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Animal, la lune en rondes jambes je rôde à garde dans l'appartement, mes griffes le racle le lino gris, le sable chaud reflue depuis l'enfance, je couvre sous la calotte de l'ongle les miettes du dîner d'avant-hier, rouge à lèvres, sauce tomate, culotte de règle à marée basse, nu à faire mouiller les mortes, pauvre à faire pleurer ma mère, je lape la nuit engoulée franche dans mon piège à rater. Voisin de palier, encore, couine à l'embouchure de mes orifices, cris d'acide capricant, j'entends ce qui m'attend si je reste ici. Les squelettes du placard en tuteur, ma scoliosante inéchappée, remuée ses rémiges, poussée ras à l'oblique, mais poussée. Aller là où je n'ose plus rêver, plume de foin, encre de suie, gardée pour découvrir ou bien pour effacer. Aller là où je n'ose plus rêver, le présent en œillère, le passé en ligne de miroiter, tenir l'enfance en laisse, les adultes hors de portée. Vivre au jour le jour et à la nuit la nuit, lécher les fragments de cytocine nichés entre mes cuisses, écrire le rêve sous la paupière paratonnaire, mordre la poussière d'or des heures de gloire, des heures prises comme d'autres des pays. Des heures lilas aux bourgeons coprolites, vous dites que le lilas est mort, pourtant il a fleuri. Sur mes nuques à l'équerre, le toit du château d'eau, sur l'accent d'un grand-père et la honte des pauvres, sur mon nez, et mon cul, et ma chette, et mon ventre, et mes doigts, et ma voix, le lilas a fleuri.