This is a summary of a passage from the book "The Brothers Karamazov" by Fyodor Dostoevsky. The passage describes the life of Fedor Pavlovich Karamazov, a man known for his tragic and dark ending. He was a strange and inconsistent man who lived off others, yet managed to accumulate a significant amount of money. He had been married twice and had three sons. The first wife came from a wealthy family and married him despite his insignificance. Their marriage was tumultuous, and she eventually left him, taking their son with her. Fedor Pavlovich then lived a promiscuous lifestyle, boasting about his failed marriage. He later discovered that his wife had died in poverty in St. Petersburg, and his reaction was a mix of joy and sorrow. The passage ends with a recommendation to buy the book, as it is extraordinary.
Je vais partager un extrait du livre intitulé « Les frères Karamazov » de Fedor Dostoyevsky. Il faut absolument acheter ce livre. Publié dans la collection Classique, le livre de poche. Traduction d'Elisabeth Gertik, aux éditions de Georges Filippenko. Les frères Karamazov. 1er chapitre, 1er livre, intitulé « Fedor Pavlovich Karamazov » Alexis Fedorovich Karamazov était le troisième fils d'un propriétaire terrien de notre district. Fedor Pavlovich Karamazov, si connu de son temps, et dont même aujourd'hui on évoque encore le souvenir, par sa fin tragique et ténébreuse survenue il y a exactement 13 ans et dont je parlerai en temps voulu.
Pour le moment, je dirai seulement de ce propriétaire, comme on l'appelait chez nous, quoique de toute sa vie il n'eût presque pas vécu sur cette terre, que c'était le type étrange, au demeurant assez répandu, de l'homme non seulement mauvais et dépravé, mais en même temps incohérent, quoique de ces gens incohérents qui savent parfaitement régler leurs petites affaires matérielles, et celles-là seules, semble-t-il. Ainsi, Fedor Pavlovich était parti presque de rien, c'était un tout petit propriétaire qui se faisait inviter à la table des autres, cherchant à vivre en parasite.
Cependant, à sa mort, il possédait près de 100 000 euros d'argent comptant, ce qui ne l'empêcha pas de demeurer toute sa vie un des extravagants les plus incohérents de notre district. Je le répète encore, il ne s'agit pas là de sottise. La plupart de ces extravagants sont assez intelligents et rusés, mais précisément d'incohérence, et encore d'une incohérence particulière, nationale. Il avait été marié deux fois et avait trois fils, Dimitri Fedorovich, du premier lit, et les deux autres, Ivan et Alexis, du second.
La première femme de Fedor Pavlovich appartenait à une famille de nobles assez riches et bien-nés, les Miusov, et aussi propriétaire terrien de notre district. Comment une jeune fille ayant une dot belle et par surcroît de ces filles d'une intelligence vive, si nombreuse chez nous dans la génération actuelle, mais qu'on rencontrait déjà autrefois, avait-elle pu épouser un si insignifiant freluquet, comme l'appelait alors tout le monde ? Je ne m'étendrai pas trop là-dessus. N'ai-je pas connu une jeune fille de l'avant-dernière génération romantique qui, après plusieurs années d'un amour mystérieux pour un monsieur que, du reste, elle pouvait à tout moment épouser le plus tranquillement du monde, finit cependant par s'inventer des obstacles insurmontables et, par une nuit de tempête, se jeta du haut d'une falaise dans une rivière assez profonde et rapide, où elle périt, victime de ses propres caprices uniquement, pour ressembler à l'Ophélie de Shakespeare.
Cela même de telle manière que, si cette falaise, qu'elle affectionnait et avait élue depuis longtemps, avait été moins pittoresque et qu'à sa place il y eut un rivage prosaïquement plat, le suicide n'aurait peut-être pas eu lieu. Ce fait est authentique et il a lieu de croire que, dans la vie russe, parmi les deux ou trois dernières générations, de tels faits ou des faits analogues ne furent pas rares. Pareillement, la décision d'Adélaïde Ivanovna Miousoff fut sans doute l'écho d'influences extérieures et, elle aussi, l'exacerbation d'une pensée captive.
Elle voulait peut-être affirmer son indépendance de femme, aller à l'encontre des conventions sociales du despotisme de sa parenté et de sa famille et l'imagination serviable l'avait persuadé, pour un seul instant il est vrai, que malgré sa qualité de parasite, Fédor Pavlovitch était l'un des hommes les plus hardis et les plus caustiques de cette époque de transition vers tout ce qu'il y avait de meilleur, alors qu'il n'était qu'un méchant bouffon et rien de plus. Le piquant était encore que l'affaire se termina par un enlèvement, ce qui séduisit fort Adélaïde Ivanovna.
Fédor Pavlovitch, lui, était, par sa position sociale même, tout préparé alors à des exploits de ce genre, car il désirait passionnément assurer à tout prix sa carrière. Or, se glisser dans une bonne famille et prendre une dot était bien tentant. Quant à l'amour réciproque, il n'en était, semble-t-il, pas question, ni de la part de la fiancée, ni de la sienne, en dépit même de la beauté d'Adélaïde Ivanovna. Si bien que ce cas fut peut-être unique en son genre dans l'existence de Fédor Pavlovitch, homme des plus sensuels sa vie durant, prêt en un clin d'œil à s'attacher à n'importe quel jupon, pour peu que celui-ci lui fit signe.
Et pourtant, cette femme fut la seule à n'exercer sur lui aucun attrait sensuel particulier. Aussitôt après son enlèvement, Adélaïde Ivanovna discerna qu'elle n'éprouvait pour son mari que du mépris et rien d'autre. Ainsi, les conséquences du mariage se précisèrent avec une extrême rapidité. Bien que la famille eut assez vite pris son parti de l'événement et donna sa dot à la fugitive, l'existence la plus désordonnée et des scènes continuelles commencèrent entre les époux. On racontait que la jeune femme fit preuve à cette occasion d'incomparablement plus de noblesse et d'élévation d'esprit que Fédor Pavlovitch qui, dès cette époque comme on le sait maintenant, lui subtilisa d'un coup tout son argent, 25 000 roubles, à peine l'avait-elle reçu.
De sorte que, depuis lors, ces milliers de roubles furent définitivement perdus pour elle. Quant au village et à une assez bonne maison de maître, qu'elle avait également reçu en dot, il mit longtemps tout en œuvre pour les faire transférer, par un acte approprié, à son nom à lui, et il eut certainement obtenu gain de cause, grâce pour ainsi dire au seul mépris et dégoût qu'il inspira à sa femme par ses incessantes extorsions et ses implorations éhontées, grâce à la seule assitude morale de celle-ci pourvue qu'il la laissa tranquille.
Mais par bonheur, la famille d'Adélaïde Ivanovna intervint et réduisit le vorace. Il est notoire que les époux en venaient fréquemment aux mains. Pourtant, d'après les rumeurs, ce n'était pas Fédor Pavlovitch qui frappait, mais Adélaïde Ivanovna, dame ardente, courageuse, brune de peau, impatiente, douée d'une force physique remarquable. Finalement, elle quitta la maison et fuit Fédor Pavlovitch avec un séminariste qui crevait de misère, abandonnant à son mari, le petit Micia, âgé de trois ans. Aussitôt, Fédor Pavlovitch installa dans sa maison un véritable harem.
On y fit une hausse carabinée et, pendant les entractes, il parcourait les larmes aux yeux toute la province en se plaignant d'Adélaïde Ivanovna à tous ceux et à chacun avec des détails tels qu'un mari devrait avoir honte d'en raconter sur sa vie conjugale. Surtout, on lui dit que de jouer devant tout le monde le rôle ridicule d'un époux bafoué et de décrire en les engelivant les détails de son infortune, lui plaisait et le flattait même. On dirait, Fédor Pavlovitch, que vous avez reçu de l'avancement tellement vous êtes content malgré tout votre chagrin, lui disaient ailleurs.
Beaucoup ajoutaient même qu'il était heureux de montrer un nouvel aspect de sa bouffonnerie et que c'était exprès, pour faire rire davantage, qu'il faisait semblant de ne pas remarquer le comique de sa situation qui s'est d'ailleurs peut-être attesté de sa part de la naïveté. Enfin, il réussit à retrouver les traces de la fugitive. La pauvreté était à Pétersbourg où elle s'était rendue avec son séminariste et lancée sans réserve dans la plus totale émancipation. Fédor Pavlovitch s'affaira et se disposa à partir pour Pétersbourg.
Dans quelle intention ? Il n'en savait pas, il n'en savait bien entendu rien lui-même. Il serait peut-être vraiment allé, mais cette décision prise, il s'estima aussitôt particulièrement autorisé à se lancer dans une osse et freiner pour se donner du cœur avant le voyage. C'est alors que la famille de sa femme reçut la nouvelle de la mort de celle-ci à Pétersbourg. Elle était morte subitement quelque part dans un grenier, selon les uns de typhoïdes, selon les autres, semblait-il, de faim.
Fédor Pavlovitch était ivre lorsqu'il apprit la mort de sa femme. On dit qu'il courut dans la rue et se mit à crier en levant de joie les brociels. « Maintenant, Seigneur, tu laisses aller ton esclave en paix ! » Alors que d'autres, d'après d'autres, il sanglota comme un petit enfant au point dit-on qu'il faisait peine à voir, malgré toute l'inversion qu'il inspirait. Il se peut fort bien que l'un comme l'autre fusserait, c'est-à-dire qu'il se rugit de sa délivrance tout en pleurant la libératrice, les deux à la fois.
Dans la plupart des cas, les gens, même les scélérats, sont beaucoup plus naïfs et plus simples que nous ne le pensons, nous aussi, du reste. Fin du chapitre 1er, intitulé Fédor Pavlovitch, Karamazov, dans le livre 1er, Histoire d'une famille. Il faut acheter ce livre, il est vraiment extraordinaire. Merci.