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The speaker is conducting an exploratory interview for their public health studies. They are studying the impact of current inflation on food satisfaction and the risk of childhood malnutrition in immigrant single-parent families in a specific area. They reached out to the person they are speaking to because they are involved in business networks that concern these families. The interviewee explains that they participate in social support groups in their Rwandan community, where there are many single-parent families. They personally participate for the social aspect and to help others in need. The speaker asks about the effect of inflation on the people in these groups, and the interviewee mentions that many struggle to afford basic necessities and have negative balances in their accounts. They also discuss the concept of "kiminas," which is a form of mutual aid where families pool money and each takes turns receiving it. The interviewee explains that having many children adds to the f Bonjour Mme Nassi, je vous appelle comme convenu, c'est par rapport à mon travail que je fais dans le cadre de mes études, Master en santé publique. Dans le cadre d'un de mes cours, je dois faire un entretien exploratoire pour étudier une question, pour analyser, voir ce qu'il en est. Et la question, comme je vous l'avais dit, c'est en quoi l'inflation actuelle a-t-elle influencé les satisfactions alimentaires et le risque de malnutrition infantile dans les familles monoparentales immigrées procéloises ? Je voulais solliciter parce que j'ai appris que vous êtes impliqué beaucoup dans les réseaux d'affaires qui concernent certaines de ces familles-là. Alors ici, votre contribution est vraiment très précieuse parce qu'elle me permettra de me faire une idée et de voir s'il y a quelque chose à étudier là-dessus. Donc ce n'est pas pour analyser complètement la question, mais c'est plutôt pour explorer la question, pour comprendre s'il y a matière à approfondir ou pas. Voilà. Je vais d'abord commencer par une question que je vous pose à vous. En fait, est-ce qu'il y a une raison particulière qui fait que vous n'êtes pas impliqué dans ces réseaux d'entraide, dans ces initiatives ? Voilà. Je vais d'abord un petit peu me présenter. Je m'appelle Nancy et je suis une infirmière à domicile, indépendante, et ça fait bientôt plus de 15 ans que je fais ce métier. Mais à part ça, oui, je participe. Oui, je suis dans les groupes d'entraide sociale dans ma communauté rwandaise. Et cette communauté, souvent, on a beaucoup de familles monoparentales, on a des couples composés, on a pas mal de personnes dedans. Ce qui fait que je contacts plusieurs personnes. Et oui, il n'y a pas une raison particulière qui fait que je suis dans ces entraides sociales parce que moi, personnellement, je ne suis vraiment pas trop dans le besoin parce que, déjà, je vais avoir bientôt 47 ans. Et du coup, je sais faire les économies moi-même, donc je n'ai pas besoin d'aller faire cette entraide sociale. Mais c'est plus parce que ça m'apporte le côté social, mais surtout, ça aide aussi aux autres. Parce que tout le monde n'est pas dans le groupe comme moi. Je suis dans le groupe. Il y a pas mal de personnes qui sont vraiment dans le besoin. Et du coup, quand on fait cette forme d'entraide sociale que nous, on appelle «ikimina», ça aide beaucoup à ces familles monoparentales. Mais moi, personnellement, ce n'est que juste le côté social que je profite beaucoup. Le reste, c'est vraiment une forme d'entraide, d'aider les autres parce que je sais que moi aussi, à l'époque, le fait d'être dans les entraides sociales, ça m'a énormément beaucoup aidée, que ce soit vis-à-vis de ma vie ici en Érote, que ce soit vis-à-vis de la famille que j'avais laissée en Afrique. Merci. Et dans ces groupes, il y a Kéréloindais ? Il y a la majorité Kéréloindais, mais on a aussi des Tamérounais, on a des Belges, c'est vrai, Belges. Oui. La majorité est arabe. Oui. Sinon, la plupart, c'est... oui. Ok. Merci beaucoup. Alors, dans les publicités, c'est comme, disons, dernièrement, il y a eu une forte inflation et beaucoup de produits de consommation courante, ils ont augmenté, on trouve que les produits alimentaires. Est-ce que les personnes que vous accompagnez dans ces groupes, vous les avez entendues parler de cela, évoquer ça ? Ces alimentations, ces aliments d'autrui ? Oui, il y a quand même pas mal de personnes qui se plaisent, surtout des familles monoparentales, qui ne savent plus quoi faire par rapport à... parce que tout est coûte cher. Et puis, dans la vie, je vois que votre sujet, c'est plus l'alimentation, mais dans la vie, il n'y a pas qu'à la nourriture. Un exemple, il y a une famille où la madame, elle est toute seule, mais elle a deux enfants qui sont à l'université, et par cause de payer les cotes étudiants. Mais, vas-y, les femmes de ménage, vas-y pour payer les deux cotes étudiants pour les enfants, payer ton logement parce que même si c'est pour prêter, il faut rembourser la banque. Et puis, la nourriture qui est devenue très chère. Oui, les gens, ils parlent vraiment d'être négatifs sur leur compte. C'est la faute, ce n'est pas évident. Et je pense que ça s'est devenu un peu partout, dans beaucoup de familles. C'est le patrimoine monoparental, oui. Ok. Est-ce que ces variations de prix, est-ce qu'elles ont beaucoup influencé le pouvoir d'achat que les personnes âgées avaient avant ? Ou alors, il y a eu, comme il y a eu l'indexation des salaires, par exemple. Est-ce que les personnes qui vous entourent dans ces groupes, est-ce qu'ils ont perdu du pouvoir d'achat ? Ah, je ne comprends pas très bien la question. Il y a eu la variation des prix, mais il y a aussi eu l'indexation des salaires. Est-ce que ça a suffi pour compenser la perte de pouvoir d'achat qui est liée à ces augmentations de prix ? Ou alors, vous avez l'impression que la situation, comme vous dites, est devenue catastrophique, je suppose. Voilà. Est-ce que les gens, ils ont tout comparti ? Ou alors, ils ont plus de difficultés à satisfaire leurs besoins alimentaires ? Ici, moi, personnellement, je répondrais, même si les salaires ont été indexés un petit peu, mais on sait qu'indexer, c'est souvent 50 euros net ou max pour ceux qui gagnent trop bien la vie. 5 euros net qui apprécient ton salaire chaque mois. Mais on sait aussi que les prix ont augmenté, mais dans tous les niveaux. Il n'y a pas que la nourriture. Donc, ce qui fait que, oui, les gens, ils souffrent de problèmes de manque de moyens. Parce que, malgré que les salaires ont augmenté, mais ça n'a pas arrivé au point d'équilibre, parce que les prix ont augmenté, mais dans tous les niveaux. Ok. Et les kiminas dont vous m'avez parlé, ça consiste en quoi, en fait ? Il faut que j'arrive à comprendre tout à fait pour être sûr que j'ai compris. C'est quoi qu'on m'entraide, les kiminas ? Oui, voilà. En fait, le kimina, c'est une entraide, je dirais, entre amis ou entre familles. C'est un groupement de personnes, de familles, des amis, des connaissances qui se mettent ensemble, mais c'est des personnes toujours de confiance parce qu'on ne croit pas tout le monde. Alors, ces gens-là, ils se mettent, par exemple, on va dire qu'il y a 10 personnes qui représentent 10 familles. Ces 10 personnes vont chaque, un exemple, payer 100 euros par famille. Ce qui fait que, si vous avez 10 familles, il y a 1000 euros qui sont mis, 1000 euros qui sont disponibles, et ces 1000 euros, on les prend, on les donne à une famille. Et chaque famille a sa période de recevoir l'argent. Chaque famille a son tour, voilà, chaque famille a son tour de recevoir l'argent. Mais c'est souvent une fois par mois que cet argent est distribué. Donc, dans notre système, dès que tu as reçu les 1000 euros, tu dois aussi recevoir les gens. Mais ce qu'il y a, c'est que tu reçois cet argent, mais tu dois continuer le mois d'après, tu dois donner aussi au suivant. Mais l'avantage de ça, de cet argent, c'est qu'il existe, par exemple, si tu dois payer le code pour tes enfants, tu reçois 1000 euros en un coup, tu sais quand même payer, par exemple, l'avance, le code pour tes enfants. Alors, ça veut dire que c'est une forme d'épargne, tu reçois cet argent en gros et tu arrives à payer quelque chose que tu estimes important. Mais pourquoi? Parce que ça arrive régulièrement que les familles, ils ont tellement du mal avec moins d'argent par rapport aux choses que nous on doit acheter et qu'il faut vraiment, dès que tu as cet argent, tu l'utilises pour résoudre ton besoin. Alors que si tu n'avais pas cet argent d'entraide, que ça aurait peut-être été très difficile de trouver une somme pareille, 1000 euros en un coup. Alors qu'on est souvent maintenant confronté avec pas mal de familles qui sont tout le temps en négatif sur les comptes. Ok. Ici, comme je vous avais dit, ma question est plutôt qualitative, donc je ne veux pas quantifier le problème, c'est pour l'explorer. Est-ce qu'ici, les familles monoparentales que vous accompagnez, est-ce qu'il y a beaucoup qui ont des enfants? Eh oui, il y a beaucoup qui ont des enfants parce que dans notre culture rwandaise, la richesse c'est d'abord d'avoir beaucoup d'enfants. Donc ce qui fait qu'il y a pas mal de familles, eh oui, ils ont beaucoup d'enfants. Ils ont en moyenne 5, 6, 7 enfants par ménage. Ah oui. Et comment ça sortent-ils alors ces familles-là? Parce que s'il fait 7 enfants avec un seul père, c'est bien compliqué parfois, je suppose. Oui, c'est bien compliqué parce qu'il faut les satisfaire, surtout au niveau alimentation et au niveau logement. Mais c'est ça qui provoque des problèmes de précarité dans tous les niveaux, mais surtout dans l'alimentation, oui. C'est pas évident, c'est ça qu'il y a beaucoup de plaintes par rapport aux parents parce qu'ils s'en sortent pas. Mais je connais aussi pas mal de femmes avec 10 enfants mais qui combinent 3, 4 boulots, oui, pour essayer de s'en sortir. Ok. Vous avez parlé de réception pour la personne qui reçoit d'un groupe d'entraide. Est-ce que vous avez constaté des modifications de ce qui est présenté à la table, de ces réceptions? Oui, comme je vous l'ai dit, le principe de l'entraide, c'est que vous recevez l'argent, on se met ensemble, on danse, on chante, on parle, on s'amuse, on boit et on mange. Normalement, c'est ça le principe de l'entraide. Ça se passe une fois par mois. Mais oui, effectivement, ces derniers temps, je pense que je peux vraiment bien dire quand ça a commencé. Juste après le coronavirus, parce que pendant le coronavirus, on n'a pas eu ces équipements-là, j'ai senti un changement au niveau de ce qui était présenté à la table et au niveau des boissons. Je connais par exemple des familles, avant c'était des bouteilles d'eau qui étaient utilisées pour boire, des bouteilles achetées, des marques de spa et toutes les autres marques. Mais maintenant, je connais pas mal de familles qui utilisent de l'eau de robinet mais qui filtre un peu. Et tout le monde est satisfait comme ça. Mais tout ça, c'est dans l'occasion de faire des économies. Et puis au niveau de ce qui est présenté à la table, avant ça pouvait être cinq sortes de viande, je dirais, viande de chèvre, viande de porc, viande de vache, de poulet ou autre chose. Mais maintenant, on voit que les gens sont contents de présenter des sortes de viandes. Et encore, ça va être par exemple des purons de poulet et des saucisses qui sont pas frais. Donc, ce qui fait que les gens comptent chaque centime pour pouvoir manger. C'est pas évident. Oui, j'ai vu un changement, oui, effectivement. Ok, merci beaucoup. La question suivante, c'est plutôt par rapport à... parce que je m'intéresse beaucoup à la qualité de ce qui est dans l'assiette des familles. Donc ici, vous avez l'impression qu'ils ont modifié complètement les courses ou alors ils s'organisent comment ? Donc, la liste de ce qu'ils mettent dans l'ASCADI, est-ce qu'elle a changé aussi ? Donc, est-ce qu'ils ont modifié complètement leurs alimentations ou ils sont beaucoup plus dans les réceptions qu'ils sont devenus un peu moins ? Mais quand vous échangez avec eux, ils vous disent qu'ils ont changé ce qu'ils mangent d'habitude ? Leur alimentation, leur mode d'alimentation ? Oui, pas mal de personnes racontent quand même qu'il y a un changement dans ce qu'on mange, que ce soit surtout pour les familles monoparentales, parce que qui dit monoparentales, il y a 15 000. Oui, il y a un changement par exemple, on va dire un petit exemple typique, une maman tout seule doit essayer de combiner du travail, faire trois boulots ou deux boulots pour pouvoir s'en sortir. Ça veut dire que la maman, elle va arriver à la maison, elle est fatiguée et pour aller faire les courses, il y en a qui arrivent et qui vont essayer de chercher une alimentation un peu moins chère, par exemple, acheter des choses qui sont en promotion, mais il y a les autres mamans qui sont tellement fatiguées qu'ils n'ont même pas le courage vraiment d'aller chercher la qualité moins chère. C'est pas évident, c'est pas donné à tout le monde, ce qui fait qu'il y a pas mal de familles que j'ai déjà entendues qui courent facilement à un jarre de lasagne ou de pizza ou des nourritures qu'on peut mettre vite dans le four, vite fait, bien fait, et comme ça tout le monde est content. Oui, effectivement, les enfants sont très contents avec ce jarre de nourriture, mais c'est pas une nourriture saine. Donc, il y a toujours des changements là-dessus. Parce que les mamans, en plupart, sont obligées de travailler dur pour se prévenir de tous les besoins, et qui dit travailler dur, c'est ne pas être disponible dans son ménage, ni être disponible pour pouvoir trouver vraiment ce qui convient pour une nourriture. Et puis, ce qui est sain est plus cher. C'est très très cher. Ce qui est frais et chers, ce qui est reconstitué est un peu moins cher, beaucoup moins cher. Donc, oui, ça change beaucoup ce qu'on trouve dans nos assiettes. Allez, par rapport à ce que les gens racontent. Ok, si vous me permettez, vous faites partie de combien de groupes ? Pour le moment, j'en fais, ça m'est arrivé d'en avoir 6 groupes. C'est grâce à l'OTAN, mais moi aussi, je ne peux plus me le permettre. Donc, je suis pour le moment en 4 groupes. On m'a dit que vous coordonnez certains de ces groupes. Est-ce que vous avez des exemples à me citer, des gens qui ne s'en sortent pas, qui ont des difficultés ? Comment ils le font, si vous avez des exemples ? Oui, comme j'ai dit, il y a une famille que je connais où la maman, elle ne sait pas comment combiner trop de boulot parce qu'il faut aussi avoir l'âge pour ça et le courage et le mental pour ça. Et ce qu'elle fait, elle me raconte qu'elle mange vraiment la vraie nourriture quand c'est plus. Elle mange souvent les pains qu'elle achète chez Ariti. Et puis, dès qu'elle fait une fois de temps en temps manger frais pour les enfants, elle s'arrange pour ne pas manger. Et puis, elle va dire aux enfants, écoute, tu as les frais à table, elle les sert, elle les met à table. Elle, pour diminuer les dépenses liées à la nourriture, elle va préférer manger le pain et donner de temps en temps la vraie nourriture aux enfants. Et ça dit, écoute, moi je vais faire la vaisselle et vous, vous pouvez manger. Et puis, les enfants, ils ne vont pas se rendre compte qu'elle n'a pas mangé, mais elle le sait qu'elle n'a pas mangé. Ça, c'est une des moyens d'une madame vraiment qui m'a raconté cette histoire. C'est triste, mais c'est la réalité. Ah, c'est triste. Il y a d'autres exemples ? Par rapport à comment ils s'en sortent, oui, on a parlé de ce qu'ils se mettent à travailler, et puis après, ils se retrouvent avec des percées sur les dos, parce que les percées, ça ne rigole pas. Mais il y en a d'autres aussi, oui, j'ai déjà entendu une famille qui va demander de l'aide au CPAS, aide de nourriture, et j'en connais aussi où les deux travaillent, un groupe qui travaille, mais qui va quand même aussi demander de l'aide sociale, parce qu'ils ne s'en sortent pas. Parce que le loyer, par exemple, oui, comme je l'ai dit tout à l'heure, il n'y a pas que la nourriture qui a augmenté. Il y a des gens qui se retrouvent dans des loyers où on ne peut pas du tout payer. Comme à Bruxelles, un appartement de chambre, c'est presque 1 000 euros, et c'est plus possible. Donc il y en a qui reculent des aides au CPAS pour aller avoir de la nourriture, parce qu'il y a des enfants qui ont détruit la nourriture. Et il y en a qui n'ont pas non plus à les demander, mais j'ai connu une famille qui va demander de la nourriture. Et ceux qui poussent la porte pour demander de la nourriture, est-ce qu'ils arrivent à recevoir quelque chose ? Ceux qui travaillent, qui vont demander de l'aide du CPAS, par exemple, est-ce qu'ils reçoivent quelque chose ? Comment ça s'est passé pour ces personnes ? Ils sont souvent recalés. On ne les accepte pas facilement. Mais il y en a, par exemple, qui ont des dettes. Des dettes parce qu'ils ont, par exemple, une maison, ou ils n'ont pas... Oui, il y en a qui sont dans les négatifs, même s'ils ont des salaires, et qu'ils sont forcément acceptés dans ce genre d'aides. Oui. Ça dépend jusqu'où ça va des problèmes financiers. C'est pas parce que tu as de l'aide que ça veut dire que tu n'es pas peut-être sur un dété ou... Oui. C'est devenu horrible. C'est pas parce qu'on travaille et qu'on est sûr et certain de pouvoir manger en ce moment. Non. C'est plus possible. Est-ce que vous entendez souvent les gens, dans ces groupes, est-ce que vous entendez les gens qui parlent du fait qu'ils ont une grande insatisfaction au niveau alimentaire ? Oui. J'ai connu un exemple d'une dame qui nous raconte. Oui, j'adore manger le poisson et le saumon, mais sauf qu'il faut avoir le temps d'aller vraiment dans des marchés de Clemenceau ou ailleurs. Mais il y en a qui n'ont vraiment pas du tout le temps, par exemple, et qui doivent manger le poisson de chez Delès ou dans une poissonnerie, et le kilo du poisson est arrivé à 39 euros, mais même un vrai qui s'est payé ce prix. Pour une famille de 4 personnes, 8 personnes. Donc, ça veut dire que même s'il mange ce poisson, c'est vraiment un tout petit truc qu'il peut manger, mais pas à sa faim. Ça, c'est un exemple de poisson. Je connais d'autres familles qui disent, voilà, avant, l'écrier aux mains une fois par semaine ou deux fois par semaine, ils pouvaient se permettre de manger un beau steak. Mais avec des familles, maintenant, 4 enfants, 6 enfants, qui peut encore se permettre de manger du steak ? Une bonne viande et frais comme ça. Il n'y a plus possible. Oui, ça a changé dans notre... Tout a changé. Certaines familles qui sont issus de l'immigration, ils ont souvent... Il y en a que je connais, moi, qui mangeaient souvent des nourritures exotiques, les bitoqués, voilà, beaucoup de sortes de nourritures exotiques. Est-ce que dans ces groupes, les familles monoparentales peuvent se permettre encore ? Ou alors, est-ce que vous avez entendu parler de plantes par rapport à ça ? Ils arrivent quand même à en acheter un peu, je ne sais pas. Comment est la situation ? La situation, c'est que tout ce qui est la nourriture qui vient de dehors de Belgique, ça coûte cher. Alors, si ça coûte cher, ça fait que les gens, dès qu'ils n'ont pas assez de moyens, ils diminuent tout ce qui coûte cher. Donc, beaucoup de gens, oui, ils ont diminué d'acheter trop des choses qui viennent de l'Afrique. Et ils font recours à plus... Beaucoup de familles, beaucoup de parents, ils vont raconter qu'ils mangent les grillés normaux, les épinards, le riz ou le spaghetti bolognese. Mais ça, c'est ce qu'ils ont de sens par rapport à ce que ça peut apporter à une bonne alimentation. Au minimum, celui qui décide de manger les épinards et le riz, ça va encore. Mais il y a les autres qui sont découragés, qui changent complètement de ce qu'ils mangent. Mais il n'y a plus de possibilité d'acheter des choses, pas pour beaucoup de familles, d'acheter des choses qui viennent de l'Afrique ou d'ailleurs. Parce que c'est plus cher. Ok, merci. Vous, vous êtes enseignères, donc ici, quand vous parlez avec eux, ils vous donnent des notions de savoir, par exemple, quand ils doivent faire des ajustements, est-ce que vous avez l'impression qu'ils ont des connaissances de garder une alimentation équilibrée ou alors ils ont des difficultés par rapport à ça ? Moi, honnêtement, je vais dire les gens que j'ai croisés, parce que dans notre communauté rwandaise, la plupart, ce sont les personnes qui travaillent dans la santé. Et les autres personnes que je connais dans notre communauté, nous, on est souvent des réfugiés. Ce qui fait que ces réfugiés, c'est vraiment des réfugiés plus liés à la politique et pas à l'économie, pas des réfugiés économiques. La plupart, ce sont des gens qui sont bien dans le test intellectuel et donc ils savent très bien c'est quoi une bonne alimentation et pas une mauvaise alimentation. Mais ce qui influence ou qui influencerait la mauvaise alimentation, je pense que c'est plus lié aux finances et pas parce qu'ils sont ignorants. Ça, c'est mon idée. Merci. La question ici que je me pose qui m'a amené à explorer ce sujet, est-ce qu'on peut craindre un risque de malnutrition, notamment pour les enfants par exemple ? Ici, je ressens ma question sur les familles monoparentales, bien sûr. Est-ce qu'on peut craindre un risque de malnutrition chez eux et est-ce qu'on peut craindre un risque de malnutrition pour les enfants qui vivent dans ces familles ? Oui, on peut dire d'un sens. Moi, je vais parler toujours comme une Africaine. Chez nous en Afrique, les enfants, ils ont un animal nutritieux lié qu'il n'y a vraiment, vraiment, vraiment rien à manger. Et là, on va voir les enfants qui vont développer des maladies. Ils vont devenir trop maigres avec un ventre qui va se gonfler. Ça, c'est des maladies liées à un manque de protéines ou de vitamines parce qu'ils ne mangent quasiment pas du tout. Alors qu'ici, je pense que ça va être un autre problème. L'autre problème, c'est que les familles, surtout monoparentales, ils vont plus courir. Ils vont toujours avoir à manger, mais ce qui dérange maintenant, c'est donc qu'est-ce qu'ils mangent ? Qu'est-ce qu'ils mettent dans leur bouche ? Qu'est-ce qu'ils mettent dans leurs assiettes ? Ce qu'ils mettent dans leurs assiettes pour le moment, vu les prix qui ont augmenté, vu la vie qui est très chère, c'est les gens, ils ont tendance maintenant à acheter la quantité mais pas la qualité parce que la qualité ici dans l'alimentation est devenue trop chère. Si vous cherchez une bonne viande sans graisse, par exemple, un filet pur de bœuf, il n'y a quasiment plus personne qui sait acheter ça. Quand vous voulez un bon morceau de saumon et bien couper une bonne tranche, c'est très cher. Il n'y a pas beaucoup de gens qui savent se payer ça. Mais qu'est-ce qu'on peut payer avec le moins d'argent qu'on a ? C'est s'acheter des saucisses, par exemple, c'est s'acheter des hamburgers, c'est s'acheter des pizzas, c'est s'acheter des viandes reconstituées. Oui, c'est des viandes, mais quelles sortes de viandes ? Et c'est ça que beaucoup de familles monoparentales arrivent à se payer parce que c'est un peu le moins cher, même si ce n'est pas le moins cher exactement. Je parlais de ces familles qui vont demander à manger à la commune, mais qu'est-ce qu'ils reçoivent à la commune ? Ils reçoivent un manger, mais c'est quoi le manger ? C'est des conserves, il n'y a pas de nourriture fraîche. Donc, oui, il y a le risque que nos enfants, dans le futur, ils vont avoir des problèmes de malnutrition. Mais ça va développer comme chez nous à la fin, ça va être plus l'obésité et l'aventure. Et ça, c'est pas mieux. Merci. La dernière question, c'est, vous avez l'impression que les gens que vous côtoyez dans ces groupes, que vous accompagnez, est-ce que vous avez l'impression qu'ils sont ouverts à l'éventualité de demander de l'aide ? Donc, est-ce qu'il y a beaucoup qui seraient disposés à faire comme cette famille-là ou ces deux familles-là que vous m'avez dit qui vont demander des colis alimentaires ? Ou alors, les gens ne sont pas ouverts à cette idée ? Qu'est-ce que vous en pensez ? Je vais dire que, oui, j'ai déjà entendu une famille qui a été pour demander l'aide sociale, pour avoir la nourriture, mais dans notre communauté, je vais parler pour le Rwandais, c'est pas quelque chose qui fait partie, on est trop fiers, en fait. On n'aime pas l'idée d'aller demander, l'idée d'aller recevoir la nourriture gratuitement, ça fait pas partie de notre culture. Ce qui fait qu'il y a pas mal de personnes qui préfèrent peut-être mourir de faim, mais pas pour trahir, comment dire, la fierté. Il y en a pas mal de personnes qui vont jamais accepter d'aller mendier, parce que moi, beaucoup vont considérer ça comme mendier de la nourriture. Donc, ce qui fait qu'il y en a, oui, il y en a beaucoup qui vont rester dans la fierté, mais qui vont pas oser, et c'est ça, qu'il y a toujours ce problème d'alimentation dans les familles, qui pourra rester comme ça. Ok. Je vous remercie beaucoup. Là, vous m'avez aidé beaucoup, vous m'avez aidé à explorer la question. Ici, effectivement, ça touche tout le monde. Je sais pas si vous avez quelque chose à ajouter. Sinon, moi aussi, personnellement, je partage les difficultés, c'est la difficulté de tout le monde par rapport à cette inflation ou au changement de prix. Je sais pas si vous avez quelque chose à ajouter qui pourrait m'aider. Moi, juste ce que j'ai à dire, c'est que, oui, vous avez fait votre travail sur les familles monoparentales, ça c'est magnifique. C'est devenu presque la majorité d'Européens ici, parce qu'il y a beaucoup de séparation, il y a beaucoup de difficultés à faire des ménages critères. Je suis d'accord avec vous, mais il y a aussi des familles recomposées. Dans les familles recomposées, il y a une qui va venir avec deux enfants, l'autre avec trois enfants, vas-y pour nourrir tous ces enfants. Alors c'est ça qui fait que parfois, il peut y avoir aussi des problèmes familiales dans les ménages, parce que soit les enfants n'ont pas mangé assez ou soit... Oui, moi, en résumé, je voudrais dire que la vie est devenue tellement chère et que ça se répercute sur notre vie sociale et ça se répercute sur nos ménages. Parce qu'un ménage qui n'a pas assez de moyens, assez de revenus, ça ne fait toujours que des problèmes. Ouais, c'est dommage. Ok, je vous remercie beaucoup et voilà, je ne peux que vous remercier parce que vous m'avez beaucoup aidé. D'accord, merci beaucoup, c'est Dieu donné. Oui, au revoir. Au revoir. Merci beaucoup. Ouais.