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FONTAINE JE BOIS TON EAU

FONTAINE JE BOIS TON EAU

Sélia Louise Château

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Transcription

Sixième jour, phase folliculaire, crépuscule sur lèvres rosées, culottes sèches, peau de bonze, ventre sage, culottes sèches, peau de bonze, ventre sage, mes seins poisson-globe dégonflent, les bétoires sur mes terres calcaires ont bu la verre sans séconde, la corne de brume s'est tue, elle sonnera plus fort lorsqu'elle ne sonnera plus. Je badigeonne le silence en liège blanc, sur les murs de ma mémoire, consciencieusement, je lave ma cape et rince les crumes rouges de cogito, même les miroirs se taissent. Quatorzième jour, phase ovulatoire, aube sur lèvres mouillées, profil gémélaire, fausse nasale à l'équerre, bouche lunale horizontale, crasse de Blanco sur Canevas, l'erreur est humaine, pas moi. Je suis ni, un mâle blanc hétéro, le neutre, le dieu, le héros, silence plateau, décapotable en location sur départementale déserte, des corps jaunes et violets, jaunes et violets, bienvenus au présent, aveugles, sourds et muets, artificiels, les miroirs murmurent à peine, à peine. Le vingt-et-unième jour, phase luthéelle, le liège ajoigni au soleil, le silence tire sa révérence, les murs craquèlent aux commissures des lèvres, la fente s'étend jusqu'aux oreilles, le trou noir se nourrit de vos regards soupliques, de vos gestes conquis, de vos mots d'alambics, distillant mon reflet en perles de cogito. Les pores avides avalent vos salisses acides, dans ma gorge, les centres d'un grand-père absent, mort sur l'autoroute à contresens, dans ma gorge, le bain de sang, le bain à moitié plein, le bain à moitié vide, c'est toi qui décide, le mort vivant, vivant, c'est pas toi qui décide, alléluia. Dans ma gorge, l'histoire qu'on ne raconte plus aux enfants, le corps flasque d'un homme sur mes onze ans, l'embrasse à brasser dans les toilettes d'un restaurant, le cœur crépite en insultes boomerangs, moi, dans ascenseur émotionnel, dans arbre généalogique, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je monte et descends, je suis une langue léchant l'échafaudage, une gorgée métallique, un bruit de bâche en plastique, une mare d'aisselle métropolitaine à l'heure de ponte, je rampe l'ongoureuse hélas devant vos yeux phares, ma carcasse bourdonne de sarcophagida et fantôme, la corde brume vibre jusqu'au coccyfe, au milieu le barrage de coton, on dit que le flux sanguin, parfum hémoglobine, partout hémoglobine, ce soir je tue le propriétaire du miroir et la propriétaire c'est moi

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