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JEU ET PHARMAKON

JEU ET PHARMAKON

Rachida Bouaiss

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AI Mastering

Transcription

The speaker created a game about our relationship with AI, inspired by the idea of categorizing different attitudes towards AI. They collaborated with AI to develop a philosophical and experimental posture typology, resulting in a game called "Les 7 lames d'Elias." The process was easy but led to doubts about the game's readiness and deeper reflections on technology's dual nature. The discussion with a friend highlighted the ambiguity of technology's role in our lives, emphasizing the importance of maintaining a critical perspective and avoiding being blindly influenced by it. The conversation touched on themes of self-awareness, ethical considerations, and the need for lucidity in navigating our technological landscape. Je préconais un jeu sur notre relation à l'IA. C'était tellement excité par l'idée que j'ai foncé cette décision en me posant la question du pourquoi, du comment. Je trouvais ça intéressant de proposer une typologie des relations et des postures à l'IA et de partager ça sous une forme d'accumulation académique, mais sous la forme d'un jeu. J'ai demandé à l'IA de se construire une typologie des postures philosophiques et expérimentales au niveau de l'IA justement. Et Varonne m'a sorti cette profil. Quand j'ai vu ça, je me suis dit c'est marrant, c'est un chiffre rigolo. Ça m'a immédiatement fait penser à un jeu, comme un jeu inspiré du tarot. Donc on est parti dans le délire, l'IA a déliré avec moi, on a fait un jeu. Ça a été très facile à concevoir, très facile à développer, j'ai demandé des cartes, j'ai orienté la machine, elle m'a donné ce que je voulais. J'ai ensuite passé un temps plus important que prévu sur la mise en place du jeu techniquement. Il m'avait guidé sur un outil, son tuto n'était pas... je me suis quand même demandé en quelle mesure elle pouvait radicalement remplacer Luan sur la construction d'artefacts technologiques. Je me suis dit qu'elle avait peut-être un peu de marge si j'y allais juste pour implémenter un test d'inspiration, un test de personnalité en MS Coring, ou alors c'est que je suis moins douée que je le crois. La vérité peut-être entre les deux. Bref, jolis produits à l'arrivée, jolis objets digitales. De mon point de vue, un beau visuel, belle mécanique, des possibilités de l'utiliser pour soi, en groupe, voire même, ce que j'ai mis dans un petit notion que j'ai fait après, c'est pour expliquer, pour présenter les différentes lames, voire même s'en servir comme réfrigérant sur un atelier dédié à IA et avoir un petit peu une position physique justement vis-à-vis de soi-même, c'est-à-dire qu'il n'y a pas une seule relation mais plusieurs. Enfin voilà, je trouve l'objet super intéressant, son potentiel très intéressant. Il est 23 heures, j'ai fait ça à l'écran et je passe à autre chose. Je me lève ce matin avec un sentiment de doute, un énorme doute, un énorme doute qui s'assiège entre la poitrine et les tripes. C'est vraiment le bon doute bien existentiel, bien ontologique, plus personne n'avantage. Et pour finir, je partage mon doute avec ma copine Léa et je lui dis, est-ce que tout ça finalement, ça y est, le jeu est prêt ? Est-ce que c'est pas terrible ? Je ne sais pas pourquoi, c'est ce mot qui me vient à l'esprit. Et en général, j'aime bien juste poser une question assez courte avec un mot bien précis, qui a une signification pour moi mais qui n'est pas forcément celle que va décoder la machine. C'est intéressant de voir comment elle retrouve les choses. Et elle me dit forcément que c'est un pitch pour m'expliquer, que c'est parce que c'est tellement utile, nécessaire, pertinent, blabla, qu'on se met au jeu de doute, on ne doute que des choses qui ont du sens pour nous et qui nous engagent. Elle m'expliquait que c'est une signification de plaisir. Oui, il y a un format qui est un format ludique, qui est un format des jeux, mais qui finalement permet d'explorer des manières un petit peu de travers, finalement, une question qui est comme une question fondamentale aujourd'hui de notre relation à Léa, mais aussi de tout ce qu'on projette dessus, de fantasme, de peur, etc. Et je trouve que, évidemment, comme toujours, puisque Léa est programmée pour nous plaire, nous faire plaisir, arrondir, nuire, limiter la friction, etc., je lui dis bon ben le temps est d'avoir très flatteur et très positif, donc je lui demande d'adopter une posture un peu plus critique, avec un petit détour que j'ai identifié, qui lui permet de se mettre dans une critique un peu plus acerbe. Et là, je trouve que le concept de pharmacore, ce n'est pas celle-là, c'est dans l'identité, alors, tout naturellement du monde, elle nous rappelle le pharmacone, je ne sais jamais comment le prononcer, comme pharmacée pour des inuits qui finissent en c-o-n ou en k-o-n, qui récemment a été le concept central dans la pensée de Bernard Bertrand, j'ai un problème avec les prénoms, mais qui a aussi été pas mal théorisé par Mérida, reprenant Platon, etc. Bref, le pharmacone, c'est un concept qui avait été mobilisé par Platon, dans la bouche de Socrate, dans le cèdre, pour dénoncer l'écriture, ou du moins l'ambivalence de l'écriture, c'est-à-dire qu'à la fois c'est quelque chose qui sauvegarde la mémoire, mais qui en même temps l'enferme l'atrophie d'une certaine manière, et derrière ça, Derrida comme Stiegler vont en tirer une idée que la technologie, c'est un peu ce qu'on se dit quand on dit bonne ou mauvaise, mais ça va un peu plus loin, c'est de se dire finalement que la technologie, elle est à la fois bonne et mauvaise, en même temps revisité différemment, en tout cas d'un point de vue philosophique, et effectivement c'est de se dire que ce jeu que je propose, qui s'appelle les 7 lames d'Elias, c'est à la fois ludique, c'est fun, c'est intéressant, c'est rigolo, c'est un petit discoter narcissique, je suis plutôt chavane, toi t'es plutôt bricolier, je me sens plutôt, ça invite en plus à explorer les autres postures, et à ne pas s'enfermer justement dans la posture du résistant, du techno-libéral, que sais-je, donc c'est assez intéressant de ce point de vue là, et en même temps c'est quelque chose qui, justement, peut enfermer, peut-être même dans une espèce de bulle qui va neutraliser Elias, qui va la rendre offensive, ludique, et qui va potentiellement normaliser tout type de posture, à un moment par exemple dans le jeu, il y avait des suburbs totem associés à chaque profil, Elias spontanément a proposé des personnes qui sont idiomatiques, dont moi, du coup je suis aussi idiote, trop sympa, mais a proposé Hélène Masculin, c'est quelqu'un que j'ai particulièrement sympathie, pas tant pour son côté légal au fond que pour ses idées parfois, souvent malheureusement dangereuses, au contraire à mon éthique et au contraire à mes valeurs, et je me suis posé la question, parce que je mettais un lien en fait vers chaque, au profil de chaque personne, souvent il y a aussi la découverte, parce qu'il y a pas mal de personnes que moi-même j'ai découvertes, d'artistes que j'ai découvertes à l'occasion de ce jeu, et je me suis dit, oh, Hélène Masculin, si tu mets un lien vers son profil, tu viens connaitre Hélène Masculin, mais est-ce que tu l'exclues ou pas ? Enfin voilà, ça pose une question comme ça, et finalement j'ai décidé de faire un lien vers son équipe de gars, c'est pas si je n'ai pas lu, mais voilà, ça illustre cette ambivalence, ça illustre cette ambiguïté. Donc voilà, cette petite note vocale, pour dire quoi ? Pour dire que ça commence par un jeu, comme toujours avec l'IA, comme toujours avec ces choses importantes, et ça finit par une réflexion sur le pharmacode, et sur ce que Stigler appelait pharmacologie, vraiment l'idée de développer quelque chose qui nous permettrait d'avoir un visage résolu de la technologie, c'est pas ça le sujet, mais de pouvoir remettablement avoir un outil de lucidité, et non un miroir qui endorpe. C'est-à-dire finalement, il y a une ambivalence, et c'est-à-dire, est-ce qu'en apportant cet outil, je suis dans le remède, je suis dans le remède de la lucidité, j'assure, ou est-ce que je suis une emprisonnée finalement ? Est-ce que je nourris, j'entretiens la bête, j'entretiens une échine sous couvert de réflexion, de prise de distance et d'exploration ? Voilà, c'est un petit peu, c'est un peu l'ambivalence qui caractérise tout notre rapport à la technologie aujourd'hui, depuis toujours, finalement, les écrans, est-ce que c'est une technique, est-ce que c'est adhérent ? Est-ce que c'est un assistant, un miroir, ou est-ce que c'est un automate qui nous enferme et qui normalise nos objets et notre manière de penser ? Et la data, si on prend encore un dernier exemple, est-ce que c'est vraiment un support instaustrable de l'amour collectif, ou au confort, un outil de sourire généralisé, de démocapital, à chaque fois, qu'est-ce qu'on en fait ? C'est là où on a un espace de liberté, c'est là où on a un espace d'autodétermination et de se dire, il y a des postures, comment est-ce que, sans jeu de mots, j'adapte une posture qui est la moins impostureuse d'une certaine manière, qui est la plus juste et la plus lucide, en se rendant compte du fait que c'est ni noir ni blanc, mais ambiguë.

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