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Elodie Bouvier, a career counselor, interviews Amina Sanogo, a former student of Lycée Claudel, who is currently studying psychology at Harvard University. Amina discusses her experiences in high school, including participating in extracurricular activities and performing in events like the Latin evening and talent gala. She also talks about her passion for gymnastics and how she balanced her training with her schoolwork. Amina shares her post-high school journey, focusing on her interest in social inequalities and the psychological origins of these inequalities. She emphasizes the importance of finding a field of study that aligns with one's passions and strengths. Amina concludes by giving advice to high school students preparing for their future, encouraging them to start their research early, follow their hearts, and seek guidance from teachers, parents, and mentors. Chers auditeurs, bonjour à toutes et à tous. Aujourd'hui, en ce 1er juin, nous vous proposons une émission un peu particulière. Du fait des examens de fin d'année, nos animateurs habitués de la web radio ont préféré rester chez eux à réviser que de venir m'épauler pour cette émission. On les excusera. Je m'essaye au micro de la web radio. Pour ceux qui ne me reconnaîtraient pas, je suis Elodie Bouvier, la conseillère d'orientation. Je suis en compagnie d'une ancienne élève du lycée. Mais attention, pas n'importe quelle élève brillante, académiquement ambitieuse, athlète de haut niveau au parcours universitaire unique et international. Je vous présente notre chère Amina Sanogo, ancienne élève du lycée qui, de passage à Ottawa, nous fait le plaisir de nous rendre une petite visite. Elle vient nous parler de son parcours universitaire, quelque peu inspirant. Bonjour Amina. Bonjour. Comment vas-tu ? Très bien et vous ? Très bien, merci. Alors, est-ce que tu pourrais déjà commencer par nous parler un petit peu de toi, te présenter brièvement, que tout le monde sache qui tu es ? Oui, absolument. Je m'appelle Amina Sanogo. J'ai étudié au lycée Claudel du CM2 à la Terminale, donc de 2002 à 2020. Je suis née aux Etats-Unis. Ma mère est de Moldavie, mon père est du Burkina Faso. Donc, je suis au Canada depuis mon CP environ. En ce moment, je suis en train d'entamer ma troisième année à Harvard, aux Etats-Unis. J'ai fait mes études en psychologie et oui, c'est ça. Magnifique profil, beau parcours. Alors, merci de prendre le temps de venir nous voir. Tu sais que les équipes enseignantes et de soutien du lycée se souviennent de toi avec admiration et nostalgie. Il semble que tu as vraiment laissé une impression positive derrière toi et des souvenirs agréables dans les mémoires. Alors, dis-moi Amina, toi, quels souvenirs as-tu gardé du lycée ? Sont-ils tous aussi agréables ? Je dirais la majorité. Bon, ceux qui sont moins agréables, c'est sûrement ceux où j'ai passé des heures à réviser et tout ça, mais bon. Je pense que mes souvenirs préférés sont plutôt associés aux grands événements du lycée, des choses comme la soirée latine qui m'ont donné l'opportunité d'apprendre à performer devant un grand public ou le gala des talents. C'était toujours des soirées agréables. Mais j'ai beaucoup aussi aimé mes expériences dans les activités extrascolaires que le lycée m'a permis de faire. Donc, par exemple, mon expérience en ambassadeur en herbe, je ne sais pas si ça existe encore de la même manière, mais aussi mes expériences dans le club de débat ou dans le club pour l'égalité des sexes et tout ça. Donc, j'ai beaucoup aimé pouvoir m'engager dans le lycée de cette façon. D'accord. Et donc, tu dis que le lycée t'a laissé cette chance de pouvoir performer devant un public à travers la soirée latine ou le gala des talents. Mais qu'est-ce que tu faisais sur scène ? Donc, pour le gala spécifiquement, je faisais la gymnastique rythmique. En fait, je pense que mon temps en tant qu'athlète de gymnastique coïncide assez exactement avec mon temps au lycée. Donc, j'ai commencé en sixième et j'ai arrêté en terminale. Pendant ce temps, j'ai commencé à un niveau récréationnel et puis après un niveau provincial et puis national pendant ma dernière année. Mais malheureusement, ça s'est coupé à cause de la pandémie. Et malheureusement aussi, j'ai dû arrêter la gymnastique d'abord à cause du fait que l'université où j'allais n'avait pas de programme de gymnastique. Donc, je ne pouvais pas vraiment continuer ou être soutenue de la même manière. Mais aussi parce que pendant que j'étudiais en première terminale, je devais faire 20, 22 heures d'entraînement à l'extérieur de l'école. Et ça, c'est vraiment énorme. Et je pense qu'une fois que je suis arrivée à l'université, j'étais fatiguée et je pense que c'était un peu fini pour moi. Ok. C'est impressionnant. On a du mal à s'imaginer comment tu as pu allier tes heures au lycée tout en travaillant vraiment bien et puis ces heures incroyables en gymnastique. Donc justement, j'ai une élève que tu connais bien, une élève de cinquième qui s'appelle Manouchka, qui m'envoyait une question pour toi hier soir. Je te la pose. C'est tout à fait en lien avec ce que tu es en train de nous raconter. Comment as-tu pu gérer les 20 heures de gymnastique par semaine et la préparation du bac et l'entrée à l'université? Donc, je pense que je n'ai pas beaucoup dormi pour commencer. Je pense pas que c'est quelque chose que je recommanderais. Je pense que si vous pouvez essayer de dormir le plus possible, ce serait idéal. Mon premier conseil pour ça, ce serait d'utiliser votre temps aussi, juste que vous savez où passent vos heures. Qu'est-ce que vous faites pendant la journée? Parce que c'est très facile, surtout genre sur les réseaux sociaux et sur le temps d'arriver à la maison et tout ça, c'est très facile de laisser trois, quatre heures passer le soir et puis après on se retrouve avec plein de devoirs et plus de temps pour le faire. Être très présent avec le temps qu'on a, ça c'est une chose qui m'a beaucoup aidé. Une autre chose, c'est sûr que si vous voulez équilibrer votre temps avec une autre activité et l'école, c'est sûr que ça va requérir beaucoup de communication avec vos entraîneurs ou vos coachs et vos professeurs pour que tout le monde sache ce que vous êtes en train de faire parce qu'il faut que vous soyez soutenu des deux côtés. Mais je pense que la dernière chose qui m'a beaucoup aidé à tout faire en même temps, c'était le fait que j'aimais tout ce que je faisais et je pense que ça c'est super important. J'aimais beaucoup l'école, j'adorais lire, apprendre, écrire, tout ça. Mais j'aimais aussi beaucoup la gymnastique et donc même si c'était super fatiguant de réconcilier les deux, au moins j'étais contente pendant que je faisais les deux et donc ça, je pense que ça m'a aidé à continuer. C'est sûr que je voulais avoir des bonnes notes, je voulais avoir des bons résultats en gymnastique mais je pense que j'avais une motivation intrinsèque qui était beaucoup plus forte que les choses comme les notes et les résultats, genre les motivations externes. Et donc je pense que ça serait que si tu as une passion et si tu as une vision ou tu sais ce que tu veux faire, que tu saches que ça va t'emmener beaucoup plus loin que les résultats que tu peux collectionner pendant ce parcours. C'est très intéressant Amina et c'est vrai qu'en psychologie, en orientation, on parle beaucoup de la qualité de la motivation qui est en fait la clé du succès, a priori. Donc c'est comme tu parles de motivation intrinsèque, il faut que ça parte de l'élève. C'est vraiment intéressant, merci beaucoup, c'est un beau message. Est-ce que tu peux nous faire part de ton parcours post-bac en quelques phrases et puis des raisons ou personnes qui ont mené, donc directement ou indirectement, parce que parfois on est juste inspiré par quelqu'un. Oui, c'est sûr. Donc comme j'ai mentionné avant, j'étudie la psychologie à Harvard et donc moi ce qui m'intéresse, je me concentre un peu plus sur la psychologie sociale. J'ai toujours été très intéressée par les inégalités sociales et c'est ça qui m'avait poussée à commencer le club pour l'égalité des sexes, etc. quand j'étais au lycée. Et donc en ce moment, mes études sont plutôt à propos des origines psychologiques des inégalités sociales sur un niveau individuel mais aussi collectif. Et puis aussi, ça m'intéresse aussi de regarder comment les systèmes sociaux et les inégalités sociales ont changé le champ de la psychologie elle-même, comment ça aide à former les questions qui se posent, les gens qui sont diagnostiqués, etc. Et donc, il n'y a bien sûr pas de cours de psychologie au lycée Claudel, donc je pense que mon intérêt était plutôt autour des sciences sociales et je savais que c'était à peu près dans ce champ que je voulais me diriger. Et puis j'ai pris un cours de psychologie juste comme ça pour voir si ça me plairait et puis ensuite j'ai vu que je pouvais appliquer mes autres intérêts à ce champ aussi. Mais l'école elle-même, j'avais visité le campus avec ma famille à un moment et ça m'avait beaucoup plu. Je me sentais très bien quand je suis allée et je pense que ça m'a motivée à essayer d'appliquer et d'essayer de voir si ça pourrait marcher pour moi. Mais aussi, je voulais un peu me dépayser. Je ne voulais pas trop rester à Ottawa parce que ça fait 12-13 ans que j'étais ici et puis je voulais juste faire autre chose. Mais je sais qu'il y a beaucoup d'étudiants ici qui viennent de 4-5-6 pays avant et donc il y a différentes relations avec le contexte de stabilité ou de se dépayser et tout ça. C'est surtout mes parents qui m'ont beaucoup motivée, qui m'ont beaucoup aidée pendant ce processus, mais aussi mes professeurs. Je pense que je leur dois énormément leur soutien, mais aussi pour l'apprentissage qu'ils m'ont aidée à faire et surtout les professeurs qui m'ont écrit des lettres de recommandation pour les programmes. Et mes entraîneuses aussi à la gymnastique, je pense que ça c'est des gens qui m'ont beaucoup soutenue pendant ce parcours. Donc ici au lycée, on a de nombreux élèves qui rêvent un jour d'être admis dans la Ivy League, donc les meilleures universités aux Etats-Unis dont Harvard et Princeton en font partie. On se représente tous ces établissements comme très prestigieux avec une compétition hors normes. Quelle a été ton expérience là-bas ? Oui, donc je pense que mon expérience a été très bonne pour faire court, mais je pense que ce dont vous parlez à propos de l'atmosphère compétitive, ça se trouve et c'est là. Mais je pense qu'un vrai avantage de l'université, c'est que tu as beaucoup plus de contrôle sur ton environnement, les gens que tu fréquentes et des endroits que tu fréquentes, et tu peux de façon plus directe ou plus indirecte essayer de te distancier de mentalités hyper compétitives. En termes des cours, ce que j'ai beaucoup aimé, c'est que les professeurs qui enseignent à Harvard, c'est les professeurs qui ont inventé les trucs que t'es supposé apprendre, et donc tu peux entendre les leçons qui ont été littéralement créées, conçues par ces personnes, et je pense que ça, ça a été une énorme chance. Et puis j'ai rencontré des amis vraiment fantastiques. Je ne fais plus de gymnastique, donc ça, ça a été un peu difficile pour moi de m'ajuster, mais j'essaie de rester active en allant à la salle de sport. Mais en tout cas, je suis vraiment très contente de mon expérience jusque là et j'ai trouvé ça super. C'est vraiment très inspirant comme parcours, et je suis sûre que tu en inspireras plus d'un quand ils vont t'écouter. Alors peut-être une dernière question, ou plutôt une suggestion, est-ce que tu aurais des conseils pour nos élèves du lycée qui préparent leurs projets d'orientation et qui sont un petit peu anxieux, et qui vivent de haut aussi comme toi ? Je pense que je leur conseillerais si possible de commencer leur recherche un peu plus tôt qu'ils pensent qu'ils doivent le faire. Moi, j'ai commencé ma recherche pendant l'été de la troisième à la seconde, ce qui est assez tôt quand même, mais je pense que ça m'a aidé parce que pendant la seconde et la première et la terminale, je savais déjà ce que je devais faire pour atteindre les niveaux ou les notes, et ça me donnait assez de temps pour planifier, ok, il faut que je passe les SAT, est-ce que je vais les faire cet été ou l'été prochain ou l'été d'après, et donc je pense que le plus tôt ou le plus de temps que tu as pour faire cette préparation, le moins stressant ça va être. Donc si vous commencez votre recherche tôt, vous allez être au courant des requis pour les programmes et vous allez pouvoir vous préparer de façon adéquate. Mais sinon, en termes de réfléchir à qu'est-ce que je veux étudier ou qu'est-ce que je veux même faire, je pense que la meilleure chose c'est de penser à d'un côté ce qui vous intéresse, ce qui vous donne un petit feu à l'intérieur, quelque chose qui vous inspirera une grande passion, mais en même temps, idéalement, essayer de combiner ça avec vos forces, essayer de voir s'il y a des champs d'études qui sont mieux pour ça. Par exemple, moi j'étais jamais forte en maths, c'était toujours un truc qui était très difficile pour moi, et je pense que j'aurais pu faire un truc qui avait des maths et je suis sûre que je m'en serais sortie, mais je pense qu'en même temps, essayer de juste me concentrer plus sur mes forces, ça a beaucoup facilité mon parcours universitaire. Je pense qu'aussi essayer de vous assurer que vous choisissez quelque chose qui vous plaît, quelque chose qui vous plaît beaucoup, beaucoup, parce que je sais qu'il y aura sûrement des pressions de vos amis, de vos parents, de vos familles, d'aller dans certains domaines, mais c'est les diplômes post-bac, c'est quelque chose qui requiert beaucoup de temps, beaucoup d'énergie, beaucoup d'argent, un énorme investissement, et si c'est pas quelque chose qui vous plaît, je pense que c'est très dommage. Mais ouais, sinon en général, juste parler à vos professeurs, à vos parents, à vos amis, à des anciens, parler à n'importe qui pour essayer d'avoir quelques idées, et ouais, ça ce serait mes conseils. Très bien, merci. Suivre son cœur, donc ce sera le mot de la fin. Merci beaucoup Amina pour tes conseils et puis ta venue aujourd'hui. Merci beaucoup de m'avoir appréciée. Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org Abonnez-vous ! 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