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La dose audio 10

La dose audio 10

Les Fées FâchéesLes Fées Fâchées

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00:00-12:36

Semaine du 9 octobre : Nohad Salameh / Le mandala Henry Bauchau / Jour après jour : Journal d’Œdipe sur la route (extrait) Louise Dupré / Plus haut que les flammes Ono no Komachi Traduction du japonais : Armen Godel et Koichi Kano Franck Courtès / À pied d’œuvre (extrait) Franck Venaille / C’est nous les modernes (extrait) Stig Dagerman / Le destin de l'homme se joue partout & tout le temps (extrait) Traduction du suédois : Philippe Bouquet

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Transcription

The transcription is a collection of various passages discussing different topics. It mentions the concept of a "mandala" and its importance in one's life, the experience of a dream and the presence of the divine, the pain and suffering of Auschwitz and the importance of finding joy and laughter, reflections on death and the truth, the comfort of a dingy café, and the power of forgiveness and solidarity in humanity. The passages also touch on the fatigue of life and the role of individuals in shaping the destiny of mankind. Une certaine dose de peau... de peau... et... une certaine dose de peau et... et... et vie ! Lorsqu'on a la maladie du lieu, on perce un trou quelque part en son corps, et l'on y pénètre, n'ayant pour halte qu'un totem en forme d'astérisque, alors le dedans se réduit au mandala, avec des parois en peau, et la pendule qui se remet en marche, remontée par le bec d'un oiseau. Aussitôt, on cesse de déchiffrer les mots que l'on prononce à son insu, afin de gommer les impuretés d'un dehors, daté de l'an zéro de l'Egyre. Naratsalame, le mandala Le divin, son importance dans ma vie Pourtant quelque chose constate ironiquement en moi, pendant que je fais le récit d'un rêve, que le divin est bien plus présent dans ma pensée en été, à la campagne et par beau temps. Henri Pochaud, Jour après jour, Journal d'Édipe sur la route, extrait Ton poème a surgi de l'enfer, un matin où les mots t'avaient trouvé inerte au milieu d'une phrase, un enfer d'images fouillant la poussière des fourneaux, et les âmes, sans recours, réfugiées sous ton crâne. C'était après ce voyage dont tu étais revenu, les yeux brûlés vifs de n'avoir rien vu, rien sinon des restes, comme on le dit d'une urne qu'on expose, le temps de se recueillir devant quelques pelletés de terre, car la vie reprend, même sur des sols inhabitables. La vie est la vie, et l'on apprend à placer Auschwitz ou Birkenau dans un verre. Comme un souffle insupportable, il ne faut pas que le désespoir agrandisse les trous de ton cœur. Tu n'es pas seul, à côté de toi, il y a un enfant, qui parfois pleure de toutes ses larmes, et tu veux le voir rire de toutes ses larmes. Il faut des rires pour entreprendre le matin, et tu refais ta joie, telle une gymnastique, en levant la main vers les branches d'un érable derrière la fenêtre, où une hirondelle veut faire le printemps. Il y a cet enfant que tu n'attendais pas, arrivé avec ses bronches trop étroites pour retenir la lumière. Cet enfant naît de la douleur, comme d'une histoire sans merci, et tu le regardes caresser un troupeau de nuages dans un livre en coton. En pensant aux minuscules vêtements des enfants d'Auschwitz, à Auschwitz on exterminait des enfants qui aimaient caresser des troupeaux de nuages, leurs petits manteaux, leurs robes et ce biberon cassé dans une vitrine, cette pauvre mémoire à défaut de cercueil, et les visiteurs en rang serré sous l'éclairage artificiel. Tandis que tu attendais, le corps ployait comme si le monde tout à coup s'appuyait sur tes épaules, avec ses biberons cassés, car les enfants d'Auschwitz étaient des enfants avec des bouches pour la soif, comme l'enfant près de toi, sa faim, sa soif et des promesses que tu tiendrais à bout de bras, s'il ne s'agissait que de toi. Mais ici c'est le monde et sa folie, puanteurs de sang cru et de chiens lâchés sur leurs proies, même quand tu refais ta joie, telle une gymnastique ou une prière sans espoir, il y a des prières pour les femmes sans espoir. Louise Dupré Plus haut que les flammes La mort Sans limite aucune, bien souvent dans mes pensées, je m'en viens la nuit, sur les chemins du rêve, où nul ne me blâme. Ono no Komaki Traduction du japonais Armène Godel et Koichi Kano La vérité La valeur de ce café sinistre tient au fait qu'il ne ment pas. La vérité éclate, crue, la vie se livre nue. À vous, ces crimes, ne dissimule pas ces victimes. Dans un café lugubre, on ne nous la fait pas. Aux heures de vie perdues entre ces quatre murs répond le temps gagné sur la mélancolie, celle qui tombe sur la tête des pauvres gens, comme on dit, dès qu'ils mettent la clé dans la porte de chez eux. Ici, dans ce café miteux, le répit allège de quelque chose. Je croque dans mon sandwich et j'essaye de mâcher lentement. Je n'ai plus envie de partir, plus besoin d'être poli avec le monde de dehors, le conducteur de bus ou la boulangère. Ici, on ne vous regarde pas de travers, personne ne vous domine. Les yeux éteints des vieux clients ne sont pas signe d'indifférence, ce sont des yeux au repos. Dans cette niche nauséabonde, personne ne juge, aucune médecine ne condamne. La famille n'entre pas, la société n'entre pas, parfois la littérature, un peu. Franc-Courtesse, à pied d'œuvre, extrait Musique Tout cela parce qu'un taxi à ma demande m'a fait traverser Paris de nuit dans un émerveillement de néons, de voies serrées, de cheminées d'usines. Nous faisions chambre à part, lui au volant, moi à l'arrière, cherchant d'éventuels arguments pour légitimer la présence sur mes genoux de mon redoutable calibre 7.65 à deux canons superposés avec leur silencieux. Le chauffeur m'a laissé à 80 mètres de chez moi et j'en remercie le ciel immensément. Ce qui me fatigue, c'est de voir la fatigue apparaître chez les autres fatigués. Je propose que l'on crée un club très clos, peine perdue, personne n'écoute personne. La fatigue est une petite mort, l'ultime répétition générale de notre drame lyrique en trois actes. From the night, c'est nous les modernes, exprès. Tout être vivant est prisonnier à perpétuité de l'humanité et contribue par sa vie, qu'il le veuille ou non, à accroître ou à amoindrir la part de bonheur et de malheur, de grandeur et d'infamie. D'espoir et de désolation de l'humanité. C'est pourquoi je puis oser dire que le destin de l'homme se joue partout et tout le temps et qu'il est impossible d'évaluer ce qu'un être humain peut représenter pour un autre. Je crois que la solidarité, la sympathie et l'amour sont les dernières chemises blanches de l'humanité. Plus hôte que toutes les vertus, je place cette forme d'amour que l'on appelle le pardon. Je crois que la soif humaine de pardon est inextinguible, non pas qu'il existe un péché des sens divines ou diaboliques, mais parce que, dès l'origine, nous sommes en but à une impitoyable organisation du monde, contre laquelle nous sommes bien plus désarmés que nous ne pourrions le souhaiter. Je crois que l'ennemi héréditaire de l'homme est la macro-organisation, parce que celle-ci le prie du sentiment indispensable à la vie, de sa responsabilité envers ses semblables, réduit le nombre des occasions qu'il a de faire preuve de solidarité et d'amour, et le transforme, au contraire, en co-détenteur d'un pouvoir qui, même s'il paraît sur le moment dirigé contre les autres, est en fin de compte dirigé contre lui-même. Car qu'est-ce que le pouvoir, si ce n'est le sentiment de n'avoir pas à répondre de ses mauvaises actions sur sa propre vie, ni sur celles des autres ? Stig Dagermann Le destin de l'homme se joue partout et tout le temps Extrait Traduction du suédois Philippe Bouquet

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