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La dose audio 20

La dose audio 20

00:00-09:17

Semaine du 18 décembre : Ossip Mandelstam Traduction du russe : Jean-Claude Schneider Emily Dickinson Traduction de l’ états-unien : François Heusbourg Franck Venaille / Opéra Buffa Gertrude Stein Jean-François Mathé / Inédit Anne Sexton / Transformations Traduction de l’états-unien : Sabine Huynh Anton Beraber / Signes d’un fléchissement à la troisième semaine du Jeûne (extrait)

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Une certaine dose de peau, de peau, et, une certaine dose de peau et, et, et, et vie ! Il est terrifiant de penser que notre vie est un récit sans sujet ni héros, Cette vie des deux vers, du balbutiement ardent des seules défaites, Du délire enrhumé de Pétersbourg. L'aurore aux doigts de rose a brisé ses crayons de couleur, Ils gisent maintenant comme des oisillons ou becs béants et vides. Toutefois il me semble entrevoir les arts de mon délire bien-aimé et prosaïque. Laissez-vous cet état ! C'est comme si toutes les choses avaient la fièvre Quand elles sont à la fois joyeusement éveillées et malades, Les barrières dans les rues, les affiches écaillées, Les pianos amassés aux dépôts, pareils à un intelligent troupeau sans berger, Nés pour des extases de sonates et d'eau bouillie. Au site Medelstam Traduction du russe Jean-Claude Schneider Musique Si je pouvais les soudoyer avec une rose, Je leur apporterais toutes les fleurs qui poussent entre Amherst et le Cachemire, Ni la nuit, ni l'orage ne m'arrêteraient, ni le gel, ni la mort, ni personne, Mon affaire me serait si chère. S'il s'attardait pour un oiseau, Mon tambourin aussitôt se ferait entendre à travers les forêts d'avril, Inlassablement tout au long de l'été, Pour reprendre une chanson plus sauvage quand l'hiver secouera ses branches. Et s'ils m'entendent, Qui peut affirmer qu'une telle insistance ne servirait finalement à rien, Que, lassés par ce visage de mendiante, Ils ne finissent par dire « Oui » pour qu'elle quitte enfin la salle ? Emily Dickinson Traduction de l'États-Unis, François Husebourg Il fit connaissance de la douleur. Bien sûr, il ne s'attendait pas à ce qu'elle eût ce visage, Mais il ne découvrit en elle rien qui l'effraya, Qui évoqua Héros, qu'il fuyait désormais. Je veux dire, rien ! Pas même ses traits, ses attitudes, ses regards, Tels qu'ils sont décrits dans chaque livre. C'était une pauvre gamine. Elle dit « Je suis venue vous livrer le nom de vos nouveaux ennemis. » C'est ce qu'elle dit en premier. Elle lui dit cela, il en fut satisfait. Ainsi de nouveau, il allait pouvoir se battre ? C'était une pauvre gamine. Il eut de la tendresse pour son air agarre, Sans beaucoup de forme. De nouveaux ennemis, lui dit-elle. C'est cela qu'elle lui annonça en premier, elle le lui dit. Il se créa un silence, quelque chose de morne. Il aima, oui, la gamine sans forme affirmée, Quelque chose comme une attente. « Voulez-vous connaître leur nom ? » dit-elle, Dit l'enfant qui n'avait en elle rien d'étrange. Il ne sut quoi répondre. Elle dégrava sa robe. Entre le tissu et la peau, il ne distingua rien. Simplement, elle lui tendit quelques feuillets qu'elle tenait cachés sous l'aisselle. Il distingua un nom. Il blémit. Il. C'est ainsi qu'il fit connaissance de la douleur. Franck Venay, Opéra Bouffa Le café, lorsque vous l'avez terminé, Il vous donne encore le temps de réfléchir. C'est beaucoup plus qu'une simple boisson, C'est un instant qui passe, Pas comme un moment ordinaire, Mais comme un événement, Un lieu, un moment, Un instant, Un moment, Un instant, Un instant, Pas comme un événement, Un lieu d'être, Même pas comme un lieu, Mais comme quelque part en vous. Il vous donne le temps, Non pas des heures non réelles, Ou des minutes, Mais une chance d'être vous-même, Et de prendre une seconde tasse. Gertrude Stein C'est en lui que tu avances pour allumer, Au-delà des gouffres de nuit, Les lampes les plus lointaines. Tu connais des ponts, Où d'abord passait l'âme, Puis le corps comme il peut. Il vous donne le temps de réfléchir. Le corps comme il peut. Tu t'arrêtes dans ton aube inventée, Et quand les autres s'éveillent, Tu dors enfin sans rêve, Les yeux refermés, Comme se referment les livres Dont toutes les pages se sont envolées. Jean-François Maté Inédit Sans l'aide d'antipsychotiques ou des bienfaits de la psychothérapie, Jean de Fer avait été métamorphosé. Nul besoin d'électrochocs, Juste un ensorcellement à un stade précoce, Tout comme la grenouille qui était un prince, Tout comme le fou en son enfance simple. Anne Sexton Transformation Traduction de l'étasunien Sabine Wynne Sous-titrage ST' 501 Je n'ouvre pas les livres, Je ne vis pas les hauts lieux, Je ne respecte à titre personnel Aucune de leurs fantastiques sommations. Toutes les fois que je trouvais sur ma route Des hommes respectables, Pétris de saines valeurs Et de l'orgueilleuse désinvolture Des tu-ne-points, Il m'en coûta moins de les fuir Que de répondre à leur salut. Il y a dans la sainteté Une insolence pénible De joueurs de coude, Signe d'une envie trop forte De marcher devant vous. Or, expliquai-je au chauffeur, Je ne sais d'homme beau Que ce qui boite. Anton Beraber Signe d'un fléchissement A la troisième semaine du jeûne. Extrait

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