qui se dit? Qu'est-ce qui te dit? Qu'est-ce qui te dit? Il est plein. C'est comme une sensation de… Si j'arrive à aller là, c'est comme juste une sensation de plénitude. On est bien. C'est cool. C'est rarement autre chose que positif ce qui se passe. Après, si j'ai mal quelque part, c'est juste que là, il va me le rappeler. Il va me le dire. Sinon, c'est très… C'est le moment où on est le plus lié. C'est le moment où on va vraiment vivre un moment ensemble. C'est comme si j'en parle comme si tu étais une personne à part de moi. Est-ce que tu as l'impression que tu es ton corps ou que tu as un corps? Ça varie. Oui? Oui, ça varie beaucoup. Est-ce que ça varie justement quand ta tête ou tes pensées prennent le dessus? Oui. Mais tu sais, la cuisine, ça m'amène à être un corps aussi. Parce que comme je dis, j'ai besoin de lui pour faire ce que j'ai envie de faire. Mais je te dirais que les moments où je me dis que je ne suis pas encore, mais que j'ai encore, c'est peut-être les moments où ça va un peu moins bien. C'est comme des moments un peu de… Genre, ok, c'est correct, mais tu n'es pas top shape. Ces moments-là, clairement, j'essaie de prendre un bras de distance avec lui et de ne pas juste me dire que je suis lui. Parce que sinon, non, je pense que sinon je suis mon corps, c'est sûr. Est-ce que tu l'as déjà jugé ton corps? Ah, 100%. Oui. Mais puis encore aujourd'hui, je dirais, oui, oui, clairement que je me juge. Comment tu le juges? Hum… Ben… Ça commence… Adolescente, je ne pense pas que j'étais à l'aise du tout avec mon corps. Je pense que je ne l'aimais pas vraiment du tout. Puis je le trouvais vraiment plate par rapport à d'autres. Puis je trouvais que comme… Ouais, comme j'aurais aimé ça avoir un autre corps à ce moment-là. Puis après, ben c'est ça. Je t'ai nommé, genre, hors micro, la période un peu comme fin secondaire, début cégep. J'avais comme 15 ans, parce que j'étais un peu avancée dans mes études. Mais j'avais comme 15 ans. Puis à ce moment-là, j'ai comme commencé à triper dessus, sur mon corps. J'ai commencé à être comme, ok, dans le fond, tu t'en viens un peu cool. Genre, j'avais beaucoup moins de jugement. Après, j'étais quand même très dans le contrôle. Puis le rendre comme moi, j'avais envie qu'il soit aussi, tu sais. Est-ce que justement, tu l'as modifié pour le rendre un peu à l'image que tu souhaitais avoir de lui? Ben, je pense que ça s'est fait d'office, juste parce que hormonalement, puis j'ai grandi, puis tout ça, tu sais. Mais oui. Puis encore à l'heure d'aujourd'hui, je veux dire, je ne sais pas là, que ce soit par des tatouages, du piercing, genre, tu sais, comme des coupes de cheveux, tu sais, peu importe là. Mais comme, oui, il y a plein de transformations et de modifications qu'on peut faire à notre corps pour qu'il semble davantage correspondre à l'idée qu'on aimerait qu'il soit. En fait, oui, je suis toujours encore dans ce processus-là. Genre, ça c'est... Genre, je ne le laisse pas... Ouais, il prend sa place là, puis il y a des trucs que je ne peux pas vraiment, ou que je n'ai pas envie de transformer. Puis que j'accepte qu'il soit de même, puis c'est juste comme, bon ben ok, c'est correct là, genre. Mais si je vois que j'ai une possibilité, puis que j'aurais envie de modifier, ben comme, je le fais. Ouais. Et ça marche toujours? Non, des fois, ça prend plus de temps que j'aimerais. Mais... Puis des fois, ben je sais que comme, ben ça va être comme ça, puis ça sera comme ça, puis... Non, je ne pense pas que c'est des réussites. Après, j'imagine qu'il y a des choses qui s'installent, puis... T'sais, mettons à un moment donné, comme, ben si c'est ça qu'il y a, j'ai des hanches, ben j'ai des hanches. Genre, je ne pourrais jamais faire autrement que comme, j'ai des hanches. Puis comme, j'ai comme été longtemps mal à l'aise de ça, ou comme, ah si, ce n'est pas le corps que j'aurais aimé avoir. Tu sais, puis tout ça. Puis à un moment, ben c'est comme... Vous voyez, ou genre, ça tu passes, c'est comme, tu choisis tes combats, là. Fait que à un moment donné, est-ce que je veux vraiment que ça soit ça mon combat de ma vie, là? Non. Genre, j'ai vraiment d'autres choses plus intéressantes à faire que ça. Fait que, ben, c'est comme une acceptation un peu, mais pas totale, là, mais genre, de comme, ok, c'est correct. Genre, je veux juste accepter cette partie de mon corps, là, parce que... Ben, sinon, toute mon énergie va aller là, là. Puis je veux vraiment faire autre chose de ma vie que ça, là. Fait que, ok, go. Ok. Est-ce que dans cette acceptation, tu as l'impression que parfois, c'est comme, tu as accepté, mais tu n'as jamais vraiment accepté? Ah oui. C'est accepter sans accepter. Tu as l'impression que tu n'accepteras peut-être jamais de ta vie, puis que... Non. C'est correct. Tu acceptes de ne pas accepter, justement, de toute ta vie. Oui. Oui. Oui, je pense que j'ai fait ce choix-là pour une couple de trucs, là. D'être comme, juste genre, je me suis penchée sur le sujet, j'ai réfléchi, j'ai essayé des affaires. Puis là, c'est comme, ben, non, genre, ce n'est pas vrai que je vais... C'est ça, comme je t'ai dit, je ne veux pas que ma vie, elle, soit prise par ces choses-là, tu sais. J'ai comme, j'ai vraiment d'autres choses intéressantes à faire que ça, puis c'est tellement énergivore, ces affaires-là, tu sais. Comme, je me rappelle, à l'adolescente, c'était juste, c'était obsessif, là. C'était obsessif, là, le corps, l'image, tu sais, qu'est-ce que tu renvoies, comment tu t'habilles, comment, tu sais. Genre, tu as ton corps, toi, que tu connais sans vêtements, mais comme les gens, la plupart du temps, ils connaissent avec des vêtements. Ça fait que, bon, c'est un peu mieux, parce que tu peux un peu le cacher, là, mais comme, tu sais. Pourquoi tu penses que c'était obsessif, à ce moment-là? Est-ce que c'est à cause des autres, justement, ou c'est comme la pression qu'il y avait autour de toi? C'était toi, toute seule? Non, je pense que c'était moi, toute seule. OK. Un peu de l'extérieur, parce que, ben, j'étais dans une école de filles, au secondaire, puis, ben, j'aurais été dans une école, avec des gosses, ça aurait été la même chose, mais dans le sens, puis, j'étais deux ans plus jeune, fait que je pense que, comme moi, je n'étais pas rendue là dans mes réflexions par rapport, justement, à mon corps, tu sais, je n'étais pas rendue là dans, je ne sais pas, genre, dans être belle, mettons, ce n'était pas quelque chose encore que j'avais compris, tu sais, comme cette notion-là. Donc, je pense que ça m'a rattrapée plus vite, tu sais, je suis sortie de mon enfance plus vite à cause de ça, comme on dirait que, parce qu'enfant, oui, je remonte un peu dans les souvenirs, c'est sûr qu'il y a des affaires à dire, mais, oui, en fait, oui, comme clairement que ça remonte à avant ça, mais je pense que ça m'a rattrapée à l'adolescence, d'être entourée de jeunes filles deux ans plus vieilles que moi, ou comme, là, le style vestimentaire, le rapport, genre, justement, au corps, au poids, tout ça, tu sais, c'était comme quelque chose de très, tout le temps, parler, là, tu sais, fait qu'on dirait que je suis, OK, OK, OK, il y a quelque chose qui se passe là, puis déjà que je ne devais pas être très à l'aise à ce moment-là, ça a comme probablement rajouté une couche de ça, mais, puis justement, comment tu as fait pour te défaire de tout ça? Ben, j'ai commencé à transformer mon corps. Je pense que, comme, puis la transformation à ce moment-là, il était, comme, lié à mon poids, fait que, tu sais, j'avais comme 13, 14 ans, fait que, tu sais, je n'étais pas obèse, là, il faudrait revoir des photos, là, mais, tu sais, je pense que j'étais comme en surpoids, puis, ben, j'ai commencé à faire comme, OK, ben, ça ne va pas se passer de même, c'est correct, j'arrête de manger du Nutella, j'arrête de manger des biscuits, je marche jusqu'à l'école à partir de maintenant, je ne prends plus l'autobus. Fait que, ça a comme commencé comme ça, ça a commencé aussi par avoir des vêtements qui me plaisaient, parce qu'on dirait comme, ben, de mon souvenir, on dirait que c'était comme mes parents qui m'achetaient tout le temps mes vêtements, là, puis que je n'avais pas vraiment un mot à dire là-dessus, là, puis là, ça a été comme, OK, ben, genre, je vais commencer à travailler, puis je vais m'acheter des vêtements pour moi, genre, puis, fait que, des affaires comme ça, ben, très lié à l'alimentation, là, par rapport à, tu sais, par rapport à moi, puis, au sport, parce que ça, j'avais compris que, dans le fond, OK, être actif, faire du sport, égal, perdre du poids, puis, c'était principalement ce qui me faisait chier, là. Puis, comment tu as vécu, justement, cette perte de poids ? Est-ce que c'était comme une victoire pour toi, ou c'était comme, ah, mais, finalement, je le fais, mais ça ne me convient pas ? C'était quoi ton sentiment ? Je ne me souviens vraiment pas d'un sentiment de victoire, mais je me souviens de, ben, que, du coup, je commençais à moins penser à ça. Je pensais moins à mon corps, du coup, c'était comme, OK, cool, genre, c'est bon, là, j'ai perdu, genre, 5 kilos, mettons, ben, comme, là, je suis bien dedans, puis, là, je me sens comme, ouais, je me sens à l'aise, fait que, c'est comme si ça occupait moins mes pensées, ça, je me souviens de ça, de me dire, ah, OK, je peux avoir un petit break, là, c'est cool, genre, c'est correct si je remange une dose de Nutella de temps en temps, là, puis, ben, tu sais, j'ai comme été dans des légères fluctuations, quand même, de poids à cause de ça, j'imagine, là, parce que c'est comme si j'avais comme un rythme, puis, là, à un moment donné, j'étais comme satisfaite de là où j'étais, puis, là, après, c'était comme, ah, OK, fait que, là, je peux me donner un break, mais, tu sais, je pense que je prends vraiment du poids hyper vite, là, fait que, tu sais, c'est même pas, j'ai pas de, on parle pas de boulimie, on parle pas de rage, de manger beaucoup de choses ou quoi que ça, je pense que c'est juste, dès que je suis un peu dans un excès, je prends du poids immédiatement. Fait que, tu sais, quand j'ai dû me donner un break, c'était ça, c'était comme, puis, moi, j'ai deux frères, deux frères qui sont comme des baguettes, tu sais, fait que, comme, ben, eux, ils mangeaient comme tout ce qu'ils voulaient tout le temps, là, fait que, là, moi, genre, si je mangeais, genre, deux biscuits en break, j'étais comme, hey, shit, man, deux biscuits, là, genre, c'est beaucoup pour mon corps, on dirait, puis, eux, même, ils mangeaient la boîte de biscuits, puis, j'étais comme, hey, fuck you, là, tu me fais chier, là, genre, c'est ça que j'étais comme un peu, genre, hey, genre, ah, mais bon. Fait que, après, j'ai compris que, ok, ben, je mange deux biscuits, mais si, je vais faire un jogging, c'est correct, tu sais. Fait que, là, j'ai eu, j'ai ce rapport avec le sport, aussi, qui est très lié au poids, finalement, tu sais. Et si, finalement, tout ça, tout ce que tu devais opérer pour changer ton corps, ça a pris plus de place dans tes pensées, par rapport à, finalement, tu me disais ça, ça prenait moins de place, mon corps prenait moins de place dans mes pensées, mais tout le processus, tout ce qu'il y avait autour, finalement, a fini par prendre plus de place ? Oui, sauf que, je pense que ça a amené beaucoup de positifs, genre, alors que, mettons, un même équivalent de place mentale, reste que l'activité physique et un lien avec l'alimentation m'ont amené des choses, tu sais, comme, m'ont amené dans des sphères intéressantes de ma vie, alors que, tu sais, si j'avais spiné avec mon affaire d'acceptation du corps, ben, tu sais, comme quoi, j'aurais été où ? J'aurais peut-être été à des places pertinentes, aussi, mais, je pense que, là, les outils et la routine que ça m'a demandé d'installer est quelque chose, aujourd'hui, que je chéris beaucoup, tu sais, et que, comme, c'est cool, tu sais, c'est cool que, comme, l'activité physique, j'en ai besoin pour me sentir bien, puis, tu sais, même chose, je ne fais rien à l'excès, tu sais, je ne suis pas une craquée de marathon, là, genre, je ne suis pas, juste, je sais que s'il y a une semaine qui passe et que je n'ai pas bougé, et ma tête et mon corps vont faire, comme, ouf, là, qu'est-ce qui se passe ? Ah, ok, ouais, tu n'as pas bougé cette semaine, ben, bouge. Fait que, c'est comme, j'ai l'impression que ce sont des réflexes sains qui se sont mis en place, parce qu'il n'y a rien d'excessif dans aucun de mes affaires. Et c'est quoi le plus beau moment de connexion que tu as eu avec ton corps ? C'est tout le temps dans la danse. Il y en a plusieurs que je peux nommer, mais ils reviennent tous à la même chose. Un concert, un show, un band que je veux vraiment voir, puis je danse. Puis je danse, puis il n'y a rien d'autre que ça. Puis, des fois, il y a d'autres gens qui dansent et avec qui ça se passe, mais majoritairement, tout le temps, c'est juste avec moi, là. Puis, c'est... c'est malade. Je veux dire, c'est incroyable, ces moments-là, j'en ressors comme... ben, en fait, c'est comme un autre monde. Genre, c'est comme... c'est complètement une bulle, là. C'est complètement un autre monde, t'sais. T'sais, genre... t'sais, ça va être... bon, juste parce que c'est quand même comique, mais, un soir, on est arrivés avec mes amis, là, au ping-pong bar, là, je sais pas trop, là, sur Saint-Laurent, bref. Bref, bar vraiment plate, là, comme... j'avais l'impression d'être comme dans un bal de finissants, genre, j'étais comme, mais qu'est-ce qu'on vient faire ici? Mais il était tard, puis, t'sais, comme, c'était comme notre last call, dans le sens que, bon, soit on reste là, puis comme, on passe un bout de soirée ensemble, soit le temps qu'on se trouve une autre place, il va rester 20 minutes, t'sais. Fait qu'on était comme, ok, c'est bon, on se stache, là. Je commence à être là, puis je suis comme, hé, genre, ça n'a aucun sens, ce bar-là, même, les gens sont vraiment plates ici, là, puis tout, puis là, j'ai juste... Écoute, je sais, j'étais même pas sur d'avancer en boisson ou quoi que ce soit, pas pris de drogue, rien du tout, là. J'ai décidé d'aller me mettre sur le rebord d'une banquette, genre, puis de danser, là. Puis je suis montée sur ce rebord de banquette, là, et j'ai dansé, mais comme, je pense que j'ai dansé pendant, genre, l'heure et demie qu'il restait à l'ouverture du bar, là. Puis j'étais, mais je ne me souviens même pas de la musique, je ne me souviens même pas de ce qu'ils jouaient. Puis finalement, plein de monde se sont mis à danser, puis finalement, j'ai fait, genre, des dance battles, genre, puis que, comme... Puis j'ai dansé sur mon rebord de banquette. Puis c'est comme, la danse, c'est... Ouais, genre, à un moment donné, le small talk ou, genre, les affaires de même, j'aime rencontrer les gens de cette façon, tu sais. J'aime, comme, ok, genre, comment tu bouges, genre, mais de toute façon, la chose qui me marque le plus dans la vie, c'est comment les gens occupent l'espace. Genre, c'est la chose que j'aime, comme, c'est la chose, on dirait, qui fait que, comme, on veut être très amis, ou moyen amis, ou pas amis, puis c'est poche à dire, hein, mais, comme, c'est vraiment quelque chose de hyper fort pour moi. Puis je n'ai pas besoin qu'on soit pareil, mais j'ai besoin de comprendre ton rapport à l'espace, puis d'y être intéressé ou de le trouver pertinent, ou d'être curieux, mais j'ai besoin que ton rapport à l'espace vienne m'allumer d'une quelconque façon, c'est comme, j'aime ça, genre. Quand tu dis rapport à l'espace, c'est quoi, c'est comme, comment ton corps, justement, il va bouger dans l'espace, il va prendre l'espace. Ouais, ouais. Tu rentres en contact avec les autres par leur corps, au final. Ah, 100%. Ouais. Ah, tout le temps. Hum, hum. C'est comme, mais, je rentre en, oui, et c'est, si ça se passe, c'est qu'on a, on vit de quoi ensemble, parce qu'il y a, puis les gens, ou leur rapport à l'espace est comme, c'est, oui, c'est très fort pour moi, parce que, sinon, je, pas que je ne les remarque pas, mais comme, c'est. Je ne tire pas ton attention. Non. Hum. Puis, je, j'aime ça, j'aime ça, puis ce n'est pas forcément extraverti, là, ce dont je parle, parce qu'il y a des rapports à l'espace qui sont très dans la minutie, puis qui sont très doux, puis qui sont très, tu sais, loin de comme, de moi aussi, de comment moi je suis, mais, c'est comme, ça, je, c'est ça, je, comme, bien me faire comprendre, dans le sens qui est, c'est pas de faire des grands gestes, d'avoir des mimiques, mais c'est comme, sinon, j'ai l'impression que les gens, ils ne sont pas vivants. C'est ce que j'allais te dire. J'allais te dire, est-ce que tu as besoin que les corps, ils soient vivants. Non, non. Les corps, ils soient vivants. Moi, sinon, je, il y a tellement de gens, même, que, genre, j'ai l'impression qu'ils ne sont pas vivants, là, puis je, c'est comme, probablement, ça, c'est que le rapport à l'espace, pour moi, est comme, je, tu sais, j'ai l'impression qu'ils ne sont pas là. Hum, hum. Genre, puis, c'est comme, puis des fois, t'intéresser à quelqu'un, ça met son corps, d'un seul coup, en vie, tu sais, puis ça, c'est fascinant, oui, comme des, mais, oui, je pense que c'est vraiment quelque chose de, oui, d'important pour moi, oui, à plein de niveaux, ça. Puis toi, par rapport à ton corps, est-ce que tu as déjà eu des frustrations? Hum, oui. J'imagine que, justement, la période où tu me parlais, quand t'avais comme 13, 14 ans. Oui, mais ce n'est pas elle qui me vient en tête, tu vois, mais la frustration qui me vient en tête, là, c'est, ben, dans la génétique de ma famille, ça a l'air que, comme, on a vraiment de l'arthrose au niveau des hanches, puis, genre, ma grand-mère, ma mère se sont fait remplacer leurs deux hanches, là, puis, tu sais, c'est comme, ça me guette, là. C'est dans le sens, hum, j'ai eu mal pendant un bout, mais, là, c'est, là, ça fait comme une couple d'années que je ne le sens plus, fait que, là, je suis comme, ah, ok, mais, tu sais, comme, en milieu de la vingtaine, là, j'étais comme, eh boy, ok, là, genre, ça y est, comme, moi aussi, dans, genre, 10 ans, je vais me faire remplacer les deux hanches, ma mère, pendant, genre, 3 ans, elle n'a pas pu marcher. Là, j'étais comme, ok, là, j'étais comme, en mode, donne tout, là, donne tout, parce que, fait que, ça, ça a été une grosse frustration de me dire, ok, c'est quelque chose que je n'ai pas vraiment le contrôle dessus, puis, en fait, là, j'avais été voir un médecin, puis, il m'avait dit, ben, en fait, le contrôle que tu as dessus, c'est ton activité physique puis ton poids. Moins tu vas prendre de poids, plus tes hanches vont avoir de poids dessus, plus tes articulations vont teufer dans le temps, fait que, c'est ça, surtout, arrête jamais de faire du sport, parce que, le jour où tu vas t'arrêter, ça commence à, tu sais, ça se prend ensemble, genre, puis, après, ça ne bouge plus, il n'y a plus de mobilité, là, fait que, vas-y, continue, fais du sport, actif, actif, actif. Fait que, tu sais, ce moment-là, ça a été comme les premiers outils de dire, ok, genre, dans le fond, frustration, mais, genre, je peux quand même faire un peu quelque chose, ce n'est pas quelque chose juste que je subis, mais ça, ça, c'est, oui, c'était ma frustration. Après, le, non, pas tant, non, je ne suis pas vraiment frustrée avec lui. Tant mieux. Oui. Oui. Good job. Merci. Merci. Mais, en fait, en général, je ne suis pas quelqu'un qui est très… Frustrée. Oui. C'est comme quelque chose que je ne connais pas beaucoup, la colère et la frustration. C'est quoi ton rapport avec le miroir et quand il te voit dans le miroir? Oui. Déjà, j'ai beaucoup de miroirs chez nous. Genre, j'aime ça. Et je trouve que pour la lumière, c'est le fun. Puis, j'en n'ai pas besoin parce que, mettons, genre, plein de fois, je fais des road trips, puis, à part le rétroviseur, il n'y a pas de miroir, puis je suis bonne à l'aise avec ça, puis je m'en fous. Mais, j'aime ça le miroir. Oui. J'aime ça me checker. Est-ce que tu aimes ce que tu vois dans le miroir de toi? En général, oui. Genre, il y a comme des moments où je suis comme, eh bien, il était un peu bouffi ce matin. Mais comme, non, en général, je suis à l'aise avec mon image, vraiment. J'ai pas, ben, mettons, on parle de ma face. Genre, on décortique un peu. Genre, avec ma face, j'ai genre pas vraiment de problème. Je suis comme bonne à l'aise. C'est rare que je vais être comme, genre, moyen. Puis, après, c'est en rapport, encore une fois, avec mon poids, tu sais. Fait que c'est comme des moments où je suis comme, ah ouais, genre là, c'est comme, je trouve ça un peu moins cute, mettons. Un peu moins, genre, à l'aise avec ce que je projette. Mais, c'est comme, le miroir me dérange pas. Parce que, de toute façon, je le sais. Tu sais, c'est ça, là. C'est comme, j'ai pas besoin d'un miroir pour savoir que je suis pas bien dans mon corps. C'est pas vraiment l'image qui me fait comprendre que je le sens. Genre, comme, je veux dire, je sens mon corps. Je sais qu'il est comme, ah! T'es comme, t'es pas assez étiré. T'es pas, t'as pas bien mangé. T'es comme, c'est, fait que le miroir, pour répondre à la question, mon rapport au miroir est comme très, très dégagé, très fluide. Très, j'ai pas, genre, même la photo, tout ça. J'ai pas de problème avec ça, vraiment. Ah! Mes dents! Pendant longtemps, ça a été ma frustration. J'ai pas aimé mes dents. Pourquoi? Ben, j'ai pas aimé mes dents pendant longtemps. Puis, ouais, parce que tout le monde avait des appareils dentaires, puis moi, j'en avais pas eu. Fait que tout le monde avait les dents full droites, puis pas moi. Fait que mon sourire, puis genre, t'sais, mes dents, ça a été pendant longtemps comme un genre de comme, hé, sérieux, je vais pas me mettre en appareil maintenant, mais pourquoi est-ce qu'on l'a pas fait quand j'étais plus jeune? Mais ça, même chose, c'est comme rentrer chez toi. Je sais pas si tout le monde dit ça, mais vieillir, à un moment donné, t'es comme, hé, on s'en fout, là, genre. Genre, c'est ça. Fait que, mais, ouais, fait que miroir, je les aime. Puis, tantôt aussi, tu me disais que, même si t'as été très en contact avec ton corps, tu l'as pas nécessairement écouté, toujours. Ouais. Ouais. Ouais, ouais. Ben, ça, peut-être que, t'sais, tout le monde dans la vingtaine vit un peu des genres de dissonances comme ça, dans le sens, c'est, t'sais, j'ai quand même l'impression que c'est quelque chose d'assez récurrent, surtout comme, avec un peu de recul après, que, t'sais, tu te rends compte de ça, mais, moi, je pense, mais déjà, j'en étais consciente. Fait que, déjà, je me dis, c'est quand même un bon step, parce que, à chaque fois que j'ai fait quelque chose que mon corps, mettons, était, en fait, mon corps, il me le dit quand ça lui tombe pas quelque chose, quand je suis assez alerte de ce qu'il, quand il me parle. Fait que, je pense que, déjà, j'étais consciente quand je transgressais une de ses limites, genre, c'est sûr. Les transgressions de ces limites-là, je pense qu'elles sont dans différentes sphères. Ben, là, j'ai beaucoup parlé de la sphère de l'alimentation, puis du poids, etc., parce que c'est comme quelque chose qui m'a beaucoup habitée, mais je pense qu'il y a d'autres genres de sphères, comme, ben, on parle, j'ai nommé tout à l'heure, rapidement, l'asexualité. Genre, c'est sûr que, comme, dans la découverte de l'asexualité, puis dans quelque chose d'un peu performatif aussi, etc., ben, genre, je pense que mon corps, clairement, qui me disait, comme, ben, t'as aucun intérêt ici, là. Comme, pourquoi es-tu là? Que fais-tu? Tu pourrais vraiment t'en aller? Puis, ben, je suis restée, t'sais, fait que, même chose, je tiens à le souligner, juste comme, je parle pas d'agression, je parle pas de, comme, de quoi que ce soit dans cette vague-là, je parle de rapports qui étaient, comme, hyper consentants et tout, mais, juste que, moi, je pense que, je, ben, déjà, je savais pas trop, comme, qu'est-ce que j'avais envie, ou qu'est-ce qui me faisait plaisir, ou, genre, qu'est-ce qui, t'sais, était, comme... Puis, au lieu, I guess, que j'étais pas très bonne en communication à ce moment-là, mais au lieu d'en parler, ben, c'est, comme, tu fais juste pas écouter qu'est-ce que ton corps, il te dit, puis tu, comme, continues à, genre, de demi-simuler quelque chose, demi, comme, te poser une question en même temps que t'es dans l'acte sexuel, puis, elle, comme, bon, ben, ouais, genre, mais, t'sais, c'est, comme, c'est plate, là. Comme, je sais pas à quel point ça a créé des... t'sais, c'est ça, j'arrive pas à savoir à quel point ça a créé des comportements problématiques, ou, t'sais, est-ce que ça m'a encrassée dans quelque chose, est-ce que, comme, les séquelles de Tseuf font qu'aujourd'hui, t'sais, j'ai pas cette prise de recul, là, encore, t'sais, sur moi, puis vu que je suis pas, t'sais, je... Ouais, j'imagine qu'à ce moment-là, mon corps, je lui ai juste dit, ben, tais-toi, puis c'est pas grave, t'sais, puis ça va pas durer longtemps, puis, ben, c'est ben correct. En caisse. En caisse, t'sais, puis c'est pas... Est-ce que c'est grave? Je pense pas. Est-ce que j'aurais pu faire différemment, clairement? Est-ce que ça m'a déconnectée de mon corps? Oui. Est-ce que je referais ça aujourd'hui? Peut-être. Peut-être que, comme, peut-être qu'encore aujourd'hui, mais c'est différent, quand même, je suis... Ouais, je pense que c'est vraiment un truc de, comme, de découverte de vingtaines de... Ouais, mais puis en même temps, je suis comme, mais comment tu veux savoir si tu fais pas quelque chose, t'sais? Dans le sens, je suis un peu cette mentalité-là, t'sais, dans le sens, je suis un peu comme... Pour savoir, il faut le faire. Puis ça, c'est comme... Je suis très là-dedans. Ça m'amène du positif dans ma vie, ça m'amène du négatif, mais je peux pas... Je pourrais pas me prononcer sur quelque chose que j'ai pas vécu, t'sais, comme, puis que j'ai pas expérimenté, fait qu'on dirait qu'à l'heure d'aujourd'hui, j'ai comme classé ces moments-là là-dedans. Ben oui, ok, ben ça, c'était plate, c'était poche, c'était pas ça que j'avais envie, mais j'en sors pas traumatisé ou genre, t'sais... Fait que, mettons, ouais, par rapport à la sexualité, puis aujourd'hui, j'ai vraiment du fun, t'sais, dans ma sexualité, fait que j'imagine que je suis davantage capable de nommer, d'être à l'écoute. De comprendre, de... Ouais, j'ai l'impression que c'est comme plus clair, fluide, ouais, connecté finalement. C'est vrai, tu me dis clair, fluide, t'sais, t'es comme... Tu me montres la partie de la tête ! Ah, ouais ! C'est dans ton corps, là ! Ouais, c'est comme plus senti, peut-être. Mouais, mouais, mouais, plus senti. Mais, ouais, t'sais, Cicely, comme t'as nommé Mané, c'est comme... Mais t'sais, je le répète, à part dans la danse, je pense pas qu'il y a d'autres moments où je peux dire que j'habite mon corps à 100%, comme dans la sexualité, je veux dire, il reste toujours une part de ma tête qui vient présente, là. Une part de ma tête qui vient présente, comme le lâcher prise et le laisser aller, genre, complet. Il se passe pas ailleurs que dans ces moments-là de danse. Ça veut dire quoi pour toi, habiter ton corps ? Ça veut dire quoi, habiter mon corps ? Ouais. Qu'est-ce que tu ressens quand t'habites ton corps ? Ben, c'est l'euphorie, genre quand je... Mais, je pense que j'habite beaucoup mon corps, mais... Ok, si j'y vais en deux temps, les moments de danse dont je parle, c'est euphorique, c'est comme une rencontre à ce moment-là qui est comme, genre, juste hallucinante. Puisque je pense pas que je peux me poser d'autres mots que ça là-dessus, là, c'est comme, ça c'est une affaire. Après, dans mon quotidien, je pense que comme, j'habite mon corps, je sais pas, ouais, c'est vraiment une bonne question parce que j'ai l'impression de l'habiter beaucoup. Mais, peut-être moins que je le crois, t'sais. Fait que c'est à ça que je pense en ce moment, je suis juste en train de me dire... Ouais. Puis, si ton corps, il pouvait parler, qu'est-ce qu'il dirait ? Qu'est-ce qu'il dirait ? Genre, là, là, ou comme... Là, là. Là, là. Ben, il dirait, sois créatif. Ouais. Ouais, mon corps, il dirait, sois créatif. Je pense que c'est comme, c'est comme ça... C'est ça qu'il faut que je... Ben, il faut. Oui, il faut. C'est comme si j'avais découvert vraiment tôt dans la vie, t'sais, en quoi j'étais vraiment bonne. Puis, je suis très bonne parce que, genre, j'ai un esprit de cerveau de mongole qui se rappelle de tout, t'sais. Fait que j'ai été très dans des postes, avec de l'organisation, avec genre de la... du leadership, t'sais, de tout ça, t'sais. Fait que, si j'avais découvert ça plus tard, peut-être que, comme, j'aurais été plus... Je sais pas, là, peut-être que j'aurais écrit des livres, mettons, là, t'sais. Mais, j'étais hyper valorisée dans ma vie professionnelle. Puis, je veux dire, encore une fois, là, ça, je parle, mais aujourd'hui, est un peu différent des mots que je pose en ce moment. Mais, reste que j'en suis là aujourd'hui parce que j'ai vécu ce que j'ai vécu. Mais, je pense que, comme, mon corps, il me dirait, soit créatif parce que... parce que ça, il me manque, des fois, à lui, puis à ma tête, aussi. Mais, fait qu'une chance que ma vie est séparée en deux saisons. Puis, parce que la créativité dans ma vie professionnelle, je l'ai, c'est pas ça dont je parle. C'est comme un autre genre de créativité. Puis, cette créativité, là, vient avec un lâcher-prise, puis vient avec de la vulnérabilité, puis vient avec, t'sais, comme, justement, un autre genre de rapport au corps. Puis, je pense que, genre, depuis quelques années, c'est ça que mon corps dit. Fait que je l'écoute parce que j'essaye, vraiment, d'aller explorer là-dedans, à plein de niveaux. Puis, c'est vraiment le fun. Je pense que c'est, comme, un peu ça, I guess, qui m'inquiète, d'une certaine façon, puis qui me manque encore, là. Je ne suis pas arrivée à un point, encore, très, hyper satisfaisant, mais c'est le travail que je fais. Puis, hey, c'est correct, là, de faire des choses dans les poches, t'sais, puis, genre... T'sais, il faut aller explorer ça, t'sais, puis il faut aller, genre... Parce que, ouais, parce que c'est important de, t'sais, si on fait juste des choses dans lesquelles on est bon, à un moment donné, genre, je ne sais pas, c'est comme... C'est pas très, ben, tu t'encrasses, finalement. Puis, genre, c'est correct d'être bon, mais c'est ça le but de la vie, être bon, là, t'sais, je ne pense pas, là. C'est que, c'est juste, c'est plus difficile, c'est plus difficile d'aller faire des choses dans lesquelles on n'est pas bon. Mais, ce que t'en retires, puis, ben, ce que tu vis, sur le moment, aussi, est comme, vraiment... T'sais, puis dans le corps, c'est ça, là, genre, je veux dire... Juste aller, je me souviens, là, de certains cours de danse que j'ai faits, que j'étais comme, hey, boy, ok, là, j'ai, genre, j'ai vraiment pas le niveau, là. Genre, je suis loin, là. Puis, comme, mon corps, là, genre, je capotais, là, j'étais comme, ok, il faut que je m'en aille, là. Mais, non, Chris, reste ici, là, puis, comme, tu vas faire ce que tu peux, là. Puis, tu vas apprendre un autre vocabulaire, puis tu vas te confronter à d'autres corps, puis tu vas comme... Mais, t'sais, puis, j'ai, genre, toujours été accueillie dans la bienveillance dans ces moments-là, aussi, fait que, t'sais, ça aide beaucoup, là. Comme, ou, d'autres fois, juste de l'indifférence, là, comme, mais c'est correct, aussi, l'indifférence, genre, merci de m'avoir pas tant regardée. Je n'existais pas. Mais, ouais, c'est que soyons créatifs, genre, ben, moi, je me dis ça à moi-même, là, mais, comme, je sens qu'il faut un peu oser, puis... Des fois, c'est ça, ben, tu vois, je veux dire, je suis choquée, aujourd'hui, la danse, mais, comme, parce que, Chris, il faut que je sois efficace dans ma maison, mais, c'est ça, c'est comme tout le temps, après, hein, c'est des choix, c'est des énergies, aussi, puis c'est... Mais, je trouve ça compliqué, là, je trouve ça compliqué de laisser de l'espace à la créativité, parce que ça va vite, ça bouge vite, je bouge vite, je, t'sais, puis c'est comme... Accorder vraiment un espace-temps à ça, de façon récurrente. Ouais, puis, ça vient pas, non plus, de surcommande, là, la créativité. C'est exact. Ça demande de l'espace, comme tu dis. Exactement. Ouais. Ouais, ouais, ça demande de l'espace, puis... Ouais, fake. Ouais, genre, être créatif, c'est important. Ouais. Allez, merci, Laetitia. Merci, Eva.

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