Details
Nothing to say, yet
Big christmas sale
Premium Access 35% OFF
Details
Nothing to say, yet
Comment
Nothing to say, yet
Anitagula Mali is from Afghanistan and immigrated to Canada. Before coming to Canada, her family lived in Russia for about 5 years due to the worsening war situation in Afghanistan. In Canada, they faced difficulties such as language barrier and financial challenges. She has preserved aspects of her Afghan culture, such as religion, food, and language, while adopting new freedoms and opportunities in Canada. She highlights the differences in women's rights and opportunities between Afghanistan and Canada. In the beginning, she felt overwhelmed and behind in school, but with support and hard work, she overcame the challenges. Bonjour, quel est votre nom? Bonjour, mon nom est Anitagula Mali. Quel est votre pays d'origine? Mon pays d'origine est l'Afghanistan, donc je suis née en Afghanistan, Kaboul. Et vous êtes née en quelle année? En 1984. D'accord, ça fait combien de temps que vous êtes au Québec? Je suis née au Québec depuis 1997, février 1997, donc ça fait combien de temps? 25 ans à peu près. Avant que vous soyez venue au Canada, avez-vous immigré à d'autres pays? Oui, donc avant de venir au Canada, moi et mes parents, mes frères et soeurs, nous avons habité en Russie pendant à peu près 5 ans. Quand on est sorti de l'Afghanistan, c'était à peu près, je ne me souviens pas exactement, mais c'était je crois jusqu'en 1992. On est resté en Russie pendant 5 ans et on est venu au Canada-Québec en 1997. D'accord, quelles sont les principales raisons qui vous ont poussé à quitter l'Afghanistan? Oh mon Dieu, ça c'est une très très longue histoire. Je vais vous raconter ce que nos parents nous ont raconté. Donc, premièrement, la raison pour laquelle mes parents ont décidé de quitter, c'est parce que c'était durant la guerre et ma mère a perdu un de ses enfants. C'était mon frère d'antan, il avait 13 ans. On avait une maison, il y a une bombe qui a éclaté à côté de chez nous. Mon frère était décédé, donc ma mère ne pouvait plus. À ce moment-là, mon père a décidé de l'amener en Russie, juste pour changer ses idées et tout. Mais quand on était en Russie, la situation a vraiment, en Afghanistan, la situation de la guerre et tout s'est aggravée. C'est qu'on n'a jamais pu retourner. On est resté là, on a tout abandonné, notre maison, même nos photos d'enfants, nos vêtements, tout était resté là. On est resté en Russie parce que la guerre s'était vraiment aggravée en Afghanistan. D'accord. Comment avez-vous planifié votre migration et quelles ont été les principales étapes de ce processus? C'est une bonne question. J'étais très jeune, mais je crois qu'ici au Canada, on a une communauté afghane, religion ismaili. Notre leader de cette communauté-là, de cette religion ismaili, c'est lui qui a épargné tous les Afghans de Russie, d'un peu partout ici au Canada, parce qu'on a une meilleure vie ici, bien sûr. Quelles difficultés avez-vous rencontrées lors de votre arrivée au Canada et comment les avez-vous surmontées? Nous autres, on était très jeunes, mais je dirais que la plus des difficultés, c'est nos parents qui ont rencontré. Premièrement, ils ne parlaient aucune des langues, ni français, ni anglais. En plus, on était six enfants à leur charge, donc il fallait qu'ils nous nourrissent, qu'ils nous habillent, qu'ils nous envoient à l'école. Pour moi, personnellement, c'était très difficile de commencer l'école et de ne pas parler la langue. Les apprentissages, tout ça, c'était difficile. Donc, comment on les a surmontées? Mes parents, par exemple, les deux travaillaient des fois deux jobs pour subvenir à nos besoins. Nous autres, on s'est sortis à l'école. On a travaillé très, très fort pour apprendre la langue et réussir nos cours. Comment votre identité et votre sentiment d'appartenance ont-ils évolué depuis que vous avez migré vers le Canada? Est-ce que tu te sentais comme une inconnue? C'était surtout quand on est allé d'Afghanistan en Russie qu'on se sentait vraiment seule. Là-bas aussi, on ne connaissait pas la langue russe. Il n'y avait pas de communauté afghane là-bas. Il n'y avait pas de mosquée pour les prières pour nous autres là-bas. C'est là qu'on se sentait vraiment seule et on se sentait perdus. Ici au Canada, c'était différent parce qu'on avait beaucoup, beaucoup de familles ici déjà. Toutes nos familles proches étaient là. Dès notre arrivée, on était accueillis par notre famille, par les cousins, cousines, oncles, tantes. C'était vraiment moins pire. D'accord. Quels sont les aspects de votre culture d'origine que vous avez préservés et quels sont ceux que vous avez adoptés au Canada? Ce qu'on a préservé, c'est sur notre religion, le fait d'aller aux mosquées prier, nos mariages. Mon Dieu, attends. Je peux couper des parties. Oui, attends, je ne sais pas quoi dire. Je peux dire la nourriture, les vêtements, les danses. C'est ça, on a préservé notre nourriture afghane, nos vêtements traditionnels quand il y a des occasions. La façon qu'on se marie. On a préservé notre langue aussi. À la maison, avec les membres de la famille, on parle la langue perse, afghane. Puis, est-ce qu'il y a un genre de trucs au Canada que vous avez adoptés et que vous n'avez jamais fait avant d'arriver ici? C'est sûr qu'il y a des trucs que vous n'avez jamais fait avant d'arriver ici. C'est sûr, ici je n'ai pas de voile. Je suis libre, je peux m'habiller comme je veux. Je peux donner mon opinion n'importe où. Je sens que la femme est égale à l'homme. Tu avais la chance d'aller à l'école. Oui, c'est ça. Ici, on avait la chance d'aller à l'école, comme tout le monde. J'ai marié l'homme de ma vie. C'est lui que je voulais, donc mes parents ne m'ont pas forcé. Je suis sortie avec lui avant de me marier. Ça, c'était quelque chose d'impossible si je serais en Afghanistan. Tu voudrais dire liberté d'opinion? Liberté d'opinion, liberté d'expression, liberté de s'habiller comme on veut. Dans le fond, être libre. Pour la dernière question, quelles sont les différences culturelles que vous avez vécues ou observées entre l'Afghanistan et le Kyrgyzstan? C'est sûr qu'il y a beaucoup de différences culturelles entre ici et notre pays. Premièrement, la première chose, en ce moment dans notre pays, les femmes n'ont pas le droit d'aller à l'école. Ils peuvent aller à l'école jusqu'à, je pense, sixième année, juste pour apprendre à écrire, à lire un peu. Après, ça va être là, ils n'ont pas le droit. Tandis qu'au Canada, il y a toutes les possibilités pour les femmes. Tu peux devenir ce que tu veux. D'autres choses, tu peux dire genre, les femmes ont le droit de voter ici, dans mon pays, il n'y a pas le droit de voter. La femme n'est considérée comme rien, si je peux dire. Pendant que je faisais ça, j'avais lu qu'avant, pendant que tu étais en Russie, tu étais née ou quoi que ce soit, juste les femmes qui étaient de haute classe avec beaucoup de privilèges pouvaient sortir dans la rue seule. J'ai entendu que moi, au Canada, à n'importe quelle heure, à n'importe quel moment, je peux sortir toute seule. Mais en Afghanistan, j'aurais besoin d'un homme. Exactement, c'est ça. Comme j'ai dit tantôt, je suis libre ici. En Afghanistan, par exemple, une femme ne peut pas sortir sur les rues, aller magasiner, aller au restaurant toute seule. Il faut toujours que la femme soit accompagnée par un homme. Tandis qu'ici, ça me tente de sortir seule, mais je peux sortir seule. Je peux conduire. En Afghanistan, la femme n'a pas le droit de conduire. Puis, c'est ça, en Afghanistan, la femme n'a pas le droit en ce moment de choisir l'homme de sa vie. C'est les parents qui arrangent le mariage. Tandis qu'ici, non, je choisis l'homme de ma vie, au moins ça. Écoutez, j'ai un petit problème. Non, je choisis l'homme de ma vie, au moins ça. Écoute, il y a tellement de différences culturelles là, je pourrais t'en parler jusqu'à demain. Ça finirait pu. Dis-le, qu'est-ce que tu veux que je te dise? Genre, j'ai entendu une nouvelle question, je ne sais pas. Ça fait neuf minutes. Il y a peut-être plus de temps qu'on parle comme ça. Stop quoi là? Je ne veux pas stop. Dis genre, je vais te demander que, lors de ton arrivée au Canada, c'est quoi tes sentiments? Est-ce que tu te sentais genre, dis que tu étais dans une classe arcade. Comment ça s'est passé pour toi? Pendant que tu étais en classe d'accueil, lors de ton arrivée au Canada, c'était quoi tes pensées, tes sentiments? Ok, c'est bien. Passe la question. C'est quoi déjà? Pendant que vous étiez en classe d'accueil, lors de votre arrivée au Canada, c'était quoi vos sentiments? Pendant que je me sentais, c'est que oui, quand je suis venue au Canada en 1987, j'avais presque 14 ans à peu près. Ça fait qu'on a tout de suite commencé l'école. Nos cousins qui étaient déjà ici nous ont aidés à nous inscrire à l'école, à voir nos cartes, à m'aider par exemple et tout. Ça fait que moi, je pense que ça a évolué. Ça fait que les gens qui rentrent au pays, qui ne parlent pas le français, ils commencent dans une école, dans une classe d'accueil, pour apprendre la langue d'écriture, apprendre la base. Puis là, après, ce sont transférés dans les classes régulières secondaires. Ça fait que, moi, quand je suis rentrée en accueil, je parlais zéro français, zéro anglais, zéro français, quand je suis rentrée en accueil, je parlais zéro français, zéro anglais, mais on n'avait pas le droit de parler l'anglais dans la classe. Je pensais que je n'allais jamais apprendre cette langue-là, le français. C'était bien trop compliqué, le grammaire, l'écriture, la prononciation, l'application des verbes. Ça y est, je suis faite. Je ne vais jamais parler le français. C'est quoi ça? C'est bien trop difficile. Puis là, j'ai vu que tous les gens dans ma classe sont comme moi. J'étais gênée de moi, genre, d'aller à l'école et de ne rien savoir. Je me sentais vraiment mal. Mon estime de soi était vraiment diminué. J'étais comme, c'est quoi ça? Comment je vais faire pour passer? Mais finalement, dans ma classe, tous les élèves étaient comme moi. Tout le monde ne parlait pas français. Puis en plus, les apprentissages étaient très difficiles parce que quand on a quitté notre pays, je n'avais pas fini mon deuxième année. Puis en Russie, il n'y avait pas d'école pour les gens comme nous, des immigrants comme nous. On n'avait pas les documentations nécessaires. Ça fait que j'étais très, très, très en retard dans mes études, même dans la classe d'accueil quand les autres faisaient des maths, des choses comme ça, je ne comprenais rien. Puis ça me stressait. J'étais très triste. À la maison, j'arrivais, j'étais triste. Je pensais que je ne connaissais rien. Mon père, avec mes maths, il m'aidait. Mon père est décédé maintenant, mais il m'aidait beaucoup. Mais j'ai perserveré. J'ai travaillé très, très fort. J'ai eu des temps très difficiles. J'ai réussi. J'ai passé. En plus, quand j'étais en accueil, j'ai eu deux trophées de nomination pour l'élève la plus persévérante de la classe. C'était bien. Après ça, j'ai fini mon secondaire avec des bonnes notes. Après ça, j'ai étudié au collège. Je suis allée à l'école, j'étais en anglais. Après ça, je me suis mariée en 2006. J'ai étudié en assurance. J'ai eu toutes mes certifications de permis. Je suis rendue ici maintenant. Je travaille de la maison. J'ai une bonne salaire. J'adore ma job. Je suis très bien. Les élèves, sachez qu'aujourd'hui, ça peut être difficile, mais tout ça, ça va passer. Il y a toujours une lumière au bout du tunnel. I need you to repeat that parce que je dois mettre une citation, quelque chose que tu dis qui représente tout ton parcours. C'est ça que j'ai dit. Là, je veux dire, est-ce qu'il faut que je donne cette citation? Au fond, il y a toujours des difficultés. Dis, dans votre vie, vous allez toujours rencontrer des moments de difficulté, mais sachez que ça va passer. C'est ça que j'ai dit. Pour finir, est-ce que vous pouvez dire une phrase qui vous représente ou qui représente ce que vous avez vécu? Je ne sais pas si je peux dire ça ainsi, mais dans votre vie, vous allez toujours rencontrer des obstacles. Il y aura toujours des obstacles, des problèmes. Sachez que ces obstacles et ces problèmes vont être surmontés avec du travail fort. Ayez confiance en vous. Vous êtes capables. Si moi, j'étais capable de zéro et apprendre la langue comme je parle et être avancée dans ma vie, avoir des enfants et avoir un bon job, sachez qu'il y a toujours de la lumière au bout du tunnel. Des fois, ça peut être difficile, mais les problèmes, les obstacles, avec vos efforts et travail forts, vont être surmontés. Let's go!