épisode 4 breakdown naration

The first terrestrial ecosystem in Quebec looked very different from what it is today. It started as a burning desert, then was covered by glaciers, and later had a tropical climate. Fossils of ancient plants, including Prototaxites and Psilophyton, were discovered in Seal Cove, Gaspé Peninsula. Prototaxites, initially thought to be a tree trunk, was later identified as a giant fungus. These fossils provide insights into the early plant life in Quebec and the development of forests. The discovery of these fossils also occurred in other parts of the world. The fossils of Prototaxites were massive, resembling tall columns dominating the landscape. The texture of Prototaxites is similar to tree bark, but its internal structure remains uncertain. These fossils in Quebec and New York are evidence of one of the oldest terrestrial ecosystems. À quoi ressemblait le premier écosystème terrestre du Québec? L'un des aspects les plus étonnants de l'étude de la lointaine préhistoire, c'est de découvrir que pour la vaste majorité de son existence, notre Québec n'avait pas du tout l'apparence qu'il a aujourd'hui. Désert brûlant à ses débuts, il a également été écrasé sous les glaciers et, à une autre époque, a connu un climat tropical. En quête de réponse, je me suis rendu à Seal Cove sur la pointe de la péninsule gaspésienne, un site important dans l'histoire de la paléontologie mondiale. En effet, c'est ici même que le célèbre géologue natif de Montréal, William Logan, s'est rendu en 1843. Il était à la recherche de dépôts de charbon, mais il découvrit quelque chose d'infiniment plus rare, un spécimen fossile qui ressemblait à un énorme tronc d'arbre. À cette époque, le Québec était situé sous l'équateur, à peu près à la même latitude que l'actuelle Bolivie. Logan fut suffisamment intrigué pour ramener le fossile à Montréal. Toutefois, il fallut attendre 14 ans avant que quelqu'un s'intéresse à sa découverte. Finalement, lorsque John Dawson, géologue et professeur à l'Université McGill, aperçut le spécimen, il fut immédiatement fasciné. Après l'avoir examiné et étudié, il en vint à la conclusion qu'il s'agissait du tronc d'un très ancien conifère dont le bois était partiellement décomposé. Il lui donna le nom de Prototaxites, ce qui signifie « premier rif ». Pour suivre les pas de Logan et de Dawson, nous avons la chance d'avoir avec nous la professeure Patricia Gansel de l'Université de Caroline-du-Nord. Il s'agit d'une experte de la flore dévonienne de la Gaspésie. Plus que tout autre scientifique, elle s'est rendue au Québec à de nombreuses reprises depuis plus de 50 ans pour étudier nos falaises qui regorgent de fossiles. En explorant ces falaises, Dawson découvrit plusieurs fossiles de Prototaxites. Il trouva également d'autres fossiles plus petits et délicats qui dataient de la même époque, telles qu'une des plus anciennes plantes terrestres connues, Psilophyton. Psilophyton était une plante qui pouvait atteindre environ 60 cm de haut. Plusieurs petites branches recouvertes de fines épines poussaient le long de la tige et au bout de celle-ci, on ne retrouvait pas de feuilles mais des sporanges, ces organes reproducteurs. Parfois, on ne retrouve que les branches, dans d'autres roches, on trouve les sporanges ou les racines. L'étude de ces fossiles nous permet de recréer la plante dans son entièreté. On pense que les tiges poussaient le long du sol et projetaient leurs branches vers le ciel. Ces racines qui jaillissaient à plusieurs endroits le long de la tige permettaient de l'ancrer dans le sol et d'en absorber l'humidité. Dans les décennies qui suivirent les recherches de Dawson, d'autres scientifiques étudièrent le fossile de Prototaxites et en verrent éventuellement à la conclusion qu'il ne pouvait pas s'agir d'un tronc d'arbre. On avança alors l'hypothèse qu'il s'agissait d'une plante aquatique. Toutefois, cette conclusion n'était pas entièrement satisfaisante puisque plusieurs indices prouvent que Prototaxites a poussé sur la terre ferme. Mais si cet organisme n'est pas fait de bois et qu'il n'est pas une algue, alors de quoi s'agit-il? Alors que les scientifiques continuaient à s'interroger et à débattre de cette question, d'autres spécimens de Prototaxites furent découverts à travers le monde. Certains d'entre eux étaient énormes. Les plus colossaux mesuraient presque neuf mètres de haut, soit la hauteur d'un immeuble de trois étages. Le diamètre de son tronc pouvait mesurer un mètre, soit la taille d'une machine à laver. Des études subséquentes effectuées en 2007 par le professeur C. Kevin Boyce de l'Université Stanford vinrent appuyer cette hypothèse. Prototaxites étaient bel et bien un champignon géant. Si on pouvait remonter le temps pour admirer des Prototaxites lorsqu'ils étaient vivants, on serait renversé d'apercevoir ces colonnes vertigineuses qui dominaient tout le paysage. Les plus grands mesuraient neuf mètres de haut pour un mètre de diamètre. Leur apparence rappellerait celle des poteaux d'électricité, mais avec des bases beaucoup plus larges. Prototaxites étaient-ils spongieux? Étaient-ils enveloppés d'une écorce? Nous ne le savons pas avec certitude. Sa texture, lorsqu'elle est préservée, n'est pas sans rappeler celle de l'écorce des arbres. Il semble probable qu'il ait eu une enveloppe plus dure afin de tenir debout. Mais peut-être étaient-ils spongieux à l'intérieur? Les traces de ces géants sont encore là, autour de nous. Lors de nos recherches, Patricia en a retrouvé plusieurs fragments sur la grève gaspésienne. Ce qu'on trouve en Gaspésie, ce sont les traces d'un des plus anciens écosystèmes terrestres du monde. Grâce aux champignons, le sol s'enrichit et permet aux plantes terrestres de se répandre et de grandir. C'est ainsi qu'un peu plus tard, aux Dévoniens, apparaissent les premiers arbres et la toute première forêt. Et ce qui est merveilleux, c'est qu'on en retrouve encore les traces fossiles tout près de chez nous, dans l'État de New York. Je m'y suis donc rendu afin de découvrir de quoi avait l'air le Québec il y a 380 millions d'années. En plus de se consacrer à la préservation de ces fossiles uniques, comme on l'a vu en France, Kristen est également une artiste accomplie. Elle a réalisé cette murale afin de recréer la flore et la flonde de Guilbois aux Dévoniens. Des découvertes subséquentes ont révélé que le fameux arbre de Guilbois ne ressemblait pas à une fourg... Ah, fuck! Des découvertes subséquentes ont révélé que le fameux arbre de Guilbois ne ressemblait pas à une fougère arborescente, mais plutôt à un palmier-bouteille.