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Jean-Laurent Gentil is the regional director of NEDIS. He studied at Polytechnique before starting his career at Renault. He then joined NEDIS in 2009 and recently returned from a three-year position as the general director of Chile. He discusses his passion for team management and the challenges of his career. He highlights the importance of flexibility, adaptation, and communication when working in different countries and cultures. He also mentions the recent change in Enedis becoming a mission-driven company and the challenges they face in addressing climate change and extreme weather events. Bonjour Jean-Laurent Gentil, vous êtes directeur régional de NEDIS. Bienvenue dans le podcast Synopsys. Merci. Vous avez étudié à Polytechnique avant de commencer votre carrière chez Renault, puis en 2009 vous rentrez chez NEDIS, c'est le début de poste haut placé, tantôt chez NEDIS, tantôt chez EDF, vous revenez tout juste de trois ans chez EDF en tant que directeur général du Chili. Comment était le jeune Jean-Laurent quand il a quitté les bancs de l'école ? Quelle carrière pensiez-vous faire et quel regard portez-vous sur le chemin que vous avez parcouru jusqu'ici ? Très rapidement j'ai eu du management d'équipe opérationnelle, ce qui m'a toujours passionné. Dans mon parcours professionnel j'ai aussi fait du projet, j'aime bien aussi les deux, mais c'est vrai que le management ça m'a toujours fait vibrer. Donc sans savoir vraiment exactement ce que je ferais, en tout cas j'avais cette envie-là et j'ai commencé dès le tout début en fait. Et puis ensuite j'ai alterné différentes responsabilités mais avec toujours ce fil rouge finalement. Et si je regarde maintenant en arrière, j'arrive sur la deuxième partie de l'histoire que je disais au début, c'est que finalement personne n'est de boule de cristal, donc personne ne peut deviner l'avenir. On a des idées, on projette des choses, mais c'est vrai que quand on fait l'exercice de rétrospective c'est très différent. J'ai fait des choses que je n'aurais jamais imaginées. Effectivement, partir en expatriation au Chili où je m'occupais du Chili, du Pérou et de la Colombie, ça je ne l'aurais jamais imaginé, même jusqu'à il y a peu encore. J'ai aussi donc dans mon parcours été directeur d'une école d'ingénieurs, consultant, j'ai managé différentes équipes en usine, maintenant chez Névis. Donc finalement l'enseignement de tout ça c'est que la vie professionnelle c'est hyper riche, c'est une aventure, pour ne pas dire désaventure d'ailleurs, que personne ne peut anticiper, qui nous transforme aussi. Parce que le Jean Lorrain d'aujourd'hui ce n'est pas le Jean Lorrain d'il y a 20 ans, c'est sûr, et ce ne sera pas celui d'en 20 ans, mais cette aventure elle est passionnante, elle est exigeante. Parce que plus on fait de changements, plus on découvre de nouvelles choses, plus il faut savoir se remettre en cause, être flexible, savoir s'adapter à des contextes très différents, mais ça vaut vraiment le coup. Vous dites que le management ça vous a toujours fait vibrer, mais qu'est-ce qui vous plaît exactement dans ce cadre ? La dimension humaine, la dimension de challenge collectif, relever quelque chose de difficile seul, en tout cas moi j'y prends moins de plaisir que relever quelque chose de difficile mais en équipe. Pouvez-vous du coup partager les principales leçons tirées de votre expérience en Amérique Latine, et comment cela a influencé votre approche de la direction générale chez Névis maintenant ? Déjà il y a une dimension culturelle qui est réelle, la culture d'entreprise c'est pas un concept, c'est une réalité, qui fait qu'on approche des problèmes d'une certaine façon, et quand on parle de l'Amérique du Sud aussi, il faut savoir que vu d'ici, on a peut-être tendance à se dire, en tout cas c'était un peu mon point de vue en partant, c'est que finalement ils sont tous hispanophones, ils doivent tous plus ou moins se ressembler, ils sont un peu cousins germains. La réalité c'est que pas du tout. Le Chili, le Pérou, la Colombie, trois pays que j'ai bien connus, c'est vraiment très différent. L'approche des gens, l'état d'esprit, les relations interpersonnelles entre les trois pays n'ont vraiment rien à voir, parce que l'histoire de ces pays est différente, parce que petit à petit le contexte, le corpus légal est différent, donc ça n'a rien à voir. Il faut vraiment être capable de développer une grande capacité à être flexible, à savoir s'adapter, encore plus je dirais que quand on fait des changements en France. Il faut apprendre une langue aussi, à communiquer. Moi je suis parti là-bas, je parlais pas un mot d'espagnol, donc en plus du métier nouveau que j'ai dû découvrir, et de la culture et des habitudes professionnelles, il faut aussi apprendre une langue. C'est des efforts sur soi qui sont hyper importants, qui nous transforment, et qui changent aussi notre vision, parce que finalement communiquer comme on communique aujourd'hui, je dirais pas que c'est facile, mais c'est plus naturel, on fait ça depuis tout petit. Communiquer avec des gens de qui on parle pas la langue, en tout cas pas au début, et pour autant on a l'obligation de communiquer parce qu'il y a de l'activité, il faut prendre des décisions, il faut comprendre les problèmes, c'est un autre défi, et ça nous réinterroge sur notre façon de voir le monde, sur ce qui est important, le choix des priorités. On peut pas tout traiter en fait, et donc il faut faire des choix, et il faut faire les bons choix. Il faut aussi être capable de donner une vision, une projection, de façon beaucoup plus importante que ce que moi j'ai vécu en étant en France. En France on est à la maison mère, il y a toutes les structures, nationales, régionales, on est dans le groupe EDF en général, et chez Enedis en particulier, ce sont des structures très très grosses, bien organisées, rien n'est parfait, mais enfin avec tout ce qu'il faut au bon endroit. Quand on part comme ça en projection dans des pays extra-européens, en l'occurrence en Amérique du Sud, moi quand je suis arrivé là-bas, j'ai débarqué dans une start-up en fait, ça fait bizarre de dire ça quand on parle du groupe EDF, mais c'était le cas, avec un seul projet qui était d'ailleurs pas encore, il était loin d'être abouti, avec des toutes petites équipes, et donc il faut être aussi capable de comprendre rapidement quel est le contexte de ces pays, quelles sont les opportunités de business, pourquoi on pourrait les capturer mieux que d'autres finalement, quels sont nos avantages, nos inconvénients, nos compétences, notre appétence, et il faut faire grandir les équipes locales, recruter, se batailler avec la maison mère à Paris pour expliquer qu'il y a des bonnes opportunités, que ça vaut le coup d'investir, alors que pour l'instant on fait des pertes, ce qui est le principe en général d'une start-up au moins au début de sa vie, et voilà ça c'est des choses que j'avais encore jamais faites dans ma vie professionnelle, et qui aujourd'hui je pense m'aident en me donnant un peu plus de recul, en France en particulier, mais chez Nelly dans le métier que j'occupe aujourd'hui, on est en direction régionale, ce qui nous tire c'est l'opérationnel, vous voyez quand il y a les tempêtes, les inondations qu'on vient de vivre, toute la vie d'entreprise s'arrête, on est uniquement concentré sur les réparations, les réalimentations, et c'est un exemple, mais en fait le quotidien c'est qu'on est absolument happé par, demain c'est déjà loin, aujourd'hui on consomme presque toute notre énergie, et a contrario quand on part dans des aventures comme ça, en fait on est obligé de faire les deux, on est obligé de faire le quotidien, le court terme, mais on est obligé aussi de définir un cap, définir une direction, définir un jalonnement, un planning, une ambition, et voilà je crois que moi ça m'a apporté ça. Quels sont les principaux défis de gouvernance auquel Enedis se confronte en ce moment ? Alors on vient de faire un assez fort changement en termes de sens chez Enedis, puisqu'on a décidé il y a peu de devenir une entreprise à mission, alors entreprise à mission ça veut dire quoi, ça veut dire qu'on était déjà, alors historiquement on était une entreprise classique on va dire, on a traversé une première étape comme beaucoup d'entreprises où on s'est engagé dans des actions pour l'environnement, la RSE au sens large, mais on va dire plutôt avec des engagements très soft et pas forcément formalisés, ensuite au bout de quelques années Enedis est devenue une entreprise avec une raison d'être, donc ça ça a déjà été un premier pas, on a contractualisé quelque part un horizon à moyen terme pour dire ce que l'on voulait atteindre, mais donc c'est devenu un concept formalisé, légal, intégré dans les statuts juridiques de l'entreprise, ça c'est important, donc ça devient plus on va dire quelque chose d'abstrait mais une réalité pour nous, et on vient de franchir cette dernière étape qui est de devenir une entreprise à mission, donc l'entreprise à mission c'est quoi, c'est finalement que cette raison d'être on la traduit en objectif de court terme, la raison d'être elle était très lointaine entre guillemets, qui consistait en gros si je le résume avec mes mots à atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050, c'est bien mais c'est pas encore concret pour 2023, et donc passage à l'entreprise à mission, là on a défini un certain nombre d'objectifs, très concrets, qui se traduisent dans notre vie au quotidien, on a aussi mis en place un comité de mission avec des parties prenantes externes, qui vont nous évaluer chaque année par rapport à l'atteinte de ces objectifs ou pas, donc ça c'est vraiment un pas important, et les objectifs qui ont été définis sont pas des objectifs on va dire classiques pour une entreprise mais des objectifs sociétaux, agir pour l'électricité, agir pour l'environnement, agir dans la solidarité, dans le respect des diversités, ce genre de choses qu'on a mis en place dans nos objectifs. Ça tombe bien que vous en parliez parce qu'avec le réchauffement climatique, on voit que les intempéries sont de plus en plus fréquentes et plus intenses aussi, la fréquence des orages augmente et selon le rapport du GIEC de 2022, une hausse des inondations de 110% est prévue d'ici 2050, comment Enedis va-t-il faire face à ça ? Alors c'est exactement un sujet que nous sommes en train de travailler actuellement, puisqu'aujourd'hui on a déjà un réseau qui a été construit, mais il a été construit sur la base des retours d'expérience de toutes les années passées, il est organisé par exemple pour un certain niveau de force de vent, une certaine direction de vent, des zones inondables déclarées, reconnues par les préfectures en tant que telles, donc tout ça on l'a pris en compte, ça veut pas dire qu'il n'arrive jamais rien, vous avez vu que parfois dans le passé il y a déjà eu des tempêtes et qu'on a déjà eu des problèmes, mais ce qui est vrai c'est que ça fonctionne bien quand on est dans un environnement qui est stable, mais là on n'est pas dans un environnement qui est stable, on est dans un environnement qui se déforme et de plus en plus vite, et donc on vient d'engager très récemment un groupe de travail pour définir comment lutter contre ces changements de plus en plus agressifs, pas que pour le réseau électrique, d'ailleurs pour le citoyen en général, mais pour nous, comment lutter contre ça, quel changement on doit engager, et il y en a, il y en a, donc ça généra des travaux, des dépenses supplémentaires sur le réseau, mais pour maintenir on va dire, ou à même améliorer la résilience et faire en sorte que notre mission de service public puisse toujours s'exercer, c'est à dire alimenter toujours partout et tout le temps tous les clients en électricité. Est-ce que vous pensez peut-être vous inspirer de l'Amérique latine pour induire vos futurs changements, parce qu'en Amérique latine les énergies renouvelables sont souvent prédominantes, et elles peuvent être intégrées peut-être dans le plan des négifs pour aller vers la transition écologique ? Alors les énergies renouvelables, oui, on a parlé pendant des années et des années de la transition énergétique ou écologique maintenant, pendant assez longtemps ça a été un concept, mais c'est plus un concept maintenant, c'est en train de se passer aujourd'hui. Nous on vient de faire notre projection qu'on appelle le PMT, la projection moyen terme, c'est à dire quelle est la projection de notre activité pour les 4 ans qui viennent, et après on a des horizons plus lointains comme par exemple 2040, donc on fait des projections à moyen long terme et puis des projections à court terme, et dans les deux en fait ce qu'on projette c'est des décollages très très forts de l'électrification des usages, donc l'électrification de la société, c'est pas seulement les ENR, les ENR oui, avec à la fois les particuliers et des panneaux sur leur toit, les collectivités, les entreprises, les agriculteurs, donc avec des panneaux de taille beaucoup plus importante, ou même ce qu'on appelle des grands producteurs, donc des champs solaires, des champs éoliens, onshore, offshore, donc tout ça, les 3 segments en fait sont en très forte croissance sur les 4 années qui viennent, on parle même pas de 2040 là, donc on voit des taux de croissance projetés qui sont vraiment très colossaux pour nous en termes de raccordement, puisque le métier d'énergie c'est pas de produire l'électricité, c'est pas de la vendre non plus, nous notre métier c'est de la cheminer, donc on la récupère à un endroit sur le réseau et on l'amène jusque chez monsieur et madame tout le monde pour qu'ils puissent la consommer, que ce soit des particuliers, des petites entreprises ou des grandes entreprises, des collectivités, et donc oui ce volet là on le voit décoller à très court terme sur les 4 années qui viennent, on voit aussi décoller fortement la mobilité électrique, c'est plus du tout un mythe non plus, les voitures électriques sont de plus en plus fréquentes dans la rue mais ces voitures elles ont besoin de bornes pour se recharger, on est en train de voir le nombre de bornes qui se multiplient de façon très très conséquente et ça va encore s'accélérer très fortement sur les 4 années qui viennent, on devrait avoir une demande de raccordement qui va augmenter de 340% en 4 ans, donc ça donne un peu la dimension de ce qui est en train de se passer, ce qui est logique puisqu'on sait qu'à partir de 2035 il n'y aura plus aucun véhicule thermique vendu, mais les gens connaissant cette obligation en 2035 en fait déjà commencent à anticiper, puisque des véhicules neufs aujourd'hui ils ont peut-être une vie qui peut aller au-delà de 2035, et donc le fait que les gens se disent en 2035 est-ce que je pourrais revendre ce véhicule peut-être pas aussi facilement que ce que je peux le vendre aujourd'hui, donc finalement quitte à me lancer je peux peut-être me lancer dès aujourd'hui, on voit bien que le nombre de véhicules électriques dans les véhicules neufs vendus est déjà de plus en plus important, je crois qu'on doit être pas loin de 20-25% des véhicules vendus aujourd'hui qui sont des véhicules électriques, donc ça ça génère une augmentation très très très très forte sur les bornes, et puis plus généralement on a aussi les chauffages qui s'électrifient petit à petit avec le gaz qui soit remplacé par des réseaux de chaleur, donc là ça nous concerne moins, soit remplacé par des pompes à chaleur, donc ça c'est électrique, donc ça aussi ça génère de la consommation supplémentaire, donc tout ça c'est en train de se produire et ça a des conséquences très importantes pour nous en termes de fonctionnement du réseau, en termes de capacité à raccorder tous ces projets, parce que si on fait des bornes pour recharger les voitures mais qu'il n'y a pas de câble qui va jusqu'à la borne parce qu'on n'a pas raccordé ça va pas servir à grand chose, et de la même façon pour les producteurs s'ils ont fait un champ solaire mais qu'on peut pas le raccorder, ils vont pas faire grand chose non plus de leurs électrons, et donc voilà tout ça c'est en train de se produire, ça nous met nous sous forte contrainte parce qu'on n'avait pas une activité comme ça depuis de très nombreuses années, mais en même temps c'est aussi des défis passionnants parce qu'on est en train de se dire que ça y est enfin collectivement on s'est engagé dans une dynamique et on va vraiment changer, et nous Enedis on est au coeur de ce changement donc on en est très heureux. Parlons un petit peu des jeunes si ça ne vous dérange pas, Enedis est une entreprise qui plaît aux jeunes, l'entreprise a-t-elle des initiatives pour promouvoir l'engagement des jeunes dans le secteur de l'énergie ? Ben venir chez nous, nous rejoindre en fait tout simplement c'est exactement être au coeur de ce que je viens de décrire, c'est-à-dire être au coeur de la transition énergétique pas pour la discuter mais pour la faire, et donc oui on a cette chance de pouvoir faire briller les yeux des jeunes et on en est très heureux parce qu'on recrute chaque année, j'en profite pour passer le message ici, que ce soit au niveau des bac pro, au niveau des BTS, des DUT, des BUT, des écoles d'ingénieurs, globalement c'est l'essentiel de notre recrutement, on est sur une entreprise d'un métier technique mais on a aussi des métiers de relations clients, donc on a aussi les deux catégories de profils, plus toutes les fonctions régaliennes, ressources humaines, informatique, contrôle de gestion, et effectivement on a beaucoup de candidatures aujourd'hui et depuis déjà un certain temps mais ça s'accélère encore plus, parce que pouvoir être dans ce moment-là dans l'entreprise c'est quand même vraiment phénoménal, on vient aussi il y a quelques années, c'est pas encore tout à fait terminé mais de déployer le compteur Linky que chacun a chez lui, bon il y a eu quelques fausses polémiques et fausses controverses sur ce malheureux compteur, qui ne les méritait pas mais qui a surtout aujourd'hui le grand mérite de pouvoir donner un outil pour cette transition énergétique supplémentaire, vous voyez qu'au moment donné quand on arrive à dire on va peut-être pas passer l'hiver parce que la consommation électrique devient supérieure à la capacité de production en France, grâce à ça l'année dernière, juste en décalant les heures pour chauffer l'eau dans les chauffe-eau des gens, peu importe de chauffer l'eau à midi ou à minuit, du moment qu'il y a de l'eau chaude le matin, je pense que le ballon s'est doué à tous, rien qu'en faisant ça on a économisé entre guillemets à la pointe beaucoup beaucoup d'énergie, ce qui fait que finalement ça a contribué au fait qu'on a pu passer sans de contraintes catastrophiques l'année dernière, on va peut-être également le refaire cette année, c'est à la décision des pouvoirs publics, mais ça on aurait été incapable de le faire de façon aussi bien organisée, aussi fluide, si on n'avait pas eu cet outil là. C'est un exemple, il y en a plein d'autres, mais en tout cas pour les jeunes pour venir à votre question, finalement oui, vous pouvez regarder cette transition énergétique se passer, vous pouvez la saluer et la souhaiter, mais vous pouvez aussi la réaliser, et nous on est un des acteurs qui a un rôle très important pour la réaliser, donc venez chez nous. Au niveau des équilibres géopolitiques, est-ce que ça a un impact sur votre activité ? Non, je ne dirais pas ça, parce qu'en fait la transition énergétique je dirais qu'aujourd'hui c'est un sujet qui est transpartisan, et qui est aussi bien accepté et reconnu par l'ensemble des acteurs dans la sphère politique, donc il peut y avoir on va dire quelques inflexions ou quelques adaptations, mais quand même globalement tout le monde sait qu'on doit faire cette transition, le GIEC y met son rapport régulièrement, les constats sont renouvelés en permanence, la situation montre une prise de conscience, montre des premières actions, mais on a encore un long chemin à réaliser, et finalement qu'il y ait des hommes politiques de telle ou telle opinion, même au niveau mondial qu'il y ait des guerres, c'est bien triste, mais ça ne remet pas en cause le fait que je crois que tout le monde a bien conscience qu'il faut la faire cette transition. Et vous pensez qu'elle aura lieu à temps ? Vous pensez que cette transaction sera achevée à temps ? C'est un défi, c'est un défi qui n'est pas gagné aujourd'hui, mais en tout cas si on regarde les choses de façon positive, je crois qu'on n'est plus à se demander s'il faut la faire, ça c'est déjà une sacrée avancée positive, parce que si vous vous rappelez il y a quelques années encore, tout le monde n'était pas encore totalement convaincu, donc ça s'est passé. Maintenant on peut peut-être avoir une question en disant quelle est la vitesse qu'on doit avoir, et quels désagréments on doit accepter, entre guillemets, temporairement durant cette transition. Si on transite plus vite, on aura plus de désagréments pendant, mais plus davantage à la fin. Si on transite moins fort, on aura moins de désagréments pendant la transition, mais plus de désagréments à la fin. Ça oui, il peut encore y avoir un petit peu de discussions ou de regards différents selon les convictions de chacun, mais non, je crois que ça ne remettra jamais les choses en cause, on est vraiment parti, et je dirais que globalement, le plus vite le mieux. Maintenant sur un volet économique, le 11 juillet 2011, la loi AREN, qui est l'accès régulier à l'électricité nucléaire historique, est mise en place. Ce dispositif est très critiqué par certaines personnes. Vous, qui avez travaillé chez EDF, et maintenant chez Enedis, qu'en pensez-vous ? Alors, c'est une question qu'il faut plutôt adresser à quelqu'un qui est chez EDF, puisque nous, chez Enedis, on est sur la partie réseau. Précédemment, effectivement, j'ai travaillé chez EDF, mais on est limité un peu dans nos modes d'expression avec ce qu'on appelle le code de bonne conduite. En étant maintenant de nouveau chez Enedis, je ne peux pas m'exprimer sur les sujets de la fourniture ou les sujets relatifs au groupe EDF. Vous avez plein d'articles qui sont sortis sur ce sujet-là. Je peux juste l'expliquer en termes de mécanisme. Et on a vu que ces jours-ci, il y a des nouveautés qui ont été annoncées par les powers publics sur la suite de ce mécanisme-là. C'est juste un mécanisme qui a été mis en place dans les années 2010-2011, qui était la contrepartie au fait que le groupe EDF restait intégré, donc à l'époque, dans la discussion avec la Commission européenne également, et qui oblige globalement le groupe EDF à vendre chaque année environ 20-25% de sa production d'énergie nucléaire à prix défini et très bas. Et que voilà, ce mécanisme, il arrive à bout de sa période en 2025. Et donc, il était temps de dire que se passe-t-il après. Voilà. Et ça a fait l'objet de nombreuses tractations. Le ministre de l'Énergie ou le président du groupe EDF aussi ont annoncé il y a quelques jours qu'ils avaient abouti à un accord qui est maintenant à la consultation des parties prenantes, sur lequel chacun pourra s'exprimer. Voilà ce que je peux résumer. Et si vous en voulez plus, je vous encourage à vous adresser à un représentant du groupe EDF. — La jeunesse aspire maintenant à une vie professionnelle un petit peu différente. Du coup, comment Enedis s'adapte-t-il aux aspirations professionnelles et aux attentes des jeunes en fonction de l'équilibre vie professionnelle-vie personnelle et de la flexibilité que les jeunes demandent de plus en plus ? — Oui. Alors déjà, je dirais même avant ça, il y a quand même, je crois, en tout cas chez vos jeunes générations, le besoin de sens de l'activité. Voilà. Je crois qu'on n'est plus à l'époque où on travaille pour le travail. On n'est plus à « on travaille pour juste gagner de l'argent ». On est à « je travaille parce que ça donne un sens à ma vie ». En tout cas, je vois avec mes propres enfants, c'est ça. Donc j'imagine que ça doit vous faire écho. Et c'est pour ça que je parlais tout à l'heure. Le premier truc, c'est de contribuer à cette transition pour avoir finalement une satisfaction intellectuelle, je crois, de se dire « j'ai un rôle utile à la société dans mon travail, pas seulement dans ma vie personnelle ». Je crois que ça, c'est vraiment le premier point. Le deuxième, c'est oui, effectivement, on a peut-être une approche un peu différente entre les générations sur l'équilibre vie pro-vie perso ou sur ce à quoi on est prêt. Mais je dirais que globalement, dans une entreprise, chacun peut définir aussi le niveau d'engagement qu'il veut prendre, le niveau de responsabilité qu'il veut prendre. Certains ont envie de s'engager plus ou sont attirés par des responsabilités x ou y, d'autres peut-être un peu moins. Donc chacun, déjà, voit son parcours professionnel. Personne n'est obligé d'avoir le même. Il y a une diversité infinie de parcours professionnels. Et sur cette flexibilité, il y a déjà des choses qui ont été fortement changées aussi par la pandémie. Je crois qu'il faut le rappeler. Du jour au lendemain, tout le monde est parti à la maison, tout le monde s'est retrouvé en télétravail. Ça a fait beaucoup évoluer les mentalités dans beaucoup d'entreprises, pas spécialement d'ailleurs chez la nôtre, mais je crois partout. Et chez Enedis aujourd'hui, on a mis en place des accords sur le télétravail. Il y a des plans pour chaque équipe qui ont été mis en place pour trouver un équilibre entre un volume de télétravail et en même temps, pas détruire la vie d'équipe non plus. Parce que si chacun a son télétravail de façon indépendante, c'est un petit peu antinomique avec l'idée d'avoir un collectif. Mais globalement, tout ça a été mis en place et puis on a défini des compromis pour chacune de nos équipes. Et puis ça donne une flexibilité avec des jours où on est en télétravail à domicile pour chacun et des jours où on est au travail physiquement. Merci beaucoup. Je vous en prie. Très bonne journée.