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Cent ans de parcours Arméniens - EP07  Valéry Safarian | Belgian Armenian Chamber of Commerce

Cent ans de parcours Arméniens - EP07 Valéry Safarian | Belgian Armenian Chamber of Commerce

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Rejoignez les animateurs Nicolas Tavitian et Armine Hareyan alors qu'ils accueillent un invité spécial, Valéry Safarian de la Chambre de Commerce Arméno-Belge. Ils plongeront dans des discussions fascinantes sur le parcours de la communauté arménienne au cours du dernier siècle. 🎙️ Ne manquez pas cette conversation instructive en français ! 🗣️ #HistoireArménienne #BelgahayRadio #DiasporaArménienne

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Transcription

Valéry Safarian, a managing partner at Triangle Partners insurance brokerage, discusses his Armenian heritage and his involvement in promoting economic ties between Belgium and Armenia. He explains how he helped establish the Belgian-Armenian Chamber of Commerce and organized trade missions to Armenia. He notes that while Armenia has significant trade with Belgium, primarily in the diamond industry, there is potential for growth in other sectors such as pharmaceuticals and IT. He also mentions the possibility of an economic union between Armenia, Azerbaijan, and Georgia, but acknowledges the challenges involved. Bonjour et bienvenue pour cette nouvelle émission de Belgar High 100 ans de parcours arménien en compagnie d'Armine Harian et de moi-même Nicolas Tavitian. Notre dernier invité, vous vous en souviendrez, c'était l'homme d'affaires Yannick Salantarian. Il a souhaité que nous invitions aujourd'hui dans le studio l'un des managing partners du cabinet de courtage d'assurance Triangle Partners, j'ai nommé Valéry Safarian. Bonjour Valéry. Bonjour Nicolas, bonjour Armine. Alors Valéry, je voudrais t'inviter à parler un petit peu de toi, de ce que tu fais dans le domaine de l'assurance Triangle et de ce que tu fais dans le domaine de l'assurance Triangle. Alors Valéry, je voudrais t'inviter à parler un petit peu de toi, de ce que tu fais dans le domaine de l'assurance Triangle et de ce que tu fais dans le domaine de l'assurance Triangle. Alors Valéry, je voudrais t'inviter à parler un petit peu de toi, de ce que tu fais, mais aussi de tes origines. D'où viens-tu? Qui es-tu? Merci Nicolas, merci Armine. Alors d'abord, je suis père de famille, je suis marié, j'ai trois enfants et effectivement, je suis d'origine arménienne par mon père. Nous sommes en fait arméniens d'Iran et la particularité qu'en fait, à la maison, c'était le perse que le grand-père parlait, je dirais avec la famille, avec les enfants, parce qu'il était diplomate. Il a fait son service militaire, puis il a fait une carrière militaire dans l'armée perse à l'époque, à l'époque de Shahinshah et il a été envoyé en mission en Angleterre et puis en Belgique. Comme attaché militaire et puis s'est installé en Belgique et est devenu chef d'entreprise et en même temps consul honoraire de Perse, puisque c'est comme ça qu'on appelait l'Iran à l'époque. Donc mes origines arméniennes sont liées intrinsèquement à l'Iran d'aujourd'hui et à la communauté arménienne d'Iran. Et donc voilà, c'est un peu ça ce que je représente aujourd'hui, c'est-à-dire mon arménité, elle vient de cette région-là et c'est un attachement profond parce que ce grand-père et ses grands-parents finalement étaient parmi les premières générations d'arméniens, en tout cas de cette diaspora importante, puisqu'il y a eu des Arméniens en Belgique bien avant eux, mais je veux dire, du démarrage de cette communauté arménienne de Belgique et le grand-père était une force de personnalité puisqu'on a pu découvrir récemment, puisque mon père est lui né en 1946, donc après la Deuxième Guerre mondiale, on a pu découvrir que pendant la guerre, il avait utilisé sa voiture consulaire pour transporter des pilotes américains et des pilotes anglais et des armes pour la résistance. Tout ça a été repris dans un livre qui a été écrit par un ancien déporté qui avait retracé tous les réseaux de résistance des Ardennes puisque c'était là qu'était situé mon grand-père avec la famille. Et donc voilà, c'est toujours intéressant et impressionnant de pouvoir se rendre compte que déjà à l'époque, il y avait des Arméniens qui se battaient pour des valeurs qui sont les valeurs pour lesquelles on se bat aujourd'hui. Pour rajouter un tout petit mot par rapport à ma vie professionnelle et à ma vie personnelle, safarian, dans beaucoup de langues d'ailleurs, que ce soit en arménien, en perse ou même en arabe, ça vient du mot voyage, ça vient du mot safari. Et donc dans ma famille, comme beaucoup de familles arméniennes de la diaspora, d'ailleurs, on est, je dirais, un peu partout dans le monde, aux États-Unis, au Vietnam, en France, bref. Et moi, j'ai eu aussi cette envie de voyager. Donc comme ça a été dit dans l'introduction, j'ai été travailler en Afrique pendant 2-3 ans. Et au-delà de mon rôle d'actionnaire et d'associé dans le cabinet de courtage que tu as mentionné, Nicolas, je suis également associé dans une compagnie d'assurance en Afrique. Et donc j'y vais à raison d'une semaine par mois. Et donc ça fait partie de mon quotidien en ce moment de voyager beaucoup au Congo-Kinshasa et en Guinée-Conakry, puisque c'est là que nous avons un deuxième projet maintenant également. Donc voilà pour l'introduction. Revenons-en à l'activité du Palais d'art de l'Arménie-Belgique. Tu es le président de ce Palais. Tu nous parles un peu du Palais, de son création et de ses plans d'activité. Alors, effectivement, je suis l'un des fondateurs de la Chambre du commerce belge-arménienne. D'abord, pourquoi avoir voulu créer cette chambre ? Parce que c'était pour moi l'occasion de créer un lien avec mes origines. Je l'ai dit tout à l'heure dans l'introduction, mon père a appris l'arménien, mais ne le parle pas bien. Il l'a appris sur le tard. En fait, c'est pas par ses parents qu'il l'a appris. Il est né en 1946, à une époque où il n'y avait pas énormément d'Arméniens. Donc il avait peu d'interactions avec cette communauté mahamans et belges. Et donc pour moi, c'était très important de trouver un moyen de créer un lien avec cette origine-là. Et je me suis assez vite intéressé à l'Arménie sur le plan économique. Et je me suis dit que ça justifierait finalement que je fasse un ou deux voyages par an pour découvrir ce pays. Et donc, assez rapidement, avec quelques amis, dont Yannick Calentarian et d'autres, Bernard Coulis, Pierre Gurdjian, qui étaient là dans le démarrage de la chambre, on a pu motiver certaines entreprises belges à aller visiter pour une mission découverte la République d'Arménie dans le début des années 2000, ce qui était encore une toute jeune économie, finalement. Et donc c'est un peu comme ça qu'est née l'idée. C'était de me trouver un prétexte pour pouvoir y aller et y aller régulièrement, parce que j'avais déjà fait un premier voyage. Ensuite, finalement, ça a pris une dimension, une ampleur plus importante que je ne l'avais prévue, puisqu'on a tout de suite eu un accueil favorable des institutions régionales, puisque vous savez que le commerce extérieur est régionalisé en Belgique. Et donc les chambres du commerce régional qu'on appelle l'agence Wallonne à l'exportation ou Flanders Investment Trade ou Up Brussels, qui sont finalement les institutions qui représentent les intérêts économiques de ces régions à l'étranger, nous ont tout de suite sollicité pour voir dans quelle mesure on pouvait co-organiser avec eux des missions pour découvrir l'Arménie et la région, puisque souvent ces missions ont été des missions Géorgie-Arménie ou combinant l'un ou l'autre pays de la région. Et donc on a, depuis que la chambre a été créée, c'est-à-dire à peu près plus de 15 ans, on a dû aller dans l'Arménie avec à peu près 130 ou 140 sociétés belges, pour un résultat moyen, mais peut-être à l'image aussi de ce que peut représenter l'attrait de l'économie arménienne dans son évolution. Et ce que je veux dire par là, c'est qu'on se rappellera que jusqu'en 2013, l'Arménie avait vocation à signer le DFCT, le Deep Free Trade and Comprehensive Agreement, qui était finalement un cheminement assez naturel vers des échanges économiques profonds et solides avec l'Union européenne, avec une harmonisation de la législation, avec, je dirais, un code des douanes et l'interprétation du code des douanes similaire à celui qui est applicable en Belgique, etc. Et puis bouleversement, une décision est prise au niveau politique en Arménie de rejoindre l'Union asiatique, ce qui change évidemment totalement le marketing que peut avoir une chambre de commerce par rapport à la promotion d'un pays. Donc, derrière ça, il n'y a pas dans le propos que je viens de tenir un jugement, mais simplement un constat que forcément, l'attrait que pouvaient avoir les chambres régionales sur un pays qui allait matcher en termes d'évolution économique, tant sur le plan législatif que sur le plan des ambitions, a forcément pris un petit peu de, je dirais, a pris un axe différent. Et donc, à partir de 2014-2015, ça a coïncidé aussi sur un plan professionnel pour moi avec un départ en Afrique pendant quelques années. On a un peu vu, je dirais, un frein. Puis les années Covid aussi n'ont pas aidé à ce que, je dirais, les échanges bilatéraux et notamment la présence de la chambre soient très actives. Mais depuis un an maintenant, on est en train de réactiver tout ça. Et je voudrais terminer sur la question en disant que, justement, du 16 au 20 octobre, nous partons avec l'agence Wallonne à l'exportation en Géorgie et en Arménie avec quelques entreprises belges, parce que ce n'est pas limité à la Wallonie, puisque chaque fois qu'une mission économique a lieu, les entreprises flamandes, bruxelloises ou wallonnes sont invitées, quelle que soit, je dirais, l'origine de l'organisateur. Et donc voilà, en fait, finalement, qu'on en revient à ces fameuses missions qui ont toujours été, je dirais, assez enrichissantes aussi bien pour l'Arménie que pour la Belgique. – Je voudrais préciser, j'ai eu l'occasion de vérifier récemment, des 3 républiques du Caucase, l'Arménie est celle qui a le plus d'échanges commerciaux avec la Belgique. C'est vrai, alors, ceci dit, c'est dû d'abord et avant tout aux diamants, aux trading dans le diamant. Et alors, ce n'est pas pour autant qu'il ne faut pas en être heureux et content, mais je ne pourrais pas mettre ce trading-là, je dirais, au bulletin de la Chambre, puisque ces échanges économiques existaient déjà bien avant la création de la Chambre. Et par ailleurs, finalement, les diamantaires n'ont pas besoin de la Chambre pour avoir des relais en Arménie. Mais c'est important de le dire. Mais indépendamment de ce secteur-là, il y a eu aussi des échanges économiques importants dans différents domaines, dans le domaine pharma, dans le domaine IT, dans le domaine des équipements, etc., etc., des exemples que je pourrais mentionner éventuellement tout à l'heure. Valéry, jusqu'en 2020, dans l'esprit des questions posées par l'État, vous aviez mentionné que vous croyez que l'Arménie pourrait créer une union économique avec l'Azerbaïdjan et l'Azerbaïdjan. Quelle est la position actuelle sur ce sujet ? Est-il possible de réaliser une union comme celle-ci aujourd'hui ? Oui, effectivement, j'ai toujours l'espoir que ce projet peut-être utopique, qui était en fait l'objet de mon mémoire quand j'ai fait mon master en sciences commerciales, à savoir est-ce que la création d'un marché économique entre l'Arménie, la Géorgie et l'Azerbaïdjan pourrait un jour exister, oui ou non ? Je crois qu'à un très modeste niveau, c'est toujours intéressant d'avoir de hautes ambitions et en l'occurrence, avec la perspective belge et européenne qui est la mienne, puisque je l'ai expliqué tout à l'heure, mes origines sont des origines dont je suis fier, mais que j'ai apprises pas par le noyau familial, mais plus par finalement les voyages et les rencontres que j'ai fait avec différentes personnes. Je crois que ce que nous arrivons à faire en Belgique, ou en tout cas dans la vieille Europe, c'est de ne plus regarder le futur en étant obsédé par le passé, parce que sinon, évidemment, je pense qu'il serait très difficile aujourd'hui pour la France, la Belgique, de s'asseoir à la même table que l'Allemagne, etc. Et donc, c'est probablement une particularité des Orientaux, et sur ce plan-là, je considère les Arméniens comme des Orientaux avec beaucoup d'égard et beaucoup de respect, parce qu'il y a des côtés extrêmement positifs dans la mentalité orientale, mais c'est qu'à un moment donné, il faudra quand même peut-être arriver à, et ce que je dis là est probablement très sensible au vu du contexte actuel, mais de se dire qu'à un moment donné, il faudra quand même construire quelque chose avec les voisins, quelque chose de solide. La remarque s'adresse également, et particulièrement aux Azéries évidemment, qui aujourd'hui sont en position de force, et qui seront finalement, probablement, ceux qui auraient l'initiative la plus facile à cet égard. Mais il y a déjà quelques années, j'étais persuadé en regardant finalement qu'il y a une ligne de train qui traverse l'Azerbaïdjan et l'Arménie, que l'Arménie a une capacité d'exporter de l'électricité vers les régions de l'ouest de l'Azerbaïdjan qui sont en déficit d'électricité, puisqu'il faut savoir que, contrairement à ce qu'on pense, même si le PIB de l'Azerbaïdjan est peut-être un peu plus élevé que l'Arménie, on a tendance, sur le plan du développement des infrastructures, ça n'est pas un pays extrêmement développé, mis à part Bakou, une fois qu'on sort de l'environnement de Bakou et qu'on se renseigne un tout petit peu pour connaître des gens qui y ont été, ça reste une vie très rurale et de village. Et donc, il me semble en tout cas que ce serait dans l'intérêt des uns et des autres d'arriver à un moment donné à figer ce genre de choses. C'est peut-être dans l'air du temps aussi, puisqu'on n'entend que dans les négociations qui sont en cours, on parle d'échanges économiques et de zones de transit, etc. En tout cas, il est évident que si nous arrivons en Belgique à nous entendre avec nos voisins, c'est d'abord et avant tout parce qu'il y a des intérêts économiques et pas autre chose. Je ne pense pas que ce soit pour d'autres motivations que celle de, à un moment donné, pérenniser, développer la société dans laquelle on vit avec nos voisins et avec des échanges économiques, je dirais, extrêmement développés. Donc, voilà où j'en suis. Et donc, je ne change pas de position. Et je pense qu'il faudra peut-être attendre qu'en Azerbaïdjan, il y ait une autre élite politique. Donc, peut-être qu'il faudra encore attendre quelques années. Mais moi, je suis assez persuadé qu'il y a aussi en Azerbaïdjan des gens qui pensent, et peut-être plus de gens qu'on ne le pense, qui sont convaincus qu'il faut arriver à développer cette région ensemble. Sans le parrainage de la Russie, sans nécessairement le diktat d'une grande puissance, quelle qu'elle soit, mais simplement avec la volonté des trois pays, et j'inclue la géologie dedans, de développer le bénéluxe du Caucase, si on peut l'appeler comme ça. — Merci. Mais effectivement, l'avenir, ça se prépare. Et ça se prépare d'abord dans les esprits. Donc il faut avoir la liberté de réfléchir. Alors on va revenir en Belgique pour la question suivante. Vous avez parlé des institutions communautaires. Est-ce que tu as des liens particuliers avec les institutions de la communauté des Arméniens de Belgique ? Et est-ce que, par le passé ou actuellement, il y a une coopération entre la Chambre de commerce belgo-arménienne et la communauté ? — Alors d'abord, c'est l'occasion pour moi de féliciter tous les bénévoles et tous les, je dirais, les Arméniens qui s'impliquent dans la communauté, parce que je pense que c'est de temps en temps important de le répéter. Et on sait que les personnes ici présentes autour de la table, que vous êtes, ont beaucoup de volonté et passent beaucoup de temps, beaucoup d'heures qu'elles pourraient consacrer à leur famille ou à d'autres projets pour, je dirais, faire évoluer et aider cette communauté. Donc ça, c'est un premier point. Alors est-ce qu'il y a un lien, une coopération entre la Chambre du commerce et la communauté ? Il y en a eu et il y en a toujours. D'ailleurs, la preuve, c'est qu'aujourd'hui, je suis invité par vous pour parler un peu de la Chambre du commerce également. Et on a toujours essayé de communiquer dans le Haï sur l'émission, sur éventuellement les articles que la presse belge pouvait éventuellement nous faire l'honneur, je dirais, de publier. Et donc on a toujours essayé de relayer auprès de la communauté ce que faisait la Chambre du commerce. Maintenant, il faut bien se rendre compte que la Chambre du commerce, c'est une Chambre de commerce belgo-arménienne. Donc on défend aussi bien les intérêts des entreprises belges que des entreprises arméniennes. Donc on n'est pas focalisé uniquement sur les Arméniens de Belgique pour leurs éventuels investissements ou intérêts sur le territoire de la République d'Arménie. Ça dépasse ce scope-là. Mais il n'empêche qu'évidemment, la majorité des membres de la Chambre du commerce, des volontaires de la Chambre du commerce et du conseil d'administration de la Chambre du commerce sont des belges d'origine arménienne et des gens qui sont également actifs parfois au comité ou dans d'autres instances. À titre personnel, j'ai fait partie du comité il y a déjà à peu près 10 ans, je pense. Mais je pense par manque de temps, et la Chambre du commerce m'occupe déjà suffisamment en complément des activités professionnelles. J'ai fait un pas de côté, mais j'ai toujours suivi d'un œil, je dirais, avec intérêt ce qui se passait, et voilà. Je pense que vous avez répondu un peu à cette question, mais est-ce que c'est important pour vous d'avoir des institutions communautaires ? Alors oui, c'est important, et c'est tellement important que j'ai expliqué tout à l'heure mon parcours personnel, c'est celui de quelqu'un qui n'a pas nécessairement de lien culturel évident avec son origine. Donc les institutions, c'est un endroit, d'abord et avant tout selon moi, où les Arméniens, qu'ils soient 100% à 50%, ou qu'ils parlent la langue arménienne ou qu'ils ne la parlent pas, c'est un endroit où ils vont pouvoir finalement aller se retrouver et peut-être y découvrir un certain nombre de choses. Je suis persuadé que c'est important de connaître ses origines pour être bien dans sa peau et pour évoluer dans un pays dans lequel on a un nom étranger, parfois on a un prénom étranger, on n'a peut-être pas toujours le physique local, et donc arriver à se sentir intégré dans une communauté qui elle-même a déjà des repères et des relais. J'en viens maintenant au deuxième, à mon avis, vecteur d'importance, ou plutôt, je dirais, j'essaie de trouver mes mots, c'est-à-dire le point d'importance, c'est aussi que les jeunes de cette communauté, qu'ils soient d'Arménie ou qu'ils soient de Turquie, etc., arrivent aussi à trouver des relais dans la communauté pour leur stage, pour éventuellement trouver un emploi, pour avoir des exemples aussi, se rendre compte que finalement, il y a des Arméniens qui ont des positions à différents niveaux, que ce soit sur le plan politique, sur le plan des affaires, sur le plan artistique, et qui peuvent être finalement des relais, des exemples. Et enfin, dernier point, il y a un certain nombre de sujets qui sont très importants pour la communauté arménienne de Belgique, c'est important de faire porter cette voie, et aussi pour la République d'Arménie, parce que je pense que l'ambassade d'Arménie en tant que telle a aussi besoin de la communauté, parce qu'elle n'a pas les mêmes moyens que d'autres pays, elle n'a pas nécessairement les mêmes relais. Prenons l'exemple simplement du fait que certains pays ont deux ambassadeurs en Belgique, voire même trois, un auprès de l'OTAN, un auprès de l'Union européenne et un auprès de la Belgique. Aujourd'hui, l'ambassade d'Arménie, rue Montoyé, s'occupe et de la Belgique et de l'Union européenne, c'est un énorme chantier, et donc si la diaspora n'est pas là pour essayer de créer des relais aussi sur le plan des affaires bilatérales, je pense que ce serait plus difficile. Je me permets de le dire avec tout le respect que j'ai pour les diplomates arméniens, mais je pense que dans tous les pays, c'est un relais immense pour la République d'Arménie. D'accord. Alors tu sais que cette année, on commémore le centième anniversaire de la création des institutions communautaires arméniennes en Belgique. Est-ce que tu as des réflexions à partager avec nous à ce sujet ? Est-ce que ça t'évoque quelque chose en particulier, des émotions, des souvenirs ? Alors des souvenirs, oui, bien entendu. Moi, je sais que mon grand-père est né en 1900 et qu'à l'époque, déjà, il fréquentait les Arslaniens, les Barsamiens, qu'il allait acheter des tapis, comme je l'ai dit tout à l'heure, non, je n'en ai pas parlé, mais chez la famille Rouir. Et donc c'est d'abord et avant tout, et je pense que c'est le job que vous êtes en train de faire, important d'archiver cette présence arménienne déjà de l'époque. Quelle fierté pour moi. Je déménage prochainement de me dire que moi aussi, je vais perpétuer cette tradition d'aller acheter un tapis, peut-être chez les Rouir et d'en avoir un à la maison. Non, mais je le dis en rigolant, c'est anecdotique, mais je trouve que ça a beaucoup de charme quand on en parle comme ça. Par ailleurs, ce centenaire, c'est aussi l'occasion de communiquer sur le fait que cette communauté arménienne est vaste, qu'elle est beaucoup plus grande que certains politiques ne pourraient le croire. Ça ne sert à rien de se comparer. Malgré tout, parlons deux secondes de la communauté turque. La communauté turque n'est pas une communauté homogène. Elle est hétérogène. Vous avez là-dedans des Kurdes, des Arméniens de Turquie, etc., etc. La communauté arménienne, elle est aussi hétérogène. Il y a des Arméniens qui n'ont pas de nom de famille arménien qui ne vont pas être identifiés nécessairement comme des Arméniens. Et je pense qu'il est important que le politique belge, sans opportunisme déplacé, se rende compte que la thématique arménienne doit aussi faire partie de l'agenda, au sens noble du terme. Mais simplement que ce qu'il se passe en Arménie, ce qu'il se passe pour les Arméniens de Belgique, ce qu'il se passe avec la reconnaissance du génocide arménien, ce sont des sujets importants pour aussi une partie des citoyens et évidemment de tous leurs amis, de tous leurs relais. Donc voilà, le centenaire, à mon avis, ça doit aussi servir à ça. Et puis, comment dirais-je, c'est aussi une magnifique célébration et donc on sera avec vous probablement pour ces événements-là en fin d'année, si j'ai bien compris. Donc une tradition arménienne. Alors moi, je vais lier les traditions arméniennes à la religion chrétienne et apostolique particulièrement. Et donc pour moi, c'est très important et je ne veux pas faire de prosélytise, mais c'est des sujets sur lesquels je suis généralement plutôt discret. Mais j'ai baptisé mes enfants et je trouve ça très important. Le baptême fait partie des traditions arméniennes. Je me suis marié à l'église arménienne aussi. Alors j'ai baptisé mes enfants à l'église apostolique, mais je me suis marié sous le rite de tradition catholique arménienne parce que mon épouse est catholique et comme ça, on a fait un compromis. Mais je pense que c'est important de pouvoir, même si mes enfants ont des origines diverses, de pouvoir transmettre cela parce que s'il y a bien quelque chose qui unit les Arméniens, c'est quand même la religion et particulièrement l'église arménienne. Et donc d'arriver à leur transmettre ces lieux, ces cérémonies, on verra ce qu'ils en feront plus tard. Mais en tout cas, d'avoir pu transmettre cela, ce sera une fierté pour moi. Et donc voilà une tradition que je voulais mentionner. Est-ce qu'il est facile ou difficile d'être Arménien en Belgique ? Alors c'est une question intéressante. Je pense que c'est facile aujourd'hui. Cela était probablement un peu moins avant et je m'explique. Je pense que dans les années, peut-être même la génération qui m'a précédé, l'Arménie, c'était le génocide arménien, le tremblement de terre, etc. Alors bien sûr, il y a la guerre, mais je crois qu'il y a aussi beaucoup de choses positives qui se sont passées en Arménie. C'est un pays, on a un territoire, on a une nation, etc. Et on a pu mettre en avant depuis l'indépendance de l'Arménie beaucoup de choses. Vous voyez que je fais beaucoup de liens entre être Arménien et le territoire arménien. Mais il faut revenir à ce que je suis, c'est-à-dire au départ un Belge qui a des origines et qui n'a pas nécessairement baigné dans la culture arménienne. Je comprends que d'autres n'aient pas nécessairement besoin de ce rapport avec l'Arménie, mais pour moi c'est mon cas. Et donc c'est beaucoup plus facile de parler de l'Arménie quand on peut proposer à des amis ou à des connaissances d'aller visiter un pays. Et donc moi je crois que c'est plus facile aujourd'hui qu'à l'époque de l'Union soviétique d'être Arménien et de dire mais si tu veux découvrir l'Arménie ou l'Arménité, on va aller ensemble et on va faire un voyage, etc. Donc voilà ma réponse. Valéry, les constructions arméniennes sont en Belgique. Comment peuvent-ils améliorer leurs travaux pour devenir plus visibles ? Ce qui était de dire qu'il faut être extrêmement neutre et probablement pas nécessairement visible sur ce plan-là. Il y avait derrière ça des motivations loyales. Mais moi je crois qu'aujourd'hui c'est le contraire. Je crois qu'il faut avoir beaucoup plus d'interaction avec les politiques quels qu'ils soient et quels que soient les partis. Pour autant qu'on n'aille pas sur des partis d'extrême parce que je crois que ça ne correspond pas à la communauté arménienne. Mais du PS à la N-VA, je pense que c'est important de s'identifier et d'inviter peut-être fréquemment ces politiques au Haïdoun et avoir des interactions. Parce qu'aujourd'hui la Belgique est un pays où n'importe quelle association ou club de foot de 3e division reçoit des subsides et le support de, parfois pour des raisons peut-être un peu ridicules et pas nécessairement pertinentes, la communauté arménienne est endroit, de mon point de vue, d'avoir beaucoup plus de support du monde politique belge. Et donc s'il y a un message à faire passer, c'est peut-être pas nécessairement aux institutions mais surtout aux politiques belges de s'intéresser un peu plus à cette communauté. Oui. Et si je peux mettre ma casquette arménologie, et pour chacun de prendre contact, chacun qui s'intéresse à ces questions-là, de prendre contact avec ses élus parce que c'est notre travail de citoyen. Absolument Nicolas. Chaque personne qui vit dans son village ou dans sa ville a certainement un contact avec son écheveur, avec son bourgmaître et pourrait se faire le relais auprès du comité, de l'une ou l'autre personnalité qui pourrait être un support intéressant. Ce qui nous amène tout doucement à notre dernière question traditionnelle. Valérie te revient de choisir notre prochain invité. Merci d'abord pour cet honneur. Moi j'aimerais mettre en avant un ami, plus qu'un ami, c'est devenu la famille, je suis le parrain de son fils qui est Alex Miskirchian, qui est un boxeur retraité mais donc un sportif d'élite de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui a été trois fois champion d'Europe et qui a fait une finale mondiale à Macao, qu'il a malheureusement perdu au point, et dont d'ailleurs le petit frère travaille chez moi. C'est pour vous dire qu'on a des liens très proches. Lui et sa famille ont eu un parcours d'intégration relativement intéressant puisqu'ils sont arrivés comme réfugiés arméniens de Géorgie dans les années 90, début des années 2000, je n'ai plus les dates exactes. Ils sont passés par le petit château à Bruxelles, vous imaginez l'expérience que ça doit être, pour se retrouver finalement accueillis, je pense, dans un centre à Dinant, dans la ville de Dinant, et pour y développer finalement une salle de boxe et avoir un parcours sportif incroyable puisqu'il était déjà un bon boxeur quand il était en Géorgie en junior, et il est passé amateur et professionnel en Belgique avec le support de la Fédération Wallonie-Bruxelles tout en travaillant, etc. Donc vraiment un parcours assez exceptionnel. Et donc c'est à lui que j'aimerais bien faire le relais de la prochaine interview de Belga High. Avec grand plaisir, merci pour cette recommandation Valérie. Et voilà, chers auditeurs, notre émission se termine. J'espère que cette rencontre avec Valérie Safarian vous aura intéressé. Nous serions ravis d'entendre ou de lire vos réactions et vos propositions. Vous pouvez nous les faire parvenir par exemple sur notre page Facebook ou à l'adresse e-mail de l'émission 100 ans de parcours arménien aux singuliers. Ne manquez pas notre prochain rendez-vous sur Belga High. Et donc à la prochaine fois. Merci. Sous-titrage Société Radio-Canada

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