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Armenolobby résolution conseil de l'Europe -  EP 13

Armenolobby résolution conseil de l'Europe - EP 13

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Assemblee du Conseil de l'Europe condamne le blocus de Karabakh. Que faut - il en penser? Armenolobby mene l'enquete.

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The episode discusses the role Belgium can play in ensuring peace and human rights in the South Caucasus. It mentions the opening of a new Belgian embassy in Armenia and the difficult parliamentary hearing the Minister of Foreign Affairs is preparing for. The episode also highlights the resolution adopted by the Parliamentary Assembly of the Council of Europe, condemning the blockade of the Chin corridor and expressing concern for the future of Armenians in Karabakh. The resolution calls for the reopening of the corridor and access for humanitarian organizations. The episode emphasizes the hate speech practiced by Azerbaijan and the need for international attention and support for Armenia. Bonjour, vous êtes bien sur Arménolobby, émission qui s'intéresse au roige de la politique et des médias. Nous avons beaucoup parlé dans cette émission de l'actualité belge concernant la ruine, le Karabakh et l'Azerbaïdjan. Mais les auditeurs réguliers ont sans doute déjà compris que même avec la meilleure volonté du monde, la Belgique ne peut pas faire beaucoup pour assurer la paix et le respect du droit, du droit des gens dans le Sud-Caucase. En tout cas, pas tout de suite. Ce que la Belgique peut faire, elle peut le faire en grande partie par l'intermédiaire des institutions européennes ou en concertation avec d'autres États européens. Les institutions européennes, vous savez, il y en a plusieurs. Il y a l'Union européenne, bien sûr, que tout le monde connaît, mais il y a aussi le Conseil de l'Europe, l'OTAN, l'OSCE, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et puis d'autres. Il était donc inévitable qu'après la Belgique, Armeno-Lobby s'intéresse aussi à l'Europe où il se passe également des choses. Je n'avais pas prévu de faire cette transition aussitôt. Il y a encore quelques acteurs importants en Belgique à qui je voudrais parler. Je voulais entre autres interroger la ministre des Affaires étrangères, Hadja Labib, sur la nouvelle tombée il y a quelques semaines, d'où l'ouverture prochaine d'une ambassade de Belgique en Arménie. Bon, et puis il y a quelques autres sujets à aborder avec elle. C'est une excellente nouvelle, l'ouverture de cette nouvelle ambassade. Et cette décision est une preuve de l'attention accrue qu'on accorde à l'Arménie désormais. Mais la ministre des Affaires étrangères et ses conseillers sont occupés en ce moment par une petite affaire bien de chez nous. Et au moment d'enregistrer cette émission, elle se prépare pour une audition difficile au Parlement. On lui souhaite donc bonne chance et on se donne rendez-vous un peu plus tard. Par ailleurs, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a adopté jeudi 22 juin une résolution qui condamne le blocus du corridor de la Chine et qui se préoccupe de l'avenir des Arméniens du Caraba. C'est donc de ça que je voudrais parler aujourd'hui. Ma première réaction a été... Donc quand j'ai entendu la nouvelle de cette résolution, ma première réaction a été « Mais pourquoi avoir attendu 6 mois pour condamner ce blocus? ». Après tout, la Cour européenne des droits de l'homme, qui dépend du Conseil de l'Europe, a demandé l'ouverture du corridor dès le mois de décembre. La Cour internationale de justice, qui dépend des Nations unies, a donné ordre à l'Azerbaïdjan d'ouvrir le corridor. C'était en février. Je vous rappelle que nous sommes en juin, 4 mois plus tard. Le Parlement européen a lui adopté une résolution en janvier. Et l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe prendrait, elle, 6 mois pour condamner à son tour ce blocus. Précisons aussi que le Conseil de l'Europe a un exécutif, le comité des ministres. Celui-là n'a encore rien fait et rien dit sur le sujet. Bon, tout ça n'est pas très reluisant. Alors fallait-il vraiment en faire une émission? Alors, eh bien, oui, justement. Examinons rapidement ce qui s'est passé et ce que c'est que cette Assemblée parlementaire. Contrairement aux cours européennes et internationales, donc, qui sont des organes judiciaires, l'Assemblée parlementaire est une assemblée politique. Les États membres du Conseil de l'Europe, par ailleurs, ce ne sont pas seulement les États membres de l'Union européenne, ce sont tous les États d'Europe, à l'exception de la Russie. Puisque la Russie a été exclue après le début de la guerre en Ukraine. Il y a donc dans cette assemblée des parlementaires d'Arménie. Il y a aussi des parlementaires turcs et azerbaïdjanais. Vous imaginez bien qu'ils n'ont pas encouragé l'initiative. Dans un premier temps, donc, lorsque l'Assemblée a demandé à l'un de ses membres de préparer une résolution et un rapport, ce membre c'était Paul Gavin, parlementaire irlandais, l'Assemblée avait opté pour la procédure normale, une procédure qui prend du temps. Mais à force d'insistance et de provocation de la part de l'Azerbaïdjan, l'Assemblée a finalement opté récemment pour la procédure d'urgence, ce qui a permis le vote de jeudi dernier. Le seul fait du vote de la résolution est donc en soi un succès au sein de l'Assemblée. Je vous propose d'écouter M. Gavin sur le sujet de la résolution. Son interview est en anglais. Je résumerai ses propos un peu après. Le corridor latin connecte les gens de Nagorno-Karabakh, qui sont une population arménienne, directement à l'Arménie elle-même et au reste du monde. C'est leur seul point d'accès à l'Arménie depuis la guerre de 2020. C'est un point de plus crucial. Malheureusement, j'ai été demandé d'enregistrer si ce corridor a été bloqué depuis le 12 décembre de l'année dernière. Ce que j'ai trouvé dans mon rapport et ce que j'ai trouvé d'une visite en Arménie, malheureusement, je n'étais pas autorisé à aller à l'Azerbaïdjan, c'est que le corridor a été bloqué, d'abord par des so-callés « éco-activistes » qui semblent ressembler à un grand nombre de membres du militaire azerbaïdjani et des services de soutien au gouvernement, et ensuite par un nouveau point de contrôle établi par l'Azerbaïdjan en fin avril. Tout d'abord, Paul Gavin résume la situation sur le terrain dans des termes que nos auditeurs reconnaîtront sans doute. Il souligne en particulier que bien qu'il ait été mandaté par le Conseil de l'Europe, l'Azerbaïdjan ne l'a pas autorisé à se rendre sur place au Karabagh ou en Azerbaïdjan. Puis il résume les recommandations ou même les demandes formulées par la résolution. C'est une situation très sérieuse, car non seulement le corridor a été bloqué, mais aussi des coups de gaz et d'électricité, et maintenant des défis autour de l'eau. C'est une situation très sérieuse du point de vue des droits humains. Je fais un appel clair pour l'ouverture du corridor de l'Azerbaïdjan, je fais un appel clair pour la restauration de gaz et d'électricité, mais en plus, je demande une mission de découverte de faits pour Nagorno-Karabakh. C'est un appel essentiel, car malheureusement l'Azerbaïdjan ne m'a pas laissé entrer, mais aussi le commissaire des droits humains, les réfugiés du Conseil des Nations Unies, ils n'ont pas laissé personne entrer. Alors, pendant qu'ils nous disent que tout va bien, ils ne vont pas laisser personne entrer pour vérifier pour eux-mêmes ce qui se passe. La résolution demande donc la réouverture du couloir, le droit de passage pour les différentes organisations humanitaires et internationales, et surtout, dit-il, dit Paul Gavin, le droit de faire une visite sur place pour faire rapport de la situation. Mais il y a aussi d'autres choses dans cette résolution qui méritent d'être citées. Le texte parle aussi très clairement du discours de haine pratiqué par l'Azerbaïdjan, un discours de haine qui empêche la résolution du conflit, puisqu'il suggère le nettoyage ethnique des Arméniens du Haut-Karabakh. Je voudrais donc que vous preniez un instant pour imaginer la situation dans laquelle la communauté se trouve, coupée et, à leur avis, oubliée par la communauté internationale. Et puis il y a le discours de haine qui vient des plus hauts niveaux du gouvernement azerbaïdjanien. Le président Aliyev lui-même a référé à la population du Haut-Karabakh comme un ennemi haineux, déniable et contemptible. Il a aussi fait un discours en latin il y a quelques semaines et il a envoyé ce message à ses voisins arméniens. Il a dit « Laissez-les savoir que nous pouvons voir des villages arméniens d'ici. Nous pouvons voir ces villages, donc ils ne devraient pas oublier cela. » Et un autre exemple, le Comité des Affaires fédérales du Parlement azerbaïdjanien a référé à la diaspora arménienne comme un cancer de la politique de l'église. Collègues, s'il vous plaît, j'espère que nous pouvons tous s'accepter que cette langue est totalement inacceptable. Dans son paragraphe 4, par exemple, la résolution qui fait écho à ce qu'on vient d'entendre, qu'a dit Paul Gavine, le paragraphe 4, donc, dit « L'Assemblée s'inquiète vivement du fait que les responsables de l'Azerbaïdjan n'aient pris aucune mesure de nature à donner aux Arméniens résident sur ce territoire l'assurance qu'ils pouvaient y rester et continuer d'y vivre. » Cela mérite d'être souligné. On commence enfin à faire le lien entre le discours radical pratiqué en Azerbaïdjan, le blocage du corridor de la Chine et la résolution du conflit. La résolution poursuit d'ailleurs un peu plus loin sur le même thème dans son paragraphe 15. « L'Assemblée parlementaire est extrêmement préoccupée par les propos haussiers, les menaçants, tenus à l'égard des Arméniens par les représentants des autorités azerbaïdjanaises au plus haut niveau. Et l'Assemblée donc exhorte l'Azerbaïdjan à rejeter toute déclaration de ce type. » Et ainsi de suite. Après le rapporteur, donc pendant le débat en pleinière, après le rapporteur, se sont succédés à la tribune des intervenants de toutes sortes de pays et de partis politiques différents. Il y avait des intervenants d'Italie, de Gypre, d'Autriche, d'Islande, de France, d'Arménie, des Pays-Bas, d'Azerbaïdjan, de Suède, du Royaume-Uni, de Turquie. Et on notera qu'il n'y a dans cette liste pas de Belges. En tout cas, tous ont exprimé leur soutien sans réserve pour la résolution. Tous, sauf bien entendu les députés d'Azerbaïdjan et de Turquie. Le temps me manque pour reprendre les différentes interventions et même celles des Azerbaïdjanais et des Turcs. Les arguments principaux des Azerbaïdjanais qui se sont exprimés et des quelques Turcs qui se sont exprimés mettaient en avant, pèle-même, le fait qu'il n'y a pas de blocus, donc que ce blocus est une illusion, un mensonge inventé par l'Arménie, ou que l'Azerbaïdjan est là sur son territoire. Et donc, s'il y a un blocus, c'est parfaitement son droit de réguler la circulation, bien qu'il n'y ait pas de blocus, bien sûr. On entendait aussi que l'Arménie utilisait le corridor pour envoyer des armes au Carabas ou pour exploiter des mines appartenant à l'Azerbaïdjan. Voilà, enfin, il y a eu toutes sortes d'arguments. Ceux-ci étaient les principaux, en tout cas les plus proches du sujet. On connaît bien ces arguments si on suit le dossier, mais personne à l'Assemblée ne les a répercutés. Ils sont désormais fort heureusement inaudibles. Mais les délégués des parlements d'Azerbaïdjan et de Turquie n'en sont pas restés là et ils ont fait leur travail jusqu'au bout. Ils ont ainsi déposé 62 amendements qui ont tous été rejetés, sauf 4. La grande majorité de ces amendements étaient sans conséquences. Certains étaient même difficilement intelligibles. Mais l'intention était tout autre. Il était jeudi soir, tard dans la soirée, la plupart des députés avaient déjà quitté Strasbourg. Seuls 65 courageux sur 306 membres siégeaient encore. Bien que les amendements aient déjà été débattus et rejetés en commission, leurs auteurs insistaient pour en débattre à nouveau en plénière. Bien qu'ils savaient avec quasi-certitude que ces amendements seraient rejetés. En jouant la montre, ils espéraient sans doute que la salle se viderait peu à peu avant l'adoption de la résolution. Voici un exemple de l'échange ritualisé auquel donnaient lieu chacun des 62 amendements. Tout d'abord, le président invoque l'amendement en question. Puis une parlementaire azerbaïdjanaise présente la proposition. Voici l'amendement numéro 10. S'agissant des territoires conquis par l'Azerbaïdjan, cette parlementaire donc préfère le verbe « libérer les territoires » à l'expression « reprendre le contrôle des territoires ». La nuance est faible et elle s'attire de cette réplique d'un député britannique que vous allez peut-être reconnaître. C'était Jeremy Corbyn, l'ancien dirigeant des travaillistes britanniques, qui énonçait l'évidence. Tous ces amendements sont destinés à saboter le rapport et à faire perdre leur temps aux députés. Vous noterez qu'il se fait applaudir par ses collègues sans doute pressés d'en finir. Le président de séance se tourne ensuite vers le président de la commission parlementaire compétente, Alexis Bourenshenko, pour lui demander l'avis de sa commission. La commission s'oppose à l'amendement qui sera rejeté comme presque tous les autres. On notera que le président de la commission sur les migrations, les réfugiés et les personnes déplacées est de nationalité ukrainienne. Je vais essayer de conclure à présent. J'ai commencé en introduction par souligner que cette résolution est plutôt tardive mais qu'elle constitue néanmoins un bon signe. Cela ne veut pas dire que c'est plié, que la cause est gagnée, loin de là. Juste avant la résolution sur le blocus de la Chine, une autre résolution était adoptée en urgence. Elle demandait l'interdiction de la participation des athlètes russes aux Jeux de Paris l'année prochaine. Je ne sais pas vous, mais j'aurais pensé que le siège qui dure depuis six mois et la menace de nettoyage ethnique de 120 000 personnes aurait été considéré comme plus urgent que la participation ou non des russes à des Jeux qui auront lieu dans un an. Mais il s'agit de politique. Et si la situation est encore loin d'être idéale, il faut mesurer le chemin parcours. Tous les orateurs, à l'exception des Azerbaïdjanais et Turcs, ont soutenu la résolution. Plus personne ne se fait l'écho des propositions aziéries ou turques. Peut-être commence-t-on à comprendre en Europe la nature du problème. En tout cas, la présence européenne en Arménie va en s'accroissant. La force d'observation de l'Union européenne en Arménie s'étoffe. L'Europe a adopté un rôle de médiateur et elle fait même des déclarations. Oh, ce sont des déclarations encore très prudentes, c'est sûr. Mais on n'en est plus tout à fait à la souveraine indifférence, et pour tout dire, au silence assourdissant qu'on a connu en 2020 et en 2021. C'est maintenant que ça se passe. Et là, je m'adresse à vous, chers auditeurs, ça nous concerne tous. L'Arménie est dans une passe très délicate. Et sans se tourner contre la Russie, elle mise maintenant aussi, de plus en plus, sur l'Occident, y compris sur l'Europe. Si l'Europe commence à réagir, c'est sans doute pour beaucoup grâce à la France et à sa relation aux Arméniens. Mais la petite Belgique a elle aussi commencé timidement à faire bouger les choses avec ses petits bras. Il faut l'encourager, en parler et surtout soutenir les progrès et critiquer les reculs. Est-ce que je peux compter sur vous, chers auditeurs? Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Merci d'avoir écouté cette émission d'Arménie Lobby et à bientôt pour une prochaine émission.

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