Une certaine dose de peau, de peau, et une certaine dose de peau et, et, et, et vite ! Tentons une expérience in vivo, là, sous vos yeux, de traduction infinie, non tant dans l'esprit de l'oulipo que dans celui d'une biologie de langue insaisissable, emportée par son hasard génétique. La terreur suce la lumière de leurs yeux. L'effroi aspire l'éclat de leurs regards. L'effroi mange l'éclair de leurs vues. La glace dévore leurs visions foudroyantes. Le gel absorbe leurs hallucinations.
L'hiver enterre leurs fantasmagories. Leurs rêves gisent dans un livers. Leurs songes meurent d'avoir moisi. Tant d'espoirs ont croupi dans la mousse. L'humide désir s'est accroupi sur l'humus. Les gorges de la forêt disent-ils qu'une eau ardente. Les ogres du bois s'enivrent d'orage. L'épouvante des sylves grise le ciel. Les poutueurs foudroient les cimes de son fiel. Ouranos décapite les arbres amers. Le firmament recueille l'aigre tête des essences. La rancœur des cervelles roule dans les terres. L'art en cœur des cervelles heure houle dans les terres.
Etc. Tristan Félix Faux une faille, extrait Musique Grand-père me disait Apprends un métier J'ai appris à rester à mon bureau à condenser Pas de chômage dans cette condenserie Grand-père m'a conseillé Apprends un métier J'ai appris à rester à mon bureau et à condenser Pas de chômage dans cette condenserie Laurigny des cœurs Traduction de l'États-Unis Martin Réchet Il y a en effet cette énorme boule visqueuse, cette boule de langue socialisée et codifiée qui roule dans ma tête et qui me pourchasse sans répit, menaçant de m'engloutir impitoyablement au moindre écart, à la moindre tentative de désertion.
Véritable matière vivante douée d'autonomie qui enroule toute pensée déviante dans une sorte de pote et que je ressens comme une tentative de crétinisation cherchant à englouer en moi toute volonté de lutter contre ce qui m'opprime tant à l'extérieur qu'intérieurement. Alain Roussel Le texte impossible Extrait Les yeux bien fermés Deux cerises sous les paupières Tu le toises en face Jean-Marc Sourdillon Cornichon Est-ce de Cornichon qu'il est question ? Dans La promesse de l'aube, Romain Gary évoque Les concombres salées écartent explicitement le terme Cornichon.
A Varsovie, le héros du Petit Monde de la rue Croque-Malena d'Isaac Bachevich Singer sitôt installé dans le roman et à sa table se voit servir un concombre au sel pour accompagner son hareng haché pas un cornichon. Pourtant, la vendeuse de Finkelstein la boutique mythique de la rue des Rosiers affirme que concombre et cornichon c'est fromage blanc et blanc fromage le cornichon n'étant qu'un concombre que lui petit. Sur internet, je trouve tous les spécimens de réponse possible.
Le concombre ne serait-il qu'un cornichon qui aurait grandi ? Fatigué d'ergoter, j'ai décidé de couper le concombre en deux. Va pour le mot cornichombre. Elise Goldberg Tout le monde n'a pas la chance d'aimer la carpe farcie. Extrait Il me fallait rendre au moindre signe qui m'entourait Guermante, Albertine, Gilbert, Saint-Loup, Balbeck, etc. leur sens que l'habitude leur avait fait perdre pour moi. Et quand nous aurons atteint la réalité pour l'exprimer pour la conserver, nous écarterons ce qui est différent d'elle et que ne cesse de nous apporter la vitesse acquise de l'habitude.
Plus que tout, j'écarterai ces paroles que les lèvres plutôt que l'esprit choisissent ces paroles pleines d'humour comme on en dit dans la conversation et qu'après une longue conversation avec les autres on continue à s'adresser facticement à soi-même et qui nous remplissent l'esprit de mensonge. Ces paroles toutes physiques qu'accompagnent chez l'écrivain qui s'abaisse à les transcrire le petit sourire, la petite grimace qui altère à tout moment par exemple la phrase parlée d'un saint bœuf tandis que les vrais livres doivent être les enfants non du grand jour et de la causerie mais de l'obscurité et du silence.
Et comme l'art recompose exactement la vie autour des vérités qu'on a atteintes en soi-même flottera toujours une atmosphère de poésie la douceur d'un mystère qui n'est que le vestige de la pénombre que nous avons dû traverser l'indication marquée exactement comme par un altimètre de la profondeur d'une œuvre. Car cette profondeur n'est pas inhérente à certains sujets comme le croient des romanciers matérialistement spiritualistes puisqu'ils ne peuvent pas descendre au-delà du monde des apparences et dont toutes les nobles intentions pareilles à ces vertueuses tirades habituelles chez certaines personnes incapables du plus petit acte de bonté ne doivent pas nous empêcher de remarquer qu'ils n'ont même pas eu la force d'esprit de se débarrasser de toutes les banalités de formes acquises par l'imitation.
Marcel Proust, le temps retrouvé, extrait L'or, la bougie brûle, comme elle brille, L'or, la bougie brûle, comme elle brille, L'or, la bougie brûle, comme elle brille, L'or, la bougie brûle, comme elle brille, Comme elle brille exquise, comme blanche la flamme scintille, Et les ténèbres fuient, pourtant la lumière aussi fuit, Dieu et diable marchanderont mon âme. Mais la bougie brûle, comme splendide elle brûle, Un vent survient qui angoisse ma flamme, La paraffine flotte autour de la bougie, Il semble que quelqu'un attende mon reflux.
Mais la bougie brûle, comme radieuse elle brûle, La ténèbre arbore un visage confus, Comme elle brûle blanche, comme belle est sa fin, Si lente s'enfonce la mèche dans la paraffine. Mais quelque chose s'estompe, encore quelque part s'estompe un scintillant, Encore de la bougie la lumière sous mes yeux vacille, Mais la grande foire céleste est imminente, Où Dieu avec le diable marchande l'âme des bougies. Imans Ziedonis Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org Abonnez-vous ! Voir d'autres vidéos Abonnez-vous ! Voir d'autres vidéos Abonnez-vous !