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Petit Noun, an hippopotamus, gets bored in the Louvre museum. One day, he escapes his display case and discovers hieroglyphs carved by his friends from the Nile. He meets Ogier, who can't read the hieroglyphs, but knows someone who can. Together, they visit a scribe who helps them understand the writings. Petit Noun falls asleep while learning and is returned to his display case by the museum guard. Now, he spends his days greeting visitors and his nights exploring the museum with Ogier and the scribe. Petit Noun et les signes secrets, écrits par Géraldine Eichner et Angela Kloss. Une histoire pour découvrir quelques oeuvres du Louvre. Tout seul, au fond de sa vitrine, sous la grande pyramide de Verres, Petit Noun s'ennuyait bien souvent. Les journées y étaient si longues pour un petit pogotam habitué à voyager et à partager dans les eaux tranquilles du Nil. Par bonheur, des enfants passaient le voir au musée. Le nez collé à la vitre, il le caressait des yeux et lui faisait signe de la main, le petit coeur du Noun, en dansant de joie. Mais ce matin-là, ce matin-là, le gardien s'approcha à grands pas et sortant son trousseau de clé de sa poche, il ouvrit les vitrines tout en chantonnant. Grand nettoyage de printemps, vive le vent ! L'hippopotame se fit tout petit, il n'avait guère envie de se faire savonner la tête. L'homme cependant se contenta d'effacer des traces de doigts et de petits nez sur la porte, entrebâillé, puis il la poussa doucement et s'éloigna. Pas de trou de clé ? s'étonna petit Noun. Quelle chance, je vais pouvoir aller me promener ! Mais déjà, un joyeux brouhaha envahissait les allées, les visiteurs affluaient. Il fit donc comme si de rien n'était, et resta en bougée, des fourmis dans les pattes. Dès la nuit tombée, petit Noun poussa de toutes ses forces sur la porte de verre et s'approcha du bord. « À trois, je saute ! » faisait-il. « Un, deux... » Il ferma les yeux. La vitrine était bien plus haute qu'il ne pensait. « Trois ! » Quel vol plané ! Grâce au bon coussinet de ses pattes, petit Noun atterrit heureusement sans encombre sur le vieux parquet serré. Autour de lui, dans la salle, immense silence. Pas un murmure, pas un frou-frou. C'est alors qu'à la lueur d'un rayon de lune, il les aperçut. Là-bas, tous ses amis du Nil gravaient dans la pierre blanche d'une grande stèle qui sentillait dans l'obscurité. S'approchant, il reconnut la chouette dont le cuir déchirait la nuit, le taureau aussi, le canard qui éménageait près de lui, et même l'abeille qui donnait jus du si bon miel. « Tu cherches quelque chose, petit Noun ? Je peux t'aider ? » demanda Soudan, une voix dans son dos. Une jeune femme était là, derrière lui. « N'aie pas peur, je m'appelle Ogier, » dit-elle. Elle souriait si gentiment que le petit hippopotame courut vers elle. « Regarde, » dit-il, « je viens de retrouver des animaux d'une île sur cette pierre. » « Leurs portraits correspondent à des signes de notre écriture, » expliqua Ogier. « Ce sont des hiéroglyphes, il y en a d'autres ici. » Prudemment, elle déposa son vase à eau et le panier qu'elle tena sur la tête. Puis, le mena vers plusieurs stèles, où, en effet, petit Noun repéra le dièvre qui bondissait sur les berges du fleuve, le héron qui pêchait les poissons, et même une vipère à cornes avec qui il jouait à cache-cache. « Et qu'est-il noté sur la pierre ? » voulut savoir petit Noun. « Est-il écrit comme en vous, mes amis ? » « Hélas, je ne sais pas lire, » avoua Ogier. « Personne ne m'a appris à déchiffrer ces signes mystérieux. Mais viens, je connais quelqu'un qui pourra nous aider. » Il est muet, mais ses yeux parlent mieux que la plus belle des voix. Dans la salle voisine, un homme était assis en tailleur. Un rouleau de papyrus sur les genoux. Ogier s'enclima devant lui. « Scribe, voici quelqu'un qui s'intéresse aux signes que vous dessinez, » dit-elle. Prenant son courage à deux pattes, Noun s'approcha à son tour. « Bonjour à vous. Connaissez-vous mes amis du bord d'une île ? J'aimerais avoir de leurs nouvelles. Où sont-ils ? Que font-ils ? » L'homme le regarda droit dans les yeux et hocha la tête. Mais d'un air triste, il souleva la main droite, où ses doigts semblaient tenir un objet disparu. « Tu as perdu le calme qu'il te faut pour noter ce que tu veux nous raconter, c'est ça ? » devina Ogier. L'homme confirma d'un signe de tête. « Où trouver ici une belle tige du rouseau transformée en pinceau ? » Petit Noun eut une idée. « Prenez donc l'une des fleurs collées à ma peau. Vous pourrez écrire au bout de ta tige. Et le bleu d'azur de ton dos servira d'encre, » dit Ogier en riant. Le visage du scribe s'éclara d'un beau sourire. Dans un geste, il invita Petit Noun à le rejoindre. Et celui-ci escalada le socle de pierre pour aller se nicher sur ses genoux. Fasciné, le petit Popotame observa les fonds bleutés qui s'alignaient sur le rouleau de papyrus. Quand le scribe pointa la tige vers lui, il comprit c'était son nom. Aussitôt, il désigna Ogier. « Plans de plumes pour toi, comme celle de ta rampe ! » s'écria-t-il en découvrant les oiseaux qui se posaient un d'un. Mais tandis qu'il essayait de déchiffrer la suite, la tige lui chatouillait si agréablement le dos que, peu à peu, ses paupières se firent lourdes, lourdes. Cagné fut pas la surprise du gardien lorsque, le lendemain matin, il retrouva le bel Hippopotame endormi sur les genoux du scribe. « Allons, bon, qu'est-ce que tu fais là ? » murmura l'homme. « Au bercail, vite, les visiteurs ne vont plus tarder. » Délicatement, il prit Petit Noun dans ses bras et, sans le réveiller, le déposa dans sa vitrine. Un clin d'œil complet et il poussa la petite porte de Zert puis s'éloignait, ni vu, ni connu. Depuis, chaque jour, Petit Noun passe le plus clair de son temps à s'ouvrir aux enfants qui viennent lui rendre visite. Mais chaque soir, à l'heure où meurt le soleil pour renaître chaque matin, Petit Noun se met en chemin. Le scribe lui donne des nouvelles de son pays. Ogia le guide pas à pas. Et puis, et puis, allez savoir, la nuit lui appartient. Mais chute, c'est en secret.