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Notre Voix Notre Vote EP 01 Nicolas Tavitian

Notre Voix Notre Vote EP 01 Nicolas Tavitian

Belga HayBelga Hay

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🌟 Ne manquez pas notre prochain épisode de "Notre Voix, Notre Vote" ! 🌟 Jeudi à 18h00, nous recevons Ibrahim Erkan, candidate aux élections régionales pour le Les Engagés, numéro 27e pour Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale. Venez découvrir ses perspectives et ses projets pour notre région. 📻 Écoutez sur : Radio BelgaHay sur DAB+ 📺 Regardez sur : YouTube 🎙️ Disponible sur : Toutes les plateformes de podcast Rejoignez-nous pour cette conversation captivante et informez-vous sur

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"Our voice, our vote" is a new show that interviews candidates for the 2024 elections in Belgium. The show aims to inform voters by asking all candidates the same questions. The program ensures a balanced representation of different ideological, philosophical, and political tendencies. The first guest is Nicolas Tavitian, a candidate for the Green Party in the Brussels regional elections. He discusses his background and motivation for running. The main concerns of the Armenian community in Belgium include security, stronger relations with Armenia and the EU, and recognition and support within Belgian society. Tavitian emphasizes the need for Armenian representation in Belgian institutions. He also highlights the challenges in Belgian politics, particularly in international relations and the transition to a sustainable lifestyle. Tavitian believes that regional governments, such as Brussels, play a crucial role in addressing these challenges. Notre voix, notre vote. L'émission qui, à l'occasion des élections de 2024, va à la rencontre des candidats. Nous vous invitons à suivre les interviews de Belgaï pour être encore mieux informé avant votre vote. Bonjour à tous, je suis Liné Hellmann et je vous souhaite la bienvenue à notre nouvelle émission Notre voix, notre vote. Au fil de ces émissions, nous explorerons les enjeux liés aux prochaines élections en Belgique en mettant l'accent sur l'importance de chaque voix et de chaque vote. Pour ce faire, nous recevrons une série de candidats aux prochaines élections qui se verront tous poser les mêmes questions. Afin de nous aligner sur notre règlement d'ordre intérieur, cette émission et celle qui suivront dans le cadre des débats électoraux, Belgaï Radio veille de près à ce que ces dernières soient équilibrées en termes de représentation des différentes tendances idéologiques, philosophiques et politiques. C'est pourquoi nous invitons nos éditeurs et tout autre candidat potentiel à nous rejoindre librement sur les ondes de la radio. Par contre, les partis liberticides ne trouveront sur notre antenne aucun accès. Voilà pour cette petite introduction et maintenant je me tourne vers notre premier invité, Nicolas Tavitian qui se présente sur la liste écolo au numéro 48 aux élections régionales à Bruxelles. Bonjour Nicolas. Bonjour Linda, merci de m'accueillir. Mais merci à toi d'avoir répondu à notre invitation. Je suis le premier sur notre vote, notre voix. Exactement et tu seras suivi bientôt de près par d'autres candidats. Alors on va passer tout de suite aux questions. La première question, pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours personnel et professionnel ? Avec grand plaisir mais comme je n'ai pas 20 ans, il y a quelques années, je vais essayer d'abréger. J'ai travaillé beaucoup avec les institutions européennes pour les encourager à changer leur politique justement. Donc j'ai une certaine expérience en politique mais il ne s'agissait pas de partis politiques mais d'ONG qui faisait du lobbying auprès des institutions européennes. Donc j'ai beaucoup travaillé dans l'environnement et puis j'ai beaucoup travaillé en rapport avec l'Arménie et la diaspora arménienne. Donc là aussi, on essayait d'expliquer les tenants et les aboutissants aux institutions européennes et de leur proposer de meilleures politiques. C'est un petit peu ça. Par ailleurs, je suis écologiste de toujours. La preuve est qu'il est venu à vélo en plein mois de mai. Qu'est-ce qui vous a motivé à vous présenter aux élections belges ? Alors pour dire toute la vérité, la politique c'était un petit peu un virus, ça m'intéresse la chose publique mais je ne me serais pas présenté si la communauté des Arméniens de Belgique ne m'avait pas encouragé à le faire. Le choix du parti est mon choix mais la décision de me présenter a été encouragée en grande partie par le comité des Arméniens de Belgique et d'autres personnes dans la communauté. Donc c'est ça. Cela dit, c'est un choix que j'assume. Je fais campagne avec plaisir et j'espère qu'un peu plus tard, on aura l'occasion d'expliquer un petit peu le projet, quel sens ça peut avoir de participer même quand on est à la place numéro 48. C'est-à-dire qu'a priori, ça va être difficile d'être élu mais ça a du sens quand même. Quelles sont selon vous les principales préoccupations de la communauté arménienne en Belgique ? Selon moi, la communauté arménienne c'est une abstraction mais on a la chance en Belgique d'avoir une institution communautaire et un comité. Le comité a formulé un programme, c'est-à-dire des revendications, des demandes pour les élections. Pour faire bref, ça porte évidemment sur les questions de sécurité que la Belgique s'exprime, pèse de tout son poids en particulier dans les institutions internationales dont elle est membre, en faveur de la paix, de la sécurité, des droits des Arméniens, du Karabakh, etc. Ça c'est le premier point. Deuxième, c'est le renforcement des relations entre l'Union européenne et l'Arménie, ou entre la Belgique et l'Arménie, y compris sur des questions très quotidiennes comme l'obtention de visa. Le comité voudrait qu'il y ait par exemple un consulat à Yerevan pour que les familles de gens qui habitent en Belgique, l'Arménien qui habite en Belgique, puissent plus facilement obtenir un visa et venir. Et puis ensuite il y a toutes les questions qui concernent à proprement parler la communauté comme entité diasporique, c'est-à-dire on peut obtenir du soutien, de la reconnaissance, une place plus importante dans la société belge. Et je pense que si on croit dans la vie communautaire, dans la vie culturelle, dans la vie artistique, etc. des Arméniens en Belgique, ça aussi c'est important, on doit prendre toute notre place. Évidemment la radio, ça a été une avancée énorme dans ce sens-là. Une avancée qui a été permise par le travail des initiateurs de Belgaraï dont tu fais partie avec la Fédération Wallonie-Bruxelles. Donc ça c'est vraiment le genre de choses qu'on doit faire avancer et pour lesquelles on a besoin d'un vrai travail du côté de la communauté, mais aussi de répondants du côté des institutions, des gens qui comprennent les Arméniens en Belgique, qui peuvent les accompagner, qui peuvent les soutenir. La prochaine question et je reviendrai sur ta réponse à la troisième question. Comment envisagez-vous de représenter les intérêts de la communauté arménienne au sein des institutions belges ? J'ai commencé à répondre à cette question dans ma précédente réponse. Donc effectivement on ne peut pas, je pense que pour peser en Belgique, acceptons le programme de la communauté telle que je viens de le présenter, mais quel que soit ce programme, pour peser en Belgique on a besoin d'abord d'une communauté forte et active. Mais ensuite il faut du répondant dans les institutions et l'expérience montre. Donc nous avons des amis, les Arméniens de Belgique ont des bons amis dans les institutions, mais rien ne remplace une présence. D'ailleurs dans un pays démocratique comme la Belgique, c'est notre rôle aussi de participer aux jeux politiques. Et c'est un petit peu notre faute, à nous les Arméniens de Belgique, ou plutôt aux générations précédentes, de n'avoir jamais participé ou pratiquement pas participé aux jeux politiques en Belgique. Ce qui fait qu'en 100 ans on n'a jamais eu d'élu arménien au niveau parlementaire, donc régional, national ou européen à partir de la Belgique. Donc c'est ça qu'il faut corriger. Donc on va essayer cette fois-ci, sinon ce sera pour dans 5 ans. Mais on va faire l'effort. Quels sont les principaux défis auxquels la Belgique est confrontée actuellement selon vous ? Alors ça c'est une vaste question. Tu peux reprendre juste les points principaux sans spécialement les développer si tu le désires. Mais je voudrais en mettre deux en avant peut-être, parce qu'on pourrait parler des transports, de l'éducation, des questions internationales, de l'environnement, de l'économie, bien sûr, du développement, de l'innovation, etc. et de la croissance économique. Mais je pense qu'il y a deux sujets que j'essaye de mettre en avant pendant cette campagne. La première c'est les relations internationales. Donc en tant qu'écologiste, je suis un fervent partisan de la transition écologique, c'est-à-dire qu'on est en train de changer les systèmes de transport énergétique, etc. pour que ça devienne plus compatible avec l'environnement, notre mode de vie, pour que ce soit des modes de vie durables. Mais on ne peut pas faire ça uniquement en Belgique ou même uniquement en Europe. On doit faire alliance à l'extérieur de l'Europe avec des pays, avec des cultures, avec des civilisations, avec des peuples qui veulent aussi aller dans ce sens. Il y en a beaucoup, il y en a beaucoup dans le monde. Or, notre politique étrangère jusqu'à ce jour reste une politique étrangère complètement à l'ancienne, c'est-à-dire d'un cynisme absolu qui ne tient absolument pas compte des projets des pays avec lesquels nous avons des accords. Le partenariat entre l'Union Européenne et l'Azerbaïdjan ou la Turquie sont des exemples manifestes. Donc l'Azerbaïdjan est un pays qui ne souscrit absolument pas aux projets de transition écologique ou de sociétés démocratiques ou de sociétés telles qu'on l'imagine, d'avenir tels qu'on l'imagine, de sociétés de la connaissance. Et pourtant, l'Union Européenne a un partenariat très étroit avec ce pays-là en particulier et ne cherche pas à s'en dégager. Alors il n'y a pas que l'Azerbaïdjan, il y a toutes sortes d'autres pays qui sont dans cette situation là-haut. Nous allons payer cher ce type d'erreur. Donc la question de la politique étrangère et ensuite les diasporas, mais peut-être qu'à l'occasion d'une autre question dans l'occasion de parler des diasporas en Belgique, je crois aussi que c'est une question très importante et qui a été mal abordée dans le passé. Alors quelles mesures proposez-vous pour résoudre ces défis au niveau régional, dans ce défi de la transition écologique ? Le niveau régional en Belgique est très important pour les questions fondamentales. Donc toute une série de compétences comme les transports, l'aménagement urbain à Bruxelles, la politique énergétique, il y a toutes sortes de compétences qui sont absolument fondamentales pour la transition écologique en particulier. Si vous vouliez faire référence aux questions internationales, c'est-à-dire au rôle de Bruxelles dans les questions internationales. Dans les relations internationales en termes de transition écologique. Oui. Alors en ce qui concerne les relations internationales, on se trouve dans une situation où tout le monde est incompétent. Tout le monde est incompétent, non pas au sens de leur capacité intellectuelle, mais au sens de leur droit à agir au niveau de l'Europe. Puisque la région va vous dire, oui, écoutez, nous on est juste la région bruxelloise, on s'occupe des relations commerciales avec l'étranger, mais sinon la politique étrangère ce n'est pas nous. Le fédéral va dire, écoutez, le Caucase ou le Moyen-Orient, etc., nous on s'aligne sur l'Europe. Mais concrètement, quelles mesures proposeriez-vous si par exemple vous étiez élu ? Un exemple de mesure, puisqu'on parle d'Azerbaïdjan, la région bruxelloise par exemple et les communes sont investisseurs dans le pipeline qui vient d'Azerbaïdjan. Donc une mesure si on veut être très concret, se désengager de ce pipeline, vendre nos parts et considérer ce pipeline en particulier comme radioactif. Comment comptez-vous promouvoir la diversité et l'inclusion au sein de la société belge ? Alors voilà une question. Quand je parlais de diaspora, c'est un petit peu à ça qu'on faisait référence. Alors pour moi, diaspora, ce n'est pas immigration. Donc il faut faire en sorte que Bruxelles, la Belgique, c'est-à-dire l'Europe moderne, c'est l'Europe de la diversité. Il y a eu beaucoup d'immigration. C'est quoi l'avenir de cette immigration ? Malheureusement, on ne s'est pas posé la question lorsque tout le monde est arrivé. Donc il faut pouvoir réconcilier les identités d'origine avec le fait qu'on est maintenant en Belgique. La réponse, c'est les diasporas. La diaspora au sens de la diaspora arménienne ou de la diaspora juive ou de la diaspora grecque à l'ancienne, de ces anciennes diasporas qui étaient des mondes sociaux, des univers sociaux transnationaux, mais qui s'adaptaient dans chaque pays où ils vivaient. Dans le cas des Arméniens, on le fait encore, qui s'adaptent au pays. Et donc personne en Belgique, quand on parle des problèmes d'immigration, ne fait référence aux Arméniens, aux Araméens ou à toutes sortes d'autres populations. Il y a toutes sortes d'approches qu'il faudrait changer en matière de politique vis-à-vis des diasporas. Une en particulier, c'est de considérer comme absolument tabou l'interférence d'un pays étranger dans les questions domestiques. C'est-à-dire qu'il s'agisse de la reconnaissance des cultes, qu'il s'agisse de l'enseignement des langues dans les écoles, tout ça n'a rien à voir ni avec le Maroc, ni avec la Turquie, ni avec aucun autre pays étranger. C'est-à-dire que ces décisions doivent être prises, au niveau belge, en concertation avec les organisations de la société civile en Belgique. Donc si on veut, par exemple, enseigner l'arabe dans les écoles, pourquoi pas ? Je pense que c'est une excellente idée. Mais c'est une initiative exclusivement belge, et c'est vrai pour les cultes aussi. Alors pour les cultes, effectivement, les églises ou le culte musulman, c'est vrai que ce sont des organismes transnationaux, mais il faut développer ça. Il faut développer une approche de la religion qui est spécifique à la Belgique. Donc des gens qui enseignent la religion, par exemple dans les écoles, ou dans les églises, les mosquées, etc., en français, et d'une manière qui est parfaitement adaptée à la manière de vivre et de penser en Belgique. Voilà. Au valeur, comme on dit en général. C'est clair ? Ma réponse est claire ? Si je relis cette réponse à la réponse que vous avez faite à la troisième question, les principales préoccupations de la communauté arménienne en Belgique, vous avez beaucoup parlé d'une sorte de volonté, si j'ai bien compris, de collaborer avec l'état arménien, quelque part, et vous avez beaucoup parlé de l'offre de visa, etc. Comment est-ce que vous différenciez les deux ? Parce que là, vous m'expliquez que, justement, les états étrangers ne devraient pas avoir leur mot à dire dans la politique belge. Oui. Donc à aucun moment, je n'ai proposé que la... Sur la gestion de la politique des diasporas, on parle de questions comme l'enseignement, les langues, la culture, les religions. Donc c'est la manière dont les Belges d'origine, issus de la diversité, comme on dit, la manière dont vivent les Belges issus de la diversité, c'est ça qui doit être décidé en Belgique. Et donc c'est ça pour lequel, quand l'ambassadeur d'un pays étranger téléphone en disant « Il faudrait vraiment que vous connaissiez tel culte, ou il faut vraiment que vous fassiez ceci ou cela dans telle école », on leur dit « Merci pour votre coup de fil, mais c'est pas vos oignons ». C'est ça que je voulais dire. Mais ça ne veut pas dire que nous, citoyens belges, ne pouvons pas faire la promotion, ne pouvons pas aider à résoudre des problèmes au niveau des relations commerciales entre la Belgique et l'Arménie, par exemple, ou n'importe quel autre pays, au niveau de l'obtention de visas. Ce sont des problèmes très pratiques et le renforcement des relations que nous souhaitions. Nous, citoyens belges, souhaitions le renforcement de ces relations. C'est également parfaitement légitime. Mais alors, on passe à la question suivante sur votre point de vue sur les politiques migratoires en Belgique. Et comment pensez-vous qu'elles pourraient être améliorées ? Par rapport à la diversité, j'ai déjà expliqué comment je pensais. Migratoire général. Migratoire, c'est-à-dire est-ce qu'on veut que les migrations se poursuivent ? Est-ce qu'on encourage l'immigration ? Comment gérer l'immigration ? Comment gérer l'immigration ? Il y a deux problèmes différents. Il y a la politique d'immigration et la politique vis-à-vis des réfugiés. Vis-à-vis des réfugiés, je pense qu'il faut simplement suivre le droit international et aussi le droit belge et être très rigoureux par rapport au respect des droits de l'homme. Ce qu'on est de moins en moins en Europe, malheureusement. Et pourtant, le nombre de réfugiés que je sache ne présente pas une charge particulièrement importante en pourcentage de la population. Au niveau de la politique d'immigration, je pense que ni la Belgique ni l'Europe n'ont l'obligation d'accepter l'immigration à partir de l'étranger. Mais je parle là d'immigration ordinaire, d'immigration choisie, comme on dit. Donc il faut bien faire la différence entre l'immigration ordinaire d'une part et les réfugiés d'autre part. Ensuite, entre les deux, il y a le regroupement familial qui fait partie des politiques actuelles et qui, dans la mesure du raisonnable, fait partie aussi des droits de l'homme. — Alors on va passer à une autre partie. Quel rôle pensez-vous que la Belgique devrait jouer dans les affaires européennes ? — Il y a un rôle plus grand qu'elle ne joue actuellement, en tout cas au niveau de la politique étrangère de l'UE. La Belgique est un pays de 10 millions d'habitants, mais la Suède aussi, la Hongrie aussi. Dans les questions internationales, la Suède et la Hongrie sont beaucoup plus actives pour défendre leurs intérêts ou pour défendre des intérêts généraux tels qu'ils les conçoivent que la Belgique. La Belgique est un pays extrêmement timide dans les questions internationales. Et je crois que c'est un mauvais calcul. Ça fait partie d'une sorte de tradition belge. Je crois que c'est un mauvais calcul. Et je voudrais voir la Belgique beaucoup plus audacieuse, mais aussi réfléchie. C'est-à-dire qu'il faut être audacieux, pas à tort et à travers, pas de manière bêtement égoïste. Mais je crois que c'est pas dans la nature de ce pays-là d'être bêtement égoïste au niveau international. On est un pays qui sait agir, qui sait se concerter avec ses partenaires, mais qui n'est pas suffisamment assertif. Et donc, par exemple, pour en revenir à nouveau aux questions dans le Caucase qui nous préoccupent, mais même ailleurs, c'est la même chose, la Belgique a attendu que d'autres bougent. Et puis ensuite, les amollements soutenus par exemple la France sur le Caucase ont fini par donner de la voix. La France a réussi à faire bouger l'Allemagne. Et puis la Belgique a dit « oui, je suis d'accord avec vous », alors que la Belgique aurait pu être à la pointe. — Elle est timide. Elle est juste timide. Alors comment comptez-vous collaborer avec d'autres partis politiques pour atteindre vos objectifs ? — Ah oui. Ça, c'est dans la nature du système. — Ça mettra 546 jours, mais... — Oui. Je suis quand même... Donc j'ai jamais été élu dans un parlement belgique. Donc je serai novice. — Tout est... Voilà. — Oui. Mais c'est dans la nature du système de devoir travailler avec les autres partis. Mais je pense qu'il faut... Donc il y a des accords de gouvernement dans ce pays. Et je pense que c'est une bonne chose, parce qu'on sait à l'avance ce qu'on va faire. Mais je crois qu'en dehors de ce cadre un peu rigide, il y a la place pour vraiment le dialogue, l'éducation, des initiatives au niveau de la société civile. Et c'est comme ça qu'on peut faire bouger les lignes entre les partis, c'est-à-dire convaincre les autres partis à partir du moment où on travaille avec la société civile. Par exemple, à supposer que je sois élu, je pense que ce serait vraiment intéressant pour en revenir au diaspora de faire une sorte de forum des diasporas en Bruxelles pour travailler ensemble avec les élus et pour résoudre ensemble société civile et élu et gouvernement tous les problèmes qui touchent à la diversité à Bruxelles. Une question qui n'était pas prévue. Avec quel parti refuseriez-vous de collaborer ? Comme ça a toujours été. En ce qui concerne Écolo, on ne collabore pas avec les partis extrémistes, c'est-à-dire le Vlaams Belang. Et c'est là qu'est la limite. Super. En quoi votre identité arménienne influe-t-elle sur votre engagement politique ? La suite logique, oui. Je crois que la réponse est assez claire déjà. Beaucoup. C'est-à-dire mon engagement politique pour les écologistes transcende mon identité arménienne. Mais j'ai eu le temps de réfléchir au rapport entre les deux. Et je pense qu'il y a... On me dit souvent que les Arméniennes ne votent pas Écolo. Et ça m'a surpris. La personne qui m'a recruté chez Écolo, pas chez Écolo mais chez Les Verts en France à l'époque, parce que j'étais à Paris, c'était l'une des premières personnes à avoir fait une exposition sur le génocide arménien à Paris. Ce n'était pas la mode à l'époque. Personne n'était au courant. Sa femme était arménienne. Donc pour moi, les deux ont toujours allé ensemble. Et en plus, les écologistes, c'est la défense des faibles, des opprimés, ce genre de choses-là. La défense des victimes, on va dire, c'est pour une société juste. Et je pense que c'est aussi une exigence des Arméniens. Donc pour moi, il n'y a absolument pas d'incompatibilité. Au contraire, ce sont deux choses qui vont me perdre. Et j'aimerais bien convaincre... — Donc le cliché de défendre l'arbre, on le reporte sur défendre les victimes. — Non, les écologistes, c'est pas seulement défendre l'arbre. C'est pas... — Non, non, mais justement, je te renonce parce que c'est très intéressant, en fait, d'entendre ce point-là de la volonté d'écolos, en fait. — Oui. Oui, c'est vrai que parfois, peut-être plus récemment, on a l'impression qu'écolos, c'est juste défendre la nature ou défendre les pistes cyclables. Mais l'écologie politique, c'est une philosophie politique comme d'autres, comme le libéralisme ou d'autres, on ne citera pas, qui remet en cause les fondements de la société, par exemple le consumérisme, toutes les questions d'aménagement urbain. Les villes telles qu'on les a aménagées ou qui sont dominées par la voiture, elles n'existent que depuis la Deuxième Guerre mondiale environ. Avant, les villes étaient complètement différentes. Les villes sont une construction politique, sont un projet. Donc elles ont été dominées par les autoroutes urbaines, par les voitures. Les gens ne pouvaient plus aller parler à leur voisin parce qu'il fallait traverser l'autoroute pour aller les voir. Ça, c'était un projet. Et donc l'écologie politique, c'est un projet différent. On pense que les voisins doivent pouvoir se parler, que la ville doit être à échelle humaine, qu'on n'est pas obligé de consommer pour être heureux. Et qu'un projet de ce type-là laisse davantage de place à tout le monde, ceux qui sont riches et puis les autres aussi, y compris ceux qui ont peu de revenus. C'est un projet global qui, évidemment, place quand même le vivant au centre du débat politique. Alors on va sortir de l'identité arménienne. Vous demandez quelles sont vos priorités en matière d'éducation et de formation professionnelle. Voilà une question très pointue. Je ne suis pas spécialiste du sujet, mais comme il ne reste pas beaucoup de temps, je vais donner une réponse très courte. Pour parler en termes d'idées générales, s'il y a une politique qui est fondamentale, c'est bien la politique de l'éducation. Et on a besoin d'une éducation qui est accessible à tous. Et le problème, c'est évidemment les ressources, le financement. Mais c'est aussi ce qu'on appelle le capital culturel, c'est-à-dire que le succès scolaire dépend en grande partie des attentes du professeur, des attentes des parents, des attentes de l'environnement, de l'enfant. Donc si tout le monde pense que l'enfant n'a aucun avenir, l'enfant n'aura aucun avenir. Donc il faut croire aux enfants. Il faut commencer par avoir une école où on croit que vraiment chacun a sa place, chacun a son potentiel. Et si un enfant échoue, c'est qu'il y a une raison. Il faut trouver la solution. Il faut trouver la raison qui n'est pas forcément faire plus d'efforts, simplement. Plus d'efforts, c'est le résultat de l'environnement social. Je pense que ça veut dire que les parents doivent prendre leurs responsabilités, mais aussi les enseignants. Voilà. Donc il y a tout ce niveau un peu psychologique, sociologique autour de l'éducation qui est très important. Donc c'est pas seulement une question de moyens et c'est pas non plus seulement une question de course de choix, de notes, de notation, de compétition, de concurrence. — Alors comment prévoyez-vous de stimuler l'économie belge et de créer des emplois ? — Oui. — Un peu plus compliqué. Non mais qu'est-ce qui... — D'une manière générale, le projet des écologistes, c'est de dire l'emploi, l'économie, ce sont toutes ces technologies d'avenir qui sont en développement, en particulier les technologies de la transition, les énergies renouvelables. Comment dire ? Les écolos ont un programme de rénovation urbaine qui implique une isolation des logements à Bruxelles, rue par rue par exemple. Ça, ça va faire économiser énormément sur l'énergie, sur le prix de l'énergie, sur le coût de l'énergie. Ça va permettre de rénover le parc urbain à Bruxelles. Donc c'est du gagnant-gagnant. Ça va créer beaucoup d'emplois. Donc c'est de la transition... — Mais là, vous parlez d'un type d'emploi. De quel niveau ? — Comment ça, de quel niveau ? — De quel niveau ? Je veux dire ça va créer des emplois spécifiquement au niveau ouvrier ? — Il faut des architectes, il faut des experts en système énergétique. Il faut de la production des différents matériaux pour l'isolation, pour les panneaux solaires, etc. Donc il y a de tout. Mais j'aimerais... En tout cas, on devrait travailler au niveau européen pour rapatrier en Europe ces énergies... La production d'énergie renouvelable, par exemple, de ces technologies. Donc on peut pas rapatrier en Belgique, parce qu'on fait partie de l'UE. On a besoin de politique européenne. Mais par exemple, tous les panneaux solaires sont produits en Chine, maintenant, ce qui est une absurdité, parce que ce sont en grande partie les politiques européennes qui ont développé ce secteur-là. Et donc là, il faut... Je dis pas du protectionnisme, mais il faut du donnant-donnant, c'est-à-dire ceux qui font avancer les politiques climatiques, par exemple, devraient pouvoir en bénéficier économiquement également. Et d'ailleurs, ça ne vaut pas... J'ai parlé de la Chine, parce que c'est un exemple flagrant. Mais quand je parlais d'alliances avec d'autres pays, d'autres cultures qui partagent nos objectifs et nos valeurs, c'est de ça que je parlais. Je veux dire donc, y compris si les États-Unis... Maintenant, ils sont un petit peu entre les deux. Mais s'ils tournent le dos aux politiques climatiques, il n'y a pas de raison qu'on accepte leur production, c'est-à-dire que ce qu'ils nous vendent, leurs panneaux solaires ou les autres technologies de ce type. Et je parle des panneaux solaires. Mais il y avait évidemment toute une vaste panoplie de... Maintenant, la dernière nouveauté, c'est la gestion de la chaleur. Il y a des technologies qui permettent de stocker pendant des mois de la chaleur. Donc quand il fait beau ou quand vous avez de l'électricité en trop, des éoliennes qui fonctionnent à plein alors qu'il y a peu de consommation électrique, par exemple, vous stockez sous forme de chaleur. Et puis 2 mois plus tard, vous avez besoin de chaleur, vous la consommez. Donc il y a vraiment beaucoup de technologies. Pas forcément de la haute technologie. Mais il y a des technologies qui sont en redéveloppement. Et c'est ça qu'il faut déployer. Et c'est ça qu'il faut produire au niveau européen. Donc si ce qui nous intéresse, c'est l'emploi, ça fournit de l'emploi. — Je vais sauter à la quatorzième question, puisqu'elle a été... Vous avez répondu à la quatorzième question sans faire l'exprès. C'est pas très grave. Quelles actions proposez-vous pour lutter contre le changement climatique et promouvoir le développement durable ? Je suppose que la majeure partie de la réponse était déjà là. — Oui. Enfin, si on a encore une dernière... — Non ! Non, non. Et enfin, comment comptez-vous assurer la transparence et la responsabilité de votre mandat électif ? C'était la dernière et méchante. — D'une manière générale. — D'une manière générale. Et bien sûr au niveau de la communauté arménienne. Pourquoi pas. — Alors ça, c'est une question très intéressante. La transparence, ça peut vouloir dire deux choses. Simplement donner accès aux gens à l'information ou alors aller l'expliquer. Et le problème, c'est que les gens ne savent pas ce qui se passe d'une manière générale dans le monde politique, et certainement pas au niveau européen, mais peut-être au niveau régional. À Bruxelles, on sait un peu. Et donc moi, ce qui m'intéresserait beaucoup de faire, c'est de faire un blog – donc si j'étais élu – de faire un blog régulier sur toutes les activités importantes du Parlement régional pour expliquer ce que ça signifie. Souvent, on peut expliquer de manière assez simple ce qui est bien, ce qui est moins bien, et surtout où les gens peuvent intervenir. Parce que le problème, c'est qu'on est tous occupés par notre vie. On ne suit pas au quotidien les assemblées politiques. Et souvent, on rate complètement l'occasion... Il y a un moment où les élus voudraient avoir votre opinion. Vous avez une opinion à donner. Puis on rate le rendez-vous. Et donc avec une meilleure communication, on peut profiter de la dynamique, du dialogue entre le citoyen et l'élu. Et je pense que même si je ne suis pas élu, ça devrait être fait, ce genre de choses-là. Bon. Et après, le Parlement régional fait déjà des rendez-vous réguliers, sur différentes politiques. Donc ce type de concertation existe déjà, peut être développé. Par contre, au niveau de la politique des communautés arméniennes ou d'autres communautés, de groupes spécifiques, je pense que c'est très intéressant de maintenir un dialogue régulier. Et là, même chose. Donc un dialogue régulier, de loin en loin, venir expliquer ce qui s'est passé, quelles sont les opportunités, qu'est-ce qu'on pourrait faire à l'avenir. Et là, le problème, c'est toujours... C'est pas seulement que les élus ne le font pas forcément. C'est aussi que les associations ont la tête ailleurs. Et donc nous, comme citoyens, jusqu'à nouvel ordre, je suis citoyen, membre de la communauté arménienne et parfois membre de ces instances. Et c'est aussi notre rôle à nous de nous organiser dessus, ces questions-là. — Les associations sont occupées à répondre à des formulaires et à remplir des formulaires et à tenter de faire des livres. — Ah oui. Oui, d'accord. D'accord. Mais moi, je parle pas de formulaires. Je parle des dialogues, de rencontres. — Mais ce qui peut être très très intéressant, parce qu'à partir du moment où les électeurs vous connaissent, vont avoir beaucoup plus facile à aller voir votre blog et à s'informer beaucoup plus facilement et avoir une espèce de proximité qui va leur permettre de se dire tiens, je vais appeler M. Tavitian et me tenir informé. Peut-être participer. Peut-être que dans 5 ans, des émules pourront se présenter avec vous. — J'espère. Ça, c'est dans l'hypothèse où je serai élu. Mais même si je ne suis pas élu, dans 5 ans, on veut des émules, comme tu dis. — Mais il va y en avoir. J'en suis persuadée. Le mot de la fin. Est-ce que vous désirez rajouter quelque chose ? — Avec grand plaisir. Est-ce que je peux rajouter quelque chose à l'intention de la communauté arménienne, à laquelle tu as fait un peu référence ? Il y a cette année donc 5 candidats. Je pense qu'ils vont venir. 5 candidats d'origine arménienne aux élections, ce qui est un énorme progrès. — Je fais juste une parenthèse. Tous les candidats d'origine non-arménienne également sont bien entendu les bienvenus sur Lanterne. — Oui. Je vais en dire un mot. Donc on a travaillé avec les institutions de la communauté d'abord pour encourager les gens à être candidats. Comme je dis, c'est pas mon objectif d'être candidat. Ensuite pour essayer de travailler ensemble de telle sorte que même si on n'a pas d'élu cette fois-ci, c'est un pas vers des élus d'origine arménienne la prochaine fois. Je trouve que ça, c'est un projet passionnant qui en vaut vraiment la peine. Si on parle d'émule, qui pourra faire des émules aussi à l'étranger, parce que d'autres pays, à ma connaissance, ne le font pas. Je sais que les Arméniens de France sont très en avant. C'est un autre univers en France. Mais si on parle des Pays-Bas, de l'Allemagne, etc., ils n'en sont pas là. Alors effectivement, en revanche, il faut le dire, il y a toute une série de personnes déjà élues qui sont dans le Parlement régional, dans le Parlement fédéral, dans le Parlement européen, des Belges, qui ont beaucoup aidé les Arméniens dans les 4 dernières années. Je pense qu'il faut leur rendre hommage. Il faut penser à eux aussi, bien entendu, au moment où on sera élu. A la limite, même s'ils ne sont pas sur la liste écolo. Rendez-vous aux urnes ce 9 juin prochain. Nicolas Tavitian, qui est candidat écolo, 48e sur la liste des élections régionales à Bruxelles. On vous souhaite bonne chance, bon courage et un très, très, très, très, très beau parcours. — Merci beaucoup, Linda. Et si je peux me permettre, si quelqu'un veut me contacter, ce sera avec grand plaisir. — Je donne ton numéro tout de suite ? — Comme tu veux. Mais en tout cas, je suis sur les médias sociaux. C'est comme ça que ça se fait de nos jours. — OK. — Je suis sur Instagram, sur Facebook, sur... Enfin voilà, sur tous ces trucs-là. — Donc on pousse nos auditeurs à ne pas hésiter à aller se renseigner, à poser des questions. Je pense que tu es assez interactif, assez actif et répondant, et peut-être des étudiants pour les prochaines années. — Avec plaisir. Merci beaucoup, Linda. — À tout bientôt. Merci beaucoup. — Notre voix, notre vote. L'émission qui, à l'occasion des élections de 2024, va à la rencontre des candidats. Nous vous invitons à suivre les interviews de Belgaï pour être encore mieux informé avant votre vote.

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