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Transcription

The transcription discusses various stories and ideas related to letting go, embracing imperfections, and living in the present moment. It includes stories of a man working at an amusement park, twin sisters who lead separate lives but still have a strong bond, a little girl who counts sheep, and a man reflecting on his parents' expectations. The overall message is about finding happiness and authenticity by accepting oneself and living in the present. Je sais que certaines personnes pensent que lâcher prise, c'est monter dans un grand huit sans s'attacher. Alors, quand on leur propose de lâcher prise, tu comprends qu'ils refusent de monter dans le wagon. Car je ne sais pas si tu sais que parfois, on veut passer par exemple par l'hyper-contrôle à l'hyper-lâcher-prise, sans comprendre qu'un juste milieu serait souhaitable, un peu comme entre l'hyper-pression et l'absence de pression. Et donc un jour, il avait fait passer en priorité un enfant en situation de handicap moteur. Il avait aidé son accompagnateur à la faire passer de sa poussette au wagon, et je crois que c'était la première fois depuis qu'il était là, qu'il entendait rire si fort. Mais ce n'était pas un rire nerveux. A chaque fois que le wagon repassait par l'arrivée pour enchaîner un autre tour, il entendait l'enfant rire aux éclats. À la fin du troisième tour, lorsque le manège s'arrêta, il l'aida pour sortir et il lui dit « Dis donc, je n'avais jamais entendu quelqu'un rire autant que toi. Je ne savais pas que dans le corps d'un enfant, il y avait autant de place pour y cacher autant de rire. » Et l'enfant lui avait répondu en articulant « Moi, j'aime bien les manèges, ils me rappellent que je suis vivant. Ah bon, parce que sinon tu oublies ? » Et l'enfant avait ri. Et je ne sais pas si tu sais que certaines personnes ont besoin de se pincer ou de se mettre beaucoup de pression pour se sentir vivante. Elles ont l'impression parfois que la perfection pourrait les immuniser. Cela me fait penser à une autre histoire, celle de ces deux sœurs jumelles qui n'étaient pas nées la même année. Quelques minutes d'écart avaient suffi à transformer un 31 décembre en 1er janvier. Les parents étaient si heureux de rencontrer leur fille et à cela s'ajoutaient deux jours de bonheur au lieu d'un. Certains y voyaient là une belle opportunité. Quelle chance, elles ne seront pas dans la même classe. Auront des amies différentes et ne seront pas comparées. D'autres semblaient un peu perturbées par cette situation. Comment allait-elle vivre ce qui ressemblait à une séparation ? A vrai dire, les parents ne s'étaient pas posés toutes ces questions. Leurs filles avaient grandi entourées d'amour, de rire et de joie. Et malgré leurs chemins différents, il y avait ce lien magique qui s'était créé entre elles. Comme si le naturel n'avait que faire des contraintes de la réalité. Les deux sœurs n'avaient pas écouté leur peur et la peur de leur entourage. D'ailleurs, la comparaison n'était pas pour elles une source de souffrance. Elles aimaient l'idée de se ressembler sur certains points et de différer sur d'autres. Une fois devenues adultes, elles avaient choisi de vivre dans deux pays différents. Des milliers de kilomètres les séparaient. Et pourtant, elles avaient souvent une pensée l'une pour l'autre. Ils savaient que l'amour réciproque qu'elles ressentaient était plus fort que cela. Leurs parents adoraient leur rendre visite. Grâce à elles, ils voyageaient beaucoup et découvraient de nouvelles cultures. Même s'ils leur arrivaient de faire des voyages seuls de leur côté, ils n'arrivaient pas à dire quelles étaient leurs destinations préférées. Les voyages étaient si différents. Ils vivaient des choses uniques avec chacune de leurs filles. Ils aimaient aussi se retrouver régulièrement, tous les quatre, dans un pays qu'ils n'avaient pas encore visité. Sur place, il y a eu plus de jeux de rôles de celui qui connaît et celui qui se laisse guider. Ils plongeaient tous en douceur dans l'inconnu, en se laissant bercer par ce qu'ils n'avaient encore jamais vu. Parfois, leurs parents se demandaient comment les choses seraient aujourd'hui s'elles n'étaient pas nées le même jour. Peut-être qu'elles auraient été heureuses différemment, ou peut-être que les choses ne se seraient passées de la même façon, comme si le passé importait peu sur ce qu'elles pouvaient choisir de vivre aujourd'hui. Et justement, toi aussi Christelle, tu as cette possibilité de décider que le passé a perdu son importance, tu peux rendre l'instant présent pleinement précieux. Et pour en revenir à cet agent de la circulation qui avait fait une reconversion et s'était retrouvé dans un parc d'attractions, un jour, il avait décidé de changer de métier. En fait, pour être plus exact, c'est le métier qui avait décidé de se passer de lui suite à une restructuration interne. Il aurait pu se sentir rejeté, mais il prenait cela comme une opportunité d'essayer un nouvel emploi. Cette fois-ci, pas d'uniforme, mais un petit train touristique à conduire. Il commença par faire un stage de conduite pour bien anticiper les virages et se familiariser avec la longueur du train qui avait six wagons. Cette fois-ci, les gens ne cherchaient pas des sensations fortes, car le train avançait très lentement. Là, ils avaient envie de prendre le temps de visiter la région en se laissant porter. Il a pris l'itinéraire et les explications historiques qui étaient liées, et au bout de cinq mois, il eut envie de changer. Il sentait bien que toutes les parties de lui n'étaient pas satisfaites, même si son employeur était satisfait de lui. Pendant longtemps, il avait cherché à les satisfaire à tour de rôle, mais maintenant il avait compris comment toutes les satisfaire en même temps. Il choisissait d'additionner, d'ajouter, ajouter des possibilités. Ses émotions pouvaient toutes cohabiter, et ses besoins, aussi contradictoires soient-ils, pouvaient être satisfaits. Et surtout, il pouvait aller bien, même si tout n'était pas parfait. Je crois que rencontrer un public varié lui avait permis d'avoir une autre perception du regard des autres. Il refusait de faire dépendre les choses d'eux. Et là aussi, il trouvait le juste milieu entre n'accorder aucun crédit aux autres et leur en accorder trop. Il sentait que ce lien sociable était important pour lui, et qu'il ne pouvait pas se moquer de l'avis des autres en espérant qu'on tienne compte du sien. Il refusait l'insignifiance de part et d'autre. C'est donc en écoutant son cœur et sa raison, qui avait la même vision, qu'il se dirigea vers le métier de vitreilliste. Il allait devoir faire une nouvelle formation, mais l'idée de tous ces bouts de verre, aux formes et aux couleurs diverses réunis en une seule plaque, était un beau symbole de ce qu'il ressentait qu'il était. J'aimerais commencer par te raconter l'histoire de cette petite fille, qui adorait compter dans sa tête les moutons au sens propre et non au sens figuré. A chaque fois qu'elle se baladait à la campagne, elle s'arrêtait devant les champs pour prendre le temps de compter conscieusement l'ensemble des animaux qui s'y trouvaient. Un jour, son père, qui ne se doutait pas de ce qu'elle faisait, lui demandant pourquoi elle ne voulait pas avancer. — Attends, papa, je n'ai pas terminé de compter tous les moutons, et il y en a beaucoup dans ce champ-là. Mais pourquoi tu comptes les moutons ? J'ai toujours aimé ça, et en plus un jour, grand-mère m'a dit que ça aidait à bien dormir. Le père sourit. — Tu sais, cette technique fonctionne seulement si on compte les moutons qu'on imagine dans notre tête, lorsqu'on essaye de s'endormir et que l'on n'y arrive pas. — Ah bon ? C'est bizarre d'attendre d'avoir un problème pour faire quelque chose qui nous fait du bien. Le père sourit à nouveau. Sa fille avait la faculté de faire écho à cette partie de lui qui savait déjà que la vie pouvait être facile. Il partit alors un instant dans ses pensées. La facilité, la douceur, cela avait été le cas quand il avait décidé de démissionner de son travail. Alors qu'il avait pourtant auparavant espéré de tout cœur être pris et qu'il avait réussi avec succès l'ensemble des épreuves de sélection. Les avis qu'aurait pu avoir son entourage n'avaient pas suffi à le freiner. Il savait que ce travail ne lui apporterait pas l'épanouissement auquel il aspirait. Cela avait également été le cas lorsque lui et sa femme avaient choisi de se séparer après onze ans d'amour, sans cris et sans colère. Et quand il voyait leur fille heureuse aujourd'hui, il était fier que chacun ait su écouter son cœur. Oui, cet homme était là, devant ce champ, à sourire avec sa fille. Tu as raison, ma chérie, lui dit-il, on peut faire ce qui nous plaît tout de suite. On doit arrêter de croire que le bonheur est la récompense d'une épreuve. C'est quoi le bonheur alors ? Je crois que c'est l'art maintenant et peut-être que toi aussi, tu peux utiliser l'espace du maintenant pour faire tout de suite ce qui te ferait du bien, à savoir évacuer tes émotions du passé. Cough, cough, cough, cough, cough, cough, cough, cough, cough, cough, cough, cough, cough, cough. Mais tu pourrais même dessiner, te le faire au fur et à mesure, désormais. Et pour en revenir à cet agent de la circulation qui avait fait une reconversion et s'était retrouvé dans un parc d'attractions, il avait conduit un petit train touristique et fait une formation de vitreilliste. Il avait décidé d'écrire une lettre à ses parents, décédée depuis longtemps, et d'aller la lire sur leur tombe, le jour de son anniversaire. Cher papa, chère maman, aujourd'hui j'ai 40 ans et je sens bien que le petit garçon que j'ai été cherche encore le moyen de vous rendre fier. Je suis sans cesse à vouloir prouver que je suis cet homme bien que vous espériez que je deviendrais. Je fais tout pour être responsable, raisonnable et respectable et j'espère inconsciemment que vous avez été heureux de m'avoir eu pour fils. Mais je sens aussi qu'il m'arrive d'agir pour répondre à vos attentes. Même si vous n'attendez rien de moi, je me raconte que vous voudriez ça. Alors aujourd'hui, par amour pour moi, pour vous, je décide d'être ce que je suis, un être rempli de nuances, de possibles et de rêves. A ce moment, il sentit un courant d'air chaud l'envelopper comme une mère bien attentionnée. Il crut entendre la voix de son père lui dire, mon enfant, nous sommes les parents chanceux d'un enfant merveilleux. Nous aimions tout ce que tu es, avec tes variations et tes constantes, tes ressemblances et tes différences, tes peurs et ta confiance. Nous t'aimons parce que tu es toi. Et sa mère ajouta, merci à ton âme d'avoir choisi la nôtre pour comprendre ça. Et bien sûr, je ne sais pas exactement ce qu'il a ressenti à ce moment-là, mais il a laissé des larmes couler. Au même moment, des gens sont passés dans l'allée avec un énorme bouquet de jacintes, les fleurs préférées de sa mère. J'ignore si c'était un hasard ou non, mais le vitreïste a souri en même temps qu'il pleurait. Les émotions en lui avaient le droit de cohabiter. Et je me disais que justement, tes émotions au cristal pourraient s'entendre pour faire baisser la pression, celle que tu te mets, et peut-être également celle que tu mets aux autres, sans te rendre forcément compte. Et c'est cela qui est merveilleux avec l'hypnose, c'est que cela peut agir à un niveau plus profond. J'aimerais te raconter l'histoire d'une vieille femme qui vivait dans une maison pas comme les autres, dans un village pas comme les autres, car ce village était inondé chaque année. Le niveau de l'eau montait, ce qui obligeait les habitants à construire une autre maison sur le toit de celle qu'ils avaient. Cette femme vivait là depuis toujours et elle ne voulait pas déménager. Elle était bien ici, elle avait tout ce qu'il lui fallait. Par exemple, dans son salon, elle avait une trappe par laquelle elle pouvait pêcher des poissons, et sur son toit, elle avait un poulailler et même un jardin potager. Et si quelque chose lui manquait, un bateau le lui apportait. Elle avait tout, sauf un petit quelque chose, quelque chose qu'elle n'arrivait pas à nommer, comme un vide à l'intérieur d'elle qu'elle n'arrivait pas à combler. Pourtant, je t'assure qu'elle avait essayé de plusieurs manières possibles. Tout d'abord, en étant très occupée par son travail, elle avait l'impression que lorsqu'elle était débordée, le vide disparaissait. Mais c'était toujours de courte durée et le vide réapparaissait. Alors, elle avait essayé de remplir ses placards de vêtements, de bijoux, de parfums, son caddie de nourriture, mais ça n'avait pas marché. Elle avait prié chaque soir pour que le lendemain, ce vide ait disparu. Mais chaque matin, quand elle se réveillait, ce vide était toujours là, un petit peu plus grand à chaque fois, et elle s'y était habituée. Cette année-là, alors que nous étions au mois de mars, le niveau de l'eau avait encore monté. Si elle ne voulait pas se noyer, il lui fallait construire un nouvel étage sur le toit de la maison qu'elle avait. Elle attrapa donc sa caisse à outils. Il faut dire qu'elle était plutôt dégourdie depuis qu'elle était toute petite. Elle avait passé beaucoup de temps dans l'atelier de son père. Elle voulait lui montrer tout ce qu'elle était capable de faire pour qu'il soit fier d'elle. Mais son père appartenait à la famille Silence. Dans cette famille-là, c'est pas qu'on ne parlait pas. On parlait de la pluie et du beau temps, mais jamais de ses sentiments. Tu n'aurais jamais vu un père Silence dire « je t'aime » à sa fille, ça ne se faisait pas. Pourtant Dieu sait qu'elle aurait eu besoin de l'entendre. Elle avait été une fille aimée par sa mère, mais celle-ci portait en permanence un visage de tristesse. Comment voulez-vous que sa fille ose être heureuse en ayant une maman aussi malheureuse sous les yeux ? Elle attrapa donc sa caisse à outils, mais celle-ci lui échappa des mains et dégringola par la trappe du salon plusieurs étages plus bas. Elle n'eut donc pas d'autre choix que d'enfiler une combinaison et de plonger profondément dans ses maisons d'avant. À l'étage juste en dessous, tout était comme elle l'avait laissé. Les meubles n'avaient pas bougé, ils étaient juste submergés. Elle n'aimait pas revenir ici, c'était plein de mauvais souvenirs, surtout quand elle revoyait la chambre à coucher et les deux tables de chevet. Car c'est ici que son mari était décédé et elle n'avait rien pu faire pour le sauver. Si tu savais comme elle s'en voulait de n'avoir pas pu empêcher la mort de venir le chercher, surtout qu'elle n'était pas là au moment où ça s'était arrivé, elle s'était sentie si triste et en même temps honteuse de se sentir soulagée. Elle allait pouvoir revivre pour elle désormais. La caisse à outils n'étant pas ici, elle décida de plonger plus bas dans la maison d'avant. Dans cette maison là, elle se rappelait de bons moments, des repas de famille ou avec des amis, mais à y regarder de plus près, c'est comme si elle avait toujours porté un masque, un masque souriant, derrière lequel se cachait une femme sensible, très sensible, qui gardait tout en elle. Tout le monde l'appelait Madame J'arrive tout de suite, parce que dès qu'on avait besoin d'elle, non seulement elle répondait présente, mais en plus j'arrivais immédiatement. Elle abandonnait dans l'instant ce qu'elle était en train de faire pour elle, afin d'être utile aux autres. Pourtant elle aurait bien aimé parfois qu'on lui demande comment elle, elle allait, qu'on s'intéresse à ce qu'elle ressentait, mais tout le monde pensait qu'elle était forte. La caisse à outils n'étant pas ici, elle décida de plonger plus bas dans la maison d'avant. Dans cette maison là, elle avait eu son premier enfant, un fils. Elle avait été heureuse, elle pouvait enfin offrir à son père le fils qu'il n'avait pas eu. Elle espérait que son fils allait pouvoir vivre la vie qu'elle n'avait pas pu vivre, qu'elle allait pouvoir ôter de son chemin les souffrances qu'elle avait elle-même rencontrées. Elle avait tellement espéré être une mère parfaite qu'elle se mettait beaucoup de pression. Et puis elle avait été contente que ce soit un garçon. Elle s'était dit qu'au moins personne ne lui ferait de mal comme on lui en avait fait petite. Mais ça c'était un secret dont elle n'avait jamais parlé et qui s'infectait souvent au creux de son ventre. Dire qu'il aurait suffit qu'elle accueille toutes les émotions qu'elle avait gardées en elle, et comme la caisse à outils n'étant pas ici, elle décida de ne pas s'attarder et de plonger encore plus profondément. Dans la maison juste en dessous, c'est là qu'elle s'était mariée. Elle avait été heureuse au début, mais très vite elle avait constaté que c'était la petite fille en elle qui avait surtout besoin d'un papa, et que c'était le petit garçon en lui qui avait besoin d'une maman. Chacun avait besoin de l'autre pour guérir de ses blessures d'enfant. Mais comme un enfant ne fait pas l'amour avec son parent, il n'était pas très épanoui sur ce plan. Il aurait fallu qu'ils guérissent d'abord de leurs blessures d'enfant. La caisse à outils n'étant pas ici, elle décida de plonger encore plus profondément dans la maison d'avant. C'était la maison de son enfance, à l'époque le village n'était pas inondé. Tout autour de la maison, il y avait des forêts dans lesquelles elle construisait des cabanes et s'amusait. La caisse à outils était forcément ici. Elle redécouvrit la chambre qu'elle avait quand elle était petite fille. Tout était comme dans ses souvenirs, la même tapisserie, les mêmes draps sur le lit. Et sur le lit justement, il y avait la petite fille qu'elle avait été, allongée sur le lit, la tête dans l'oreiller en train de pleurer. Mais bien sûr, c'était ses larmes qui avaient tout inondé. Comme le robinet d'une baignoire restait ouvert toutes ces années, une hémorragie de tristesse qui ne s'arrêtait jamais. La vieille femme ferma le robinet et prit dans ses bras la petite fille qu'elle avait été, en lui demandant pourquoi est-ce qu'elle pleurait. « Je pleure à cause de mon placard. » « Ah bon ? Mais qu'est-ce qu'il y a dans ton placard ? D'après toi qu'est-ce qu'il doit y avoir dans le placard d'une petite fille ? » « Il doit y avoir des jeux, des rires, des rêves, des joies, mais il n'y a pas tout ça dans mon placard à moi. » La vieille femme se leva, ouvrit le placard et constata qu'effectivement il n'y avait ni jeux, ni rires, ni rêves, ni joies. Il y avait des cartons, avec marqué dessus tristesse de maman, colère de papa, peur de maman, perfection de papa, problème de ma famille, maladie de grand-père. « Mais qu'est-ce que c'est tout ça ? Pourquoi il y a tout ça dans ton placard à toi ? » C'est parce que j'ai vu ma famille si malheureuse, j'aurais tellement voulu les aider. Ils étaient tellement aveuglés par leur chagrin qu'ils ne voyaient même pas que j'existais. Et je me suis dit que si je prenais sur moi leur souffrance, si je me sacrifiais, ils allaient se rendre compte de tout ce que je faisais pour eux et ils allaient pouvoir m'aimer un peu. J'ai que sept ans, mais je suis déjà grande. Je suis un peu devenue la maman de mes parents. Ils peuvent compter sur moi. Mais c'est drôlement fatigant d'être responsable de la vie de ses parents quand on a que sept ans. Mais regarde-toi, tu ne te ressembles plus. Tu étais un rayon de soleil et tu es devenu un nuage de tristesse qui pleure sans arrêt. Tu n'as fait que dédoubler la souffrance et tu as renoncé à tous tes rêves. Il y a toujours autant de souffrance dans leur placard à eux. Tu dois leur rendre et leur apprendre à s'en débarrasser. La petite fille réfléchit toute la nuit et le lendemain matin elle alla voir sa mère en lui disant « Maman, parce que je t'aime, j'avais pris sur moi toutes tes souffrances pour te soulager, mais c'est trop lourd et trop chargé d'angoisse. Je préfère te les rendre et que tu fasses la paix avec tout ça. » A cet instant, la petite fille récupéra un sourire auquel elle avait renoncé. Sa mère, en la voyant sourire, se mit à sourire également. Cela faisait tellement de temps qu'elle n'avait pas vu heureuse son enfant. Puis elle alla sur la tombe de son père et elle lui dit « Papa, malgré tout ce qu'il s'est passé, tu es mon père, mais je te rends ce qui t'appartient. » A cet instant, elle entendit la voix de son père qui lui disait pour la première fois « Ma fille, je t'aime. Pardonne-moi. Pardonne-moi de n'avoir pas été un père parfait. Pardonne-moi de ne pas t'avoir donné tout l'amour et les encouragements que tu méritais, mais sache que je suis fière de toi. Je suis fière de la femme que tu es devenue. Je suis fière d'être ton père. » Cela lui fit tellement de bien d'entendre cela qu'elle se sentit remplie d'amour. Elle peut récupérer ses rires, ses joies, ses jeux et tous les rêves qu'elle avait mis de côté. Et je me disais que toi aussi, tu pourrais descendre dans les maisons du passé pour aller retrouver la petite fille que tu as été, l'aider à accueillir ses émotions et à guérir de ses blessures. Et pour terminer avec cet agent de circulation qui avait fait une reconversion, s'était retrouvé dans un parc d'attractions, avait conduit un petit train touristique, fait une formation de vitreilliste, avait écrit une lettre à ses parents. Il était ensuite rentré chez lui avec l'envie de disposer les choses autrement. Après avoir tourné les meubles et la décoration dans tous les sens, il avait fini par tout installer comme il y a sept ans quand il l'avait emménagé. C'était comme si les choses qu'il avait déjà aimées lui apportaient toujours autant de bien-être. Finalement, il n'avait pas vraiment envie de changer. Ses valeurs étaient toujours les mêmes, il tournait en rond parce qu'il était proche de celui qu'il avait toujours été. Un être merveilleux. Et je ne sais pas si tu as remarqué que beaucoup de personnes cherchent à changer et à s'éloigner de ce qu'elles sont, alors que le bonheur est justement dans l'appréciation d'être qui l'on est déjà. Et parfois, la pression retombe quand on cesse de vouloir faire autrement que comme on est et que comme on ferait intrinsèquement. Alors peut-être que ton inconscient pourrait maintenant faire les réglages nécessaires pour faire baisser la pression, pour retenir une pression idéale. Et s'il souhaite que tu t'imagines heureuse dans les heures qui viennent et sentir que cet état de bien-être perdure, c'est parfait. Le bien-être provisoire d'une séance d'hypnose laisse souvent place au bien-être durable. Et si ton inconscient préfère, il peut progressivement te ramener à la réalité ou le faire plus rapidement. Il fera au mieux pour toi en réunissant toutes les parties de ton être, ici et maintenant. Et quand tu le voudras, tu pourras réouvrir les yeux.

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