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JeanDutourd_LBJFerre_08_1999

JeanDutourd_LBJFerre_08_1999

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"On ne sait rien de l'homme des cavernes sauf une chose : c'est que c'était un artiste" "Lorsque l'on voit certaines personnes, on se dit qu'il n'est pas impensable que le singe descende de l'homme"

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The radio show discusses various topics including the attitude of a priest towards tourists, the publication of a book in Russian by Jean Dutour, the banning of Darwin's theory in Kansas, the reintroduction of wolves and bears in French mountains, and the stress of sheep due to the presence of wolves. Radio Courtoisie, la radio libre du pays réel et de la francophonie. Vous écoutez le Libre-Journal de Jean Ferré, daté du 23 août 1999. Nous nous retrouvons avec les mêmes dans le studio, c'est-à-dire Marie Vaughan que vous venez d'entendre, Olivier Dard, maître de conférences à l'université de Franche-Comté et maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris, Alain Grillotret, ancien député et maire de Charenton, Alain Faucard, écrivain et je l'espère en ligne, M. Jean Dutour de l'Académie française. Eh oui, celui-là. Celui-là mettez-vous au casque. Non, nous avons déjà mis nos casques, au cas où. Alors, cher Jean Dutour, pour votre chronique radiophonique d'aujourd'hui, je ne sais pas ce que vous avez préparé. Je vais vous dire, les chroniques, qu'elles soient radiophoniques ou pas, ou écrites dans les journaux, elles sont particulièrement difficiles pendant le mois d'août, parce qu'il se passe rien. Enfin, il y a toujours ce qu'on appelait autrefois le kilomètre sentimental. Le kilomètre sentimental, c'est un truc très difficile à manier. Par exemple, c'est un tremblement de terre en Turquie qui fait 35 000 morts. C'est beaucoup moins important qu'un déragement de chemin de fer dans la banlieue parisienne. C'est ça le kilomètre sentimental. Oui. Alors, est-ce que vous savez ce que je vous raconte ? Qu'est-ce que j'ai vu ? J'ai épluché les journaux très soigneusement, comme je le fais chaque semaine. Alors, j'ai vu une nouvelle quand même un peu importante, un peu amusante, un peu réconfortante, je dirais même, pourquoi pas rafraîchissante. C'est que le cher curé de Saint-Nectaire, qui est titulaire d'une des plus belles églises romanes de France et d'Europe, ben, il n'aime pas les touristes et il leur fait une vie épouvantable. Je veux dire, c'est assez rigolo, parce que, évidemment, tout le monde est horrifié. Le touriste étant le saint d'aujourd'hui. Et le pauvre curé de Saint-Nectaire, c'est comme s'il avait pactisé avec le diable. S'il ne veut pas que des bonnes femmes entrent dans la maison du Seigneur. Voilà. Alors, ça, c'est une bonne nouvelle, c'est amusant, non ? Oui, oui, oui, oui. Ça devrait plaire à M. Faucard, lui, qui déteste les touristes et qui avait eu une excellente idée. Ça rappelle, mais moi, je me la rappelle pour lui. Oui. C'était de les mettre dans des wagons plombés. Oui, quand ils traversent la France. Dans des cars plombés. Voilà, il ne faut pas qu'ils descendent. Il ne faut qu'ils ne descendent jamais. Voilà, ils arrivent de Hollande, ils traversent la France, on les autorise. Oui. Avec une forte contribution. Et ils vont en Espagne ou au Portugal. C'est une des idées les plus géniales que vous ayez eues. Et Dieu sait si vous en avez. Oh là là, mais on ne m'écoute jamais, vous. Ah, c'est comme moi. Mais en tout cas, je trouve... Vous allez voir, ça ne fait qu'empirer. Plus vous vieillirez, moins on vous écoutera. Ah, mais non, il y a les auditeurs de Radio-Cantonie qui m'écoutent. Ah ben, ceux-là, oui, ils sont gentils. Mais ils devraient... J'espère qu'ils parlent un peu, quand même. Nous, nous étions, avant que vous ne soyez en ligne, nous étions en train de célébrer le 60e anniversaire du pacte germano-soviétique. Ah oui, c'est une très bonne, très bonne date, ça, c'est amusant. C'est un pacte germano-soviétique. Ça aurait pu être un pacte franco-soviétique si on avait écouté de faire l'aval. Mais enfin, bon, ça ne s'est pas fait. Ou partout. Quoi ? Ou partout, je pense. Mais ça, c'est la deuxième partie de l'émission. Ah, d'accord. Je n'ai pas le droit de la déflorer. Ah, ben très bien. Non, je pensais, le curé de Saint-Nectaire, on pourrait peut-être le faire rentrer au Club des Ronchons. Ecoutez, c'est une chose... Oui, c'est une chose à envisager. Parce que le tourisme, c'est vraiment une nuée de sauterelles, vous savez, qui s'amassent sur une région qui bouffe tout. Alors, moi, j'ai quelque chose à vous dire, Jean, quand même. C'est que dans la dernière émission de Radio Courtoisie, vous nous avez fait une cachoterie, et vous me l'avez même faite à moi, avec lequel vous êtes quand même assez souvent en conversation téléphonique. C'est caché, grand Dieu. Oui, eh ben, j'ai dans les mains un beau livre relié, écrit en écriture cyrillique. C'est du russe, avec une belle reproduction de Caillebotte en vitrine, et votre photo. Ah oui, on a traduit mes livres en ukrainien, en russe. En russe, russe ? Oui, on a fait quelques-uns de mes bouquins en russe. Eh bien, écoutez, justement, vous êtes publié pour la première fois en russe. Alors, vous avez déjà été publié dans de multiples langues. Je crois même que Pluche, qui avait été publié en anglais, mais aux Etats-Unis, avait obtenu le prix Book of the Year, c'est-à-dire... Oui, oui, oui, on a eu beaucoup de succès aux Etats-Unis, Pluche, en effet. Plus qu'en France. Je sais, en France, il y a eu plus... Il y a plus de ventes. Oui, c'est vrai. Quand on est traduit aux Etats-Unis, on ratisse plus large, évidemment. Oui, on ratisse plus large. Alors, vous m'avez caché ce livre, et je trouve que dans la situation actuelle de la France, que vous, vous ayez un livre, votre premier livre publié en russe, je trouve que c'est une très bonne chose, à la fois pour nous et pour notre allié traditionnel de revers. Mais écoutez, vous savez ce que vous allez faire ? Non. Vous allez téléphoner à M. Chirac, qui en plus occupe un petit poste dans la hiérarchie républicaine. M. Chirac, vous lui direz, eh bien, Jean Dutour, il vient d'avoir un livre traduit en russe. Dans votre prochaine allocution à téléviser, vous devriez en parler. Oui. Je trouve que ce serait pas mal, il me fera un peu de récords, alors qu'il ne m'en fait jamais. Voilà. Eh bien, voilà. Alors, j'ai reçu ce livre par l'intermédiaire, d'ailleurs, d'une charmante étudiante, qui est venue me l'apporter en main propre. Oui. C'était la même. Vous l'avez reçu aussi par le même canal, si je peux s'exprimer ainsi. Oui, oui, oui. C'est une très jolie lettre du professeur Mikheilov, qui me dit, cher Alain, j'ai l'honneur de vous transmettre recueil des œuvres choisies en russe. La traduction est mienne, ainsi que la préface que je vous cite à la première page, merci M. le professeur, de notre aimé Jean Dutour. C'est pas beau ce... Aimer, ça c'est le gentil. J'ai traduit... Tu l'auras peut-être bien aimé. Ouais. C'était plus royal. J'ai traduit Mémoire de Marie Watson, le septième jour, et Quatre Nouvelles de la fin des peaux rouges. Oui, ça fait un petit recueil, il n'y a pas de temps. Il dit, ce n'est pas beaucoup, mais j'ai été limité par la maison d'édition. Enfin, Dutour existe en russe. Oui, il est gentil ce Mikheilov. Moi, j'ai pu le voir plusieurs fois. Il est directeur des études françaises à l'université de Kharkov. Et c'est un type tout à fait épatant. Et qu'on apprenne ça le jour du soixantième anniversaire. Eh bien, vous voyez. Je n'ai jamais caché mes amitiés soviétiques, d'ailleurs. Voilà, c'est très clair. Pour éviter russe. Alors, il y a une petite chose, quand même, dont je voulais vous parler, qui est amusante, c'est que la théorie de Darwin vient d'être interdite dans un état américain, je ne me rappelle plus lequel, le Dakota, non, le Kansas. Le Kansas, oui. Ça, c'est pour la première fois, parce qu'il y a eu un célèbre procès en Amérique, il y a des années de ça, je ne sais pas, 40, 50, peut-être même avant la guerre, qui a été appelé le procès du poisson. Des parents d'élèves ont fait un procès à un lycée, parce qu'on y enseignait la théorie de Darwin, qui est complètement contraire à la Bible, laquelle Bible est dans la constitution des Etats-Unis. Les parents ont eu gain de cause, et le lycée a été condamné pour avoir enseigné que l'homme descendait du poisson. Et alors je voudrais dire aux auditeurs, il y a un livre merveilleux, d'ailleurs je crois qu'il vient d'être réédité, de Chesterton, qui est un professeur anti-darwinien, et où Chesterton a une idée parfaitement géniale et sublime, il dit, on ne sait rien de l'homme des cavernes, rien du tout, sauf une chose, c'est que c'était un artiste. C'est formidable, non ? C'est formidable. Et de ce fait, il ne peut pas descendre du singe, parce que vous pourrez mettre un singe devant une machine à éclairer, et c'est plusieurs millions d'années, il n'arrivera pas à écrire le premier chapitre de l'Odyssée. Oui, mais quand je vois l'évolution des choses aujourd'hui, je me dis qu'il ne serait pas impossible que le singe descendit de l'homme. Ah oui, ça c'est une autre histoire, mais là je suis assez d'accord. Parce que j'ai des noms. A propos d'animaux, vous avez vu quand même une nouvelle tout à fait rigolote, les loups ont été réintroduits, les loups et les ours ont été réintroduits dans les montagnes françaises, on ne peut pas dire les campagnes, et ils ont déjà barboté 3000 moutons. Ah oui, c'est bien. Mais on est remboursé quand on se fait boulotter 100 moutons. Avec l'argent de qui, je vous le demande un peu quand même. Il y a une commission parlementaire d'études sur le loup. Autrefois ça c'était nuisible, maintenant c'est des espèces en voie de disparition. Vous voulez parler des parlementaires ? Ah non, hélas, ça serait beau ça. Mais vous savez pourquoi les écologistes ont fait ça ? Je crois qu'ils ont entendu il y a une trentaine d'années, une chanson assez bien faite d'ailleurs de Serge Giani, les loups sont entrés dans Paris. Métaphore révolutionnaire évidente. Alors comme la révolution c'est plus tellement à l'ordre du jour, on a mis des loups dans les montagnes, et ils nous boulottent nos moutons. Ah ben voilà. Et comme disent les moutons, et comme disent les moutons, comme disent les bergers dans le beau langage d'aujourd'hui, les moutons sont stressés. Ah ils sont stressés les moutons stressés. Oui, oui, oui. Et dans un article d'un quotidien, alors ils ont posé une question à quelques personnes, êtes-vous favorable au retour du loup en France ? Alors là il y a des trucs assez rigolos. D'abord il y a une dame qui dit, oui, on pourrait s'en servir pour attirer les touristes. Ah, très bien. Mais une autre personne dit, non, il vaut mieux les enlever s'ils s'attaquent seulement aux moutons, mais s'ils s'attaquent aux touristes. Ah, on est tous d'accord, hein. On est tous d'accord avec le brave Christian Necter. Voilà. C'est un loup à sa manière. Voilà, et alors une autre qui dit, si on les nourrit bien, les loups cela n'arrivera plus. Toujours avec des touristes, vous voyez. Ah, voilà, bien sûr. Et qu'est-ce que dit encore le dernier, oh, une bêtise. Harmoniser leur présence avec la protection des élevages. Ah oui, ça c'est très drôle. Ah, c'est pas mal. Alors, les loups, bien évidemment qu'ils ont été remis en liberté, pour ne pas qu'ils fassent de bêtises, on pourrait les mettre dans des enclos. Il y en a d'ailleurs déjà qui existent, au Jardin des Plantes et aux Hautes Vincennes. Tout à fait, oui. Ah, nous vivons une époque formidable. Formidable, je le dis tous les jours. Un message pour vous, Jean Dutour. Oui. Marie Vaughan, voulez-vous le lire ? Oui, c'est une auditrice. Passant mes vacances tous les ans à Saint-Necter, je puis vous dire, je puis dire à M. Dutour que le curé n'est pas aussi sympathique qu'il le semble. Ah bon ? Son principal souci est la peur des cambriolages. Ah bon, il a raison. Et le record de fond, beaucoup de paroissiens s'en plaignent. Le record de fond ? Oui, mais enfin, quand même. Il a peur des cambriolages, il a raison. C'est un solace. Quoi ? Il a raison d'avoir peur des cambriolages, parce que maintenant, les gens ne respectent plus les églises et vont prendre les vases sacrés. Autrefois, le tonnerre leur tombait sur la tête. Maintenant, il y a le curé de Saint-Necter qui leur tombe sur la tête, c'est très bien. Et de nos jours, les choses étant ce qu'elles sont, comme dirait ma grand-mère, qu'un curé ait peur des cambriolages, c'est pas mal du tout. Mais oui, c'est bien. C'est de vous qu'il disait ça aussi, les choses étant ce qu'elles sont. Cher Jean Dutour, à moins que vous ayez quelque chose d'autre à nous dire... Ce fait, c'est le mois d'août. C'est le mois d'août qu'il y a deux mois qui sont particulièrement difficiles pour les chroniqueurs. Je vous en parle à connaissance de cause. C'est le mois d'août et le mois de mai. Le mois de mai, parce qu'il y a, je ne sais pas, les trois quarts du mois qui passent en pont, alors il ne se passe rien. Et puis le mois d'août parce qu'il n'y a personne. Mais n'avez-vous pas remarqué dans les médias ce mot que nous entendons souvent, la traçabilité ? Ah, la traçabilité, oui, j'ai vu ça, oui. Et ça veut dire choix, vraiment. Ah, ben écoutez, j'ai cru comprendre que c'était itinéraire. Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais c'est très, très souvent employé par nos journalistes audiovisuels, télévisuels. Ah oui, la traçabilité, c'est pas mal. L'opinion de l'Académie française sur ce mot m'intéresse beaucoup. L'opinion de l'Académie française, si vous voulez que je vous la donne, elle tient le sein à l'être, exactement. Ah bon ? Bien. Eh ben, je vous dis un grand merci. Eh ben, à bientôt, hein. Et à lundi prochain. Vous me téléphonerez lundi prochain, c'est promis, c'est fait. Même heure, promis juré. Bon, alors allez-y. Au revoir, cher Jean-Luc. Au revoir.

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