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JeanDutourd_LBJFerre_06_2006

JeanDutourd_LBJFerre_06_2006

00:00-15:12

Discussion sur l'art, la peinture et les musées parisiens. " Le musée des arts premiers c'est le musée de l'ennui et des fonds de cave" " Le musée des Invalides, splendide, nous apparait comme un "Te Deum" en l'honneur des armes"

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This is a radio broadcast from Radio Courtoisie. They are discussing various museums, including the Musée des Arts Premiers and the Musée de l'Homme. They mention their experiences visiting the Invalides and other museums with their fathers. They also discuss a drawing by a famous artist, Miège, that depicts the Musée des Arts Premiers. They criticize the name "arts premiers" and the contradiction in the classification of art. They reminisce about their visits to different museums, including the Musée de la Marine and the Palais de la Découverte. They mention the destruction of the Musée Grévin and receive a message. ... Ici Radio Courtoisie, la radio libre du pays réel et de la francophonie. Vous écoutez un libre journal de Jean Ferré, assisté de Marie Vaughn. Document d'archive du 26 juin 2006. Rediffusé dimanche le 24 juillet 2011 dans la nuit de 2h à 5h. ... Exceptionnellement, vous ne pourrez pas intervenir au cours de cette émission, mais vos lettres seront toujours les bienvenues. Notez bien notre adresse Radio Courtoisie, 61 boulevard Murat, 75 016 Paris. ... Nous revoilà avec les mêmes dans le studio Marie Vaughn que vous venez d'entendre. Jacques Trémolet de Villers qui est le dernier arrivé, qui est avocat écrivain. Jean-Louis Beaumont, ancien professeur à la faculté de médecine, ancien député, maire de Saint-Maur-des-Fossés. Benoit Gousseau, rédacteur en chef de Politique magazine, critique littéraire. Et au bout du fil, si tout va bien, Jean Dutour de l'Académie française. Et Alain Pocard. En ligne. En ligne. Bonsoir. Bonsoir à tous. Bonjour. Bonsoir. Bonjour, bonsoir, c'est comme au tennis, le savoir de tous les côtés. Ce soir, nous consacrons toute la soirée aux commentaires de l'actualité. Donc, M. Dutour. Oui, M. Pocard. Il va falloir y passer comme les autres, hein. À quoi ? Ben, il va falloir dire votre point de vue sur le Musée des Arts Premiers. Je vais vous dire, le Musée des Arts Premiers, je ne sais pas très bien ce que ça veut dire, les Arts Premiers. Il y a des Arts Seconds et des Arts Troisièmes ? Oui, c'est... Ah bon. Et Deuxième Basse, j'ai l'impression que je connais ça depuis très longtemps, parce que mon père, quand j'avais, je ne sais pas, 7 ans, 8 ans, m'avait emmené au Musée du Globe. Nous en parlions. Nous en parlions tous. Je me suis considérablement rasé. Au bout d'une semaine, j'avais refoutu les pieds de lui. Mais c'était des collections extrêmement poussiéreuses, qui finissaient leur existence dans des salles du Trocadéro. J'ai l'impression que c'est toutes ces collections-là qu'on a transportées, qu'elles vont en ligne, non ? Oui, avec celles de l'ancien Musée des Arts... Ce n'est pas les Arts Premiers, c'est le Musée de l'Ethnologie. Oui, c'est ça, oui. Il faut aimer. Il y a des bouts d'os, il y a des machins comme ça. Il faut aimer. Oui, c'est le Musée de l'Ennui et des Fonds de Cave, je trouve. Je n'y suis pas allé, mais j'ai l'impression que c'est vous qui avez vu juste. Qu'est-ce que j'ai vu ? Que c'est le Musée de l'Ennui et des Fonds de Cave. Eh bien, voilà. Mais dites donc, quand votre père, François, car il se prénommait François, il avait même un surnom, d'ailleurs, à partir de 1945, je crois. Oui, on l'appelait Pompon. Pompon, c'était une espèce d'arrangement entre Pompon et Tonton, entre Papa et Tonton. Ah, c'est une sorte de mauvaise lise. C'est un mauvaise lise qui avait été inventé par ma femme, qui était alors ma jeune fiancée. Oui, déjà femme, d'ailleurs. Un an avant, quand elle était fiancée. Oui. Alors, quand François, quand Bonbon emmenait Jeannot au musée, bon, il vous a embêté et ce n'était pas de sa faute. Ah non, mais on avait un musée qui était, pour moi, mon musée de traduction. C'étaient les Invalides. J'y ai été quinze fois, vingt fois, j'ai tout vu aux Invalides, y compris les plans à reliefs qui étaient au dernier étage. Toujours ? Non, on en a déménagé un certain nombre à l'île, je crois. Oui. Non, mais il y en a encore. Il y en a encore. Il était très bien. Bien rénové. La nouvelle salle, l'aile sud, est remarquable et on y a restauré, notamment, toutes les anciennes peintures qui avaient été salies par la fumée des soldats qui fumaient en mangeant. Ah oui, c'est bien ça. Ce sont des salles de plans à reliefs ? Ah non, ça ce sont des salles qui sont maintenant des salles du musée. C'est l'aile qui est au rez-de-chaussée. Ah, voilà. Et on a reconstitué là le musée de l'histoire militaire de Saint-Louis à Louis XIII. Oui, alors ils ont quand même trouvé le moyen de faire des portes en verre, là où il y avait des vieilles portes en bois très lourdes et pas pratiques du tout. Vous savez, j'ai rencontré quelqu'un cet après-midi qui vous présente ses... Qu'est-ce qu'il m'a dit ? Oui, ses respects. Un de vos amis lecteur... Je commence à avoir l'âge d'être respecté et c'est triste, ça. Oui, et c'est Jean-Jacques Habli. Ah, Jean-Jacques Habli, c'est un lecteur depuis longtemps, je le connais très bien. Oui, oui. C'est un homme très intelligent, très... Je suis content, je suis content qu'il me présente ses respects. Et bien, il m'a dit comment... C'est plutôt... c'est de l'amitié que j'ai pour lui. Il m'a dit comment il vous avait rencontré après mai 68. Il avait 26, 27 ans, je ne sais. Il était désespéré de dire personne ne donne les véritables raisons de mai 68 et il a lu un livre de vous intitulé L'école des Jocrys et il a tout compris. Et il m'a dit je lui écris et là-dessus a commencé donc une vieille amitié. Et alors, quel est son roman préféré de Jean Dutour ? Après, évidemment, Les horreurs de l'amour qui est au-dessus de tout, inclassable. C'est le printemps de la vie. Ah oui, en effet, il m'en avait parlé avec beaucoup d'amitié de ce bouquin-là. Et dans le printemps de la vie, vous décrivez le musée des Invalides, l'hôtel des Invalides. Oui, c'est vrai. Et c'est un tellement beau passage que je voudrais pouvoir vous le lire. Oh, il ne faut pas vous gêner. Arès dit que l'architecture pompeuse des Invalides nous donne le sentiment du génie administrate. Ce monument nous apparaît plutôt comme un poème, un tédéum en l'honneur des arts, Une des sottises artistiques de notre temps consiste à croire que le grand et le tragique ne s'accommodent que de la nudité. Le XVIIe siècle démontre le contraire. Le tragique est plus tragique, le grand plus grand, quand il s'accompagne de motifs gracieux ou superflux. Louis XIV, qui aimait la guerre, voulut qu'on la représente sous la forme d'un palais presque aimable, tout comme les cathédrales italiennes et les messes de Mozart parlent de la religion d'une façon charmante. Quand on visite les Invalides, on éprouve curieusement le même sentiment qu'en visitant le Louvre. L'école française de la guerre est ici, comme là-bas, l'école française de peinture. Pourquoi on n'a pas lu Sage en Nouvelle avant ? Oh, vous croyez qu'il dit français ? Il vient d'arriver un dessin du grand dessinateur Miège concernant le musée des arts premiers et je vais demander à Jacques Trémolet de vous le décrire. Ce dessin représente, en haut à gauche, le musée des arts premiers, en dessous, un monsieur qui va vers une représentation qui est en noir et qui est ainsi décrite « Corbeau, don de Clestrine ». Dernier cadeau aux arts premiers. Et alors, ces arts premiers, ça me paraît un peu scandaleux parce que M. Chirac dit dans son disque qu'il n'y a aucune hiérarchie entre les peuples ni entre les civilisations et on l'appelle le musée des arts premiers. Deuxième, troisième, il y a un classement. Il y a une contradiction dans l'essence même des choses. Vous savez, le fond de l'affaire, c'est qu'il y a encore, c'est encore un euphémie. C'est parce qu'on s'est dit « hors primitif », c'est pas gentil. Moi, j'aimerais bien être un primitif hollandais. C'est sûrement mieux qu'un premier africain. En tout cas, il faut que M. Miège ait beaucoup de talent pour arriver à représenter dans son dessin le musée des arts premiers car il est inracontable, indescriptible, parce qu'il n'est rien. Vous savez, Jean Dutour, en plus, j'étais dans votre « Printemps de la vie » et je me suis aperçu que bien avant tout le monde, vous aviez aussi décrit une sculpture d'art contemporain. Je me rappelle pas. Qu'est-ce que c'est que ça ? C'est toujours dans le musée des Invalides. Quand on lui parle de Miège, c'est absolument comme Jean-André quand on lui parlait de ses divers épreuves. Ne dites pas que c'est pour vous qu'il avait commis les crimes, quand même. Qu'est-ce que je dis, là ? C'est un taxi Renault au nez dessus. Ah ouais. Plus de charme. C'est une description presque réaliste du taxi de la Marne qui est aux Invalides. Je crois qu'il y est toujours. Il était à l'entrée d'un escalier. Il y a un char Renault aussi, je crois. Vous avez écrit un bouquin qui s'appelle « Les taxis de la Marne » mais jusqu'à présent vous n'avez pas écrit les chars Renault. Ah non. Je ne peux pas parler des chars Renault dans « Les taxis de la Marne ». Oui, oui, Paris-Vol, vous voulez parler ? Non, non, non, je ne vous écoute. Qu'est-ce que Pompon vous emmenait voir comme musée intéressant, des vrais musées ? Quand il me disait « on va aller au musée », alors on a été dans des autres musées, qui ont beaucoup m'embêté d'ailleurs, mais je lui disais « allons aux Invalides, c'est ça qui vous plaît ». Et je me rappelle, c'était des après-midi dans le chantier, j'avais ma menotte dans la grosse main à caleuse de mon père et on était là à se promener entre deux haies de gloire. Mais vous n'alliez pas au musée de la Marine aussi ? Si, on était allé au musée de la Marine, qui était au Trocadéro. Oui, c'est là sans doute que, voulant vous faire plaisir, il vous a emmené au musée de l'Homme, qui était à côté. Non, il m'a emmené comme ça, il m'a emmené au musée de l'Homme, où je me suis bien barbé, et un truc qui est un musée, un musée, je ne sais pas comment vous dire ça, scientifique, au Champs-Élysées. Le Palais de la Découverte. Le Palais de la Découverte. Le Palais de la Découverte. Partage votre ennui. Je suis embêté à ce cas. On montait dans une cage, et puis on vous mettait l'électricité, mais vous ne la sentiez pas, parce que la cage était suspendue, vous vous souvenez ? Et puis il y avait les cheveux qui se dressaient sur la tête. Et le musée Grévin. Ah bah oui, bien entendu. Vous savez qu'il est détruit, le musée Grévin. Ah non, ne me racontez pas ça. J'ai déjà assez d'ennuis comme ça sur le détruit du musée Grévin. C'est pourtant hélas, en fait. Il y a un message sur, je ne sais pas s'il est pour Jean Dutour ou pour Jacques Chirac. La rivale va vous le dire. Je pense qu'il est d'une auditrice. Je suis en train de lire Jeannot, Mémoire d'un enfant, de Jean Dutour. Merci madame. Et je n'envisage pas d'écouter M. Chirac. Je préfère cette merveilleuse lecture, je la conseille à tous. Oui, elle est formidable. Merci madame. Et dites-moi à propos, là, je vais vous faire bien voir, est-ce que vous vous souvenez aussi, est-ce que Pompon vous emmenait au musée des colonies ? Ah oui, j'y suis allé, bien sûr. Et puis j'ai surtout gardé des souvenirs grandioses de l'exposition coloniale de 1931. Alors j'y suis allé 50 fois. C'était passionnant. Mais vous la décrivez dans Jeannot ? Je la décrivais dans Jeannot. Il y avait la reconstitution du temple d'Angkor. C'était inouï. Encore un message pour Jean Dutour. Un auditeur, si Chirac devenait roi de France, il aurait un nom tout trouvé, lézard premier. Lézard premier. Écoutez, je trouve qu'il n'a pas tellement l'air d'un lézard. Non. C'est plutôt l'Iskak qui a l'air d'un lézard. Je trouve qu'il a une tête de lézard, l'Iskak. Moi, je trouve que le lézard c'est sympathique. Ça se chauffe au soleil, c'est extrêmement rapide. Mais Dieu nous préserve que Chirac ne soit jamais roi. Vous savez que... Bon ben là, c'est un peu tardif. Vous savez que l'Homblois a parfaitement décrit le visage de M. Jean Nouvel, l'architecte du musée des arts premiers, quand il parle d'Albert Wolf, l'hermaphrodite prussien, il dit que quand on le voit, on a l'impression quasi-fantastique d'une gueule de raie émergeant derrière un écueil. Vous avez jamais vu la tête de Nouvel ? Ah, je ne connais pas M. Nouvel. Il a un peu une tête de sourien, quelque chose comme ça. Peut-être était-il d'ailleurs dans le musée des colonies, tout en bas, là. Vous vous souvenez de ça, des crocodiles ? Oui, oui, bien sûr. Très bien, dans le bassin arbre, bien sûr. Mais d'ailleurs, non seulement les arts premiers, mais crocodiles premiers, ce sont carrément terribles. Vous ne nous parlez pas de la nouvelle académicienne ? Non, mais moi, j'ai tellement pris... J'ai commencé à lire votre roman, Le printemps de la vie, et il y a un personnage qui m'a bien plu aussi dans ce bouquin, c'est Mme Boissy, ou Mme de Boissy, attendez. Mme de Boissy, oui. Mme de Boissy est chez vous un personnage absolument récurrent, du bon sens, à la fois féminin et normal, enfin logique, et qui anticipe sans doute sur un autre personnage dans Portrait de femme, qui est Mme Petit Didier. Et je sais bien que ça n'a rien à voir avec l'actualité, quoique, est-ce que ce n'est pas toujours d'actualité ? Il y a quelques lignes contre le mariage d'amour qui sont absolument sublimes. Oui, Molière est très coupable d'avoir sapé, comme il l'a fait, le mariage de convenance. Il faisait les bons ménages, alors je crois que le mariage d'amour, c'est basé sur un sentiment qui va, qui vient, on ne sait jamais plus. Enfin, ça s'arrête là. Mais que les femmes ont du bon sens, c'est toujours d'actualité. Mais vous vouliez nous les lire, ces pages, non ? Non, ce ne sont pas des pages. C'est quelques lignes. Quelques lignes, oui. Mais qu'est-ce qui vous prend ? Est-ce que je fais un mariage d'amour, moi ? Ça ne m'empêche pas que vous pourrez toujours chercher dans Paris un ménage plus unique, monsieur. Et moi, vous n'en trouverez pas. Cette superstition du mariage d'amour, qui dure depuis 30 ou 40 ans, est une ineptie, une tyrannie bien pire que les mariages de convenance qu'on faisait de mon temps. Voulez-vous que je vous dise ce que c'est qu'un mariage d'amour ? Ce sont deux personnes qui ont envie de coucher ensemble, un point et tout. Résultat, au bout de six mois, elles en ont assez, et au bout de deux ans, elles ne peuvent plus supporter. Avec vos mariages d'amour, il y a beaucoup plus de mauvais ménages qu'autrefois, et c'est inévitable. Elle m'a guéri, ça ? Eh oui, vous l'avez écrit. J'ai cru que c'était bossué. Jean Dutour, que vous inspirez la disparition de Raymond De Vos ? Voilà quelqu'un qui maniait la langue française. Oui, j'aimais bien Raymond De Vos, mais enfin, il n'était pas parmi mes auteurs favoris. Est-ce que c'est un auteur ? C'était un oral, un auteur oral. Oui, c'était un charmant homme, je l'aimais beaucoup. Vous ne trouvez pas quand même que depuis 30 ans, il est moins drôle ? Vous savez, je n'ai jamais été très sensible à l'humour et à la drôlerie de Raymond De Vos. C'est pour ça que je suis un peu gêné pour parler de lui, parce que je n'avais que de la sympathie pour l'homme. Il y a d'autres comiques que vous lui préfériez ? Oui, je prends beaucoup de temps de voir des comiques. Quelquefois, je me fais rire moi-même. Est-ce qu'on essaye de faire quand même quelques-unes de vos lignes ? Cher Jean Dutour, le quart d'heure est largement passé. Oui, il passe tout le temps celui-là. Il passe tout le temps. J'étais ravi de cette petite posette comme d'habitude. Mais nous aussi. Au revoir mes enfants, au revoir Marie Joël. Bonsoir Jean Dutour, bonsoir Alain.

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