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JeanDutourd_LBJFerre_01_2002

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Léopold Sédar Senghor Emile Littré Etienne Falconet La beauté, l'intelligence

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Radio Courtoisie is celebrating its 31st anniversary by rebroadcasting an archived show from 2002. They discuss a memorial mass for Léopold Sédar Senghor and the importance of honoring him as a great Frenchman and friend of France. They also mention an exhibition of Falconet's sculptures that is not well-known, and pay tribute to Maurice Cobras, an author known for his charming novels. Overall, they highlight the importance of preserving and celebrating French culture and heritage. Radio Courtoisie Ici Radio Courtoisie, la radio libre du pays réel et de la francophonie. Pour répondre à la demande de nos auditeurs et pour célébrer le 31e anniversaire de Radio Courtoisie, nous rediffusons une émission de Jean Ferré non disponible actuellement sur notre site. Voici donc le libre-journal de Jean Ferré assisté de Maryvonne, document d'archive de Radio Courtoisie du 28 janvier 2002. Nous revoilà, et si le Molla Homard est d'accord, au bout du fil, je l'espère, Jean Dutour de l'Académie française. Je pense, mon cher Jean Ferré, que vous avez un testal avec le Molla Homard, ça il est d'accord tous les lundis. Oui, jusqu'à maintenant. Ah, ben ça c'est à vous de continuer. Oui, mais j'y compte bien. Alors, cher Jean Dutour, avant de passer la parole à l'impocaire qui a des tas de choses à vous demander, moi je souhaiterais, je sollicite de vous, que vous nous disiez quelques mots de la messe qui sera célébrée demain, à la mémoire de Léopold Sédar Senghor. Eh ben, une messe qui aura lieu à Saint-Germain-des-Prés, et nous avons l'intention d'y assister, enfin moi j'ai l'intention d'y assister de toute façon, et on a dit pour manifester de cette façon notre respect et notre chagrin. Je pense que le président de la République et le Premier ministre seront présents, qu'on pensera un peu leur absence à Dakar. C'est plus près. Voilà. Ils pourront venir entre deux discours électoraux. Par exemple, parce que Senghor c'est quelqu'un qui est particulièrement cher à notre cœur, enfin à mon cœur, à moi spécialement, mais à notre cœur à tous, à l'Académie, ça c'est véritablement à la fois un grand Français et un grand ami de la France. C'est une des choses qu'on ne dit plus beaucoup aujourd'hui, que la France n'a plus tellement d'amis, il n'y a plus tellement de grands Français, et lui il était tout ça. Je pense que s'y rendre demain, et constituer une foule à l'église Saint-Germain-des-Prés à 16h demain, peut avoir un double objectif. Ah ben ça serait formidable. Le premier, rendre hommage à Senghor, qui était un grand nom de la francophonie. Et un grand poète aussi, et un grand homme d'État, et un homme d'État français, et un homme d'État sénégalais, il a été tout. Et la deuxième raison, c'est de donner à M. le Président de la République, à M. le Premier Ministre qui seront là, de leur donner une leçon. Nous ne cherchons pas à donner des leçons. Non, non, mais moi j'envisage le cas d'auditeurs qui pourraient se rendre à 16h demain à l'église Saint-Germain-des-Prés. Ah ben s'il y avait une file de gens qui arrivent et qui se débordent jusqu'à la rue Annaparte, ou jusqu'à la rue de Rennes, ça serait évidemment formidable. Voilà. Hommage à Senghor, et leçon à ceux qui ne méritent pas d'hommage. Monsieur Détour ? Oui, M. Beaucard. Vous savez, je viens d'entendre parler de Senghor, et je me dis, il y a vraiment une chaîne ininterrompue de talents à l'Académie française. Et notamment, je voudrais, lorsque vous m'en avez parlé l'autre jour, ça me ferait vraiment plaisir si vous pouviez nous rappeler deux mots absolument extraordinaires de défense de la langue française de deux lexicographes de l'Académie. Là, nous sommes vraiment dans le côté grivois de la question, là. Mais je ne trouve pas que ce soit grivois. Pas trop à peine. C'est le triomphe de ce que permet la langue française. Oui, bien sûr. Eh bien, la situation, disons, était un peu délicate. C'est lequel en premier, d'abord ? Le premier, c'est un grammairien du XVIIIe siècle qui s'appelait M. Bozé. M. Bozé, un jour, rentre chez lui et trouve sa femme toute nue dans les bras d'un monsieur tout nu. Et le monsieur s'écrit, je vous avais bien dit qu'il fallait que je m'en aille. Et Bozé dit, que je m'en alasse ! Et l'autre anecdote, qui est un peu du même genre, tant qu'elle soit inverse, a trait à Littré. Ah oui ? Oui. Littré, un jour, sa femme pousse la porte de son cabinet et le voit, au visage de ses paperas, dans une position avec la femme de chambre qui n'était absolument pas équivoque. Et Mme Littré, qui était une sainte femme, s'écrit, monsieur, je suis surprise ! Et Littré lui répond, non, madame, vous êtes étonnée, c'est moi qui suis surpris. Et c'est une leçon de français. Ah ben, c'est l'académie. Et puis c'est aussi deux grands lexicographes. En tout cas, Bozé, moi j'en avais jamais entendu parler, mais il est très bien entendu, il faut tout savoir à Littré. Alors, monsieur Dutour, je voudrais pousser un coup de gueule. Ah ben, je vous en prie, vous êtes très bon dans ce genre d'exercice. Oui, mais je voudrais savoir si, après vous avoir exposé la raison de mon coup de gueule, je voudrais savoir si vous allez me soutenir. Oh ben, écoutez, dites toujours, on va voir. Eh bien, voilà. Je me suis aperçu qu'il y a une exposition clandestine dans la région parisienne, car on n'en a pratiquement pas parlé. Il y a depuis huit jours quelques affiches qui se promènent un peu dans Paris. Il s'agit d'un des plus grands sculpteurs du XVIIIe siècle, Falconet. Ah ben, je comprends, Falconet, c'est un grand, grand artiste. Il y a très, très peu d'œuvres de lui en France. Oui, enfin, il n'y en a pas, mais il y en a une sur ma table de nuit, il y a une petite dame. Ah bon ? Une jolie petite dame toute nue, qui est mignonne. Sur votre table de nuit ? Oui, sur ma table de nuit, pourquoi pas. Et vous la voyez tous les soirs en vous couchant ? Oui, et tous les matins en me réveillant. Ah, c'est vrai que vous avez la beauté devant vous. Voilà. Et lors de vos rêves ? Oh ben, dans mes rêves, je ne pense pas aux dames de bronze. Eh bien, écoutez, il y a une exposition de Falconet avec 160 pièces. C'est considérable quand on parle. Oh, c'est ça. Eh ben, voilà, au musée de Sèvres. Eh ben, je ne le savais pas. Eh ben, c'est une exposition clandestine, c'est scandaleux. C'est le musée de la Portelaine ? Voilà. Ah oui, c'est ça. Et si je n'avais pas lu un article de Guy Vigneault, dans une très bonne revue qui s'appelle l'Univers des Arts, je ne le saurais pas. C'est scandaleux. Vous savez qu'il y a un célèbre et superbe Falconet à Saint-Pétersbourg, qui est la statue équestre de Pierre Legrand ? Oui, oui, je le sais, bien que je ne sois jamais allé. Mais il m'a dit une chose. Eh bien, j'en profite pour rendre hommage à Guy Vigneault, car c'est un homme qui laisse rarement échapper l'occasion d'être objectif. Oui, ben là, il a été pas le temps. Alors, évidemment, après tout ce qu'on vient de dire, sangor, littré, bosé, Falconet, la beauté, l'intelligence... On a vraiment jeté notre poudre en bois d'eau, là. Oui, mais de qui va-t-on parler ? De Bourdieu ? Bourdieu, oui. Vous devez de Bourdieu. Je n'ai pas grand-chose à en dire, sinon que je l'ai entendu quelquefois parler, qui m'a surtout frappé, puisqu'elle a pété 20 fois la même chose, dans des termes un peu différents. Et il y a une chose de lui qui me semble assez amusante, c'est l'objectif qu'on a formé sur son nom, car c'est ce qu'il y a de mieux dans son affaire, c'est son nom. Bourdieu. Bourdieu. Bourdieu, exactement. Qu'est-ce que ça veut dire ? Ben, c'est ce que disait Bourdieu. Pourtant, il a écrit un ouvrage, ce que parler veut dire, vous devez le savoir. Il aurait pu écrire un ouvrage, ce que la fermer veut dire. Et qui a inventé cet objectif ? C'est lui ? Non, je ne crois pas que ce soit lui. Je crois que c'est un petit peu pour se moquer de lui, qu'on a inventé cet objectif pour le divin. Mais enfin, je le trouve assez formidable d'avoir... Moi, j'aimerais bien être divin, comme ça, même à la rigolade. Mais vous êtes le divin académicien. Oui, j'aimerais mettre le divin à l'étain, il a une vie plus amusante. Ou le divin marquis, peut-être. Ah non, le divin marquis, le pauvre, il est resté 30 ans en prison, c'est vraiment pas très rigolo. C'est chez les fous, à la fin. Alors, il y a encore un écrivain à qui vous voulez rendre hommage, aujourd'hui. Moi ? Oui. Ah, c'est moi, qui ça ? Ah oui, oui, oui, j'ai vu deux pages dans le Figaro littéraire, j'ai enfin vu la photo de Maurice Cobras. C'est un homme pour lequel j'ai beaucoup d'amitié, qui a écrit des romans charmants, très amusants, un peu Kaamelott, mais pas tant. Et puis, c'est de la Kaamelott, de la Kaamelott, de la Kaamelott solide, la Kaamelott de 1925. Et surtout, c'était un homme qui avait le don des titres. La madotte des shipping. Enfin, c'est bien dit. C'est génial. Les tigres parfumés, mon cœur au ralenti, c'était beau. Mais vous dites, j'avais de l'amitié pour lui, vous l'avez connu ? Non, je ne l'ai pas connu, mais j'avais de l'amitié. Vous savez, on a de l'amitié pour les gens, à travers les livres qu'ils ont écrits. Moi, j'ai comme ça beaucoup d'amis, que je n'ai jamais connus, mais j'ai lu leurs livres, et qui sont devenus mes amis, après que j'ai lu leurs livres. Stendhal. De Cobras en étreint. En avez-vous autant pour Pierre Benoît ? Pardon ? En avez-vous autant pour Pierre Benoît ? Ah, oui, j'aime beaucoup Pierre Benoît, bien sûr, mais de Cobras, j'ai un système particulier pour lui, d'abord. C'est quelqu'un de très pittoresque, Pierre Benoît, de Cobras, encore plus que Pierre Benoît. C'était un pseudo, de Cobras, je suppose. Oui, il s'appelait, je ne sais pas comment... Dupond-Durand ? Oui, quelque chose comme ça, Jean-Pierre. Ou un Cobra. Oui, l'aventurier du deux Cobras d'or. Mais j'ai lu un livre de lui, ça s'appelait L'armée rouge à New York. Ah, là, il s'est planté. Ah, oui, mais avec la madame d'Esquivine, il ne s'est pas planté du tout, c'est absolument épatant. Il y a des choses absolument inouïes qu'on trouve chez lui. J'ai nettoyé les tâches morales sur mon gilet avec la benzine du repentir. C'est pas très bizarre. On dirait presque du Christophe, je trouve. Ah, oui, c'est un peu ça. On voit bien le professeur... Je me demande s'il n'écrivait pas ça, un peu, avec un pliant de l'œil, parce que ce n'était pas un imbécile. Alors, la madame... Mais je crois qu'on trouve encore en poche, des deux Cobras, ça peut se trouver, d'accord. La madame de Sleeping, vous l'écrivez comment, Sleeping ? Sleep-in. C'est comme ça s'écrit sur les wagon-lits, les grands express. Ah, j'avais compris, des Sleep-in ! Oui, des Sleep à la mode, moi ! Des Sleep-in. On parle français. Oui, oui, on parlait. Sleep-in, c'est pour ça. Sleep-in, oui. Vous avez bien réagi. Mais non, mais en plus de ça, pour une fois que Jean Dutour parle dans le micro, vous voyez, ça, c'est ses incoïncances avec le mola homard qui l'oblige à parler dans le micro. Il ne craint pas Jean Dutour, mais il craint le mola homard. Il craint mes postillons. Le mola ? Ah oui, bien sûr, bien sûr. Vous avez remarqué que le Charles de Gaulle qui est parti là-bas, dans le Golfe, n'a toujours pas pêché le mola homard. Marquez, c'est un homard à l'américaine. Voilà, voilà, voilà, voilà. Vous me l'attendiez. En voulez-vous des homards ? Ils ont du fallopade. Eh bien, cher Jean Dutour, le quart d'heure est passé. Eh oui, il passe toujours, celui-là. Il passe toujours, il passe de plus en plus vite, d'ailleurs. Ah si, il ne passera comme le quart d'heure. Je ne m'en console qu'en pensant que lundi prochain, à la même heure... Nous recommencerons. Voilà. Cher Jean Dutour, à lundi prochain. À lundi prochain. Et un grand merci. Au revoir. Au revoir.

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