RETOUR A JAMES BAILLIE PARK 2

Il tend ses mains bleues sous la lumière sereuse du Sainsbury's, only one, two, il prend les miennes, at least four. De sa palmeure crépusculaire, il caresse mes étiages en pas de doigts, en bordures de paupières. Il sourit de mes peines planchées et il dit que si j'ai tout donné, je n'ai rien perdu. Je repense à la fin du monde qui gronde depuis mes cuisses arrayées, roses et blanches, à mes cicatrices d'acné, hiéroglyphes de l'âge adolescent, à mes escapades nocturnes sur le toit du château d'eau, où je priais la lune pour un destin plus grand, plus grand que mon village, plus grand que mes racines, plus grand que mes pires cauchemars, que la piste ciellaise dans les lignes de place. Ses dieux scrutent mon corps de poupée russe, ils voient ma grand-mère à l'intérieur courbée qui recoue mes béances au tricot. Sèche mes larmes au sèche-cheveux devant amour, gloire et beauté. Colle mes unicelles en six cœurs sur mes vingt-six cartes d'anniversaire, perdue son en silence dans la baignoire, ce n'est pas ses règles, non, mais celles de ton grand-père. Vingt ans plus tard, l'horloge taquicardique sacrifie sa neutralité asciologique et se tait. La tartine de beurre plonge sans bruit dans le café au lait. Un long silence avant le viol s'élia, voilà ce que c'était. Ton grand-père, voilà ce que c'était. Depuis, les miettes gonflées ont bu la tasse, tu te hidres, l'enceinte s'épuise, c'est tout ce qu'il nous reste. Des miettes gonflées d'une vérité qui engonce, écrase, alourdit. Demande-moi de profaner sa tombe, voir chercher photos, brûler sa maison, de taper dans les murs, de le dire à tout le monde, de... je ne sais pas. Mais ne me dis pas qu'il n'a rien à faire et que le mal est fait.