The Armenian community in Belgium has been around for 100 years. They have a radio show called "100 years of Armenian journey in Belgium" where they explore the stories of the people in the community. The show is hosted by Arminier HarƩian and Nicolas Savitian. In this episode, they interview Annie Asadourian, a famous member of the community, who shares her memories and experiences of coming to Belgium. The community chose to settle in Belgium because there were already too many Armenians in France and Belgium needed labor. Annie talks about her childhood, attending a Catholic school, and the activities organized by the Armenian committee during the war.
La communautĆ© des ArmĆ©niens de Belgique a 100 ans. Qui sont les gens qui vivent Ć nos cĆ“tĆ©s ? Quels sont leurs mĆ©tiers ? Et comment contribuent-ils Ć renforcer leur communautĆ© ? A l'approche du centenaire, Arminier HarĆ©ian et Nicolas Savitian vont Ć la dĆ©couverte du parcours de toutes ces personnes. Ce sont nos invitĆ©s eux-mĆŖmes qui choisissent les invitĆ©s de l'Ć©mission suivante. Ćcoutez l'Ć©mission 100 ans de parcours armĆ©nien en Belgique sur la radio Belgarai, tous les mardis et vendredis Ć 18h30.
Tous les mardis et vendredis sur la radio Belgarai à l'émission 100 ans de parcours arménien en Belgique c'est Arminier Haréian. Aujourd'hui, nous sommes accueillis par sa maison par l'une des personnes les plus célèbres de notre communauté la dame Annie Asadourian qui a été très reconnaissante et a également partagé avec nous ses souvenirs, ses histoires et pourquoi pas la façon dont elle a gardé son arménien dans ses souvenirs. Bonjour, madame Annie, comment allez-vous ? Très bien, merci.
Parlez-nous d'eux, d'où ĆŖtes-vous venus d'où viennent vos souvenirs. Vous pouvez commencer en franƧais. En franƧais, bien sĆ»r. Les parents sont il y a 10 familles armĆ©niennes avec des enfants des bĆ©bĆ©s qui sont venus Ć Bruxelles et ces 10 familles venaient de Varna et la plupart des enfants dont ma sÅur aĆ®nĆ©e sont nĆ©s Ć Varna et les autres aussi dont le pĆØre de Serge Ć©galement qui est nĆ© Ć Varna alors ils sont arrivĆ©s ils avaient eu l'autorisation de la Belgique de venir en Belgique alors ils sont arrivĆ©s en train de Varna, ils ont pris le train jusqu'Ć Vienne Ć Vienne, ils ont Ć©tĆ© accueillis dans la Croix-Rouge on les a mis Ć l'hĆ“tel ils auront pu se laver, enfin se restaurer et aprĆØs ils ont repris le train pour Bruxelles voilĆ qu'ils arrivent Ć Bruxelles En quelle annĆ©e ? En 1926, janvier 1926 c'Ć©tait dĆ©jĆ aprĆØs parce que le Nouvel An, ils l'ont fĆŖtĆ© dans le train on a pleurĆ© on a chantĆ©, on a pleurĆ© alors ils sont venus je ne sais pas exactement la date mais Ƨa on pourrait peut-ĆŖtre la voir plus tard et ils sont arrivĆ©s Ć la gare du Nord et la gare du Nord l'entrĆ©e de la gare du Nord se trouvait sur la place Roger parce que maintenant on a agrandi on a allongĆ© la gare du Nord et on l'a agrandi vers le Sud mais place Roger se trouvait l'entrĆ©e avec la salle pour les voyageurs et tout ils sont arrivĆ©s lĆ , ils ont dĆ©barquĆ© du train en descendant il n'y avait personne qui les attendait alors ils ont Ć©tĆ© dans la salle d'attente avec les bĆ©bĆ©s et tout ils attendaient, ils sont restĆ©s lĆ deux jours trois jours et il y avait des gens, des Belges qui venaient voir ce que c'Ć©tait et alors ils apportaient Ć manger pour les enfants c'est gentil et puis il y a eu les journaux bruxellois de l'Ć©poque il y en a beaucoup qui ont disparu et les journaux ont photographiĆ© et par ces photos on avait un hommonier armĆ©nien mais de rite catholique, Jean L'Albanian et quand il a vu Ƨa il est venu Ć©videmment et il a alertĆ© la Croix-Rouge et alors la Croix-Rouge a pris en charge toutes ses vieilles familles et les jeunes les jeunes qui Ć©taient dĆ©jĆ qui avaient 3-4 ans il y a des associations je crois que c'Ć©tait des associations philanthropiques armĆ©niennes mais Ƨa je ne pourrais pas l'affirmer qui ont pris tous ces jeunes enfants et les ont placĆ©s dans des pensions Ć Gans Ć Bruges Ć©galement alors mon frĆØre aĆ®nĆ© et ma soeur y ont Ć©tĆ© d'ailleurs alors ces 10 familles on leur a trouvĆ© un grand local prĆØs du jardin botanique c'est une rue je ne sais plus comment elle s'appelle c'est un grand hangar et on les a installĆ©s lĆ alors il y a eu un armĆ©nien trĆØs riche de spa qui avait Ć©pousĆ© une belge il n'avait pas d'enfant quand il a pris Ƨa il est venu avec sa femme et la femme a achetĆ© des poussettes parce qu'il y avait des bĆ©bĆ©s 2-3 poussettes bon lĆ bas ils se sont dĆ©brouillĆ©s ces 10 familles et puis aprĆØs petit Ć petit ils se sont sĆ©parĆ©s c'est Ć dire qu'il y avait la fabrique Turmac Ć Molenbeek la fabrique Turmac en fait les grands patrons c'Ć©tait les armĆ©niens d'Egypte c'Ć©tait eux les grands patrons et mĆŖme le pĆØre de VlĆ©tian Ć©tait chef lĆ bas alors la plupart des hommes ont Ć©tĆ© travailler lĆ donc ils avaient dĆ©jĆ du travail alors comme Ƨa petit Ć petit chacun s'est installĆ© l'un par l'Ć®le l'autre par lĆ alors et vous savez pourquoi ces 10 familles ont choisi la Belgique non parce qu'ils voulaient aller en France tous et alors ils ont dit non il n'y avait plus il y avait trop d'armĆ©niens en France et la Belgique avait besoin de main d'oeuvre aussi alors c'est pour Ƨa qu'ils sont venus ici parlez nous de votre enfance un petit peu qu'est ce que vous vous souvenez de votre enfance est ce que vos amis d'enfance Ć©taient les armĆ©niens les belges et bien mon enfance on n'Ć©tait pas riches parce que je suis nĆ©e dans une matĆ©rialitĆ© mais maman habitait un grenier je sais encore toujours où Ƨa se trouve et parce que mes deux aĆ®nĆ©s Ć©taient en pension papa travaillait alors il avait il avait Ć©tĆ© en chĆ“mage 8 jours et mon pĆØre ne voulait pas chĆ“mer il ne voulait pas voler l'argent des belges alors il a attrapĆ© une bronchite parce qu'il a travaillĆ© dans le cadal le cadal ils ont enlevĆ© l'eau, nettoyĆ© le cadal avec des bottes et comme il vient des hautes montagnes d'armĆ©nie, d'un climat sec il a attrapĆ© une belle bronchite il a Ć©tĆ© hospitalisĆ© et moi bĆ©bĆ© j'Ć©tais seule avec maman dans ce grenier bon mais on en a vu de toutes les couleurs on n'a jamais regrettĆ© notre enfance parce qu'on avait des parents merveilleux alors on a Ć©tĆ© Ć l'Ć©cole catholique Ć©videmment moi j'ai Ć©tĆ© Ć l'Ć©cole mon aĆ®nĆ© quand elle est venue d'ici elle a Ć©tĆ© Ć la mĆŖme Ć©cole catholique et mon frĆØre aĆ®nĆ© quand ils sont revenus de pension aussi dans une Ć©cole catholique alors j'ai Ć©tĆ© Ć l'Ć©cole catholique Ć Moulbeck et lĆ les religieuses Ć©videmment m'adoraient je ne sais pas pourquoi parce que j'Ć©tais un garƧon manquĆ© mais peut-ĆŖtre parce que j'Ć©tais chrĆ©tienne c'est tout enfin bon alors lĆ j'ai passĆ© toute la guerre dans cette Ć©cole et je me rappelle que quand il y avait des bombardements et qu'il y avait l'alerte et tout on rĆ©unissait tous les enfants dans le prio avec une grande verriĆØre en verre donc si une bombe Ć©tait tombĆ©e on Ć©tait bien et on devait prier des chapelets de priĆØre j'ai priĆ© pour toute ma vie et Ƨa suffit maintenant de prier pendant la guerre mon dieu alors j'ai fait toutes mes primaires lĆ -bas et puis aprĆØs des moyennes aussi et aprĆØs alors papa a voulu qu'on apprenne la couture bon alors j'avais des amis belges Ć©videmment beaucoup mais j'avais parmi mes armĆ©niens qui sont venus avec mes parents il y avait ma marraine et mon parrain parce qu'on ne prend pas des c'est pas comme ici les belges prennent des tentes ou des os pour les armĆ©niens et comme on n'avait pas de famille c'Ć©tait comme si c'Ć©tait ma famille alors ma marraine et mon parrain avaient deux enfants LĆ©on et Maria qui sont morts malheureusement LĆ©on est nĆ© en Avanda et Maria qui avait un an de plus que moi est nĆ©e en Belgique et c'Ć©tait comme si c'Ć©tait ma seconde soeur et quand je parlais d'eux je disais toujours mes cousins j'allais pas dire c'est la fille de ma marraine et de mon parrain ma cousine alors on a grandi ensemble et on a tout fait ensemble parce qu'il y avait le comitĆ© des armĆ©niens qui organisait des petites fĆŖtes alors on a Ć©tĆ© Ć toutes les fĆŖtes et tout et on a mĆŖme fait du théâtre dont Maria Ć©tait l'hĆ©roĆÆne et en fait et on avait on avait des locaux armĆ©niens pas combattants une fois c'Ć©tait Ć Velula Toisandor où on donnait des cours d'armĆ©nien et une fois c'Ć©tait rue du prince royal et c'est comme Ƨa alors je me rappelle que pendant la guerre les comitĆ©s des armĆ©niens de Belgique avaient organisĆ© du scoutisme donc pour les aĆ®nĆ©s qui ont fait du scoutisme et pour les jeunes et moi j'ai Ć©tĆ© guide Ć©videmment mais Ƨa n'a pas durĆ© longtemps non plus faute de moyens sans doute Ƨa a dĆ©gĆ©nĆ©rĆ© mais parmi ces guides j'ai eu quelques bonnes copines armĆ©niennes aussi mais que j'ai perdu de vue il y en a 2 ou 3 qui sont dĆ©cĆ©dĆ©s maintenant mais les autres oui il y en a mĆŖme beaucoup qui sont dĆ©cĆ©dĆ©s et j'ai perdu de vue et je me rappelle que pendant la guerre on portait l'uniforme mais la la commandature n'a pas voulu qu'on sorte comme Ƨa en uniforme alors on mettait un manteau on se couvrait, on mettait pas notre beau chapeau non plus dont on Ć©tait fiers et on allait jouer Ć la forĆŖt de soins et je me rappelle que pendant la guerre on avait notre chef qui Ć©tait l'hommage de Velletian donc il est dĆ©cĆ©dĆ© je crois il Ć©tait il avait mis son veston mais il avait gardĆ© son chapeau de scout voilĆ qu'un officier allemand monte dans le tram il l'a engueulĆ© il lui a pris son chapeau, il l'a lancĆ© il n'y avait pas encore des portes fermĆ©es au tram il l'a lancĆ© hors de la rue enfin Ƨa c'Ć©tait une Ć©pisode de guerre un autre Ć©pisode de la guerre c'est qu'il y avait souvent des raffles il y avait des jeux ici Ć©videmment des raffles alors une fois c'Ć©tait ma maman qui Ć©tait arrĆŖtĆ©e une fois c'Ć©tait mon aĆ®nĆ©, mes deux aĆ®nĆ©s qui Ć©taient trĆØs typĆ©s et qui avaient dĆ©jĆ 15-16 ans alors d'autres ArmĆ©niens si bien que la commandature a demandĆ© au prĆ©sident du comitĆ© des ArmĆ©niens qui d'alors je ne sais plus comment il s'appelait encore de nous faire faire une carte d'identitĆ© spĆ©ciale une identitĆ© spĆ©ciale donc on Ć©tait ArmĆ©nien j'ai d'ailleurs les copies de cette carte d'identitĆ© je pourrais vous les montrer mais Ƨa vous aurez tout quand on nous fera le bon frĆØre alors on a fait une copie comme on Ć©tait des Ariens mais Ƨa vous a sauvĆ© la vie oui oui chaque fois qu'il y avait un raffle qu'on montrait Ƨa on nous foutait la peine sinon on nous emmenait Ć la commandature et votre jeunesse vous avez dit que le comitĆ© ArmĆ©nien de Belgique Ć l'Ć©poque organisait des soirĆ©es non pas des soirĆ©es les petites fĆŖtes et donc c'Ć©tait comment ces fĆŖtes lĆ ? des fĆŖtes d'enfance on devait rĆ©citer des poĆØmes et alors Garnic Ć©tait invitĆ© aussi et papa lui avait appris un beau poĆØme Ƨa j'ai toujours attendu je vais le dire c'est trĆØs bien bravo c'est trĆØs bien oui c'Ć©tait trĆØs bien et donc vous participez Ć ces fĆŖtes ? toujours, on a toujours participĆ© avec Maria celle que j'appelle ma cousine toujours Ć toutes les fĆŖtes et donc c'Ć©tait Ć l'Ć©poque de votre enfant et de notre jeunesse jeunesse aussi alors Ć©videmment Ć 20 ans 21 ans on a commencĆ© moi j'ai fait les auberges de jeunesse parce que j'Ć©tais trĆØs sportive je crois que j'Ć©tais la seule sportive trĆØs sportive j'adorais marcher, grimper d'ailleurs j'ai fait de tout et alors je faisais les auberges de jeunesse c'est lĆ que j'ai rencontrĆ© mon mari alors Ć©videmment on s'est mariĆ©, on a travaillĆ© et puis alors j'ai perdu un peu le contact avec le foyer des ArmĆ©niens je me tenais toujours au courant Ƨa tout le temps et puis je devais m'occuper de ma maman qui n'Ć©tait pas bien et que je me suis toujours occupĆ©e de mes parents mĆŖme quand je me suis mariĆ©e je me suis encore occupĆ©e de mes parents tout le temps est-ce que pendant vos annĆ©es de jeunesse quand vous deviez par exemple choisir votre mĆ©tier ou bien faire certaines Ć©tudes vous avez rencontrĆ© des difficultĆ©s ? oui moi je voulais toujours devenir infirmiĆØre j'adorais ce mĆ©tier parce que je voulais partir je voulais partir Ć l'Ć©tranger je ne voulais pas rester ici mais pour Ƨa pour rentrer Ć l'Ć©cole il fallait ĆŖtre belge donc on Ć©tait en apartheid alors papa avait fait une demande avant la guerre pour avoir la naturalisation il a mĆŖme payĆ© un petit peu la guerre a Ć©clatĆ© on n'en a plus parlĆ© alors il a pris un avocat et l'avocat a dit pour les deux garƧons si vous voulez qu'ils aient du travail ou quoi alors il les a fait naturaliser ils ont dĆ» faire leur service militaire oui Ć l'Ć©poque c'Ć©tait obligatoire alors mon aĆ®nĆ© il a dĆ» faire parce qu'Ć un moment donnĆ© c'Ć©tait presque deux ans de service militaire alors mon plus jeune il lui a fait 18 mois alors l'avocat il a dit pour votre fille ma soeur aĆ®nĆ©e a Ć©pousĆ© un allemand alors elle est partie en Allemagne alors il a dit pour votre fille elle va sĆ»rement marier un belge ne faites rien alors Ć©videmment on ne l'a pas fait et du jour au lendemain le lendemain de mon mariage je suis devenue belge par mariage d'accord mais ce que je vais vous dire c'est que nous les apatrites on a payĆ© notre droit de rester en Belgique parce que tous les deux ans on devait payer 500 francs belge d'alors pour pour renouveler notre caractĆ©ristique pour qu'on puisse rester en Belgique tous les deux ans et alors moi c'Ć©tait toujours le 26 juillet puisque je suis nĆ©e le 26 juillet et comme on allait se marier Jean et moi on a fait avant le 26 juillet la date du mariage le 6 juillet comme Ƨa je ne vais pas payer encore 500 francs si j'avais prolongĆ© la date quoi d'accord vous avez dit que pendant votre enfance vous frĆ©quentiez les institutions communautaires comme le comitĆ© des armĆ©niens de Belgique est-ce que pour vous est-il important d'avoir des institutions communautaires comme le comitĆ© des autres associations armĆ©niennes et pourquoi ? ah oui parce que on se sentait un peu en dehors du monde oui pour nous c'Ć©tait trĆØs important on se sentait vraiment Ć l'Ć©tranger on se sentait vraiment hors du monde vous savez quand on a eu le premier ambassadeur ici j'ai mĆŖme travaillĆ© Ć l'ambassade j'ai aidĆ© Novast vous ne connaissez pas c'Ć©tait comment il s'appelle encore Novast son nom de famille j'ai oubliĆ© elle est venue en Belgique c'est une universitaire elle connaissait bien le franƧais elle est venue en Belgique parce que quand il y a eu le tremblement de terre elle faisait l'interprĆØte et comme Ƨa elle a connu son mari belge et puis alors elle est venue en Belgique comme Ƨa ici et depuis on Ć©tait toujours en contact avec elle alors elle travaillait en ambassade en ArmĆ©nie et alors elle m'a dit on a beaucoup de travail et tout et Garnik mon frĆØre aĆ®nĆ© a aidĆ© l'ambassadeur c'est Ć dire qu'il lui a offert d'ĆŖtre le taxi de l'ambassadeur alors il le conduisait par-ci par-lĆ et c'Ć©tait bien comme Ƨa et alors moi Novast m'a dit tu veux pas parce qu'il y a des classements faire des histoires comme Ƨa j'ai dit oui je veux bien alors j'ai fait tout Ć©tait Ć©parpillĆ© j'ai tout mis en ordre parce que comme j'ai travaillĆ© dans un bureau j'ai fait tout des classeurs j'ai fait tout des classements de tous les ambassadeurs j'ai mis tout Ƨa en ordre et j'ai continuĆ© et elle Ć©tait contente alors Ć©videmment je suis pas restĆ©e mais c'Ć©tait vraiment sympathique c'Ć©tait une belle pĆ©riode la communautĆ© armĆ©nienne de Belgique a cĆ©lĆ©brĆ© l'annĆ©e passĆ©e son centenaire oui le centiĆØme anniversaire que ressentez-vous Ć ce sujet ? mais ce que je ressens je suis contente mais Ć©videmment moi je ne connaissais pas ceux qui sont venus avant ils sont tous morts je ne les connaissais pas mais moi c'Ć©tait surtout ma communautĆ© armĆ©nienne qui Ć©tait les 10 familles et y a-t-il encore une tradition une tradition armĆ©nienne que vous ĆŖtes particuliĆØrement liĆ©e Ć cette tradition et que vous aimeriez absolument garder cette tradition et absolument conserver et passer aux autres Ƨa je l'ai conservĆ© de par maman parce qu'Ć PĆ¢ques avec le et alors on fait le piata aussi Ć PĆ¢ques oui j'ai conservĆ© les traditions et ce que je disais je dis nous ArmĆ©niens quand on reƧoit les gens mĆŖme si on n'a rien il y a toujours quelque chose pour les accueillir parce que les ArmĆ©niens c'est comme Ƨa et quand on va quelque part on ne va jamais n'est pas invitĆ© non plus mĆŖme si on n'est pas invitĆ© Ć dĆ®ner c'est comme Ƨa c'est la tradition nous on a connu tout Ƨa nous les traditions croyante je ne crois plus je ne suis pas croyante mais je tiens Ć l'Ć©glise ArmĆ©nienne parce que l'Ć©glise ArmĆ©nienne a fait beaucoup pour notre nation c'est vrai c'Ć©tait l'Ć©glise qui a tout fait qui a tout recueilli les vieux documents qui a tout fait et alors je tiens Ć l'Ć©glise et je la soutiens est-ce que c'est difficile en fait surtout pour les familles mixtes comme votre est-ce que vous pensez que c'est difficile de garder l'armĆ©nitude non je ne crois pas est-ce que vous pensez que par exemple votre fille et votre petit enfant ont gardĆ© un petit peu Ć©videmment les anciens un tout petit peu Ć©videmment mais nous on a gardĆ© je lui ai dit tu sais je suis ArmĆ©nienne et je ne changerai pas je te prends comme Ƨa c'est bien mais j'ai toujours chaque fois qu'il y avait on n'avait rien sur l'armĆ©nie et alors il y avait dans les journaux toujours des coupures sur les ArmĆ©niens j'ai toujours tout dĆ©coupĆ© j'en avais des paquets j'en ai encore d'ailleurs moi j'en ai beaucoup non quel serait votre conseil pour les ArmĆ©niens d'aujourd'hui comment garder parce que maintenant c'est beaucoup trĆØs facile d'assimiler comment garder notre armĆ©nitĆ© d'ailleurs ne pas oublier la langue savoir la lire et l'Ć©crire parce que malheureusement Ƨa me manque beaucoup Ƨa me manque Ƨa me manque Ć©normĆ©ment et il y a beaucoup de choses qui me manquent aussi c'est que je n'ai jamais connu mes grands-parents ni ma famille, rien du tout et je me suis sentie frustrĆ©e parce que quand j'Ć©tais petite le congĆ© de l'aprĆØs-midi c'Ć©tait le jeudi et parmi mes petites copines belges je vais chez ma bonne maman je vais chez ma grand-mĆØre, je vais chez mon grand-pĆØre et moi j'en ai chez personne Ƨa m'a manquĆ© Ć©normĆ©ment, ma famille m'a manquĆ© ma grand-mĆØre m'a manquĆ© et jusqu'Ć prĆ©sent je vais avoir 92 ans j'en regrette toujours Ƨa m'a manquĆ© et vous connaissez des histoires de vos grands-parents est-ce que vous avez dit que Ƨa vous manque qu'est-ce que vous savez qu'est-ce que vous pouvez rappeler des grands-parents du cĆ“tĆ© de mon papa ses parents lui Ć©taient morts de maladie mais il avait des oncles et des cousins ils ont Ć©tĆ© massacrĆ©s, ils sont restĆ©s lĆ -bas et papa il travaillait Ć Batum dans la fabrique de Danielian un ArmĆ©nien qui vivait Ć Batum qui avait une fabrique d'alcool et de tabac et papa comme il Ć©tait industrie ce qui n'Ć©tait pas dans les villages d'alors, c'Ć©tait vraiment alors il a Ć©tĆ© engagĆ© lĆ , et comme Ƨa il avait gagnĆ© de l'argent pour aider sa famille qui Ć©tait restĆ©e dans le sud et alors papa a travaillĆ© lĆ -bas Ć Batum et Danielian se l'a envoyĆ© pour la fabrique Ć Bakou et en CribĆ© aussi j'ai beaucoup de choses Ć raconter encore mais c'est un peu trop tard mais non on va en raconter on va faire les mots alors papa a pas travaillĆ© pour Danielian il a Ć©tĆ© Ć Bakou et Ć Bakou il m'a dit tu sais Mantache c'est Mantache il a dit c'Ć©tait le premier qui a forĆ© et tout il a dit que sa boxe, Ƨa veut dire ses bottes Ć©tait suspendue Ć son bureau Ć nuit, donc il a vu Ƨa alors de Bakou il a Ć©tĆ© Ć en CribĆ© mais Ć SĆ©bastopol aussi pour Danielian et puis alors il est revenu Ć©videmment et puis alors il y a eu la rĆ©volution la rĆ©volution et il Ć©tait Ć Batum alors maman est armĆ©dienne du nord de Hathuid Hathuid c'Ć©tait pas le nom de Carse non elle Ć©tait armĆ©nienne de lĆ -bas et mon grand-pĆØre le papa de ma maman et les frĆØres de ma maman ont Ć©tĆ© emmenĆ©s par les turcs on les a plus jamais revus plus jamais, comme Ƨa et ma grand-mĆØre qui avait deux filles elle donc ma grand-mĆØre qui avait ma maman et la cousine de ma maman Ć Hathuid elle les enterrait elle avait fait un grand pour les enterrer, mais c'est parce qu'il y avait souvent des Tajiks qui descendaient dans les villages et tout et alors quand il y a eu Ć©videmment le massacre, elle les enterrait elle les cachait avec des feuilles tout autour d'elle pour que les turcs ne les prennent pas et ma maman me racontait qu'Ć Hathuid, dans son village il y a des jeunes filles qui se sont jetĆ©es de la montagne, elles se sont jetĆ©es dans le vide pour ne pas ĆŖtre prises par les turcs quand elle racontait Ƨa, elle pleurait un moment oui alors, elle a Ć©tĆ© faite prisonniĆØre par les turcs alors, c'Ć©tait en plein hiver, alors elle lui a dit on a traversĆ© un fleuve un fleuve qui n'Ć©tait pas grand je ne sais plus le nom, on pourrait le voir sur les cartes, Ć©videmment on n'avait pas de bottes, on n'avait rien les pieds dus, on a marchĆ© sur un pont en bois, avec des ficelles pour se tenir et alors on a vu et on a Ć©tĆ© changĆ© contre des prisonniers turcs, c'Ć©tait les qui Ć©taient lĆ des russes ils ont dit on Ć©change des prisonniers armĆ©niens contre des prisonniers turcs, alors ma maman et ses deux filles ont passĆ© le pont il y avait encore quelques armĆ©niens et puis c'Ć©tait tout, il n'y en avait plus et alors ils ont fait passer les turcs, et alors les quelques armĆ©niens qui restaient, les turcs maman a dit on a vu de l'eau du sang dans le dans le fleuve, alors ils ont Ć©tĆ© accueillis en GĆ©orgie Ć Halkalak et lĆ ils ont Ć©tĆ© restaurĆ©s, ils ont Ć©tĆ© enfin soignĆ©s, ils ont eu le cholĆ©ra, maman on attrapait le cholĆ©ra, et alors il y avait, elle dit je me rappelle qu'il y avait, c'Ć©tait le cousin ou le frĆØre du tsar le grand duc Nicolas d'ailleurs tous les gĆ©orgiens l'appelaient Gamchot parce qu'il Ć©tait blond alors il est venu, il a visitĆ© le camp et tout, alors bon on les a bien restaurĆ©s et tout et alors ma grand-mĆØre Ć©tait lĆ et tout, et puis ils sont allĆ©s Ć Batou et lĆ mon pĆØre qui avait 15 ans de plus que ma maman, elle avait Ć peine 15 ans il en est tombĆ© amoureux parce qu'elle Ć©tait jolie ma maman, c'est vrai qu'elle Ć©tait jolie et mon papa il Ć©tait pas mal non plus et alors il en est tombĆ© amoureux, il l'a demandĆ© en mariage, et ils se sont mariĆ©s lĆ -bas Ć l'Ć©glise armĆ©nienne de Batou et alors comme les bolcheviks arrivaient, mon pĆØre il a dit non, il voulait partir en AmĆ©rique il connaissait bien l'anglais et tout et ses cousins du village aussi sont partis, ils se sont embarquĆ©s et mon pĆØre Ć cause de ma maman ne l'a pas fait, mais mon pĆØre leur a donnĆ© de l'argent pour les aider alors il a dit PĆ©dros on t'aidera quand on sera arrivĆ©s, on attend toujours ils sont partis en Californie dont on n'a plus jamais eu de nouvelles malheureusement, alors papa dit que il connaissait bien le commandant du port et alors il avait tous ses armĆ©niens ses familles qui se sont connus lĆ alors ils ont dit on va faire une demande pour s'installer en Belgique ou en France mais c'Ć©tait pas encore le moment alors ils ont pris le bateau et le bateau les emmenait Ć Istanbul et comme le bateau quittait le port de Batu c'est ma maman qui me raconte tout Ƨa les bolcheviks sont arrivĆ©s Ć Batu comme le bateau quittait les bolcheviks Ć©taient lĆ parce que pendant ce temps lĆ quand ils Ć©taient lĆ il n'y avait plus d'argent qui circulait il y avait les bons Kerensky il Ć©tait bien cet homme lĆ et il avait des bons et tout Ƨa et papa avait tout des coupures encore parce qu'il avait beaucoup d'argent Ć Batu, Ć la banque il a perdu il est arrivĆ© en Belgique avec de grosses coupures comme Ƨa de banque de Russie et alors ils sont arrivĆ©s Ć Istanbul et Ć Istanbul Ć©videmment on Ć©tait calme avec les armĆ©niens parce que tout avait Ć©tĆ© Ć©talĆ© et ils sont restĆ©s lĆ un an mais comme ils ne voulaient pas rester au cul de ces 10 familles ils ont fait une dĆ©mente alors Ć l'ambassade de France Ć Istanbul et lĆ ils n'ont pas voulu alors ils ont fait l'ambassade de Belgique et c'est comme Ƨa qu'ils sont arrivĆ©s en Belgique ils ont Ć©tĆ© Ć Varna et c'est Ć Varna qu'ils ont fait Ƨa et c'est comme Ƨa qu'ils sont arrivĆ©s en Belgique tout Ƨa en gros il y a un petit peu avec mon frĆØre on mettra Ƨa oui bien sĆ»r en tout cas c'Ć©tait trĆØs intĆ©ressant ah oui Ƨa c'est intĆ©ressant ah oui Ƨa Ƨa Ƨa me...
il faut garder les liens avec la famille ah oui donc que les jeunes gardent les liens même s'ils ont de la famille encore en Arménie même à la tsar là aussi qu'ils gardent d'accord merci beaucoup Tikinani, notre dernière question c'est toujours traditionnel on demande à qui vous voudriez écouter dans notre prochaine émission qui voudriez qu'on invite pour notre prochaine émission à qui ? si vous avez un nom à nous donner ou une référence qui est-ce qui pourrait ? il y a Katia Bedikia peut-être mais je crois qu'elle a déjà donné mais c'est pas parfaite Katia Bedikia oui d'accord et son frère Grégory Bedikia aussi ils habitent Jeth Jeth d'accord le numéro après vous me donnerez les infos Tikinani un grand merci pour votre hospitalité un grand merci pour votre vos histoires c'était très très intéressant et comment contribue-t-il à renforcer leur communauté ? à l'approche du centenaire Armine Harayan et Nicolas Tavitian vont faire la découverte des parcours de toutes ces personnes ce sont nos invités eux-mêmes qui choisissent les invités de l'émission suivante écoutez l'émission 100 fois de parcours arménien en Belgique sur la radio Belgaraï tous les mardis et vendredis à 18h30