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In this podcast, the hosts discuss the social exclusion experienced by Indigenous people. They aim to raise awareness among new professionals about the importance of considering cultural differences in their interactions with Indigenous communities. They summarize an study by Christiane Gay on the impact of colonialist government policies on Indigenous families and the educational practices of Inuit communities. They highlight the values of freedom, cooperation, respect, patience, responsibility, honesty, interdependence, and recognizing individual competencies in Indigenous child-rearing. They also mention the new law, C-92, which allows Indigenous communities to create their own laws regarding child and family services. The hosts believe this law is a positive step towards reconciliation and empowerment for Indigenous communities. They conclude by introducing Maïka, a young Indigenous person from the Mashteyou community, and her experiences growing up. Bonjour tout le monde, dans le balado aujourd'hui, on va vous parler des personnes autochtones qui vivent de l'exclusion sociale. Notre objectif à travers ce balado-là, c'est d'exposer le témoignage d'une jeune personne autochtone. Nous voulons sensibiliser les nouveaux intervenants en prenant en compte les différences culturelles dans les actes d'inversion auprès d'un groupe de personnes accompagnées. Je nous présente, nous sommes deux étudiantes finissantes en techniques d'éducation spécialisées et ce balado s'inscrit dans le cadre du cours Exclusion sociale et violence. Je m'appelle Katia et moi c'est Danika. Alors pour commencer dans notre balado, on va vous faire un petit peu de théorie par rapport aux différences culturelles dans l'éducation des enfants entre les personnes autochtones et les personnes allochtones. Ensuite, on va vous parler de la nouvelle loi concernant la DPJ en lien avec les communautés qui vient tout juste d'être adoptée par la Cour suprême. Dans mes recherches, je suis tombée sur plusieurs études qui ont été faites par Christiane Gay, une professeure à l'École de travail social et de criminologie de l'Université Laval. Elle, elle a conduit pendant assez longtemps des observations chez les Inuits d'Ouahat, Mac, Mani et Ténam, dans une communauté précédite. Dans le fond, je vais vous résumer cette étude-là qu'elle a mis, qu'elle a faite. Alors tout ce que je vais parler à partir de maintenant, c'est en lien avec mes recherches. Les politiques, selon elle, les politiques gouvernementales colonialistes ont particulièrement bouleversé les familles autochtones. On n'a qu'à penser aux pensionnats, à la ralphe des années 60 ou aux phénomènes des enfants santons. L'assimilation et la discrimination auxquelles ont dû faire face de nombreuses nations ont ébranlé le fondement des sociétés des premiers peuples. Les recherches que j'ai effectuées concernant les pratiques éducatives des enfants autochtones, je m'en suis servie de ces recherches-là pour aborder avec Maïka les pratiques qu'elle a mettées en place dans sa famille. Bien qu'elle souligne que les pratiques sont différentes d'une communauté à l'autre, d'ailleurs l'étude le souligne aussi, j'ai pu observer des similitudes avec les informations que j'ai trouvées dans mes recherches. Voici les pratiques éducatives chez les Inuits d'Ouahat, Mac, Manitoba. Cette étude avait pour objectif de valoriser les pratiques d'éducation et de protection des enfants de la communauté inoue. En résumé, elles insistent sur l'importance de l'observation et de l'expérimentation. En fait, ça c'est un peu la façon d'éduquer les enfants, c'est beaucoup dans l'observation et dans l'expérimentation. Ils vont aussi beaucoup, de par leur conception de l'enfant comme étant une personne à part entière, ils vont énormément respecter leur rythme et leur choix. Ils vont avoir une voix à part entière comparée, mettons, à nous qui va un peu concevoir les enfants comme des enfants finalement. Écoulant de ça, bien c'est qu'il y a encore beaucoup de liberté aux enfants. Puis l'éducation, ce n'est pas restrictif, ce n'est pas dans les punitions, ça va beaucoup passer par le dialogue puis dans l'humour pour transmettre leurs règles. Puis c'est un peu ce qui découle. Donc maintenant, je vais vous parler un petit peu des valeurs qui sont prônées dans l'éducation des enfants autochtones. Bien comme je l'ai dit un petit peu plus tôt, il y a une grande valeur de liberté qui est beaucoup en lien avec la socialisation qui est induite dans les territoires. C'est vraiment une valeur fondamentale dans l'éducation. Ces valeurs-là aussi de la liberté, ce n'est pas seulement t'es libre de faire ce que tu veux, il y a d'autres valeurs qui viennent appuyer cette valeur-là puis c'est prôné par les anciens puis c'est très important dans l'éducation. Les valeurs d'entraide, le respect, la patience, la responsabilité, l'honnêteté, l'interdépendance puis la reconnaissance des compétences de chacun. Étant donné que les Inuits avaient un mode de vie nomade, c'est important que tout le monde soit responsable les uns des autres pour arriver à ce que la communauté fonctionne bien. Il y avait un autre aspect important dans l'éducation, c'est le respect des rythmes et des choix de l'enfant. Les Inuits accordent une grande confiance en la capacité des enfants à se connaître puis à être à l'écoute de leur corps. C'est pour ça que les besoins et la routine, ce n'est pas rythmé par des fonctions extérieures, c'est vraiment rythmé par les sensations internes de l'enfant puis c'est ça qu'ils demandent. Cet aspect-là de l'éducation des Inuits, ça peut venir à des malentendus puis à une mauvaise interprétation de la part des intervenants. Étant donné que leurs pratiques éducatives sont fondées sur des stratégies indirectes pour adopter des comportements, ça peut être confondu avec un style permissif mais c'est vraiment plus un style démocratique. C'est ça qui peut vraiment avoir de la difficulté avec les intervenants parce qu'ils vont avoir leur conception occidentale de la façon d'éduquer des enfants puis ils ne viendront pas prendre en compte les pratiques particulières des personnes autochtones. Quand je parle des Inuits, c'est que surtout ça peut être appliqué, ce qui remarque c'est qu'il y a beaucoup de similitudes envers plusieurs nations, plusieurs peuples autochtones puis c'est beaucoup ce qu'on entend aussi dans le discours de Makia. Mes recherches ont vraiment raisonné quand Makia parlait de la façon qu'elle éduquait les enfants puis la façon qu'elle a été éduquée. Pour continuer, je vais vous parler de la loi C-92. En fait, c'est une loi qui est entrée en vigueur en 2020 qui concerne la façon de gestion des familles autochtones par rapport à la protection de la jeunesse. La mesure a pour but d'améliorer la santé et le bien-être des prochaines générations d'enfants, de jeunes autochtones finalement. Les prochaines informations que je vais vous partager sont tirées du site Espaces autochtones fait par Radio-Canada. En fait, la décision qui a été prise va donner l'autorisation aux communautés autochtones de créer eux-mêmes leurs lois en matière de services à l'enfance et à la famille dans leur communauté. Donc, ça va leur permettre de vraiment mettre en valeur leur façon d'élever leurs enfants puis ce qui est normalisé pour eux. Par exemple, lors d'une conférence, on avait un exemple qui nous avait été donné qui était que dans les familles autochtones, ce n'était pas rare qu'il y avait des lits dans le salon, qu'il y était plusieurs habités dans la même maison et ça, c'était quelque chose qui pouvait souvent être la nature d'un signalement parce qu'au Québec, on voit ça moins souvent. Donc, de notre côté, on pouvait penser qu'il y avait par exemple la négligence ou quoi que ce soit. Mais avec cette loi-là, les communautés autochtones vont vraiment être capables de mettre leur propre idéologie, leur valeur de l'avant et de se respecter un petit peu dans tout ce qui est protection de l'enfance. Donc, au niveau de l'adoption de cette loi-là, il y avait eu plusieurs problématiques avec le Québec. Par contre, il est important de savoir que la loi est balisée. Il va y avoir des standards minimaux à respecter, par exemple dans la fonction des services aux enfants. Il va falloir qu'on s'assure qu'il y a une continuité culturelle aussi dans les services qui sont rendus et évidemment, ce n'est pas laisser à eux-mêmes un petit peu n'importe comment. Il y a vraiment des standards minimaux qui sont inscrits dans le projet de loi qui ont été adoptés. Donc, il y en a beaucoup qui vont se demander pourquoi le gouvernement fédéral a adopté cette loi-là. En fait, dans le contexte actuel concernant les communautés autochtones, dans les dernières années, il y a eu beaucoup de recherches par rapport à ce qui se passait parce qu'on avait quand même une surreprésentation des enfants autochtones dans le système de la protection de la jeunesse. Donc, parmi ces recherches, dans les commissions, on retrouve la Commission royale sur le peuple autochtone, la Commission de vérité et de réconciliation du Canada, la Commission d'enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec. Donc, plusieurs enquêtes ont été réalisées et c'est ce qui a mené à la décision de la loi C-92 qui serait finalement bénéfique. Évidemment, quand on parle des peuples autochtones, il y a une certaine crainte envers toutes les institutions publiques du Canada, du Québec en lien avec les traumas du passé et les traumatismes intergénérationnels qui ont été vécus lors des pensionnats, par exemple. Donc, quand eux recevaient l'aide, la DPJ, ils ne voyaient pas nécessairement ça comme de l'aide, mais ils étaient plutôt très craintifs et ont vécu beaucoup de discrimination en lien avec tout ça. On va vous en parler un petit peu plus tard aujourd'hui. Donc, depuis l'entrée en vigueur de la loi concernant les enfants, les jeunes et les familles des Premières Nations, il y a 53 entités autochtones qui ont avisé le gouvernement qui avait l'intention d'exercer leurs compétences en matière de services à l'enfance et à la famille. Donc, finalement, qui avaient l'intention d'utiliser ce que la loi C-92 leur permettait de faire. Donc, on peut voir qu'il y a quand même une bonne majorité des communautés des Premières Nations, des Inuits et des Autochtones qui ont vu le positif que cette loi-là pourrait entraîner pour eux qui ont décidé de mettre ça de l'avant. Donc, en somme, la loi C-92 va venir redonner un pouvoir aux communautés autochtones et leur permettre de décider ce qu'ils vont faire par rapport à la protection de leur enfance, de leur relève. De notre côté, on considère que c'est vraiment un pas de plus vers la réconciliation. Je vais maintenant faire un petit portrait de qui est Mykia. Mykia, c'est une enfant qui a grandi à Mashteyou, Près de Alma, au Saguenay. Elle a grandi d'une mère inou et d'un père. Je vais maintenant faire un portrait de qui est Mykia. Mykia, c'est une jeune femme de 24 ans qui reste maintenant à Québec. Elle a grandi sur une communauté au Saguenay, Mashteyou-Atash. Je ne le dis vraiment pas bien, mais c'est la communauté au Saguenay. Sa mère est atukamik et son père est inou. Sa langue maternelle, c'est le français. Au primaire, elle a déménagé à Manawan, puis à Manawan, l'école là-bas, c'est en atukamik. Quand elle est arrivée, elle ne parlait pas du tout atukamik. Elle a dû l'apprendre là-bas. Le fait qu'elle, sa langue maternelle, c'était le français, ça lui a causé beaucoup de difficultés. Puis c'est à Manawan qu'elle a rencontré le père de ses enfants. Donc Mykia a rencontré le père de ses enfants à 13 ans et elle est tombée enceinte à 13 ans aussi. Lui était âgé de 17 ans. Évidemment, nous, quand on entend ça, on le questionnait un petit peu, étant donné que ce n'est pas vraiment dans les normes au Québec. Elle, ce qu'elle nous expliquait, c'est que ça arrive quand même fréquemment dans la communauté où elle était, des histoires comme ça finalement. Elle nous nommait aussi que l'avortement, ce n'était pas une option. Donc, elle nous expliquait que les aînés, finalement, lui avaient dit « est-ce que tu serais capable de tuer ton enfant, finalement, dans 9 mois, c'est-à-dire quand il serait né ? ». Donc, la réponse à ça était non, ce qui a fait qu'elle a poursuivi sa grossesse. Par contre, il faut savoir qu'elle a été très bien accompagnée. Les parents du père de ses enfants, finalement, l'ont vraiment bien accompagnée. Ils ont été présents pour elle, ils lui ont expliqué des choses, ils l'ont beaucoup éduquée sur comment être maman, finalement. Donc, à travers son histoire, on peut vraiment voir comment se transposent les valeurs un peu de la communauté qui va élever un enfant, qui vont beaucoup l'accompagner, qui sont présents. Donc, on peut vraiment voir que la communauté a pris en charge les besoins de la famille de Maïkia, finalement, l'ont aidée dans sa grossesse, l'ont beaucoup éduquée. Il y avait un grand partage de savoir de ce qu'elle nous nommait. Pour continuer le récit de vie de Maïkia, ensuite, Maïkia grandit un petit peu avec son fils sur la communauté et le père de son fils. Ensuite, elle a une fille. Là, on ne sait pas trop comment ça s'est passé, mais elle a ensuite quitté la communauté. Maïkia a eu de la difficulté à trouver un appartement dans d'autres villes, comme elle a essayé de trouver des appartements à Trois-Rivières, au Sarné, puis finalement, elle a trouvé un appartement à Québec, puis c'est ça qui l'a amenée à Québec. Les péripéties par rapport à l'appartement, c'est qu'elle a essayé de trouver un logement à Trois-Rivières, mais le fait qu'elle était autochtone, elle a vécu vraiment de la discrimination très ouvertement de la part des propriétaires, de dire qu'ils louaient pas à des Autochtones. La même chose au Sarné aussi. Finalement, c'est pour ça qu'elle est venue à Québec, parce qu'elle ne trouvait pas d'appartement ailleurs. Elle a aussi de la famille qui restait là-bas, c'est pour ça qu'elle allait dans ces villes-là. Elle a amené sa fille avec elle, elle a été hébergée par sa cousine ou des membres de sa famille. Puis c'est là qu'on voit l'aspect communautaire aussi dans sa culture, c'est que les membres de la famille ont une responsabilité envers les membres de leur communauté, même de la famille élargie. Donc, Maïka l'a pu aller d'un endroit à l'autre pour un peu cette raison-là. Donc, on voit aussi que ces événements-là, finalement, ont été perçus par de l'ADPJ comme de l'instabilité dans la vie de sa fille. Donc, elle s'est faite reprocher celle-là alors qu'elle est finalement allée chez sa famille pour avoir un toit sur sa tête et que son enfant soit en sécurité. Par contre, l'ADPJ l'a vue comme un motif pour lui enlever son enfant un petit peu plus tard. Finalement, comme je disais, elle s'est trouvée un appartement à Québec et c'est là que l'ADPJ est entrée dans sa vie. L'ADPJ est entrée dans sa vie parce que sa fille a des besoins particuliers, puis elle faisait souvent des crises, puis elle a eu des plaintes par rapport aux crises de sa fille par les voisins. Puis là, elle a vécu beaucoup de péripéties par rapport à l'ADPJ, puis c'est ça que Benka va renférer. Donc, en lien avec les besoins particuliers de sa fille, Maïka avait fait une demande de service finalement pour avoir de l'aide parce qu'elle aussi, elle remarquait justement qu'il y avait quelques difficultés, puis elle voulait être mieux outillée à travers tout ça. Elle avait sa première demande de service à Trois-Rivières, par la suite elle est déménagée à Québec. Finalement, au bout du compte, elle s'est fait reprocher d'avoir déménagé trop souvent avec sa fille. Un autre reproche qui a été fait à Maïka par rapport à l'éducation de sa fille, c'était lié à l'alimentation. Les intervenants sociaux lui demandaient d'instaurer une routine alimentaire, puis de surveiller l'apport calorique de son enfant, parce qu'ils jugeaient qu'elle était trop grosse, finalement trop en chair. Or, un des aspects d'éducation sur les communautés, c'est le respect du rêve de l'enfant. Puis c'est ça que Maïka a dit à Métajours, c'est que cette conception, ça repose sur la croyance que dès la naissance, l'enfant, c'est une personne à part entière, puis ensuite qui est encouragée à être à l'écoute de ses besoins, puis à l'écoute de son corps. Il n'y a pas de routine stricte par rapport à l'alimentation dans la culture autochtone. Puis c'est cette demande-là qui a été faite de la part de la personne intervenante, puis ça montre qu'elle ne connaissait pas vraiment les particularités culturelles de l'éducation des enfants autochtones. D'ailleurs, le témoignage de Maïka s'avance en ce sens. Elle nous dit que sa fille se levait le matin puis qu'elle n'avait pas faim, puis qu'elle n'allait quand même pas la nourrir de force. Enfin, une autre chose qui a été reprochée à Maïka, c'est dans le fond le manque de rendez-vous. Donc, il est à prendre en considération que Maïka n'a pas de voiture, n'a pas de permis de conduire, qu'elle devait se rendre à ses rendez-vous qui étaient souvent quand même à une certaine distance de chez elle, qu'elle prenait avec sa fille l'autobus pour y aller lorsqu'elle n'était pas capable de trouver une autre façon d'y aller en auto. Et à un certain moment, il y a eu un décès dans sa famille, donc elle est retournée dans sa communauté à Robertval finalement. À ce moment-là, elle est partie pendant un mois, donc elle a manqué deux rendez-vous. Et ça, ça a été reproché dans le fond lorsque son dossier a été en cours. Mais encore une fois, la personne intervenante n'a pas pris du tout en considération son bagage familial, pourquoi elle manquait ses rendez-vous, alors qu'il y a eu un décès, on ne contrôle pas ça et c'est quand même une raison valable de devoir retourner dans sa ville. Donc, c'est ce qui lui a été reproché en cours, puis c'est les raisons qui lui ont été données par la DPJ pourquoi elle s'est fait retirer son enfant. Maïka a pris une entente avec la DPJ que sa fille retourne vivre avec son père sur la communauté pendant un an, puis pendant ce temps-là, Maïka, elle va la chercher une fin de semaine sur deux, souvent c'est plus trois, quatre jours dans sa fin de semaine. Comment elle s'organise, c'est que son père descend du Saguenay, vient la chercher, ensuite Maïka va chercher sa fille sur la communauté qui est à cinq heures de route de chez elle, de Québec, puis ensuite elle refait la même chose dans le sens inverse. Donc, c'est vraiment elle qui se déplace puis qui s'organise pour aller chercher sa fille sur la communauté où elle habite, puis Maïka nous nommait que ces dépenses-là de gaz, puis le temps que ça lui prenait, puis le temps de travail qu'elle perdait, ça faisait que toute sa paye était dépensée pour aller chercher sa fille puis voir sa fille une fin de semaine sur deux. J'aimerais ajouter à tout ça, dans le fond, lorsque Maïka a perdu la garde de son enfant, finalement, elle a quand même essayé de comprendre, elle a posé des questions aux intervenants de la DPJ, elle a demandé ce qu'elle devait faire concrètement pour récupérer son enfant. Elle n'avait pas vraiment de réponse, elle avait un suivi qui était vraiment décousu, c'est-à-dire que l'intervenante répondait peut-être aux deux semaines à ses courriels, ils ne se sont jamais vraiment présentés chez elle pour aller évaluer le milieu, pour aller voir comment ça se passait. Donc, elle a reçu beaucoup de reproches de la part de la DPJ, mais franchement, de leur côté, il y en a échappé un petit peu. Donc, finalement, elle n'a pas vraiment reçu d'aide pour améliorer les choses, puis en fait, elle ne savait même pas concrètement ce qu'elle devait améliorer jusqu'à après le tribunal où elle a finalement perdu la garde de sa fille. Aussi, il y a un point que Maïka nous a soulevé, c'est qu'en communauté, il n'y a pas beaucoup de services concernant les besoins particuliers de son enfant. Donc, elle, ce qu'elle apportait comme point aux intervenants de la DPJ, c'était que si elle était à Québec, elle avait accès à des services, elle avait accès à des rendez-vous, elle pouvait aller s'informer, son enfant allait aller dans une garderie ou une école spécialisée pour ses besoins, alors qu'en communauté, elle n'a accès à rien de tout ça, même que l'aide qu'ils vont avoir dans les écoles sont vraiment, vraiment minimes. Alors, les services que Maïka recevait pour sa fille à Québec, elle avait les services nutritionnistes pour répondre aux demandes des personnes intervenantes, elle avait un service en orthophonie, puis elle allait voir le dentiste régulièrement. Je sais qu'elle nous nommait qu'elle avait souvent des suivis au chûl près de sa soirée. Elle nous nommait aussi que sur la communauté, comment ça fonctionne, c'est qu'il y a un dispenseur, puis les professionnels vont au dispenseur à peu près une fois par semaine, comme le médecin, le dentiste, il n'y a pas vraiment d'autres services professionnels, en tout cas, on ne nous en a pas nommé, puis les enfants, il y a beaucoup d'enfants qui vivent sur la communauté, donc il faut prendre rendez-vous, puis ça peut prendre beaucoup de temps, tandis qu'ici, à Québec, elle avait des rendez-vous assez rapidement, surtout avec l'aide du sang mamut, elle peut avoir un rendez-vous dans la semaine suivante. Donc finalement, par rapport à son histoire, ce qu'on sait présentement, c'est qu'elle est comme dans un un an d'attente afin de savoir si elle va être capable de revoir la garde de son enfant, et pour le moment, elle ne reçoit pas d'aide concrètement, c'est-à-dire qu'il a dépigé, s'est retiré de son dossier étant donné que sa fille était retournée avec son père dans la communauté, et ce qu'on ne sait pas, en fait, c'est avec la loi C-92, on n'est pas très sûr de comment ça va fonctionner pour, mais qu'elle veut récupérer la garde de son enfant finalement dans un an. Pour continuer, on va enchaîner en vous parlant un peu des pratiques. Mikey aurait aimé avoir finalement des intervenants qui étaient à son dossier. Si on fait un petit récapitulatif, en fait, elle, elle n'a pas vraiment reçu d'aide. L'intervenant s'est déplacé, voire peu ou pas de fois dans son milieu pour évaluer premièrement sa fille, son milieu, voir comment elle agissait avec sa fille. Ensuite, la personne, elle nous le met qu'elle n'était pas très à l'écoute, qu'elle avait l'air vraiment d'avoir beaucoup de préjugés par rapport aux personnes autochtones finalement, et elle a été délaissée au moment où sa fille a été, la garde de sa fille lui a été retirée finalement. Donc, au niveau du soutien, on peut voir qu'il y avait quand même un bon manque et qu'elle n'a pas reçu vraiment d'aide. Alors, on a posé la question à Mikey, à ce long temps, ce serait quoi un intervenant idéal? Donc, les trois conseils qu'elle nous a nommés, c'est de suivre le rythme de la personne, donc de prendre en compte la personne, elle est rendue où, par exemple, au niveau du développement de sa langue, de son autonomie, c'est quoi ses besoins prioritaires. Ensuite, l'intervenant ne doit pas trop s'imposer. Donc, elle nous nommait qu'elle avait déjà eu des intervenants, ce sont aussi qui faisaient vraiment les choses à sa place, puis ça, ça ne la rejoignait pas du tout. Elle, elle aime ça être accompagnée, qu'on lui montre comment faire les choses, mais elle veut quand même apprendre à le faire éventuellement, sinon, à nous nommer que ça ne l'aidait pas vraiment si on faisait toutes les choses à sa place. Donc, pas faire pour, mais plus faire avec, lui montrer et lui donner un exemple finalement. Dernièrement, à nous nommer que la personne devait vraiment être à l'écoute, donc à l'écoute de ses besoins, de ce qu'elle demandait, de où elle était rendue dans son processus et qu'est-ce qu'elle était prête à faire finalement par rapport aux difficultés qu'elle rencontre. Ensuite, on lui a posé la question comment un intervenant pourrait plus intégrer la culture autochtone finalement dans ses interventions. Ce qu'elle a nommé, encore une fois, c'est d'être beaucoup dans l'accompagnement, d'aider à développer la personne, son plein potentiel. Donc, on y allait un peu avec une approche holistique, comme ce qui est beaucoup valorisé finalement dans les communautés. Elle voulait que la personne soit présente, donc qu'elle aille avec elle à ses rendez-vous, qu'elle se déplace avec elle, qu'elle lui offre du soutien par rapport à ça. Et si jamais elle ne comprenait pas quelque chose, elle disait c'est bien de l'expliquer une deuxième fois, mais d'une autre façon. Parce que c'est sûr que si on répète toujours la même chose dans les mêmes mots, ça ne l'aidera pas à comprendre évidemment. Donc, elle a nommé que ça, c'est très important. Et enfin, on y allait avec le principe de sécurisation culturelle. Alors, le principe de sécurisation culturelle, comment Maïka nous l'a expliqué, c'est de jumeler un intervenant autochtone à un intervenant autochtone. C'est ce qui va faire descendre la méfiance de la personne avec qui on intervient, de la personne autochtone avec laquelle on intervient. Intervenir avec une personne autochtone et autochtone, c'est vraiment dans un monde idéal, mais dans le monde dans lequel on est, le plus important c'est d'être informé puis de connaître les pratiques autochtones. Sinon, il va y avoir de la méfiance avec elle. Notre conseil principal aux intervenants qui vont accompagner des personnes autochtones, c'est qu'ils doivent faire attention de ne pas confondre le style parentale démocratique présent chez les familles autochtones qui est fondé sur les valeurs d'autonomie et de responsabilité avec le style parentale permissif. Malgré les similitudes, le style démocratique engendre des enfants autonomes tandis que le second engendre des enfants gâtés qui ont peu de contrôle de soi. Puis ça, on peut vraiment le voir chez les enfants autochtones que ce n'est pas du tout ça. Donc, en tant qu'intervenant autochtone, il est important, comme on l'a nommé, d'aller s'informer sur les cultures, d'aller s'informer sur ce qui est fait en communauté. Ça peut être difficile parfois, on ne sait pas trop comment aller s'informer, mais il y a le centre MAMUC, qui est l'organisme avec lequel on est rentré en contact avec Maëktia, qui est vraiment un organisme qui offre plusieurs services. Donc, la mission concrète du centre MAMUC, c'est d'offrir des services à la population autochtone urbaine et de promouvoir la culture et le rapprochement entre les peuples. Le centre MAMUC est situé à Charlebourg. Il fait partie du recroupement des centres d'amitié autochtone du Québec. Quand on a une question par rapport à des autochtones, si mettons, on travaille dans un milieu scolaire ou dans un CLSC, on peut toujours se tourner par un centre d'amitié autochtone pour avoir de l'information et de l'éducation par rapport aux besoins spécifiques des personnes autochtones. Le centre multiservices MAMUC, je le dis, il offre beaucoup de services à la population autochtone, des services reliés à l'éducation et à l'emploi, des services reliés à la culture. Ils font des retraites culturelles, ils vont sur le territoire apprendre les patriques culturelles. Dedans, il y a un cercle mystique situé dans la maison du centre MAMUC, qui est par rapport à la confection de broderies, du perlage, confection des mocassins, etc. Il y a du mieux-être, des journées de ressourcement sur le territoire, il y a des services d'accompagnement psychosocial, il y a des intervenants qui travaillent au centre MAMUC pour accompagner les personnes utilisatrices de leurs services, puis ils ont des activités sportives et des saines habitudes de vie. Leur approche est surtout holistique, c'est là-dedans qu'on voit ça. C'est une approche qui prend en compte la spiritualité, le mental, l'émotionnel et le physique de la personne, puis ça transparaît au travers des services qu'ils donnent. En somme, le centre MAMUC va vraiment aider les personnes autochtones qui déménagent en ville à faire une reconnexion avec leur culture à travers leurs différents services offerts et aussi va les aider à s'intégrer finalement dans la vie de ville en donnant de l'information, par exemple, aux écoles. Ils vont venir faire des conférences pour outiller mieux les intervenants des écoles ou juste pour n'importe qui qui aurait des questions, ils peuvent les appeler puis avoir de l'information sur les communautés. En ce qui concerne Maïkia, elle nous a parlé de son expérience au centre MAMUC. Elle, elle a nommé qu'elle adorait son travail. En fait, elle est éducatrice à la garderie du centre MAMUC. Au début, elle nous nommait qu'elle ne trouvait pas vraiment sa place, mais qu'ils l'ont vraiment guidée, qu'ils l'ont accompagnée, qu'ils l'ont aidée pour qu'elle puisse se stabiliser finalement. Aussi, Maïkia a des services d'un intervenant au centre MAMUC qui l'aide dans ses démarches judiciaires avec la DPJ et puis pour la garde de sa fille. En conclusion, la société québécoise gagnerait à auto-optimiser nos pratiques éducatives. Je pense, par rapport aux écoles où on est beaucoup dans l'apprentissage, ça pourrait être bénéfique pour les enfants. Réintégrer aussi la place de la communauté dans leur éducation. Puis, j'aimerais vous laisser en disant de faire attention de poser un regard différent sur les pratiques éducatives des familles autochtones qui sont différentes des familles occidentales et d'adopter un regard relativiste au lieu de garder votre regard ethnocentriste. Pour faire du push sur ce que Katia vient de dire, l'approche holistique qui est promue dans les communautés et dans les croyances autochtones finalement, gagnerait vraiment à être impliquée dans nos méthodes éducatives au milieu scolaire. Pour conclure, on va vous parler un petit peu de nos émotions face à la situation d'exclusion que Maïkia a vécue. Si on était son intervenante, on ne se permettrait pas d'avoir ces émotions-là, puis on ne se permettrait pas de les dire surtout. On se garderait une distance thérapeutique, une distance professionnelle. Donc, on voulait finir ce balado-là en vous parlant de notre impression. Donc, à travers nos deux rencontres, on a été vraiment choqués, attristés de tout ce que Maïkia avait vécu en lien avec la DPJ. C'est sûr qu'en étant les nouveaux intervenants, on aime ça se dire qu'on va pouvoir faire le bien, faire du changement, mais en entendant son histoire, on a été vraiment déstabilisés, si je peux dire, en lien avec tout le fonctionnement du système. Donc, on a eu quand même des frustrations puis de l'attristement, si je peux dire, que personne n'avait été en aide finalement à ses besoins. En dernier lieu, pour mettre fin au balado, on voulait prendre un moment pour remercier Maïkia à travers tout ce projet-là qui nous a vraiment partagé son histoire, qui a été honnête, franche avec nous à travers tout son vécu. Elle a démontré une très grande ouverture, elle nous a accueillis comme si on était ses amis, puis on lui remercie vraiment de sa confiance qui nous a fait réaliser beaucoup de choses par rapport à toute son histoire et aux pratiques qu'on devrait avoir. Donc, on a certainement l'impression qu'on va grandir à travers cette expérience-là et qu'on va acquérir des nouvelles habiletés pour mieux accompagner les personnes autochtones. ❤️ par SousTitreur.com