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interview avec Michaël Vemian

interview avec Michaël Vemian

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This is an interview about a documentary film called "La Route de la Mémoire" by Mickaël Végnon and Arthur Manoyan. The film documents a journey from Marseille to Yerevan, retracing the path of Armenian genocide survivors. The journey included concerts and humanitarian efforts along the way. The film will be presented in Brussels on April 27th, along with a musical performance called "Le Vent des Montagnes". The purpose of the journey was to honor the memory of the victims and raise awareness about the Armenian cause. The interviewee emphasizes the importance of maintaining a connection with Armenia and supporting the country in difficult times. The project is supported by the associations JAF and Courir pour la mémoire. C'est une marche en hommage aux rescapés du génocide des Arméniens de 1915. L'idée c'était de retracer le chemin inverse des rescapés qui ont su la furtive en travers l'Europe. Ils ont recensé le village où il y avait les Arméniens et ils ont décidé de les déporter dans le désert des Mesopotamies et dans le désert de Syrie pour qu'ils meurent de faim, de froid, de fatigue. Alors bonjour Mickaël Végnon et bienvenue sur Belle Gareille et merci de nous accorder cette petite interview. Vous êtes aujourd'hui ici avec nous pour nous parler de la route de la mémoire, un film documentaire de Mickaël, d'Arthur Manoyan. Je te remercie tout d'abord d'être entendu sur la radio Belle Gareille. Ton film, en tout cas ton idée, Le Vent des Montagnes seront présentés au Haïdoun ce 27 avril à Rue du Gaze. Est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur cette idée qui est venue et pourquoi ces 2500 kilomètres de Marseille à Yerevan ? Alors merci pour l'invitation d'abord. Alors effectivement ce samedi 27 avril, le Haïdoun de Bruxelles seront présentés deux moments en fait. Dans le premier temps, le film Tchannabar, la route de la mémoire qui a été réalisé par Arthur Manoyan et Patrick Bouquet. C'est un film qui retrace un voyage que j'ai initié en 2022. En fait un voyage de la mémoire entre Marseille et Yerevan. L'idée c'était de faire le chemin inverse de nos ancêtres rescapés du Hénocide en marchant à rebours donc vers l'Arménie en traversant une partie de la France, une partie de l'Italie, une partie de la Grèce et aussi marcher bien sûr symboliquement en Arménie. L'idée c'était ça. C'est un film aussi, comme vous pourrez le voir, qui est un film qui est très musical puisque tout le long du parcours avec un trio, le trio Tchannabar, on a offert des concerts tout le long du parcours dans les grandes villes et en Arménie bien sûr aussi. Un voyage aussi humanitaire. Et donc ce film-là de 40 minutes, ce film documentaire retrace ce voyage-là réalisé en 2022. La deuxième partie de la soirée sera musicale puisque ce sera la présentation d'un conte musical que j'ai eu l'occasion d'écrire l'an dernier sur les chemins de Compostelle. Et donc il y aura une dizaine de musiciens et un conteur venu spécialement de Marseille. C'est plutôt de la musique traditionnelle arménienne qui présenteront ce conte musical qui s'appelle effectivement Le Vent des Montagnes. Et qui met en scène un certain Petit Camus. Tout à fait, tout à fait. Un Petit Camus. L'histoire se passe dans le passé, en Arménie profonde. Et l'idée principale c'est de dire que la musique, grâce à ses valeurs, peut faire changer beaucoup de choses dans la vie. Et est-ce que vous avez traversé uniquement des pays européens ou est-ce que vous avez peut-être passé par la Turquie ou pas du tout ? Alors nous avons traversé la Turquie mais les marcheurs étaient suivis d'un van qui servait de logistique, qui permettait de porter tout le matériel pour les concerts, qui portait les affaires des marcheurs, les grosses affaires, qui portait tout le matériel scolaire qu'on avait récolté à Marseille pour l'amener dans les écoles du nord de l'Arménie. Et nous avons dû traverser la Turquie en van, en camion. J'aurai l'occasion sans doute samedi d'expliquer comment cette traversée a été assez compliquée sur le plan émotionnel et même sur le plan logistique puisqu'il a été difficile pour le camion et ses conducteurs et moi-même qui étais dans le camion de traverser la Turquie. On nous a fait beaucoup de difficultés pour rentrer d'abord en Turquie. Mais bon finalement, heureusement que tout ça s'est bien fini et donc effectivement entre le 4 septembre 2022 et le 8 septembre nous avons traversé les 2200 kilomètres qui reliaient Thessalonique au petit village d'Achotsk au nord de l'Arménie où la marche a repris le 8 septembre au matin. Et qu'est-ce qui vous a le plus marqué durant cette marche, vous et vos compagnons de route ? Ce que je vais retenir ce sont vraiment les rencontres puisque le principe c'était que des marcheurs venus de droite et de gauche en France ou de l'étranger ont pu venir participer à cette marche que ce soit un jour, une semaine, un mois ou sur toute la totalité. Je suis le seul à avoir fait la totalité du parcours comme je suis l'initiateur de ce projet. Ça me tenait vraiment à cœur de faire le parcours. C'est moi qui ai tracé le parcours aussi en passant notamment par Venise et par Thessalonique. Pourquoi Venise ? Parce que mon grand-père a fait ses études au collège Murat Raphaël de Venise dans les années 30. Pourquoi Thessalonique aussi ? Parce que mes arrière-grands-parents sont des rescapés des massacres d'Izmir de 1922. Donc ça me tenait à cœur de partir par ces deux villes. Mais voilà, j'ai eu l'occasion de rencontrer sur ce parcours des personnes que je ne connaissais pas qui sont venues, qui ont adhéré au projet pour différentes raisons, que ce soit le devoir de mémoire, que ce soit le rapport avec la musique, que ce soit la marche, bien sûr. Donc en fait, c'était différents vecteurs pour entrer dans ce projet. Et les différentes personnes qui sont venues y participer, de plus, sont devenues des véritables amies parce qu'on a partagé vraiment des grands moments, que ce soit en France, en Italie et bien évidemment en Arménie. Et une question un peu... Est-ce que vous avez plus l'impression comme ça maintenant, deux ans après ? Est-ce que la finalité, c'était plus une marche funéraire ? Donc vous offriez quelque part des funérailles à ces personnes, à nos ancêtres qui sont restés ? Et ou est-ce que vous avez plutôt l'impression justement, en faisant le chemin arrière, d'offrir une sorte de renaissance ? C'est vraiment dans ce sens-là, vraiment. Vraiment dans ce sens-là. Un hommage. La musique, comme vous le verrez dans le film, a une part très importante. Et grâce à ces valeurs de partage, de paix, vraiment, on a essayé de transmettre ça. On donnait des concerts gratuits dans les grandes villes, à Milan, à Venise, à Rome, à Thessalonique et dans les petits villages en Arménie, on était accueillis un petit peu comme des extraterrestres, d'ailleurs. Parce qu'en Arménie, les gens étaient très étonnés de voir arriver des Arméniens du stioc. Mais pas de façon traditionnelle, quoi. D'y arriver à pied, c'était assez exceptionnel. Et il y a quelques anecdotes assez rigolotes. Puisque, en fait, tous les soirs, on faisait un point entre les marcheurs en Arménie. Et les gens qui nous recevaient, puisqu'on vivait dans les familles tous les soirs, on était logés dans les familles, les gens nous disaient « Mais pourquoi vous passez par ces petits chemins-là ? Il y a une route plus directe. » J'ai dit « Écoutez. » Alors on leur répondait « Nous, notre objectif, ce n'est pas spécialement d'arriver le plus vite possible. Notre but, c'est justement d'abord de marcher de façon sécuritaire, de passer dans les petits villages, tout ça, plutôt que d'emprunter les grands axes. Et on leur disait « Vous savez, au bout de 2500 kilomètres de marche, on n'en est plus à 2 ou 3 kilomètres de détour, quoi. » Donc vraiment, c'était leur rendre hommage, parler. Nous, notre idée, notamment hors de l'Arménie, en France, en Italie, en Grèce, notre but, c'était de parler de la cause arménienne. Voilà. C'est-à-dire pourquoi on marchait. Notamment en Italie, on marchait énormément sur les chemins de compostelle italiens. Et chaque fois qu'on avait l'occasion, on expliquait pourquoi on était là, pourquoi on marchait. Chaque fois qu'on faisait une pause pique-nique autour du camion, les gens nous demandaient « Mais qu'est-ce que ça veut dire Djanabal ? » « Qu'est-ce que ça représente ce parcours ? » Donc on expliquait chaque fois. C'était notre façon de faire de la publicité sur notre cause arménienne. Et pour vous, c'est quoi la cause arménienne ? La cause arménienne, c'est pas d'oublier d'où on vient. D'abord, nos ancêtres ont été arrachés à leur terre ancestrale. Et moi, la cause arménienne, pour moi, c'est de vivre pleinement son arménité dans les pays d'Europe. Parce qu'on a l'opportunité de le faire. Mais c'est d'être aussi autant français qu'arménien ou autant belge qu'arménien. Et surtout de garder ce lien indéfectible avec l'Arménie. Parce que notre source d'inspiration, notre souffle, il vient d'Arménie. Et moi, personnellement, j'y suis allé maintes et maintes fois en Arménie pour la musique, puisque je suis musicien. Et chaque fois que j'y reviens, j'y reviens avec un souffle nouveau et encore plus de force pour vivre mon arménité en France. Et ce lien-là, j'essaie de le transmettre au maximum auprès de mes élèves ici, à Marseille, pour qu'ils gardent ce lien permanent avec l'Arménie. Parce que je pense que l'Arménie, elle a besoin absolument de sa diaspora, d'une diaspora en force, unie et qui soit à ses côtés. Qui soit à ses côtés et qui la soutienne, notamment aujourd'hui dans les moments difficiles qu'elle vit. Et la signe de votre propre Djanabar, ce sera quoi ? Alors Djanabar, j'ai oublié de le dire, d'abord c'est un projet qui est porté par deux associations. D'abord l'association JAF, la Jeunesse Arménienne de France, qui est implantée depuis 1945 à Marseille et à Paris. Donc une association à but culturel, qui a été créée sur les idées de Moussak Mamouchan. Et c'est aussi un projet qui est surtout porté par l'association Courir pour la mémoire, qui est une association sœur de la JAF, qui parle des génocides, qui parle du négationnisme des génocides, pas que celui des Arméniens, à travers le sport, à travers des actions sportives. Et en fait Djanabar a continué le premier, on va dire le premier one shot, ce grand voyage de Marseille à Yerevan. Plus modestement, depuis deux ans, les marcheurs qui se sont rencontrés en 2022, plus des nouveaux marcheurs, marchent sur les chemins de Compostelle, mais avec toujours la même idée, de mélanger la musique aussi à ce parcours. Par exemple l'année dernière on a déposé un khachkar, on a offert un khachkar dans un courant sur le parcours entre le Puy-en-Velay et Conques. L'idée c'est de parler de l'Arménie et de présenter l'Arménie au maximum à un public qui ne la connaît pas spécialement. Et puis on a aussi pour l'année prochaine, dans le cadre du 110e anniversaire de commémoration des génocides des Arméniens, on a un projet de grande envergure aussi, un peu moins long, mais qui va nous permettre de traverser l'Arménie du sud au nord, de monastère en monastère. C'est un projet qui va durer deux mois, de la frontière iranienne jusqu'à la frontière géorgienne, en passant par les monastères les plus connus d'Arménie et d'autres moins connus. Donc c'est... Djanaba continue. On va dire chaque année il y a de plus en plus de participants. Cette année on est 25 marcheurs sur les chemins de Compostelle. Et voilà. Ce qui est agréable c'est qu'il y a dans le groupe des marcheurs, il y a des Arméniens bien sûr, mais ce qui me semble le plus important c'est qu'il y ait justement des Français et des personnes venues d'autres horizons et qui se greffent à cette idée et qui adhèrent à cette idée. Et ça, ça me semble le plus important. Et ça, ça relie un petit peu la lignée de Missak Manoukian quelque part. Tout à fait. Cette ouverture aux autres. Et en parallèle, donc le Vent des montagnes, quel message il ferait passer, puisque ça reste un conte, quel message il aimerait faire passer à nos enfants ? Voilà. Alors le conte musical il est adressé aux enfants, mais pas que, vous le verrez. C'est un conte qui s'adresse à tout le monde. Il est interprété par une dizaine de musiciens de l'Orchestre Assoon, que j'ai la chance de diriger. L'Orchestre Assoon, c'est un orchestre qui a 60 ans d'histoire et que je dirige depuis plus de 25 ans et qui est basé à Marseille. Et donc une dizaine de musiciens vont interpréter ce conte musical. L'idée principale, c'est qu'à travers la musique, on arrive à résoudre plein de choses dans la vie, qu'elle est porteuse de paix, de message de paix, de partage. Et en fait, le lien est tout trouvé avec Jeannabal, avec le film. Voilà. C'est pour ça que j'ai pris la décision que ces deux éléments soient en complément. Le film suivi du conte. Voilà. On retrouvera aussi dans le conte musical quelques musiques qu'on entend déjà dans le film et qui sont, elles, jouées par le trio Jeannabal. Et la suite des événements, où est-ce qu'on peut trouver ces informations et comment faire pour se regrouper autour de votre équipe ? Et comment faire pour vous soutenir si vous avez besoin de soutien ? Alors, le film est sorti le 30 septembre dernier et depuis, avec l'équipe des musiciens et l'équipe du film, on ne cesse d'apprenter tous les chemins, on va dire, de France et de Navarre. C'est la première fois qu'on sort de France et on est très heureux de venir en Belgique. Et on revient en Belgique parce que, tout simplement, à la base, en 2022 est venue marcher une dame de Belgique. Et on a gardé contact et elle nous a promis qu'elle essaierait de faire venir le film et le conte musical en Belgique. C'est ce qu'elle a réussi à faire et je la remercie infiniment. Je vous la remercie aussi, d'ailleurs. Et donc, on en est, je pense, à la vingtième représentation du film et du conte. Ça va continuer jusqu'au mois d'octobre. Le film, bien sûr, il continuera sa vie, malheureusement, je dirais, puisqu'il est toujours d'actualité. Puisque c'est un film qui, aussi, est très argumenté d'archives. Nous, on n'est pas historiens. Par contre, dans le film, il y a un historien, un écrivain, Jean Cayan, qui explique les raisons du génocide. Il est très bien archivé, aussi. Et, en fait, notre objectif, c'est qu'à travers toutes ces représentations qu'on donne un peu de partout en France, on arrive à financer un voyage avec les musiciens et les acteurs du film en Arménie au mois d'octobre. Nous devrions partir entre le 19 et le 26 octobre en Arménie, parce qu'on a promis d'aller présenter ce film, notamment dans le milieu francophone. Mais pas que, il sera traduit, cet été, il va être traduit en arménien. Et pourquoi on a promis ? Parce qu'en fait, le voyage en 2022 s'est terminé le 14 septembre 2022. Et vous savez que le 13 septembre, à zéro heure, l'Azerbaïdjan a attaqué l'Arménie. Et, en fait, la fin du voyage s'est terminée de façon très bizarre. On a dû annuler, sur six concerts qu'on devait faire en Arménie, on a annulé quatre. On a juste terminé la marche et la partie humanitaire. Et on a promis aux gens qui devaient nous recevoir de revenir pour présenter le film, pour présenter la musique. Donc, ça nous tenait à cœur vraiment d'y retourner. Et justement, toutes les présentations qu'on fait permettent de financer ce voyage du mois d'octobre. Et d'une certaine façon, en octobre 2024, la boucle sera bouclée par rapport à Djanabar 2022. Alors, on vous retrouvera pour un Djanabar 2025, j'imagine ? 2025 en Arménie. Et sur le même principe, il y aura de la communication en France, en Belgique, et on espère encore plus loin, pour que les gens venus de droite et de gauche puissent se retrouver en Arménie sur un jour, une semaine, et voir la totalité du parcours. Merci beaucoup. En tout cas, on vous retrouve samedi à Rue du Gaz, au Haïdoun, à partir de 16h. À partir de 16h, Rue du Gaz, au Haïdoun. Et on se fera un plaisir de vous remercier, en tout cas, d'avoir organisé tout ça. Et on remercie la dame, on l'embrasse très fort. Oui. Merci. Et l'équipe de Belgique vous dit un grand merci et un grand courage pour le futur. Et je suis sûre que la Belgique vous apportera de très belles choses.

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